mercredi 30 décembre 2020
Le petit prince de Antoine De Saint-Exupéry par Vincent Vallée
mardi 29 décembre 2020
La tête en friche de Marie-Sabine Roger par Vincent Vallée
lundi 28 décembre 2020
Un chant de Noël de Charles Dickens par Vincent Vallée
lundi 23 novembre 2020
Quartier libre de Vincent Lahouze par Vincent Vallée
J'ai découvert la plume de Vincent Lahouze avec Rubiel e(s)t moi. J'ai alors été submergé par le talent qui coule de cette plume.
Aujourd'hui, ou plutôt ce soir, car j'ai poussé ma lecture jusqu'au bout, je chronique Quartier libre, le deuxième roman de Vincent. Si j'ai poussé ma lecture jusqu'au bout c'est parce que l'appat était trop appétissant, j'ai été harponné par un sacré coup de stylo ! Vincent Lahouze réussit un coup de maître : Faire mieux que son premier roman !
Quartier libre, un récit que je n'ai pu lâcher, vous l'aurez compris. L'histoire d'un jeune homme, Olivier, un peu fainéant, qui va être poussé par ses parents à se prendre en main. Il est envoyé à Toulouse pour y devenir éducateur mais, il ne connait rien à ce job, il va le découvrir, apprendre sur le tas, sur le terrain. Tout d'abord obligé puis, passionné. C'est ainsi que le jeune Olivier, loin de chez lui et de ses amis Boris et Pierrick, va entamer une nouvelle vie et quelle vie... Le milieu dans lequel il va enfin évoluer est triste, sombre sous certains aspects, mais riche de sa multiculturalité. Un quartier difficile, corrompu et où les éducateurs ont du travail, parfois dangereux.
C'est au sein de l'école où Olivier fera ses premiers pas en tant qu'éducateur, qu'il découvrira une génération parfois perdue parfois enthousiaste et qui pousse à réfléchir. C'est au travers d'Ismahane qu'Olivier fera sa première gaffe, c'est aussi à cause ou grâce à elle que sa vie basculera.
Drogue, corruption, violence se conjuguent avec partage, amitié, multiculturalité. Le racisme n'est jamais loin, le pas de côté non plus. L'équilibre est difficile à trouver et parfois tout bascule, et on peut sombrer, être emporté dans un tourbillon qui ne laisse pas une seconde de souffle. C'est un roman choc, poignant, haletant. Un roman qui fait mal mais qui est nécessaire. Un roman qui doit être lu pour ne pas se voiler la face... Trop de voiles masquent des visages tristes parfois.
Olivier, Ismahane, Sophie, Pierrick... Boris. Des chapitres courts, un épisode de vie incroyable.
Une morale pour moi au terme de cette lecture :
Plus jamais je ne verrai une communauté étrangère à la mienne avec un œil méfiant. Chez tous et toutes il y a une richesse de cœur et d'esprit qui peuvent côtoyer la haine et la violence et ce, chez tout un chacun quelque soit son origine...
Vincent Lahouze est un écrivain de 32 ans.
Découvert sur les réseaux sociaux par ses textes très personnels, aussi puissants qu’engagés, il a fédéré autour de sa plume et de ses valeurs humanistes, une fidèle communauté de lecteurs qui ne cesse de croître.
Après avoir vécu durant 12 ans à Toulouse, il aménage à Genève pour vivre de nouvelles aventures suisses.
On peut le retrouver sur son profil Facebook:
Vincent Lahouze
Et sur son compte Instagram: vincent_lahouze
Source : http://www.michel-lafon.fr
lundi 2 novembre 2020
Un pommier sur la rive de Nicole Nisol par Vincent Vallée
samedi 3 octobre 2020
Je, Tu, Il, Nous,...
JE suis lui
TU es moi
IL est l’autre
NOUS sommes eux
VOUS êtes tous
ILS sont quiconque
Oui, NOUS sommes TOUS des AUTRES…
Vincent Vallée
dimanche 13 septembre 2020
L'étendue par Vincent Vallée (texte rédigé à l'occasion de l'expo Francis Feron à la chapelle des Cocars de Dour).
