Écrire,
Éditer = Sincérité, Liberté
Parfois, du haut de ma
petite expérience d’auteur autoédité je lis et je vois aussi, des comportements
qui m’indignent.
Je veux parler du monde
dans lequel j’évolue en tant que petit auteur régional. Avant de décrier certain(es)
auteurs/éditeurs je veux dire tout le bien des autres, les mêmes, mais sincères
eux.
Citons-les dans l’ordre :
les auteurs autoédités et les édités de notre petite Belgique et d’ailleurs.
Ceux qui sont plus ou moins connus, mais qui, on s’entend, ne sont pas des Levy, Schmitt et autres (que je ne
dénigre pas attention). Ceux dont je veux dire du bien, ce
sont ceux qui m’ont motivé, donné envie de poursuivre, guidé pour certains.
Ceux-là, ces auteur(es) ont en eux cette soif de partager, de conseiller. Et
puis surtout, ce besoin d’écrire. Un vécu, une romance ou encore exploiter un
style bien à eux. Que ce soit du Fantasy,
du Thriller, de l’historique et autres peu importe, tous m’ont donné
beaucoup. Certes ils ne sont pas nombreux, mais ils sont là et ça rassure. Ces
auteurs se fichent pas mal de votre talent ou de votre vie, encore plus de ce
que vous ferez de leurs conseils, ils donnent, parce que pour eux c’est un
juste retour des choses. Ils sont passés par là. Beaucoup ont déchanté…
Et fort heureusement, ils ne sont pas nombreux, mais tout de même plus nombreux
que ceux qui m’ont déçu fait peur parfois.
Ces auteurs sont comme
moi, des « apprentis auteurs » ils s’essaient, ils tâtent le terrain, ils
écrivent et parfois de manière gauche et mauvaise. Alors en soi ce n’est pas
grave d’écrire de travers, si on l’admet et qu’on se remet en question, car c’est
ainsi qu’on avance qu’on se corrige. Comprenez-moi bien car je n’accepte pas les
remarques méchantes et autres affronts concernant l’effort d’écrire, ceux qui jouent à ça ne
doivent pas être cités ici, ils n’y sont d’ailleurs pas à leur place parce que je suis sérieux avec cet article. J’accepte tout au plus de les croiser aux urinoirs et encore… Pour en revenir à ces auteur(es) qui m’ont
déçu, voire fait peur. Ce que je veux dénoncer c’est leur ignorance, leur
manque d’humilité, leur prétention à être ce qu’ils ne sont pas. Écrire c’est
toute une affaire, et certainement que dans cet article vous trouverez des
erreurs, de mauvaises formulations, une ponctuation bancale oui oui ! Mais
ce que vous devez savoir, c’est que j’en suis conscient et qu’en plus ça me
conforte ! Pourquoi ? Parce que ça prouve une chose : Je ne suis
arrivé qu’à un certain stade du chemin, du parcours d’auteur, romancier. J’ai
beaucoup à apprendre encore, et j’en suis heureux. Ce qu’il faut savoir encore,
et c’est pour moi le plus surprenant, c’est que parmi ces auteurs peu humbles,
il y a des journalistes, des professeurs, des auteurs édités, des éditeurs oui oui je vous
assure ! Vous allez me répondre que je suis encore bancale comme auteur et que
je suis pourtant édité. Mais non, car éditer un auteur c’est quoi ?
C’est là que j’en viens à
ces éditeurs rencontrés depuis… 2009 et qui m’ont fait bonne impression !
Là on entre dans un autre domaine : L’édition. Qu’est-ce que c’est un
éditeur ? Je me permets de vous confier mon point de vue si vous le voulez
bien.
