lundi 28 février 2022

La vie est un roman de Guillaume Musso par Vincent Vallée




C'est la première fois que je me penche sur un roman de Musso. J'ai choisi "La vie est un roman" car il me parlait et il faut bien en choisir un. En effet, Musso semble prolifique.

C'est d'ailleurs un peu le cas de l'écrivain de ce roman Romain Ozorski, prolifique, publié à foison et célèbre. Mais le roman commence par un autre aspect, il s'agit de découvrir une jeune maman, Flora, qui est écrivain aussi, reconnue, primée même mais qui semble s'en fiche royalement, c'est écrire qui l'intéresse. J'ai aimé cette vision de l'écrivain. Sauf que, l'auteure en question est tourmentée par une partie de cache cache avec sa fille Carrie, qui tourne mal. En effet, cette dernière disparait pour de bon. L'enquête ne donnera rien et pour cause, cette situation n'existe pas vraiment si ce n'est sous la plume de Romain cité plus haut.

Flora n'est que le fruit de l'imagination de Romain, auteur à Paris, tandis que l'histoire de Flora, son désespoir face à la disparition de sa fille, se déroule aux USA. Vous l'aurez compris, l'histoire de Flora est le roman qu'écrit Romain. Sauf que lui aussi vit une tragédie, et celle-là bien réelle. 

Il est un peu perdu, seul dans une bicoque mal entretenue et sans son fils Théo, que son ex femme tente de lui arracher. Almine, son ex épouse, mère de Théo, est illuminée, voit le monde au travers de substances illicites et fait tout pour faire passer Romain pour un mauvais père, un mari médiocre. 

Cette femme est détestable au plus haut point. Le petit Théo est touchant et Romain parfois énervant de par son passivisme. En bon romancier, il va plonger dans le roman qu'il écrit et s'y fondre, se confronter à ses personnages. Mais le hic avec Musso c'est qu'il va trop loin et m'a perdu. J'ai décroché quand il n'y avait plus de lien tangible entre la véritable vie de Romain, l'auteur, et le roman qu'il tente d'écrire tout en vivant un drame avec la séparation de son fils. Je n'ai pas compris pourquoi Musso choisit de donner une réelle existence à l'éditrice de son personnage, Flora. 

Car en effet, l'éditrice de son personnage est son éditrice à lui. Là ça coince pour moi... S'en suit un dénouement qui n'en est pas un car je n'ai pas trop compris le but de Musso, la fin du roman, l'issue de ce roman qui avait pourtant bien commencé. Il y a un long passage qui ressemble à une séance de rattrapage de Musso qui tente de donner des ficelles pour arriver à nouer les différents scénarios qu'il élabore et moi, m'ont perdu encore plus.

A trop en faire on se perd... J'ai lu les critiques sur ce roman de Musso et l'une d'elles citait un auteur que je ne connais pas d'ailleurs, mais qui dit cette jolie formule avec laquelle je suis entièrement d'accord :

"Dans la littérature, moins on y comprend quelque chose et plus ça plaît aux intellectuels."

Je ne pense pas que Musso soit un auteur pour intellectuels, mais il m'a perdu à la fin de son roman et c'est fort dommage car j'étais happé par l'histoire.

Je le lirais peut-être encore une fois, histoire de voir s'il me séduit et cette fois, jusqu'au bout. Là c'est un flop que je regrette, comme une prise d'otage...


Guillaume Musso :




Guillaume Musso est un écrivain français. Il est le frère de Valentin Musso, auteur de romans policiers.


Il commence à écrire alors qu’il est étudiant. À l’âge de 19 ans, fasciné par les États-Unis, il séjourne quelques mois à New York où il travaille comme vendeur de crèmes glacées.

En rentrant des États-Unis, il passe une licence de sciences économiques à l'Université de Nice, poursuit ses études à Montpellier et passe le CAPES de sciences économiques et sociales. De 1999 à 2003, il est professeur de sciences économiques et sociales au lycée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg et formateur à l’IUFM de Lorraine.

En septembre 2003, il intègre le Centre international de Valbonne où il enseignera au lycée les sciences économiques et Sociales pendant cinq ans.

En mai 2001 paraît son premier roman, Skidamarink, un thriller en forme de jeu de piste débutant par le vol de La Joconde au musée du Louvre.

Avec 1 710 500 exemplaires vendus en 2016, Guillaume Musso est pour la troisième année consécutive le romancier français le plus vendu. Ses livres sont traduits dans 36 langues et les ventes totales de ses romans dépassent les 18 millions d’exemplaires.

