Les nuits blanches.
C'est Félix Radu, jongleur de mots et comédien belge qui m'a donné envie de lire cet ouvrage.
Dostoïevski est un écrivain un peu spécial, il torture et met à nu nos sentiments les plus enfouis, la face et le côté sombre de tout un chacun.
D'aucun me diront que ce roman court parle d'amour et de désespoir, moi j'y vois et y ressent autre chose : Une soumission ridicule et un mépris en guise de conclusion, verrouillé par un énième coup de couteau.
Un jeune homme erre dans Saint-Pétersbourg, s'ennuie et semble très seul, la lecture nous démontrera qu'il l'est. Et puis, un soir il voit une jeune fille seule et malheureuse comme lui, sauf qu'elle, ne le cache pas. Ils finiront par faire connaissance et dans une attitude et un dialogue fielleux ils vont s'épancher en confidences. Lui et sa solitude, elle et son chagrin d'amour...
Pour beaucoup ce sera un éloge à l'amour, mais personnellement je n'y ai vu que la sottise et l'aveuglement d'un jeune garçon, une admiration et des sentiments amoureux poussés à l’extrême pour une jeune fille jamais rencontrée et qu'il ne connait que depuis 3 jours à l'issue de ce roman.
Mais, je sais que notre cher Dostoïevski est connu pour faire ressortir la laideur, la mièvrerie ou la bêtise de chacun de nous. Dès lors, je suis rassuré, avec cet ouvrage c'est l'abrutissement amoureux qui ressort et se contemple... J'oublie de parler de la cruauté de la jeune fille à la fin de ce roman qui, par une lettre envoyée au jeune homme, va retourner le couteau dans SA plaie, le torturer une fois encore, là où il aurait fallu lui rendre sa paix intérieure. Autant ce jeune homme me fait pitié par sa sottise que cette jeune fille m'agace.
Bon, cher Dostoïevski, nous avons fait connaissance mais nous en resterons là toi et moi. Sans rancune car de nos jours, la sottise et la laideur humaine ne doit plus être décortiquée par un écrivain de talent, elle s'étale en quelques clics, oui ça tu ne connais pas...
Petit passage que j'ai aimé :
"Qu'as-tu donc fait de tes années ? Où as-tu enterré la meilleure part de toi ? As-tu vécu ou non ?"