Un éditeur, si petit
soit-il dans sa démarche, c’est avant tout un auteur, car selon-moi il faut
savoir de quoi on parle quand on se lance dans l’édition, il faut comprendre
les auteurs, avoir ressenti ce qu’ils vont ressentir après avoir confié un
manuscrit. Il faut aussi, avoir le souci de faire ce job sérieusement et
modestement, pas à pas. Pour éditer, il faut avoir le sens de la famille, car
un éditeur ce n’est pas le père du roman qu’il édite, ni le frère, ni le
porteur, c’est le parrain. Le parrain d’un enfant, dans notre cas, un enfant de papier. L'éditeur c’est
celui qui va garantir la pérennité de l'écrit, décharger le père de celui-ci, de toute une foule de
choses qui sont fastidieuses, compliquées à gérer, des exemples : La
correction orthographique, grammaticale, etc. la mise en page, la construction
du livre (impression, mise au format PDF, les démarches administratives comme l’ISBN
et autres mention légales) Ensuite, éditer c’est dénicher des séances de dédicaces,
envoyer des dossiers presse (que l’auteur peut réaliser lui-même quand même,
faut pas exagérer), aux réseaux des médias tels que les journaux, les télés locales,
car l’éditeur, quand il se lance, doit s’être constitué un petit carnet d’adresses.
Il doit aussi encourager, en mettant un peu la main à la poche en offrant les marque-pages
et autres flyers, s’il a un bon imprimeur il peut se les procurer gratuitement,
car, une bonne relation de travail apporte des cadeaux qui l’entretienne, CQFD… Voilà pourquoi je considère ne pas être édité, je n'ai encore rien connu de tout ce que je vous explique ci-dessus.
Mais encore, un éditeur, modeste, se doit d’être honnête, il est, n'oublions pas, le parrain, il
aide des romans à faire leurs premiers pas, mais, si le père du bébé de papier,
l’ouvrage, trouve mieux ailleurs et que celui-ci demande à récupérer ses droits
afin d’aller plus loin, et ce dans un respect mutuel, alors il faut lui rendre sa
liberté l’ouvrage a trouvé un parrain avec plus d’expérience, plus de
moyens peut-être, tout ceci dans le respect des contrats signés, il peut évoluer et c'est tout à l'honneur de son premier éditeur de le laisser voler vers d'autres horizons, de le revendiquer même !Les contrats disions-nous, parlons-en, ils doivent être simples et concrets, lisibles aussi !
Et surtout, pareils pour tous les auteurs de la même
maison, excepté quelques détails techniques attenants à l’ouvrage en question.
Un éditeur à compte d’auteur ou à compte participatif c’est tout à fait
honorable aussi, je tenais à le dire, à condition d’être
encore plus respectueux et honnête que celui qui prend tout à sa charge.
Demander à ses auteurs d’acheter leurs exemplaires dans un cadre participatif
afin d’être viable et d’aider la jeune maison à démarrer c’est tout à fait
honorable et compréhensible, si c'est clair dès le départ, avant la signature du contrat. Ce qui l’est moins, c’est par exemple, de faire des contrats
différents à ses auteurs, à l’un on octroie 40 % à l’autre parce qu’il
vendra plus et qu’on le sait, on n’octroie que 20 % ou 30… et selon les
quantités commandées c’est régressif.
En somme, des éditeurs
modestes j’en connais bien plus que d’autres, ceux qui font peur, heureusement.
Ceux-là, on les connaît à peine, parfois on ne sait même pas qu’ils éditent…
Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris qu’un éditeur est derrière ses auteurs,
occupé à les pousser des deux mains, et des deux pieds, appelant à droite et à
gauche tous les moyens (honnêtes) qui passent, afin qu’ils soient mis en
lumière. Un éditeur ne se sert JAMAIS de ses auteurs pour prendre de la hauteur
ou se faire du pognon, JAMAIS ! J’ai vu des éditeurs en pleurs parce qu’ils
avaient mis tant et tant d’heures à concevoir un événement, à se battre pour
leur passion, la littérature. Malheureusement les livres ne se vendant pas comme des paquets de frites on
ne parvient pas toujours à attirer le public qu’on mérite, qu'on espère. Ces éditeurs ont
tout mon respect.
