mardi 22 novembre 2016

Monsieur Origami de Jean-Marc ceci, publié chez Gallimard.

Maître Kurogiku est assis. Depuis un peu plus d'une heure maintenant.
En position de zazen.
Devant lui, une feuille de papier carrée.
Un peu chiffonnée.
Posée sur une table basse en bois.

À ses pieds, la chatte Ima ronronne .



À l’âge de vingt ans, le jeune Kurogiku tombe amoureux d’une femme qu’il n’a fait qu’entrevoir et quitte le Japon pour la retrouver. Arrivé en Toscane, il s’installe dans une ruine isolée où il mènera quarante ans durant une vie d’ermite, adonné à l’art du washi, papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. Un jour, Casparo, un jeune horloger, arrive chez Kurogiku, devenu Monsieur Origami. Il a le projet de fabriquer une montre complexe avec toutes les mesures du temps disponibles. Son arrivée bouscule l’apparente tranquillité de Monsieur Origami et le confronte à son passé. Les deux hommes sortiront transformés de cette rencontre. 
Ce roman, d’un dépouillement extrême, allie profondeur et légèreté, philosophie et silence. Il fait voir ce qui n’est pas montré, entendre ce qui n’est pas prononcé. D’une précision documentaire parfaite, il a l’intensité d’un conte, la beauté d’un origami.


Voilà une histoire que j'ai particulièrement appréciée. 
Délicieuse odeur de zazen  au fil des pages. Le style est dépouillé, minimaliste et laisse dégager un fort sentiment de tranquillité et de parfaite quiétude.
Silence.
Une histoire en forme de kaiku qui innove.

Ce roman est une invitation à la sagesse, Kurogiku est passionné, un sage... L'Origami est sa passion. Depuis les pousses qu'il emmène avec lui en Toscane jusqu'à la naissance du papier si précieux, pour se concrétiser en Origami.

Un voyage rapide mais complet au pays du rêve et de la sagesse, le temps est aussi un autre aspect de ce roman, qu'est-ce que le temps si ce n'est ce qu'on en fait?
Ce temps peut passer vite si on ne cesse de l'observer, par contre il peut nous permettre de vivre notre vie si on s'inscrit dans celui-ci.

Jean-Marc ceci est originaire de Saint-Ghislain près de chez moi, c'est un honneur de l'avoir découvert. Moi qui suis aussi auteur, j'aurais pu le jalouser pour sa réussite, ou l'envier... mais je ne sais que me réjouir de ce succès, Je suis comblé par cette lecture, emplie de sagesse et de recul sur la vie et le temps.

Merci Monsieur Origami...



" Sans doute les choses et les êtres appartiennent à ceux qui s'en occupent "....

" A quoi sert-il d'avoir, si être nous manque "...

dimanche 13 novembre 2016

Mademoiselle belle de Truman Capote.




Récemment, en me baladant dans les rayons des librairies, j'ai découvert Truman Capote. Un auteur, écrivain que ne connaissais pas encore. J'ai acheté le livre que j'ai vu dans le rayon, car il parlait de nouvelles qu'il avait rédigées lorsqu'il était un enfant jusqu'à l'adolescence.

Je reste fasciné par ces enfants, ces ados qui écrivent dans des journaux intimes, des cahiers...Autrefois avec un stylo, plus tard une machine à écrire... Je l'ai fais aussi.
Truman Capote était marginal pour son époque, perçu de travers car il aimait les garçons, quelle abomination n'est-ce-pas? Pour son époque c'en était une, cela à changé au regard de certains aujourd'hui?

Le petit Truman avait besoin d'écrire, il a ainsi rédigé de petites nouvelles qu'il a laissées de coté, dans des caisses, il écrivait sans cesse, il rentrait de l'école et quand d'autres partent jouer dehors, lui s'enfermait et écrivait...
Une fois décédé, on a retrouvé ces écrits, et après correction de ceux-ci, ils furent publiés. Corrigés mais en prenant soin de garder l'esprit et les phrases tels que Capote les avait écrites du haut de son adolescence.

