mercredi 27 décembre 2023

La chasse de Bernard Minier par Vincent Vallée

 


Il m'aura fallu presque un mois pour arriver à bout de ce roman. Je me le suis procuré à Tenerife car j'étais à court de lecture, j'ai cherché de quoi lire mais il n'y avait rien à l'hôtel, les librairies n'étaient pas légion et la seule qui avait des romans en français, pas très achalandée...
J'ai donc plongé dans ce récit de Bernard Minier, j'avais déjà lu cet auteur avec "La vallée" et j'avais bien aimé. Pour preuve, cette chronique :


Ici, il s'agit de nouveau du même policier que dans le premier roman lu, le flic Servaz est le fil conducteur des ouvrages de Minier. Servaz va devoir enquêter sur une chasse. Mais une chasse particulière, une chasse à l'homme. Le récit commence comme tel: Un jeune homme noir est coiffé d'un masque puant, et il fuit, il court comme il peut à travers bois, une tête de cerf sur la tête. Apeuré, paniqué, il va se retrouver au beau milieu de la route alors qu'un infirmier rentre de garde de nuit et ainsi se faire percuter par lui.

Jusque là, je me suis dit que le roman commençait fort mais... C'était sans compter que celui-ci a été écrit pendant la période du Covid et que l'auteur en est gavé comme nous l'avons tous été. Et donc le récit se déroule avec  des flics masqués, des périodes de couvre feu, de confinement etc. La Covid ayant déjà été lourde à vivre,  replonger dans ce contexte l'était aussi. 

Mais aussi, il y a un truc qui m'a particulièrement ennuyé dans ce roman de Minier ce sont les descriptions à rallonge et les détails superflus.
Par contre, il est question de sa relation de couple et donc de sa vie privée, c'eut été sympa de "s'éterniser" un peu plus là-dessus plutôt, histoire de se mettre un peu dans sa peau de gars, et pas que dans la peau du flic qui ne dort pas, ne mange pas,  ...
Il y a aussi quelques prises de positions politiques, il n'est pas certain, je crois, que les adeptes du mouvement politique RN en France soient tous enchantés par l'analyse de Minier.

La justice est le maître mot du récit, une justice parallèle à la véritable justice, celle des tribunaux. Et il ne m'a pas été difficile, vers le milieu du roman, de malheureusement comprendre (dans les grandes lignes) qui était responsable des meurtres et de ces chasses à l'homme... Comme l'ont dit : C'était téléphoné...

Mais... Comme je l'avais débuté en fin de vacances, lorsque je suis revenu en Belgique, j'en étais à 1/4 du récit, j'ai persévéré donc... Je ne pouvais pas abandonner.
Pour ma défense concernant la longueur de lecture du roman, il y a 400 et quelques pages tout de même. Mais enfin, il faut que je me mette comme règle, celle que je m'impose en tant qu'auteur : Accrocher dès les deux premiers chapitres sinon abandonner.

Lors du rangement de ma bibliothèque, j'ai réalisé que j'avais une foule de roman qui semblent intéressants à lire, alors pourquoi s'emmerder ? Car oui, désolé Bernard Minier, là je me suis emmerdé.

J'en suis, avec celle ci, a 21 lectures cette année ça ne me va pas... Pourquoi ? Plusieurs explications :
La fatigue du travail, et le sommeil qui l'emporte toujours... Les lectures décevantes et donc ennuyantes, mais aussi, il faut l'avouer, les réseaux sociaux qui polluent l'esprit et le temps libre.

LIS merde !! Voilà ce que je vais me dire cette année.

dimanche 24 décembre 2023

Gustave Meremans dit Mermane, traiteur, helléniste et romancier dourois de Daniel Charneux par Vincent Vallée

 


Lorsque j'ai vu qu'une présentation allait être donnée par Daniel Charneux au sujet de ce petit ouvrage, j'ai de suite été interpellé. Malheureusement je travaillais le lendemain et je me lève tôt, je n'ai donc pu m'y rendre. Mais j'ai acheté et lu cet hommage à Gustave Meremans.
Si je met l'accent sur le fait que mon job m'a empêché de participer à une présentation qui, j'en suis certain, allait me passionner, c'est en raison des quelques similitudes découvertes lors de ma lecture entre "Mermane" et moi-même. 

Parmi ces similitudes il y avait page 40, cette mise en lumière de la correspondance entre André Malraux et "Mermane" dont cet échange après un refus d'édition : 
Il révèle alors qu'il n'est qu'un "modeste traiteur de province, [...] Un homme qui considère sa vie professionnelle comme un moyen de vivre, et non comme le but de l'existence".
Le traiteur dourois a pour seul bagage, des études de latin-Grec mais comme le rappelle sa fille " en ce temps là, on faisait les choses sérieusement". Et d'ajouter ce qui me concerne : "Il a approfondi par lui-même".

"Mermane" était de la même génération que l'illustre Camus et avait en commun les références grecques, ils étaient tous deux, comme l'écrit Charneux, nourri par la pensée grecque.
Le roman qui est "épluché" par Daniel Charneux, "Le rendez-vous de Nuremberg" est en réalité une autofiction, comme le font beaucoup de jeunes auteurs. Les écrits de "Mermane" furent donc en partie alimentés de ses expériences personnelles et l'auteur dourois fera tout son possible pour se faire remarquer, il dira au travers de ses attitudes: j'existe, j'aime écrire, je veux le partager avec vous, remarquez moi !

Et voilà un autre aspect du parcours littéraire de Meremans que je partage avec lui : Ses démêlés avec son éditeur De Méyère. L'éditeur porte peu d'intérêts aux ouvrages proposés par le traiteur dourois et celui-ci le lui fait remarquer dans un courrier. De Méyère ne réponds pas, et l'impatient Mermane réclame alors ses droits d'auteur. Le lien de confiance est rompu, la menace de mettre des avocats sur l'affaire est brandie. J'ai vécu presque exactement la même chose... Ce fut suffisamment interpellant pour que je le note dans cette chronique. Mais cela ne s'arrête pas là...

Il y a aussi l'amitié/collaboration entre "Mermane" et Marc Gillis, peintre montois. Les deux amis vont collaborer afin d'illustrer un roman, sa couverture. Pour "Verlaine avoue Rimbaud" et d'autres ouvrages par la suite, je me suis lié d'amitié avec un jeune artiste de Charleville qui a illustré quelques-uns de mes ouvrages.

L'auteur dourois parlera de sa terre adoptive, Dour, lors d'autres écrits et montrera ainsi son amour pour sa ville et sa région comme lorsqu'il évoque le caillou-qui-Bique et Verhaeren.
Comme évoqué plus haut, Meremans correspond avec Malraux, j'ai de suite pensé à ma correspondance avec Nothomb, Besson, Baronian... 