L’ ample étendue houleuse
pleure sa mélancolie et s’arrime aux golfes clairs. Cependant elle frissonne,
s’avance, tremble puis réfléchit et se retire…
Elle est frileuse et
prudente, elle écume !
Plus loin, sous ce plomb
céleste mais sombre, elle convole, épouse l’étendue lointaine.
Alors elle ondule, remue,
s’élève souvent pour mieux replonger dans un sommeil apaisé.
Du ciel, c’est sûr,
jamais elle ne divorce que du contraire, elle est en communion éternelle et
engloutit l’astre radieux chaque nuit.
Je m'adosse à la roche.
Mes yeux se perdent dans la vaste étendue de la mer. La plage ressemble à une
minuscule crique... J'ai toujours été impressionné par l'étendue maritime, elle
me rend humble, petit et faible...
Rien n'est plus
majestueux et mystérieux à mes yeux, rien ne me fait plus peur. La plage paraît
minuscule mais tout autour l'est également. Rien n'est plus grandiose que cette
houle qui ondule, forme des crêtes à fleur d'eau et vient s'écraser sur le
sable timide et suant de fatigue d'être ainsi sollicité.
Les hommes toujours un
peu fous ou audacieux depuis la nuit des temps, tentent de l'apprivoiser mais
en vain. L'iode, l'air du large, l'embrun magique et vivifiant rassérène tout
un chacun... Sa colère est affolante, elle se soulève, rugit pour s'écraser
avec fracas, écumante de rage. Tantôt calme et apaisante, tantôt colérique et
incontrôlable elle termine toujours par s'apaiser mais... Il faut se méfier de
l'eau qui dort.
jeudi 10 septembre 2020
Lettre à l'enfant que j'étais... Par Vincent Vallée.
Si on m’avait dit que je pouvais
te causer, et bien… Parce que mine de rien j’en ai des choses à te dire. 10
ans, non mais t’imagines ? J’ai 10 ans et je peux me dire ce que je pense
de moi. Tu sembles triste pourquoi ? T’es pourtant en bonne santé, une
bonne bouille et les cheveux en bataille. Mais pas de lueur dans les yeux… Elle
est où ton insouciance ? Il est où ton rire ? Ou ton sourire au moins ?
Que dis-tu ? Ben oui je le sais, tu es seul, et encore plus depuis que tu
as compris l’an passé qu’un visage si familier pouvait disparaître… Alors sois
rassuré, ta crainte la plus profonde aujourd’hui ne se réalisera jamais, mais
jamais. Non tu ne l’oublieras pas ton Tintin et bien sûr qu’il veille et
veillera sur toi. Alors avance non ? Travaille un peu, étudie quoi…
Je sais que ça ne te semble pas
important parce que personne ne te le dit à part ton prof et donc ça semble
secondaire. Ben oui le prof c’est son boulot de te dire de travailler. Tu les
détestes les maths pas vrai ? C’est de pire en pire… Et alors, le cours de
natation c’est l’horreur ! Ben oui, ça l’odeur du chlore elle va continuer
de te mettre mal à l’aise. Il est un peu con notre oncle de nous faire peur
chaque fois qu’on est sur le sable à la mer. Rien que pour ça tu redoutes d’y
aller… Oui, parfois on ne décèle pas les vraies craintes des fausses peurs chez
les gosses. Toi aussi tu feras l’erreur.
Bah si, tu seras aussi papa. Tu n’y
crois pas ? Ben pourtant mon vieux… Mais l’amour sera compliqué mais bof,
sois rassuré, c’est compliqué pour tout le monde. Mais dis, t’es franchement
différent de l’homme que je suis quand même. Pas étonnant que tu ne me crois
pas. T’es si éteint là… Alors que moi je suis un révolté, une grande gueule. Tu
vas courir vite dis pour le rattraper le retard. Ton docteur demande à maman de
nous laisser tranquille ?
Oh ne lui en veut pas, elle fait
ce qu’elle peut et avec ses erreurs elle sera toujours la plus belle personne
de ta vie. Tu sais, une maman c’est avant tout une femme, une personne quoi… La
tienne t’aimes beaucoup alors, pardonne lui ce qu’elle ne fait ou ne dit pas.