C'est ainsi qu'on fait la découverte de Mademoiselle Belle qui vit recluse, de Lucy, une fille noire qui vient à Manhattan avec sa jolie voix teintée de blues, pour être au service d'une famille blanche...

Il paraît que ces nouvelles révèlent la suite de son oeuvre, alors j'ai hâte de le lire encore, encore plus, encore d'autres romans...

J'apprends aussi que Capote a quitté ce monde, imbibé d'alcool et puis surtout, il est passé de l'autre coté sans sa plume en main, il avait arrêté d'écrire, quelle tristesse.

Néanmoins, si ce recueil de nouvelles reflète tout le reste, voilà un écrivain qui donne envie de lire mais aussi d'écrire et puis surtout! Ne pas jeter ses écrits d'enfance...

lundi 7 novembre 2016

Dieu n'habite pas la havane de Yasmina kahdra.




Yasmina Khadra, je l'ai découvert avec la lecture de " L'olympe des infortunes " que j'avais adoré. Cet auteur, écrivain, a un but et ne s'en cache pas, il veut créer une oeuvre, la sienne.

Je crois qu'il a commencé et quoi de plus magnifique que de venir d'un milieu non littéraire et de l'intégrer. Khadra a néanmoins un défaut selon moi, il aime tant la langue française et il la respecte tant qu'il l'a étudiée, scindée, épluchée. De fait il emploie parfois des termes, des mots complexe qui ne sont pas forcément à la portée de tous.

Ici, il s'agit de son dernier roman, Dieu n'habite pas la havane, j'ai lu ce roman avec plaisir, mais je n'e n garderais pas un souvenir mémorable.
Certes, il m'a fait voyager un peu à la havane, mais le personnage de Khadra, Juan del Monte est un peu fatiguant, voire pathétique.

Musicien, chanteur à succès dans un bar très fréquenté, Juan Del Monte va perdre son emploi, le bar fermant ses portes sous la pression du régime cubain. C'est tout son monde qui s'écroule, il va alors parcourir les rues et les bars de la havane pour ne pas cesser de chanter, on croit dés lors que ce sera une course contre la fin de son rêve, sa passion. Puis une fille arrive dans notre récit et au départ elle semble perdue, sauvage, Juan lui est divorcé et papa mais il a gâché son mariage et son rôle de père au profit de la musique. Cette fille dit être à la havane pour tenter sa chance, travailler et dit avoir perdu son frère au cours d'un contrôle de police. Juan lui, vit chez sa soeur à défaut de mieux et devant chez celle-ci, un vieux tram abandonné gît et est envahi par la végétation. C'est là que Juan aime se retrouver et penser...  C'est aussi dans ce tram que Juan va faire la connaissance de Mayensi donc, jeune fille rousse et sauvage qui apparemment est d'une beauté sans équivoque.

Ce que je reproche au récit c'est qu'une fois la rencontre arrivée, Juan va tomber amoureux comme un enfant, on ne parle alors plus ou presque de musique, son rêve, sa passion. C'est Mayensi qui va devenir l'obsession de Juan, c'est limite pathétique de le voir jeter son dévolu sur cette fille qui semble perdue et assez sauvage, même agressive parfois.

Entre les passages un peu trop fourni en terme de français parfait et le fait qu'on découvre un passionné de musique perdre son rêve à cause des aléas du régime cubain, et puis cette fille qui va rendre notre chanteur populaire un peu gaga j'ai été un peu perdu j'avoue.

Du coup je me pose des questions sur le fait que Khadra réalise là une pièce à ajouter à ce qu'il veut créer, une oeuvre.

Jolie histoire, mais un peu banale. Beau voyage à la Havane mais un peu mal décrit...

Vous l'aurez compris je suis partagé.

 


Yasmina Khadra est le pseudonyme de l'écrivain algérien Mohammed Moulessehoul.
En 2010, l'auteur délaisse pour un temps le sujet du conflit au Moyen-Orient, au cœur des "Hirondelles de Kaboul" (2002) et "Les Sirènes de Bagdad" (2006), pour écrire un conte moral: "L'Olympe des infortunes". 

En 2015, il publie "La dernière nuit du Rais".