Mais la dernière similitude avec moi, petit auteur de Boussu, ce sera cette demande à Malraux de lire un essai sur la "mort d'un chat bien-aimé..." Charneux écrit :

Cette mort, confesse l'auteur, est pour lui l'épreuve la plus lourde de sens de ces vingt dernières années. Pour Meremans l'animal de compagnie était un grand seigneur fier et digne. Plus loin, il est relaté que le félin de compagnie sera euthanasié pour soulager ses douleurs, et caressé jusqu'à ce que la vie ait déserté le petit corps... Voilà trois mois, à quelques jours près, j'ai perdu ma chatte Lili, elle avait 15 ans et elle a été euthanasiée pour les mêmes raisons, c'est sous nos caresses et nos mots d'apaisements qu'elle s'en est allée. Et tout comme il est décrit dans l'hommage à Meremans, une tombe lui a été aménagée dans le jardin... Que de points communs.

Il faut noter que sans Daniel Charneux et son ami Claude Duray nous n'aurions peut-être jamais appris la "double vie" du bien connu traiteur de Dour. Et je ne sortirais pas de cette lecture/découverte, encouragé et rassuré. Le monde littéraire doit, avant-tout, être un moyen de s'émanciper. Tous les auteurs écrivent dans un même but, ou plutôt deux: se libérer d'une passion en la vivant d'une façon ou d'une autre et être lu.

Aujourd'hui "Mermane" n'est plus seulement un traiteur dourois, il est aussi un acteur littéraire, amoureux des mots de notre belle région du Borinage et en particulier de Dour. J'aime à croire que de là-haut, "Mermane" envoie un clin d'œil amical à Daniel Charneux.

L'ouvrage est disponible à la libraire NEOPOLIS de Dour, chez les éditions pyramides noires.





dimanche 19 novembre 2023

Mes lectures BD par Vincent Vallée

 Je chronique mes lectures, je poste quelques textes de ma plume mais je ne sais pour quelle raison, je ne partage jamais mes lectures BD.

Pourtant c'est par elles que je suis venu à la littérature. Il faut savoir que je suis un grand fan de BOB ET BOBETTE de Willy Vandersteen. Cette BD rouge née à Anvers. J'en ai lu des kilos et je le fais encore aujourd'hui. Mon habitude ? Lire un BOB ET BOBETTE lorsque je pars en séjour à la mer du nord.

Il serait compliqué de vous expliquer en quoi consiste cette BD tant elle est complexe de par l'arrivée des acteurs mais pour faire court, il s'agit de l'histoire commune, de tante Sidonie, qui recueille Bob et Bobette et dont les amis sont Lambique un célibataire loufoque et Jérôme, l'ami costaud venu tout droit de la préhistoire. 

Je vous l'avais dit c'est loufoque. Sans oublier le professeur Barabas, ami aussi et savant qui invente entre autres, l'aéronef un espèce d'hélico, Vitaminette la voiture qui a besoin de manger pour rouler et bien entendu, la machine à remonter le temps. Cette dernière permettra à Bob et Bobette de vivre des aventures magnifiques !









Je ne peux faire sans parler des fameux ASTERIX de Goscinny et Uderzo, je viens de terminer le dernier album qui, même sans leurs auteurs d'origine reste fidèle à l'identité donnée par leurs pères. C'est, est-il besoin de le rappeler, l'histoire d'un village Gaulois qui résiste à l'envahisseur Romain avec César à sa tête. Le duo Astérix/ Obelix est formidable et me fait rire à chaque album.


 







Bien entendu, me rendant toutes les semaines à la bibliothèque qui se situait juste au bout de ma rue, j'ai lu bien d'autres BD, des tas même, en voici un florilège (titres choisis au hasard) :


















On ne peut pas dire que je n'étais pas éclectique dans mes choix de lecture... Par contre, je sais qu'après avoir rédigé cet article d'autres souvenirs de BD vont me revenir...
Je garde ma BD favorite pour une prochaine chronique, car j'ai demandé au père Noël la collection complète... Comment résumer cette série, trop courte malheureusement, en un condensé de mes lectures de bande dessinée? Un indice ? Le voici :









mardi 7 novembre 2023

Les Dragons, de Jérôme Colin par Vincent Vallée


Quelle claque que ce roman ! J’arrive à la fin de l’année, j’aurai lu autour de 25 livres en 12 mois et pas un seul coup de cœur. De belles lectures certes, mais celle-ci... Et pourtant, je dois avouer mon préjugé, ma méfiance quand j’ai lu que c’était un animateur radio qui l’avait écrit. Et pan ! Dans ma face... Vincent apprend à te renseigner avant de juger. Merci également à mon ex-beau-frère de la recommandation.

J’avais pu découvrir néanmoins Jérôme Colin au travers d’un « Hep taxi » où il avait embarqué un certain Loïc Nottet à fleur de peau, plus sensible que de coutume, pas joyeux, mal dans sa peau. J’avais pu remarquer la sensibilité de Jérôme, son approche humaine face au mal-être qu’il avait ressenti chez son invité.

En effet, je comprends cette fois, les jeunes mal dans leurs peau, pauvres ou riches il connaît bien notre Jérôme Colin. Ce sont des Dragons, comme lui l’a été. Ne le demeurons-nous pas tous un peu même si on en guérit souvent ? Vous allez comprendre en lisant ce roman.

Les Dragons, c’est une référence aux vieilles cartes du monde, les premières sur lesquelles étaient dessinés des Dragons pour signifier qu’au-delà des terres connues, se trouvaient (peut-être) des monstres, et donc l’inconnu.

C’est l’histoire d’un jeune garçon en proie à une violence avec les siens, il a 15 ans, il est révolté, il n’a de place nulle part, il fume de l’herbe c’est sa seule échappatoire... Mais cette fois il va être placé en internement, le juge l’a décidé. Jérôme n’a d’autre choix que d’y aller en échafaudant de s’enfuir à peine arrivé.

Il y aura cette phrase qui lui reviendra plus tard : c’est difficile d’arriver, mais ce sera tout aussi difficile de repartir...

Dans ce roman il y a une quantité incroyable de références à notre propre jeunesse, les quelques chansons qu’ont écoutés nos parents. Leurs attitudes face à nous, et nous qui avons reproduit cela avec nos propres enfants. Car, ce roman démontre que l’on vit et réitère tous les mêmes choses, les mêmes moments de vies. Jérôme va découvrir au sein d’une sorte d’internat, le monde qu’il pense être le seul à côtoyer, et pourtant... Les horribles monstres de la nuit, ceux qui viennent vous dire que vous n’êtes personne, bon à rien, incapable, ces voix qui vous obsèdent et vous assomment ! À 15 ans jusque parfois tard, on doit lutter contre ces voix, ces sentiments, ce mal être... 