Hé, tu sais ces lectures que tu aimes tant en fin de journée à l’école, ces
livres entourés de nuages, si bien lus par ton instit, tu devrais creuser ce
filon, ça pourrait t’amener sur un chemin… C’est beau les mots pas vrai ?
T’aimes les BD et puis écrire de petites histoires.
Ça c’est comme le reste, tu vas
pas m’écouter puisque jamais tu ne me liras, mais c’est ça qu’il te faudrait
travailler plus, encore plus… Parce que c’est ton rêve d’adulte. Ah si tu
pouvais me lire à 10 ans… Tout serait si différent, si différent. T’aimes bien
tes mains je le sais, mais avec les mots tu ne les abîmerais pas, tu devrais me
lire vraiment… Et puis tiens toi droit, ne fais pas le malin quand tu
apprendras un métier, écoute les conseils parce que ton dos… Ben c’est
précieux, si si, tu verras. Le gars qui t’écris cette lettre que tu ne liras
jamais du haut de tes 10 ans a en ce moment même, mal au dos, aux mains… Au cœur
aussi… de ne pas s’être lu 33 ans plus tôt. Parce qu’alors… Son lendemain
serait fait de livres, de mots, de lectures, tout ça tout ça…
dimanche 6 septembre 2020
Un été indien de Truman Capote par Vincent Vallée
Un été indien est parfait pour découvrir la plume de Truman Capote. Il s'agit d'une nouvelle brillamment écrite. On ne sait s'il s'agit d'un souvenir personnel de l'auteur mais c'est en tous les cas une bien belle histoire, une de celles qui me parle beaucoup moi qui regrette tant mon grand-père.
Il est question de Bobby, un jeune garçon qui vit avec ses parents chez ses grands-parents mais pour qui la vie va changer de manière radicale. On comprend qu'il y a un conflit au sein de la famille, des soucis d'argent mais c'est le point de vue de Bobby que nous relate Truman capote. Celui d'un jeune garçon qui sent la séparation arriver et pour qui ce sera très difficile tant son attachement à ses grands-parents, surtout son papy, est grand.
Le jour du départ tant redouté arrivera et la séparation sera difficile, une autre vie l'attendra, mais la séparation restera un gouffre pour lui mais aussi pour son papy. C'est au travers d'une lettre que Bobby aura à nouveau des nouvelles de son aïeul...
Une bien belle nouvelle que je conseille.
jeudi 3 septembre 2020
Mais je suis un pauvre type... Par Vincent Vallée
Je pense, je suis
persuadé qu’on aime, oui on aime qu’une fois. Je veux dire vraiment, avec son cœur,
celui qui n’existe pas physiquement, appelez ça l’âme les tripes, on s’en fiche.
Cet amour est plus qu’un ressenti alors, c’est comme trouver son alter égo, non
je dis n’importe quoi c’est bien mieux, c’est se trouver sur un chemin de
hasard, un chemin d’errance parfois…
Je lui avais tout donné…
tout. Oh, rien de matériel vous ne me comprenez pas. Je lui ai donné mon âme, ça ne se donne qu’une fois une âme, et puis mes tripes aussi,
mes ressentis, mes larmes ! Oui… Mes larmes. Et encore tellement de
petites gouttes qui elles, sont tombées sur le papier ou ont mouillé mon
oreiller dans un demi-sommeil. Mais pourquoi je narre, je vais m’adresser à toi
non ? Allons-y… Je t’ai dit tant de choses que je pensais, mais oui, que
je pensais malgré ce qu’on me disait et à raison d’ailleurs car tu étais bel et
bien un salaud. Mais tu étais celui qui…
Celui qui a fait sauter
mon cœur, vibrer mes artères, qui a levé mes frissons les plus raides. Tu as animé une foule de fourmis trépidantes dans mon ventre. Tu as dit tant de
choses, alors que tu les aies pensées ou pas, que tu y aies cru ou non mais
comme je m’en fiche. Je me sentais si important, enfin j’avais de l’importance
dans un regard, de l’importance. Non pas pour mon égo, ma grandeur, mais pour
mon bonheur. C’est dans tes bras que je me suis senti le plus apaisé, c’est
dans tes mots que je me suis le plus reconnu, parfois… C’est sur et sous ton
corps que je me suis laissé fondre. Et puis tu t’es révélé… rideau ! Une
révélation sale et médiocre mais je te le répète, je m’en moque, j’ose le dire,
j’en ai l’audace oui… Oui je m’en fiche car je ne peux pas croire que cette
histoire n’ait servi à rien ni à personne. Pas à toi ? Mais à moi oui, et
je t’emmerde.