Puisqu’on parle de
respect, j’en reviens aux éditeurs véreux, ceux qui sont vénaux, qui pensent « pognon,
lumières et projecteurs » sous tous les angles, ceux qui font des contrats bidons
qui disent tout et son contraire, ceux qui proposent des contrats où la mention
« l’auteur se doit de… » est
bien plus présente que « l’éditeur s’engage
à… » ceux qui, comme je le disais plus haut, font des contrats en fonction
des chevaux de leur écurie, car des éditeurs qui passent de 8 auteurs disons,
à 30 et même plus, en à peine 2 ans voire moins, ce n’est pas sérieux. Éditer c’est
un métier, mais avant tout une passion, un don de soi. Certes ils ne sont pas
là pour perdre des plumes, alors quand ça débute, il y a le compte participatif
honnête qui peut aider, et puis la sagesse d’y aller pas à pas en étant conscient que les auteurs sont avec le capitaine, dans le même bateau. Et là, je veux citer une
maison d’édition, ce sera la seule et afin de lui rendre hommage. Cette maison
ferme ses portes, les portes d’une maison qui s’est construit brique après
brique en 30 ans !
Les
éditions Luce Wilquin. Pour résumer ce qu’était cette maison,
je cite ce passage pris d’un article qui lui est consacré sur
le site « ActuaLitté » :
Luce
Wilquin précise que 340 de ces 500 ouvrages sont le fait de 90 auteurs francophones
— Belges et autres — « récidivistes » fidélisés par l’enseigne jusqu’à y signer
16 romans comme c’est le cas de Françoise Houdart, Prix triennal Charles
Plisnier pour Les profonds chemins.
500 ouvrages en 30 ans !
90 Auteurs seulement ! Ce qui fait une moyenne de 16 livres par an en
MOYENNE ! Quand d’autres en publient 32 ou plus en une grosse année ?… Voilà
l’exemple à suivre: Ed. Luce Wilquin, une maison modeste, sérieuse, qui a misé sur ses auteur(es)
qui le lui ont bien rendu du fait de leur fidélité.
Et puis, ces éditeurs véreux
m’ont fait peur tant par leur agressivité, que par leur ignorance du métier,
leur incompétence à… À mettre en page, à corriger, à diffuser, à partager, à
faire plaisir, à expliquer, à avouer ses maladresses, à respecter ses auteurs, à
se faire petit !
Souvent ces éditeurs sont
partout, on n’entend qu’eux, ils vont tout réaliser, créer de nouvelles choses,
innover, s’associer à… ouvrir et lancer ceci et cela… Ils vont plus loin
encore, ils trouvent des auteurs que j’appelle moi des « petits cochons avec une fente dans le dos ». Ceux-là sont encore
plus niais de ne pas se renseigner sur ces beaux parleurs ! Beaucoup de celles
et ceux qui lisent cet article se reconnaîtront en tant qu’éditeur honnête ou
malhonnête. Ces derniers, les malhonnêtes, ne se l’avoueront jamais certes. Beaucoup se reconnaîtront aussi parmi les auteur(es) imbus, prétentieux et qui prétendent qu’on naît Écrivain,
qu’il n’y a pas besoin de travailler. Et puis les autres, trouveront dans ces
lignes des points communs avec leur propre expérience, les mauvaises
rencontres, les escroqueries, mais qui jamais n’ont entaché leur passion pour l’écriture,
le plus dur étant de se relever d’une arnaque doublée d’une trahison !
Je conclurai ce long article
en écrivant que le travail d’un auteur, c’est un amusement, c’est le plaisir d’effectuer
des recherches, de plonger dans un dictionnaire, de fouiner dans les livres et
sur internet pour trouver des infos qui aideront à la construction d’un roman,
le leur. Je me suis souvent demandé quelle était la différence entre un auteur
et un écrivain… Mon bon vieux prof de l’école primaire m’a donné la réponse :
Un auteur c’est, mettons,
un ex-alcoolique qui ressent le besoin de coucher sur le papier son vécu, de le
partager, toutes ses autres tentatives d’écriture resteront banales. Un écrivain
par contre, c’est quelqu’un qui au bout du compte donne naissance à une œuvre,
on trouve un lien, un fil conducteur entre ses ouvrages, une popularité
croissante, même si elle demeure modeste. Rimbaud fut-il connu et réputé de son
vivant ?
Vive les mots et ceux qui
les écrivent avec passion, vive le livre qui existe grâce entre autres, à des
éditeurs honnêtes, qui se veulent parrain le temps d’une vie, car comme le
disait Verlaine :
Va mon livre, là
où le hasard te mène…
©Vincent Vallée