Au sein de l’établissement où il se sent puni et encore plus mal, il déteste ses parents, lui-même, la vie. Et puis un jour, une fille, une marginale, ou une allumée arrive.  En tous les cas, elle est comme lui, elle est comme eux. Elle se sent en marge d’une société qui impose, qui va trop vite, qui régit sans cesse. Elle souffre, et eux aussi. Elle est là pour se protéger, pour rassurer sa famille, comme lui, comme eux... Mais finalement le pire danger est-il dehors ? Jérôme va tomber amoureux, et avec elle, il lira « Des souris et des hommes » ce chef-d’œuvre de Steinbeck. Ce fameux John Steinbeck que Jérôme aura pour compagnon au mur de sa chambre en internat. Un Steinbeck qui ne le quittera jamais, lui qui pourtant ne lisait rien, ne le connaissait pas ni lui ni aucun autre auteur. C’est au creux de ce petit livre pourtant, et pour trouver un moyen d’approcher celle qu’il a choisi qu’il trouvera des explications, une échappatoire, la lecture ! Elle aussi elle lit, et elle lit la nuit... Dans les couloirs. Il fera comme elle, et ainsi va se construire entre eux deux, le début d’une fin. Une issue malheureuse. C’est uni dans la douleur que « Les Dragons », ces jeunes en difficultés, ces incompris feront bloc dans la souffrance.

Je n’en dis pas plus, car je ne veux pas spoiler, tout ce que je sais c’est que ce roman m’a accompagné de Bruxelles à Ténériffe avec quelques pauses. Car, ce genre de romans il faut les digérer. Je me suis reconnu, mais j’ai aussi reconnu mes enfants et leurs difficultés. La différence avec mon adolescence, vers les années 1990, c’est qu’aujourd’hui, la pression est bien plus forte, elle a une alliée qu’est la technologie. On sait tout de vous, et vous êtes dépendant de ces fichus réseaux. Ils ne soufflent plus nos jeunes, c’est intense et compliqué. Les réseaux, les médias anxiogènes, les temps compliqués au niveau de l’actualité, l’écologie. Tout ça crée de véritables tsunamis chez nos jeunes. Alors oui, je suis un rescapé, j’ai aussi été un « Dragon », mes fils également. Mais un beau jour, et avec encore plus de difficultés, un autre contexte, ils auront des enfants (peut-être) et le cycle poursuivra son chemin. La vie se répétera, et eux auront des difficultés à aider ces « nouveaux » jeunes. Tout comme nos parents en ont eu avec nous, nous avec nos enfants...

 

Je ne peux citer des passages de ce roman, tant il y en a qui m’ont marqué, bluffé. Mais lisez ce roman, et vous aurez des réponses pour vos ados. Et eux pourront avoir quelques clés pour déverrouiller leur prison. Celle que nous aujourd’hui adulte, savons qu’elle ne se prénomme pas Guantanamo, mais « La vie ». Il n’y a rien de plus beau et merveilleux on le sait, mais aussi, rien d’aussi cruel, si anxiogène... Il faut la dompter, il faut s’accepter et apprendre à S’aimer. Le temps fera en sorte que... lire peut aider, moi ça m’a sauvé.

 


dimanche 5 novembre 2023

Une chanson douce de Leïla Slimani par Vincent Vallée

 


Nous avons tous en tête les paroles de cette comptine pour enfants, elle nous a bercés, nos parents nous l'ont chantée, ou notre nounou...
C'est bien d'elle qu'il s'agit dans ce roman, primé au Goncourt. Et méa culpa au comité de lecture pour, au moins ce roman, car leur choix fut judicieux et le reflet de l'avis des lecteurs.

C'est dans la vie de Myriam et de Paul que nous allons être plongé, une vie banale, débutante, dans un appartement trop petit. En effet les enfants sont deux et ils prennent comme tous les enfants, de la place. Mais ce n'est pas le seul problème de Myriam, elle s'ennuie, se laisse aller, ne supporte plus ses enfants qu'elle aime pourtant. Son rêve c'est de plaider, elle est avocate, elle veut exercer son métier mais pour ce faire, il leur faudra... Une nounou.

C'est après vérification et recommandations qu'ils vont opter pour Louise, une femme propre sur elle, un peu trop même, et qui va s'avérer parfaite, trop aussi... Les enfants seront gardés, chouchoutés mais pas trop, les repas seront préparés, chaque pièce de l'appartement rangées et le tout sentira le frais chaque soir quand le couple rentrera d'une journée passionnante, mais harassante.

Leïla Slimani a réalisé un tour de force en débutant ce roman parfait, par la fin. En entamant la première page vous saurez l'issue de cette rencontre entre Louise, les parents Paul et Myriam, et les enfants...
C'est un roman dramatique, presqu'un thriller, qui évoque le choix de la parentalité, de la carrière, de la passion.

Mais la passion des parents c'est aussi leurs enfants, une passion qu'ils vont devoir partager avec Louise, la nounou modèle, une nounou un peu trop parfaite, trop proche, trop monopolisante...
Quand le couple va prendre conscience de cet aspect, ils feront marche arrière, ils prendront leur distance, voire... Ils réfléchiront à se séparer de Louise. 
C'est alors que Louise entreprendra de laisser des opportunités à Paul et Myriam pour concevoir un enfant... Un beau jour elle emmènera les enfants au resto, traînera à rentrer mais c'est avachi dans un fauteuil qu'elle retrouvera Paul, Myriam est allée se coucher de bonne heure tant elle était fatiguée...
Louise comprends qu'ils n'auront jamais de bébé, qu'elle ne pourra rester la nounou de la famille. Alors il lui faudra agir, faire autre chose, trouver une solution...

mardi 31 octobre 2023

Ma petite Lili...




Ma petite Lili... 15 années auprès de moi, auprès de nous c’est passé si vite. Ma petite fifille, avec ton caractère rebelle, câline, paresseuse, tu nous as si souvent donnés. P’tit poupouss, tes roulades sur ton dos, ta tête enfouie dans le creux de mon bras pour te cacher, ton ventre que tu nous offrais pour le caresser... Ça nous manque tellement déjà.

Lili, pour certains tu n’étais qu’un chat, il y a pire dans la vie que la perte d’un chat... Ne les écoute pas, car, tu vois à quel point on te pleure, on parle de toi, on pense à toi. Oui je t’ai beaucoup pleuré, je te pleure encore, mais je me console en pensant que tu es là-haut, tu nous regardes avec gratitude. Lorsque tu montais sur les toits, tu aimais qu’on vienne te chercher. Du haut des toits encore, tu aimais faire peur à ta voisine, qui pourtant s’occupait tellement bien de toi quand nous n’étions pas là.

Petite mémère, tu as été heureuse, je crois, tu étais si casanière c’était une preuve, si pot de colle parfois, tu nous rejoignais où que l’on aille, tu te collais à nous, tu avais tellement de petites habitudes. Tu étais intelligente, futée, teigne aussi. C’est ce que j’aimais le plus chez toi, ton sale caractère, comme nous.

Alors Lili, te voir souffrir durant ces quelques derniers jours, ta dernière heure, c’est ce qui me fait le plus mal... Je culpabilise souvent, j’ai peur que tu te sois dit que l’on t’abandonnait, pire, qu’on te faisait du mal... 

Alors que l’on attendait pour que l’on t’endorme pour t’aider à partir paisiblement nous t’avons caressée, nous t’avons parlé, nous t’avons murmuré les phrases que tu connaissais, celles qui te faisait plaisir et je t’ai dit une seule phrase qui t’était peut-être inconnue : Tu m’as tant donné...

Peu importe où tu es Lili, continue de ronronner pour ceux qui t’ont tant aimé. Jamais on ne te remplacera, personne ne me dira que c’est idiot de pleurer ta perte et surtout, toujours on parlera de toi.