Mais oui, un jour je
passerai à autre chose, mais quand tu étais ici autrefois je ne pouvais pas
te regarder dans les yeux*… oui tu vois je n’oublie pas ce cri, au-delà d’un
chant, d’un son, c’est une vibration chez moi… Une vibration tu entends ?
Je n’ai pas prémédité ce que j’écris en ce moment, ça coule tout seul, oui ça s’épanche
comme ça parce que c’est là, en moi, là et maintenant. Certainement que c’est
en moi depuis longtemps, c’est un cri que je retiens, une voix qui veut hurler, me mettre là au bord d’un précipice de papier et hurler de toute ma voix, hurler que oui,
un jour j’ai aimé, bordel oui aimé ! Mais je suis un pauvre type un
taré qu’est-ce que je fous ici, ma place n’est pas ici ! *
Alors tu vois, ces mots
fusent et s’en vont, me quittent, jaillissent et c’est de plus en plus vite que
je les étale parce que ça tu vois, le don, le talent, l’envie, la prétention, les
gribouillages que je ponds là ? Ça part d’un coup, il ne faut pas les retenir,
il faut que ça s’en aille parce que ça fait mal si je les retiens, comme tu m’as
fait mal, ça saigne. Comme tu m' as saigné…
De plus en plus vite sans
ne plus séparer mes mots, je dois le coucher ce putain de texte parce que c’est
un exorcisme, un besoin, c’est vital tu entends ?? Vital ! Ah mais
non tu n’entends pas, tu ne lis pas ? Tu grattes, tu fumes du rêve, tu
fumes de l’illusion ! Mais la réalité et ceux qui t’aiment tu les jettes
par les fenêtres et c’est un autre qui ramasse, pas vrai ? ! Oui il
faut ramasser derrière toi, ramasser… et pour moi il aura fallu la louche !
Alors ce soir il est vrai, c’est une cuillère à thé certes, mais elle ramasse
encore tu sais ?
Alors tu vois ? Je
suis un pauvre type qui écrit, je ne sais faire que ça putain mais bordel comme
je le fais bien…. Et tu sais pourquoi je le fais bien ? Parce que je n’écris
pas avec un dico ou un Bescherelle, non j’ai mieux : j’écris avec mon cœur,
celui que tu n’as pas vu.
*Creep (Radiohead).
©Vincent Vallée
dimanche 30 août 2020
Les nuits blanches de Dostoïevski par Vincent Vallée
Les nuits blanches.
C'est Félix Radu, jongleur de mots et comédien belge qui m'a donné envie de lire cet ouvrage.
Dostoïevski est un écrivain un peu spécial, il torture et met à nu nos sentiments les plus enfouis, la face et le côté sombre de tout un chacun.
D'aucun me diront que ce roman court parle d'amour et de désespoir, moi j'y vois et y ressent autre chose : Une soumission ridicule et un mépris en guise de conclusion, verrouillé par un énième coup de couteau.
Un jeune homme erre dans Saint-Pétersbourg, s'ennuie et semble très seul, la lecture nous démontrera qu'il l'est. Et puis, un soir il voit une jeune fille seule et malheureuse comme lui, sauf qu'elle, ne le cache pas. Ils finiront par faire connaissance et dans une attitude et un dialogue fielleux ils vont s'épancher en confidences. Lui et sa solitude, elle et son chagrin d'amour...