En octobre 2009, succédant à Philippe Claudel, Daniel Picouly, François Morel, Daniel Pennac et Éric-Emmanuel Schmitt, il est l’auteur de la « dictée d’ELA », donnant le coup d’envoi de la campagne annuelle « Mets tes baskets et bats la maladie » pour lutter contre les leucodystrophies.

En 2012, il est nommé chevalier de l'ordre des arts et lettres.

En décembre 2021, il reçoit le prestigieux prix Raymond-Chandler récompensant la carrière d'un maître du thriller et du roman noir, succédant notamment à Michael Connelly, John Le Carré, Margaret Atwood ou Jo Nesbø.

(Sources BIO : Babelio).


mardi 15 février 2022

L'étranger de Albert Camus par Vincent vallée

 



Je viens de terminer L'étranger de Camus. J'avais commencé cette lecture il y a longtemps mais j'avais abandonné, je ne comprenais pas, je me perdais au travers de l'attitude de Meursault, personnage central de ce roman.

Mais il me manquait certainement quelques heures de lectures, de la réflexion aussi. En effet, ce roman est une forme d'introspection, on plonge au cœur des pensées de Meursault, on les sonde, on s'y reconnait également...

Meursault c'est ce jeune homme discret, taiseux, qui assiste aux funérailles de sa mère qu'il avait placée à l'asile comme on le disait autrefois en Algérie. Meursault semble détaché de ce qui se passe, il ne souhaite pas revoir sa mère une dernière fois, il la veille mais s'endort devant son cercueil, il l'accompagne au cimetière mais s'amuse presque du dernier ami de sa chère maman qui use de ruse pour parvenir à suivre le convoi et finit par s'évanouir.

Meursault semble subir la vie, il flâne, suit les autres, se montre serviable et aimable mais dénué d'enthousiasme, presque de vie. C'est ce qui m'a le plus plu dans ce récit, l'aspect psychologique du for intérieur d'un être, ses méandres, les recoins de ses pensées...

Un jour de soleil assommant, sur une plage où il avait pris part à un règlement de compte d'un ami à lui qu'il s'avérait à peine connaître, il sera l'auteur du pire. Un acte fou mais qui lui semble presque naturel, innocent, normal... Alors que c'est ce qui lui arrivera de pire et sera le début de sa descente aux enfers.

Une descente aux enfers qu'il subira passivement, et c'est l'absurde que Camus veut mettre en avant qui est le fil conducteur de ce superbe ouvrage.

Nul doute que j'ai commandé d'autres ouvrages de Camus !

samedi 12 février 2022

Paris-Briançon de Philippe Besson par Vincent Vallée

 



Paris-Briançon c'est en premier lieu un roman bien construit, court mais efficace. Besson nous régale à nouveau de son style objectif et de ses descriptions utiles.

C'est après avoir fait la connaissance de quelques personnages, tous voyageurs de ce train comme on n'en fait plus, que nous allons embarquer pour un voyage de nuit. Dans un de ces trains anciens disais-je, muni de couchettes pour profiter, si possible, d'un repos modéré ou du charme d'une nuit, allongé sur les rails.

C'est aussi l'occasion de faire des rencontres, de se confier dans la pénombre de la nuit au sujet du déraillement de nos vies ou de nos réussites, nos espoirs... C'est aussi, parfois, des retrouvailles avec nous-même. Des aveux sont, parait-il, toujours plus faciles sous la lune.

Tout du long de ce roman une menace nous est présentée par l'auteur. On sait dès les premières pages qu'il va se passer quelque chose d'horrible, que le train de nuit n'arrivera jamais à Briançon. Je ne "spoile" pas le roman en vous annonçant cela, c'est le sujet de ce huis clos dès le début du récit.

Une mère qui fuit son compagnon violent, un couple âgé qui fuit les soucis de santé, des jeunes qui courent à l'aventure et d'autres encore que je vous laisse le soin de découvrir.

Un seul bémol : Un énième passage sur l'homosexualité. Cela devient, au fil des romans de l'auteur, un peu cliché, ça dénature un peu l'œuvre de Besson à mon sens. À moins que ce ne soit voulu.

Cela étant, le thème de l'homosexualité dans ce roman est bref mais il aide aussi à une fin inattendue, bien à propos. Car, une catastrophe ferroviaire reste sans pitié… Et cela, Besson le décrit très bien.