Tu te souviens de la couverture beige ma petite Lili, tu l’aimais à condition qu’elle ne sente pas la lessive, me voir la déplier te faisait réagir, tu te levais et venais t’y endormir, blottie contre moi, au creux de mes jambes. Tu étais belle Lili, tu resteras belle pour l’éternité, reposes toi, et veilles sur nous mon petit chat...

 


jeudi 28 septembre 2023

Un autre Brooklyn de Jacqueline Woodson par Vincent Vallée

 



Angela, Gigi, Sylvia et August, un quatuor de jeunes filles qui vont grandir et évoluer, changer au cœur de la ville de Brooklyn. Une ville où il faut savoir s'imposer, être marginal, se démarquer et se protéger.
C'est August que nous allons suivre, une jeune fille et son frère qui s'est installée depuis peu avec son père en ville après avoir quitté Sweet Grove, laissant derrière eux, leur mère et épouse.
August croira durant toute son enfance au retour de sa mère, se souvenant d'elle un peu plus chaque jour...

Ce roman me laisse un peu mitigé de par ses flashs backs qui m'ont souvent perdu, cela reste une histoire sympathique mais un peu longuette à lire alors que le roman fait 165 pages... C'est le premier roman de l'auteure qui en est à son 20 ème je crois, j'ose espérer qu'elle s'est améliorée quant à la richesse du texte et les longueurs de celui-ci.

J'ai retenu quelques passages :

...Tous les jours à 17h, une usine sans fenêtres libérait des douzaines d'ouvrières blêmes et fatiguées...

...Ma mère ne croyait pas à l'amitié entre femmes. Elle estimait qu'on ne pouvait leur faire confiance 


...Je sais désormais que la tragédie ne se vit pas sur le moment. Mais dans le souvenir.


samedi 16 septembre 2023

Psychopompe de Amélie Nothomb par Vincent Vallée


Quel auteur aurait pensé à conjuguer l'ornithologie et le verbe, les mots, la littérature ?
Qui donc ? La réponse est sous vos yeux. 
Amélie Nothomb réussit encore une fois à nous conter une histoire que l'on qualifierait de "À dormir debout" alors qu'en tournant les pages on constate que l'auteure bien connue, nous raconte sa fascination des oiseaux qu'elle compare à elle, ou l'inverse c'est selon...

Amélie me fait découvrir par la même occasion, ce qu'est un psychopompe, le principe qui est d'accompagner un mort, parvenir à le comprendre, l'entendre. Et de nouveau Nothomb nous raconte quelques passages de sa vie, notamment de son enfance et de son entrée en écriture.
Une enfance poignardée par un viol au sein de l'océan, un groupe d'hommes qui s'empare d'elle et ces quelques mots de sa mère: "Pauvre petite" qui la sauveront...

Une descente aux enfers au travers d'une période anorexique et une résurrection. Amélie peut nous parler de la mort au travers de cet ouvrage car elle l'a côtoyée de près...
C'est aussi pour nous l'occasion de lire quelques mots au sujet de sa grand-mère, une vieille dame toute vêtue de noir, elle faisait peur... On imagine bien.

Et c'est en psychopompe avertie que notre auteure va entrer en contact avec Patrick Nothomb, son père, et avec qui elle va avoir un dialogue inédit, sans filtre et sans la pudeur qui caractérisait leur relation de vivants.

Écrire c'est voler, c'est Amélie qui nous le dit, et l'on connait son rituel d'écriture; son litre de thé, l'heure nocturne de son lever pour chercher l'envol en écriture. Parfois, nous dit-elle, elle s'en approche de cet envol. L'essentiel alors, toujours selon l'auteure à succès, est de ne pas tomber, chuter et s'écraser.

Amélie nous dit également ce que j'ai lu de la plume de Stephen King dans "Écriture" au sujet de l'acte d'écrire, c'est à dire se débarrasser du surplus de bagages, de l'excédent. King dit qu'il retire au moins 10 % de ce qu'il écrit lors de la relecture. Il faut chercher à écrire sans détour, sans fioritures, et pour le coup Amélie ne nous assomme jamais avec des pavés, c'est le moins que l'on puisse dire.

Bref, son amour des oiseaux transpire dans ces pages, cependant je me demande pourquoi en parler, écrire à ce sujet maintenant ? C'est ma question après lecture.
Et si j'avais un bémol à citer, c'est cette obsession de placer le mot pneu dans chacun de ses écrits. Car pour le coup il n'est pas, selon moi, bien placé... En effet, j'ai rarement croisé un pneu dans une buanderie...
Vous l'aurez compris, j'ai aimé l'approche de l'auteure envers le monde aviaire, la conjugaison avec l'écriture et ses rituels, son sens, mais cet opus n'est pas, à mon avis, le meilleur de ma chère Amélie Nothomb.


 

jeudi 31 août 2023

Journal d'un amour perdu de Eric-Emmanuel Schmitt par Vincent Vallée


 

La relation que l'on peut avoir avec sa mère est très importante. On dit souvent que c'est et sera l'unique femme de la vie d'un homme. Certes il peut y avoir des exceptions...

Eric-Emmanuel Schmitt explique ici la mort de sa mère, rien de très joyeux si l'on veut lire un roman pour se distraire je le concède mais, tôt ou tard nous serons confronté à ce que relate l'auteur et force est de constater qu'on pourra y puiser du réconfort dans les similitudes couchées par un écrivain de haut niveau.

Eric-Emmanuel Schmitt raconte son incompréhension, il n'a rien ressenti quand sa mère est partie vers d'autres cieux et il s'en veut... On l'a retrouvée morte au sol, chez elle, et après avoir remonté le temps, l'auteur va se remémorer ce qu'il faisait au moment où sa mère le quittait pour toujours. Il comprendra alors que leur filiation était bel et bien réelle.

Mais ce qui taraude Schmitt ce sont les carnets que sa maman rédigeait lors de chacun de leurs voyages en commun, car oui Eric-Emmanuel Schmitt emmenait sa mère en voyage dès que l'occasion se présentait. Il explique qu'il lui devait tellement... Comme l'amour du théâtre, c'est elle qui l'y avait déposé un beau jour alors qu'il était enfant, son amour des planches ne l'a jamais quitté depuis.

Dans les carnets que sa mère rédigeait en cachette mais devant Eric, l'auteur désormais orphelin, espère trouver une réponse à ce qui le taraude depuis tant d'années... Il veut savoir s'il est bel et bien le fils de celui qui fut son père et avec qui il a eu une relation compliquée. Ils étaient si différents, son père parfois hostile ou désintéressé... Schmitt espère retrouver une explication à sa naissance dans ces carnets.

Mais au delà de la mort de sa mère, il y a le poids du chagrin, ses étapes, et les obligations professionnelle. Eric-Emmanuel Schmitt va parfois craquer, se laisser aller et même sombrer, en envisageant le suicide. Il est au plus bas, sa mère lui manque, il n'a plus de repères ou si peu, elle était tout pour lui. C'est donc au travers de ce (presque) journal intime que l'auteur va expliquer avoir pensé au suicide, pensé que c'était l'unique solution.