Pour beaucoup ce sera un éloge à l'amour, mais personnellement je n'y ai vu que la sottise et l'aveuglement d'un jeune garçon, une admiration et des sentiments amoureux poussés à l’extrême pour une jeune fille jamais rencontrée et qu'il ne connait que depuis 3 jours à l'issue de ce roman.
Mais, je sais que notre cher Dostoïevski est connu pour faire ressortir la laideur, la mièvrerie ou la bêtise de chacun de nous. Dès lors, je suis rassuré, avec cet ouvrage c'est l'abrutissement amoureux qui ressort et se contemple... J'oublie de parler de la cruauté de la jeune fille à la fin de ce roman qui, par une lettre envoyée au jeune homme, va retourner le couteau dans SA plaie, le torturer une fois encore, là où il aurait fallu lui rendre sa paix intérieure. Autant ce jeune homme me fait pitié par sa sottise que cette jeune fille m'agace.
Bon, cher Dostoïevski, nous avons fait connaissance mais nous en resterons là toi et moi. Sans rancune car de nos jours, la sottise et la laideur humaine ne doit plus être décortiquée par un écrivain de talent, elle s'étale en quelques clics, oui ça tu ne connais pas...
Petit passage que j'ai aimé :
"Qu'as-tu donc fait de tes années ? Où as-tu enterré la meilleure part de toi ? As-tu vécu ou non ?"
vendredi 28 août 2020
Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb par Vincent Vallée
Un roman qui commence étrangement, bizarrement, Amélie Nothomb y parle d'un tube... Ce tube est un nouveau né, et ce nouveau né... C'est elle.
C'est là qu'en tant que lecteur tu te dis : Ce roman va m'ennuyer.
Cependant, j'ai appris à force de lire, à laisser une chance à un roman, ne pas le refermer de suite, lui laisser le temps de m’appâter, me ferrer et parfois ça marche, je me laisse pêcher. Cette métaphore est utile car je peux faire la transition avec un des symboles asiatiques, le Koi, la carpe quoi. Amélie la déteste et je vous laisse découvrir pourquoi.
Revenons à notre tube, ou plutôt Amélie. Ses parents l'avaient surnommée la plante, c'est dire. Car en effet, elle ne bougeait pas, elle attendait et se contentait de boire sans pleurer ni avant, ni après. La vie débutait étrangement pour elle, son meilleur ami était le plafond et ses fissures. Et puis un beau jour, dans le champ de vision du tube, un visage se glissa, fini le plafond, c'était une dame inconnue qui laissa vite la place à une forme étrange mais olfacivement agréable : Du chocolat blanc. La vieille dame fit goûter la délicate douceur à la plante et c'est là que se fit le réveil, Amélie vint au monde, elle venait de naître. De sa naissance jusqu'à ses premières années c'est au Japon qu'elle se prit d'abord pour un tube puis pour Dieu...
Oui Dieu c'était elle, c'était ainsi, elle l'avait décidé ou peut-être y croyait-elle vraiment du haut de son enfance. Le Japon, le métier de son père, les carpes qu'elle haïssait au plus haut point et puis Nishio-san... Cette dernière était sa nounou et elle s'adoraient toutes les deux. Il y avait tant de bienveillance dans les propos et les gestes de la nounou, qu'Amélie ne jurait que par elle.
Alors voilà, une façon étrange pour certains, agréable à mes yeux, de découvrir les premières années de la vie de cette auteure incroyable et puis belge ! C'est ainsi que Amélie va se raconter, au travers de ses premiers romans et j'aime cette façon de faire, sans filtre ou alors ceux qui l'amuse. C'est un Japon magnifique et respectueux qui est décrit, une enfance dont on a du mal à croire les souvenirs si exacts et puis pourquoi pas ? Qui nous dit que nos souvenirs sont exacts, n'avons nous pas un peu, nous aussi, fantasmé les nôtres ?
Je vous recommande vivement ce petit roman. Un bijou.
mercredi 26 août 2020
Tu étais une fille de la mer… Par Vincent Vallée
Tu étais une fille de la mer…
Tu
t’en es allée.
