dimanche 30 mai 2021

Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg par Vincent Vallée

 



Un roman qui se déroule dans un coin perdu des USA, sur plusieurs décennies et mêlant la difficile cohabitation des blancs et des noirs américains... Il ne m'en fallut pas plus pour craquer.

Fannie Flagg surfe sur plusieurs époques narrées par Ninny qui, depuis sa résidence de repos va raconter la vie à Whistle Stop et surtout la vie du café tenu par des générations de Threadgoode à une femme qui entame la cinquantaine et donc la ménopause. Evelyne est désespérée et frise parfois la folie, faute aux hormones. Seule Ninny lui remonte le moral en lui racontant sa vie et celle des nombreux acteurs de celle-ci avec les Threadgoode en particulier. La vie de Ninny ce sont ses souvenirs désormais...

Beaucoup de thématiques sont abordées au travers de ce joli roman, comme l'homosexualité, la ségrégation, l'euthanasie, l'amour et tant d'autres...

J'ai parfois été perdu par ces sauts dans le passé puis le présent et la multitude d'acteurs du récit mais j'ai vite été rassuré par l'histoire passionnante. Au travers de cette lecture, on a envie de passer la porte du café de Whistle Stop, s'asseoir et manger un plat de beignets de tomates vertes. La fin du roman offre une série de recette dont il est question dans le récit, un plus non négligeable.

Je conseille cette lecture et me suis déjà procuré le second roman qui, si j'ai bien compris, nous replonge à Whistle Stop chez les Threadgoode.

Bonne lecture !

mardi 4 mai 2021

La tête de l'emploi de David Foenkinos par Vincent Vallée

 


Premier roman de David Foenkinos que je lis et je ne suis pas déçu, c'est léger, simple et fluide ce qui n'était pas pour me déplaire.

Nous allons entrer dans la vie de Bernard, le principal acteur de ce roman sympathique. Bernard est marié, banquier et père d'une jeune fille qui est partie vivre au Brésil. Temporairement espère-t-il...

Une vie simple, banale même, cependant elle va prendre un tournant inattendu car après le virage, un accident l'attend. En effet, son épouse n'en peut plus de son attitude passive, sa nonchalance, elle a besoin de tendresse, d'amour, de fougue même ! Un peu ce qui arrive aux couples une fois seuls parait-il. 

Foenkinos va nous faire découvrir la lente déchéance et autres désillusions de Bernard, notre héros déboussolé face à la séparation d'avec celle qu'il pensait garder à ses côtés jusqu'au bout.

La séparation va être le premier échec d'une série d'autres... En effet, Bernard va non seulement devoir vivre à l'hôtel mais il va aussi perdre son emploi alors qu'il avait atteint une place confortable.

Le voilà donc dans l'impossibilité de subvenir aux frais d'une chambre d'hôtel il doit trouver une solution...

Que lui reste-t-il à faire si ce n'est de repartir vers ses parents octogénaires ? Voilà enfin notre Bernard contraint de replonger dans une adolescence endormie, presqu'éteinte et qu'il retrouvera au contact de sa chambre inchangée et de ses parents inchangés également, du moins vis à vis de lui. Sa mère le maternant, son père grommelant entre deux séances TV ou repas à heures fixes.

Les tuiles ne vont pas s'arrêter là malheureusement, Bernard fera une rencontre, qu'il refusera tout d'abord, puis cette rencontre deviendra un semblant d'espoir mais...

Oui, Foenkinos a écrit cette histoire de manière scénarique, attachante, parfois drôle aussi. 

Pour ma part Bernard m'a un peu agacé par sa niaiserie, sa nonchalance tandis que sa future ex épouse m'a franchement énervé par sa facilité à tirer un trait sur son mariage et donc le père de sa fille. Les parents m'ont fait rire, parfois rappelé les miens.

J'ai relevé quelques passages sympas :


"Je n'ai jamais rencontré quiconque qui soit capable de parler de ses parents de manière posée, honnête et juste".

"Le passé de nos parents demeure un roman impossible à écrire..."

"Ce passé qui n'en finissait plus de finir..."

"La souffrance c'est ne pas oublier ce qui nous a rendus heureux".


L'auteur :



David Foenkinos est un romancier, dramaturge, scénariste et réalisateur français.


À 16 ans, il est victime d'une infection de la plèvre, une maladie cardiaque rarissime pour un adolescent. Opéré d'urgence, il passe plusieurs mois à l'hôpital. Il étudie les lettres à la Sorbonne et parallèlement la musique dans une école de jazz, ce qui l'amène au métier de professeur de guitare.


Après avoir vainement essayé de monter un groupe de musique, il décide de se tourner vers l'écriture. Après une poignée de manuscrits ratés, il trouve son style, publie son premier roman "Inversion de l'idiotie: de l'influence de deux Polonais", refusé par tous les éditeurs contactés sauf Gallimard qui le publie en 2002, avec lequel il obtient le prix François-Mauriac.