Ce presque journal intime regorge de réflexion, de pensées fortes, philosophiques, profondes et je me suis retrouvé dans certaines comme celle-ci :

Nous partagions maman et moi, cette conviction : L'amour est une fleur précieuse qu'on préserve par un silence sacré, de peur qu'elle porte la cicatrice des termes inadéquats.

Mais il y a aussi celle-ci au sujet des cimetières et le fait que j'aime m'y rendre, j'aime aller m'y recueillir :

Les tombes constituent les étiquettes que laissent sur terre les disparus. Pour éviter que ces étiquettes ne s’envolent, on les fabrique en pierre. Et les cimetières sont des champs d’étiquettes. Une étiquette cesse d’assurer sa fonction si personne ne la lit. Je me recueillerai sur ta tombe pour témoigner de ta présence.

Schmitt ne sombre pas dans le mélodrame, au contraire il rend hommage à sa mère et à toutes les mères qui sont parties ou partiront. Chacun de nous pourra y trouver de l'aide dans les similitudes, du réconfort dans le chemin de deuil de l'auteur et ainsi, comme lui, continuer d'avancer non plus avec le poids de la mort d'un être cher, mais avec son souvenir posé sur son épaule...


mercredi 23 août 2023

Fils à papa(s) de Christophe Beaugrand par Vincent Vallée


 

Je viens de fermer ma Kindle, et j'ai envie de dire ma première impression après la lecture de cet ouvrage de Christophe Beaugrand.

Que de ténacité et ensuite que d'amour !! Ce témoignage est instructif, poignant et éclairant sur ce qu'est une GPA (Gestation pour autrui). J'ai d'abord aimé me reconnaitre dans une foule de moments de vie de Christophe Beaugrand, comme sa jeunesse et ses références. Ses premiers émois pour les garçons comme l'acteur de "Ricky la belle vie", cette série américaine des années 80. Moi aussi j'avais craqué pour l'acteur Ricky Schroder, mais je l'avais oublié... Ce témoignage me l'a rappelé.

Quand Christophe rencontre Ghislain, il a déjà du vécu, il a déjà partagé sa vie avec un homme, il est déjà le journaliste/présentateur que nous connaissons. Son envie de devenir un jour père est heureusement partagée par son nouvel amour, Ghislain, plus jeune que lui et qui aurait pu ne pas le suivre dans cette aventure. Car oui, il faut être deux et se battre de front car la GPA est un acte complexe, c'est un acte d'amour et par amour, on déplace les montagnes. C'est ce que vont faire nos deux papas ! Outre les explications éclairantes de Christophe sur les tenants et les aboutissants d'une GPA, nous sommes plongés au cœur de leur combat pour devenir pères. Cette GPA c'est Ninja Warrior ! Il faut passer les épreuves, tempérer, se reprendre, souffler, avancer et se battre pour "buzzer" ! 

J'ai ainsi appris et je vais le décrire en très résumé, qu' une GPA c'est l'affaire de quatre personnes : Les deux parents, la donneuse d'ovocytes et la mère porteuse. Une fois ces quatre personnes impliquées et le brouhaha administratif du pays dans lequel cette GPA a lieu (USA) est passé (ou presque), il faut croiser les doigts pour que dame nature veuille bien que cet enfant grandisse et vienne au monde. Rien n'est jamais gagné, le doute et les craintes sont multipliées par 10 pour les couples homoparentaux. Quel parcours du combattant ! Et puis, il nous est expliqué également le coût, c'est sans détour que Christophe Beaugrand nous explique que c'est aussi un business et qu'il existe des dérives. Il faut être armé psychologiquement et financièrement pour trouver le bon chemin. Celui que vont choisir nos deux papas médiatiques, est le chemin américain avec sont lot de hauts et de bas. Il y a la jurisprudence qui est liée a une telle démarche, l'administratif qui est complexe et casse tête, mais aussi l'aspect médical et juridique qui est là pour que tout se passe bien. Certes, cela peut sembler lourd mais c'est rassurant.

Ce que je viens de dévelloper, c'est l'aspect didactique de cet ouvrage, moi j'ai surtout retenu l'amour qu'il y a autour de cette GPA. L'amour de deux hommes qui se marient après des années de vie commune, l'amour de leurs familles respectives, de leurs amis. Mais il ne faut pas oublier le lien d'amitié qui s'est lié avec la mère porteuse, Whitney, et sa famille. C'est une véritable amitié qui s'est développée durant les 9 mois de grossesse. Car oui, devenir mère porteuse est un choix, un don de soi, un acte d'amour. Whitney, qui a porté le petite Valentin, est maman de trois filles et mariée avec un homme sensationnel qui l'a accompagnée dans cette aventure. Cette famille fait désormais partie de la vie des deux nouveaux papas.

Cet ouvrage m'a touché énormément, je me suis reconnu dans bien des aspects décrits par Beaugrand, j'ai compris une foule de choses au sujet de la GPA, j'ai été sensibilisé aux aspects techniques d'une telle démarche. Mais je le redis encore une fois, j'ai surtout été touché par l'amour de ces deux papas, et ensuite par cette aventure humaine avec une famille américaine qui a débouché sur un cadeau du ciel : Le petit Valentin qui, aujourd'hui, a trois ans et s'épanouit avec ses deux papas. Un vrai petit fils à papa(s) !




samedi 19 août 2023

Je lui dirai les mots bleus... 12/08/2023

 



Je lui dirai les mots bleus,

Parce que ce sont les seuls qui écrivent notre histoire,

Je t'ai dit ma renaissance, tous mes vœux pour nous deux,

Ce soir là, les yeux dans les yeux tu m'as récité toutes les paroles, chacun de tes espoirs,

14 années se sont écoulées et tu as gagné, tu n'es plus seul, nous sommes deux,

 Nos passés nous ont façonnés, rien ne pourra nous briser, chacune de nos différences sont si dérisoires,

Nous avons appris chacun de l'autre, nous avons bâti un foyer avec nos craintes, les défis, gommé nos bleus,

Tu m'as prouvé que j'étais bien plus qu'un coup de vent qui tourne une page, avec toi j'ai écrit une histoire,

Au travers des épreuves, de la maladie tu étais là, j'étais brisé; tu n'as rien dit, tu étais juste à mes côtés, ce crabe est vite devenu malheureux,

C'est au travers de nos failles, de nos différences, que l'on avance mais dans la main, côte à côte, vers une même trajectoire,

Oui, je te dirai les mots bleus, ceux qu'on a écrit à deux, ceux que l'on écrira à l'encre de nos cœurs, à la lumière de nos yeux...



mercredi 9 août 2023

Le normal et le pathologique à l'école aujourd'hui (Masse critique BABELIO) par Vincent Vallée


 

Je ne suis pas un grand fan des ouvrages sociologiques mais celui-ci attirait mon attention car il y est sujet de nos enfants. Je suis, dans la vie, assez partagé sur les nouvelles méthodes d'éducation parce que attaché à des principes que l'on peut trouver "anciens".