Et
avec toi, est aussi parti une certaine époque, un temps que moi je regrette
tant, mais tant. Le Borinage, Bruxelles, Popeye, tes visites et puis cet autre
aspect de la famille.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
Et
puis un jour voilà, c’est ainsi on se réveille et sans le savoir, on se
souvient qu’on l’avait pressenti. C’est étrange, je ne sais l’expliquer mais quelque
part c’est écrit, cela me fut prédit.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
C’est
triste de ne s’être pas revu, triste de ne s’être pas parlé plus, car à travers
toi c’est eux que j’aurais pu voir… À travers ta mémoire, leurs vies, leur
amour, leurs souvenirs.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
Je
ne peux, et eux non plus, rattraper le temps perdu, mais avec une ancre on
peut s’arrêter un moment. Regarder au loin et le visage au vent, s’endurcir comme toi, résister au temps. 95 ans c’est grand…
Oui
c’était ça ton secret, tu étais une fille de la mer…
Alors
maintenant c’est mon tour de te le dire : Grosse bise Babeth…
samedi 22 août 2020
Les aérostats de Amèlie Nothomb par Vincent Vallée
vendredi 21 août 2020
Le bleu de tes mots de Cath Crowley par Vincent Vallée
mercredi 19 août 2020
Etre ou ne pas être...
lundi 10 août 2020
Voyage au centre de la terre de Jules Verne par Vincent Vallée
jeudi 30 juillet 2020
La vie en chantier de Pete Fromm par Vincent Vallée
mercredi 15 juillet 2020
La Vallée de Bernard Minier par Vincent Vallée
J'ai terminé ce roman en quelques temps, beaucoup moins de temps que je ne l'avais pensé puisque je l'ai terminé très vite pour une telle brique.
Un thriller, et quel thriller ! Bernard Minier m'a embarqué avec lui tout au long de ces quelques 400 pages. Ce qui m'a séduit ?
On y parle d'une vallée, d'un monastère retiré au creux des bois, des crimes étranges y sont perpétrés, et puis il y a cet appel à l'aide après 8 ans de disparition...
Servaz comme Minier aime l'appeler, à la façon des meilleurs films policiers, est un flic déchu, il attend de passer en conseil de discipline pour des fautes passées, donc là je comprend que ce roman est une suite si je puis dire, mais je n'ai pas lu les autres ouvrages de Minier. Et bien peu importe, je suis embarqué malgré tout, et force est de constater que celui-ci se lit sans avoir lu les précédents.
Il y a tout les ingrédients nécessaires, un flic coincé, menotté par une interdiction d'exercer, un appel à l'aide depuis des bois enfouis au fond d'une vallée, un monastère lugubre, un village au creux de cette histoire qui sera lui, coupé du monde extérieur et des crimes atroces et étranges...
Mais...
Oui y'a un "Mais", pour ma défense et parce que j'en suis fier, au milieu du roman, j'ai eu l'intuition de qui pouvait être le tueur.
Je n'étais pas bien loin de la vérité, j'avais juste une partie de la réponse, la clef ouvrant la porte aux autres explications qui terminent le roman.
Mais bon sang, voilà un thriller haletant, rondement mené, j'ai ainsi découvert la plume de Minier, et j'en redemande. Les précédents peut-être ?
Je recommande vivement et je peux vous assurer que vous n'allez pas vous ennuyer avec cette lecture.
lundi 1 juin 2020
Lettre à Arthur Rimbaud par Vincent vallée
Parmi les villageois, les citadins peu importe tu étais. Ton JE était mais l'autre ?
Les poches usées et lisses de les avoir remplies de tes mains à plumes tu fus, tu es, tu resteras le génie de la poésie, oui Arthur on les emmerde les élites!
Les godasses trouées, les semelles râpées tu foulais la merde et les pavés suintants. Puis plus tard c'est le sable chaud qui ondulait sous tes pieds, puis...ton pied.
Les cheveux hirsutes, en bagarre comme cette vie qui fut la tienne, tu affrontais les bourrasques, les pluies pénétrantes, et puis ce soleil de plomb, t'écrasant, t'harassant...
Mais ainsi, tu avanças ta vie durant, vaille que vaille.
Souvent tu quittais ta plaine, ta campagne française que tu disais puante, répugnante d'ennuis et puis tu y revins, sans cesse, sans discontinuer jusqu'à y reposer. Tu t'es bien fichu de nous...
Ta besace, ta valise, que de cabotages entre villes et villages. Les pays lointains ne te repoussèrent pas et toi, toi tu les adopta. Tu t'y fondis, tu t'y immergea en te faisant adopter et par les cultures et par les idées, les autres.
Mais cette poésie t'as vraiment quitté dis ? Tu t'es découragé de ne pas voir tes manuscrits sur des étagères n'est-ce pas ? Oh Arthur comme je me retrouve en toi, comme j'aime regarder mes godasses foulant la poussière. J'en arrive presque à aimer être refusé par un libraire tu sais ? C'est quoi la célébrité ? Non mais à quoi sert-elle quand on écrit ?
Tout comme toi j'écris pour me libérer... C'est imprimé et puis après ? Je rechausse mes godasses et de par les routes et les sentiers je repars un autre cahier vierge sous le bras. Je cherche un coin de tranquillité et je m'y repose pour vider mon bras...
J'ai en moi, et depuis toujours cette mélancolie... On l'associa souvent, et moi aussi, à de la mélancolie triste mais elle est heureuse. Parce qu'écrire m'est vital.
Tout comme toi j'ai tourné ma vie dans tous les sens pour savoir son sens... J'ai demandé l'avis des gens et puis quoi ? La vie ne vaut rien, mais moi j'y tiens. Tu y tenais aussi pas vrai ? Sinon pourquoi repartir dans cette France que tu avais fui ?
Mes mains se mettent à briller quand j'écris et se racrapotent quand je n'écris plus. Et puis lire, Diable lire ! Rien ne vaut l'acte de lire. J'ai parfois tant de mal parce que cette saleté de vie me vole même ces instants uniques en fermant mes paupières sous le poids de cette fatigue imposée, pas saine, oh non pas saine.
Tout porte à croire que tout nous échappe Arthur... Même l'écriture ! J'aime me laisser bercer par le pépiements des volatiles, mais que ce monde me laisse m'envoler, franchir les rivières de cette vie ruminante. La foi qui m'anime est un mensonge ? Dieu le sait non ? Et toi tu y croyais dis ? Verlaine croyait aussi tu penses ? Je ne crois pas.
Et l'éternité Arthur ? Cette mer halée avec le soleil ? Tu l'as aimée ? Tu l'as admirée c'est vrai ? Moi je l'aime cette éternité retrouvée, elle me parle, elle m'apaise, elle me punit avec sa grandeur et tout ce qui s'en échappe.
Alors c'est ça la vie d'un auteur non reconnu ? Un fin sans fin ? Des pulsions ? Ne pas écrire des jours entiers et puis tout à coup, comme une vague qui se soulève de l'océan, les mots viennent mourir en s'écrasant sur le sable de ma feuille ?
Il me faudra aussi m'exiler dis ? Il me faudra donc tout laisser tomber et tout quitter pour partir crever loin ? Oh tu sais, il y a parfois aussi pire que de perdre une jambe pour succomber.
Allez Arthur, je vais rechausser mes godasses comme toi, user mes poches lustrées et ramasser ma besace, j'y mettrais ma plume et quelque feuilles, oui, on ne sait jamais...
Putain d'élite ! Saleté de vie ! Fichue inspiration et putain de fainéantise !
Je tourne pourtant les pages et je vais continuer à chercher, à comprendre, je te cherche...
Je me cherche dans les yeux des enfants et leur façon de rire... Il disparaît à chaque réveil le mien... Je te cherche mais jamais ne te trouve.
J'ai ancré ma tête dans les cris et puis j'attends... Soleil Arthur... Jour sans fin... Marche libératrice, écriture salvatrice, lecture apaisante, oui c’est pour ça qu'elle m'emporte et clos mes yeux avides de lectures...
Allez Arthur explique moi, laisse toi trouver tu veux ?