Je suis de ceux qui pensent que la génération des parents d'aujourd'hui sont des enfants d'hier bercé par l'arrivée des nouvelles technologies. Les années 90 sont le berceau de ce qui a quelque peu tronqué la vision de la vie de nos jeunes, c'est mon avis.

Cet ouvrage permet de faire une comparaison, de modérer mon avis assez tranché et m'a permis de comprendre qu'il faut, et ce par la force des choses, adapter l'éducation des enfants, des jeunes face à ces technologies de plus en plus envahissantes. En effet, plus nous avancerons plus nous risquons d'être qualifié de troglodytes avec nos valeurs des années 80, 90, 2000...

Par contre, en tant qu'auteur de romans, l'inclusion à ses limites je crois. Essayez donc de rédiger une fable de La Fontaine en écriture inclusive ? Je crois que nous tomberons d'accord... Il ne faut pas exagérer. L'inclusion oui, et il faut remarquer les efforts du corps enseignant et des parents pour le faire, mais il ne faudrait pas, au nom d'une lutte pour celle-ci, sombrer dans l'extrême opposé.

Aussi, et cet ouvrage m'a ouvert les yeux sur ce point, l'école doit demeurer un lieu d'apprentissage, d'éducation également, mais en ce qui me concerne j'ai toujours trouvé que le cours de religion n'avait rien à y faire... De quel droit imposons nous à nos enfants UNE religion ? C'est tronquer leur esprit. Alors leur enseigner LES religions, leur histoires, leurs coutumes OUI, mais il faut laisser un enfant se faire sa propre opinion et choisir ou pas, une religion. Toute la vie et son apprentissage ne se joue pas à l'école. L'école de la vie est aussi importante.

Somme toute cet ouvrage ouvre les yeux, ouvre les débats, fait réfléchir sur ces thèmes, et bien d'autres.

Car l'éducation d'aujourd'hui et d'hier feront la société de demain. Merci Babelio et les Presses Universitaires de Vincennes pour la découverte et les remises en question apportées!

 

mardi 8 août 2023

La vie devant soi de Romain Gary (Émile Ajar) par Vincent Vallée

 



Quartier Bellevile à Paris, un immeuble à bas loyer, sixième étage nous y sommes. Derrière la porte les voix de quelques enfants... des enfants de putes. C'est ainsi que nous est décrit cette "pension" tenue par madame Rosa, elle même ancienne prostituée, et juive. Madame Rosa vieillit, vieillit vite ces derniers temps... 

Au beau milieu de ces quelques enfants restants, Momo. Il a dix ans, du moins c'est ce qu'on lui dit. C'est Momo qui nous raconte à la hauteur de ses dix ans présumés, l'histoire de madame Rosa et de sa lente décrépitude. Il y a d'autres intervenants comme le médecin de famille presque aussi âgé que la vieille juive, puis un transexuel sénégalais, qui a gardé sa force d'autrefois et sa gentillesse aussi. 

Les six étages sont devenus insurmontable pour madame Rosa, avec son obésité morbide, ses jambes qui l'abandonnent, elle n'y parvient plus.

Un beau jour pourtant, au milieu de la nuit, Momo va retrouver cette mère adoptive de piètre vertu, au sous sol assise dans un fauteuil, comme pour se ressourcer, reprendre des forces.

C'est dans ce fauteuil que tout se terminera...

Avec son langage châtié, ses expressions enfantines telles que, pour les plus courantes: "Proxinète" pour proxénète et "se faire avorter" pour se faire euthanasier, On comprend le manque d'éducation, mais surtout c'est l'amour qui est mis en avant. 

L'amour d'une vieille pute reconvertie en maman d'adoption pour des prostituées ne sachant pas assumer un enfant d'on ne sait qui... Et l'amour de Momo pour cette mère adoptive énorme, vieille et moche avec 35 cheveux restants... 

Ce roman est un mélange de dramaturgie et d'humour, une belle performance de Romain Gary qui se fait publier sous le pseudo de Émile Ajar, remportant ainsi pour la seconde fois, alors que c'est interdit, le prix Goncourt.

jeudi 13 juillet 2023

Mais papa, pourquoi je suis extraordinaire ?



Nous avons toutes et tous, dans notre entourage proche ou lointain, des connaissances, amis, proches qui ont une "différence"; qu'elle soient physiques ou autres, elle sont là et parfois, elles donnent du fil à retordre pour celles et ceux qui vivent avec. Mais l'entourage également.
En 2023, la différence est encore montrée du doigt ou tout simplement mal vécue par la personne concernée. Que cela soit un adulte ou un enfant par ailleurs...
Lors d'une conversation, il m'a été donné de découvrir "La joëlette du rire", qui est une ASBL ayant pour but l'accès au sport pour tous par le biais de joëlettes.

Une joëlette est une sorte de fauteuil roulant adapté, pour les personnes à mobilité réduite. Elle est équipée de telle façon que celle-ci est tractée et poussée. Le tout, en équipe, de manière soudée et dans un esprit à la fois sportif et bon enfant.

Ce petit livre est le fruit d'une collaboration entre les Éditions Première ligne et l'ASBL. L'idée est de partager une histoire pour les enfants mais les adultes aussi, afin de comprendre un peu l'univers et la démarche en faveur de celles et ceux qu'on appelle couramment les "extraordinaires".

C'est Alistair qui débute cette histoire, il est handicapé et aimerait comprendre pourquoi son papa le surnomme souvent "mon extraordinaire". Le papa pour répondre à son fils, s'embarque alors dans une histoire afin de lui expliquer sa vision des choses, de leur quotidien, au travers du récit d'Albert et Alex.

Alex est handicapé aux niveau des jambes et équipé d'une roue de brouette attachée à sa salopette. Mais il est surtout doté d'un sourire aussi grand que son visage; cet enfant rayonne autour de lui. Un jour à l'école, Alex et Albert, sont une de fois de plus asticoté par leur prof de gym qui va, sans le vouloir, mettre en tête à Albert de grimper le mont Tempétout.

Cela paraissait impossible à Alex, mais c'était sans compter sur les talents de bricoleurs d' Albert, son fidèle ami. 
En effet, ce dernier va alors s'atteler à la fabrication d'un Goélette. Ainsi nommée par nos deux amis car Albert s'est inspiré des vieux voiliers hollandais qui ont la forme de petits goélands.
L'aventure va alors pouvoir commencer pour nos deux amis, mais surtout pour Alex, ce petit garçon extraordinaire ! Le mont Tempétout n'attend plus qu'eux mais... vont-ils parvenir à le grimper avec cette goélette ? 
Pour le savoir, il vous faudra vous procurer le livre paru aux Éditions Première ligne, et ainsi vous participerez à élaborer de nouveaux défis à relever pour les amis de la Joëlette du rire, les enfants et les parents de ceux-ci.

Pour vous procurer l'ouvrage cliquez là ------>  LE LIVRE

La joëlette du rire :







 

samedi 8 juillet 2023

Un afghan à Paris de Mahmud Nasimi par Vincent Vallée

 


Mahmud Nasimi je l'ai découvert au travers d'un podcast de la grand librairie. La voix de cet homme, ses efforts en français, et puis son histoire m'ont touché.

On pense à tort que l'on va être plongé dans le récit de la fuite de Mahmud du pays où il est né et à grandi, que l'on aura une foule de détails concernant cette fuite mais non. C'est de la reconnaissance, de l'amour et de la poésie qui nous est offert. 

C'est au cimetière du Père Lachaise que Mahmud, en se promenant, va découvrir la tombe de Balzac, Proust, Gainsbourg, etc. Alors il sera intrigué et il va "interroger internet" comme il aime le dire. C'est ainsi qu'il va découvrir la richesse littéraire et culturelle de la France, de la francophonie au sens large puisque Brel va le toucher particulièrement.

Mahmud, nous conte brièvement son arrivée en Europe puis en France, et il nous offre l'amour qu'il voue à son pays, l'Afghanistan, à sa mère, sa grand-mère mais aussi la violence de son oncle... 
Il partage également son sentiment vis à vis des ses colocataires, dont un vieil homme qui va particulièrement le toucher lors de son séjour au sein d'une communauté de religieux. 
Ce récit est très poétique, touchant et donne une autre saveur aux relents de racisme actuels avec les émeutes en France. Mahmud est l'exemple parfait de l'intégration demandée aux étrangers qui arrivent en Europe. C'est un pays en guerre, un pays volé à son cœur d'Afghan qu'il quitte. Il y laisse sa famille, ses rêves, ses souvenirs et il devient, par ses efforts d'intégration, l'enfant adoptif de la France. Et ce, afin de trouver une vie meilleure, un avenir plus rassurant et puis la liberté de parole, l'émancipation.

Je ne peut clôturer cette chronique sans vous partager quelques extraits qui m'ont touché :

- C'est Paris qui m'a donné envie d'écrire, avec ses cimetières, ses richesses à chaque coin de rue, Paris où l'on peut admirer l'ondulation du drapeau tricolore sous l'Arc de Triomphe, respirer l'air frais au Jardin des Plantes, se balader sous la pluie avenue de l'Opéra, prendre un verre au café des Editeurs, carrefour de l'Odéon. 

- La littérature, qui n'existait pas dans ma vie, est venue rompre ma solitude, elle prend par la main pour m'accompagner chaque jour jusqu'à la fin du voyage.


- L'enfance est une histoire qui remonte à la surface à tout instant de la vie.

- Il est vrai que les nuages assombrissent régulièrement mon ciel. mais quand j'ouvre un livre, un rayon de soleil illumine mon cœur.

Lien vers la vidéo de la grande librairie :


Mahmud Nasimi :

Mahmud Nasimi a une formation en droit et sciences politiques, puis il a fait du journalisme et a suivi une formation pour être animateur radio.

Il a quitté l’Afghanistan en 2013 laissant derrière lui un pays en guerre, sa famille et ses amis. Après une traversée principalement pédestre du sud du pays, à la suite d’un passeur, il rejoint l’Iran, puis la Turquie. En Grèce, il s’attarde, en camp fermé d’abord, puis de petit boulot en petit boulot, pour financer de multiples tentatives de passage de frontières.

Début 2015, il réussit à rejoindre la République de Macédoine, puis la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne, et arrive en Belgique en avril 2015, deux ans après avoir quitté son pays.

Il a gagné la France et est arrivé à Paris en 2017 où il a déposé une demande d’asile.

Réfugié à Paris, il a écrit son premier livre en collaboration avec Anabelle Rihoux "De loin j’aperçois mon pays" (2018), dans lequel il raconte son épopée migratoire de Kaboul à l’Europe, entre 2013 et 2015.







lundi 26 juin 2023

Reste de Adeline Dieudonné par Vincent Vallée

J'ai terminé ce roman de manière plus positive que lors des premières pages. En effet, quand j'ai entamé cette lecture je me suis dit "encore un roman glauque" et je continue de le penser sauf que celui-ci est plus élaboré que "Kérozène" plus construit, il y a une trame, une véritable narration. Au contraire de "Kérozène" qui n'avait ni queue ni tête...
Donc, ce roman me rassure un peu après la parution de "La vraie vie" premier roman de l'auteure qui cette fois, et après nous avoir confié écrire en musique, nous partage sa playlist pour ce dernier roman. C'est fort intéressant. Une playlist que vous pouvez retrouver sur Spotify.

Pour résumer le roman c'est difficile car il n'y a rien que nous ne pourrions pas dévoiler. Le roman est glauque du début à la fin et il n'y a aucune surprise finale, pas de renversement de situation. Il s'agit d'une histoire d'amour, d'un adultère entre celui que l'auteure appelle M. et son amante que je ne sais pas nommer puisque Adeline Dieudonné ne le fait pas. Là aussi je ne sais pas pourquoi puisque rien ne l'explique, rien ne permet de le deviner non plus. 
M. est amoureux et marié donc, sa maîtresse est avec lui au bord d'un lac dans un chalet, quand un beau matin, en se demandant ce que fait M. elle voit une masse sombre flotter sur le lac. M. est mort noyé. Ne me demandez pas ce qui lui est arrivé, ce n'est pas expliqué, ni l'objet d'une surprise en cours de lecture qui ferait dire au lecteur " Ah voilà pourquoi !", non, ne rêvez pas...

M. est mort et la narratrice, sa maîtresse, ne veut pas suivre la ligne de conduite en pareil cas. La raison n'est pas que par sa mort elle devra s'avouer être sa maîtresse, non. Juste, elle veut le garder pour elle, ne pas le partager, ne pas le voir s'en aller selon le rite habituel lors d'un décès.
Alors, elle écrit à l'épouse de M. c'est une ligne de conduite lors de l'écriture. La narratrice écrit à l'épouse de M. et lui explique tout. Leur aventure extra conjugale, leur amour, et sa cavale avec le cadavre de M. 
En écrivant cette chronique, je me rend encore un peu plus compte de la folie de ce récit. C'est déjanté, psychologique et pose question. C'est un style choisi et assumé par l'auteure depuis son premier roman, et ce dernier roman rattrape quelque peu la chute entamée avec "Kérozene". 
Mais voilà, j'ai essayé ce troisième ouvrage pour voir si j'allais retrouver les sensations lors de la lecture du premier ouvrage de l'auteure, mais non. Je ne tenterai pas une quatrième lecture quand l'ouvrage paraîtra. Je crois avoir fait le tour, le style ne me convient pas. Trop psychologique, trop glauque et trop tiré par les cheveux. On en arrive à se demander si l'auteure n'a pas elle même un souci pour se pencher sur de tels sujets.
On pourrait alors me dire que Stephen King est, dans le même genre, un peu cinglé, ce à quoi je répondrais que King a lui au moins, le style soigné, élaboré, et qu'il voyage dans ce style, il distrait il ne se focalise pas, ne s'obsède pas sur son thème; il nous promène au fil des pages et cela fait du bien au lecteur. Dieudonné nous offre un roman qui, un peu comme si on triturait une blessure, s'entête sur un cas psychologique et nous enferme avec elle dans un délire.

mercredi 21 juin 2023

La marche du Baoyé de Sigrid Baffert par Vincent Vallée ( Masse critique BABELIO).


 

J'ai découvert cette nouvelle au travers d'une "Masse critique" organisée par BABELIO. À cette occasion, BABELIO envoie l'ouvrage à des contributeurs actifs du site et avec nos lectures nous incitons, encourageons ou non, à lire l'ouvrage proprement dit.

Ici c'est au coeur de l'Afrique que nous plongeons, au sein d'un petit village semble-t-il, qui est "déraciné" rayé de la carte pour y construire des logements, des hôtels. Tous sont partis, il ne reste que la famille de Tiago et de son frère Grand Ouji, de P’pa et M’ma, les fermiers Manké.

La famille emporte tout ce qu'ils peuvent avant que les "déracineurs" ne leur imposent des images qui leur seraient insupportables. M'ma prend un grand seau et avec précision, s'empare du dernier Baoyé, un arbre aux onze fruits juteux, appelé Monsieur B. Commence alors une longue marche dans le désert et au travers du sable rouge, des tempêtes qui vient leur boucher les narines, empâter la bouche... C'est un lieu paradisiaque qu'ils convoitent, "La haute Jade" un endroit purement hypothétique. Il leur fallait bien un but, un moteur pour marcher des jours entiers.

La faim et la soif va les tarauder et ils n'ont même plus d'âne pour tirer leur carriole, c'est P'pa qui s'en charge. Fort heureusement le Baoyé va les aider, grâce à ses onze fruits juteux, presque magiques, à survivre, il sera même l'objet d'un presque miracle. C'est Tiago, le cadet qui raconte son périple, le déracinement de sa famille, le courage de ces africains face aux grands investisseurs qui détruisent une culture, une histoire, un peuple.

Cette nouvelle pour enfants à partir de 9 ans, s'adresse également aux adultes ou aux grands enfants comme moi. De plus, le récit est très bien illustré par les éditions Mémo. Un très beau récit pour les jours d'été, les grandes vacances de vos enfants.

Lien Babelio

jeudi 15 juin 2023

L'étrange bibliothèque de Haruki Murakami par Vincent Vallée



Je viens de terminer ce joli conte de Haruki Murakami, une nouvelle qui aurait un potentiel "Manga" s'il était adapté. Je n'ai qu'une déception, moi qui suis très cartésien, c'est de ne pas avoir de précision, de final qui évoquerait un rêve ou plutôt, un cauchemar...

L'étrange bibliothèque, c'est le moins que l'on puisse dire, après avoir lu ce conte sans fée...  Un jeune garçon se rend à la bibliothèque pour y trouver quelques informations, il semble que ce lieu soit fréquenté couramment par ce dernier mais jamais on ne l'a dirigé vers les caves pour y trouver l'objet de sa recherche.
C'est là que le jeune homme va rencontrer un bibliothécaire âgé, voûté, mais qui va se délecter pour le conseiller. C'est au bout de dix minutes que le vieil homme reviendra avec plusieurs briques. Ce à quoi ne s'attendait pas le jeune homme.
Mais ce n'est pas tout, le vieux bibliothécaire va ensuite lui demander, avec persuasion, d'aller entamer sa lecture dans la salle de lecture qui se trouve elle aussi, dans les caves...

La suite appartient à votre lecture...

On se promène dans un presque cauchemar éveillé, un suspens loufoque dans un récit étrange. Les personnages ne le sont pas moins et ma foi, pour une courte lecture, ce conte est intéressant

 

lundi 12 juin 2023

Rose & Massimo de Félix Radu par Vincent Vallée

 


De Tristan et Yseult à Roméo et Juliette en passant par Esmeralda et Phœbus, nous voguons sur les grandes eaux du romantisme et de l’amour avec ce nouveau couple que je classerais, pour ma part, parmi les grands classiques, je cite : Rose et Massimo.

Félix Radu, jeune et talentueux amoureux des mots, jongle avec les sentiments et ces sentiments nous sont connus sous différentes formes : l’amour, la déchirure, la passion, le coup de foudre, mais aussi tout le mal et le bonheur qu’il peut apporter à chaque individu.

Cette pièce de théâtre nous transporte dans on ne sait quel siècle et c’est fort bien, pour rencontrer un jeune professeur d’italien qui doit donner cours à une princesse. Mais déjà l’amour vient pointer le bout de son nez pour jouer les trouble-fêtes ; le jeune professeur, Aldo, va demander le concours de son ami Massimo, pour le remplacer. En effet, Aldo veut dire un dernier adieu à sa belle avant que l’océan ne l’emporte. Convaincu par de tels sentiments, et touché par cet élan d’amour, Massimo accepte, bien qu’il ne parle pas l’italien. Pour aider son ami, il improvisera…

Massimo rencontre alors Rose, une jeune princesse un peu hautaine de par son statut, son rôle. Malgré tout, le courant passera, et Rose, telle une flèche de Cupidon, viendra se planter dans le cœur de Massimo. Un amour va alors s’épandre sur le cœur de ce dernier et atteindre, toucher la jeune princesse. Une princesse sans cesse ramenée à la raison par Rubus, son serviteur, garde du corps, mais qui en réalité est bien plus pour elle sans qu’elle ne le sache.

On trouve dans ce récit, de belles envolées littéraires, un style qui est propre aux lectures qui ont élevé l’auteur, du Rostand, du Musset, mais j’y ai retrouvé du Verlaine ou encore du Mallarmé… Moi qui suis un grand passionné de Rimbaud, comment ne pas sombrer également dans une comparaison entre Radu et le plus jeune poète de tous les temps et pour l’éternité…

Cette pièce de théâtre envoûte, emporte, comble de sentiments partagés les grands amoureux au cœur sensible et pur, les passionnés. Oui celles et ceux qui souffrent aussi vite qu’ils tombent amoureux, celles et ceux qui, malgré les larmes et les coups au cœur, continue de croire en l’amour avec un grand A, vont aimer lire ces mots. Une pièce qui dit aux amoureux d’aimer, d’aimer jusqu’à la fin en espérant qu’il n’y en ait jamais une… car oui, les grands amours, les passions veulent toujours et depuis la nuit des temps, se conjuguer avec l’éternité, mais peu y parviennent… Mais oui, c’est ça l’amour, la passion, on s’y laisse prendre, on s’en délecte et parfois on s’y noie…

Quelques passages tirés au hasard parmi tous ceux que j’ai relus et relus tant c’était profond et vrai :

 

Je crains, Rose, malgré votre bonté, que vos pavés n’acceptent mon pas que parce que le trottoir s’étend sous leurs pieds…

 

Le présent ce n’est que le futur qui danse et le passé qui gronde…

 

Surtout, continue de faire ces choses inutiles que le monde ne mérite pas. Et garde cette mine mélancolique quoi qu’on te dise. Si tu es triste, c’est parce que tu es fait pour le bonheur.

 

Je vous aime. C’est la plus courte des phrases, la plus longue des pensées…

 

Ne puis-je donc pas garder mes larmes pour moi, sans que personne ne vienne y faire boire ses regrets ?