lundi 22 juillet 2024

Son frère de Philippe Besson par Vincent Vallée

 


Je suis un inconditionnel de Besson depuis "Arrête avec tes mensonges" et j'aime savoir que je n'ai pas encore tout lu de l'auteur. Les romans de Besson sont mes remèdes aux pannes de lectures francophones comme l'est Stephen King avec la littérature anglo-saxonne.

Cette dernière lecture est particulière en ce qui me concerne car, elle est arrivée dans un contexte sensible pour moi qui vient de perdre mon frère en mars dernier...

Comme Thomas et Lucas, nous nous étions éloignés, comme eux nous nous étions ensuite rapprochés avec les années. La pirouette, si je puis dire,  de Besson est de traiter un sujet grave et complexe qu'est la mort d'un être si proche avec autant de délicatesse. Les mots justes sont employés, l'amour de l'un et l'autre est là avec pudeur et retenue. Un regard, un geste sont suffisants pour se comprendre. Thomas est malade et veut y croire puis, il va se résigner, comprendre, accepter, attendre.

Tandis que Lucas lui, est spectateur impuissant, il doit en plus, gérer ses parents maladroits et victimes collatérales. Lucas ne peut qu'être là, auprès de son frère et  au détriment de son couple, au détriment de sa vie au quotidien. Il veut être là pour Thomas car il ne sait faire que ça, et il le suivra dans tous ses raisonnements sans le contredire car il sait, comme Thomas il sait l'issue fatale, il la sent.

Ce roman est poignant et fort d'optimisme malgré le sujet, son auteur n'y est pas pour rien, Philippe Besson sait traiter ce genre de sujets avec les mots justes, les tournures parfaites. Je retiens ce passage qui dit tout:


"On n'est pas préparé à la perte , à la disparition d'un proche . Il n'y a pas d'apprentissage de cela . On ne sait pas acquérir l'habitude de la mort . La mort de l'autre, nous prend forcément par surprise , elle est un évènement qui nous désarme , qui nous laisse désemparé , y compris lorsqu'elle est prévisible , le plus prévisible des évènements . Elle est une occurrence absolument certaine et cependant pratiquement inconcevable , et qui nous précipite dans une étrange hébétude ."


Christian avril 1970, mars 2024.


vendredi 12 juillet 2024

Les reines du bal de Corinne Hoex par Vincent Vallée



Voici un petit livre d'extraits de vies, de fin de vies si je puis dire... Car il s'agit de réflexions, d'anecdotes du quotidien de quelques dames âgées d'une maison de retraite.

Le sujet est bien tenu et assez cocasse, parfois sarcastique. Les reines du bal qui se prénomment Madame Prunier, Madame Spinette, Madame Pincemin, Madame Simonart, sont les actrices qui donne le ton de ce court ouvrage. Il est peu de dire qu'elles n'ont pas leur langue dans leur poche, certains de leurs comportements nous renvoient à ceux de nos parents âgés. 

J'ai forcément eu une pensée pour mes grands-parents,  ils avaient parfois ce recul sur leur situation de "personnes placées" qui faisait réfléchir, songer. On appelle ces maisons péjorativement des "mouroirs" mais ici, on semble plutôt démontrer qu'au travers de bonnes réactions on pourrait s'y amuser aussi. Il suffit d'aborder cette situation par le bon bout, y avoir un regard positif et c'est ce que s'est évertuée à faire l'auteure.

Les scènes sont coupées par diverses citations qui tenaient à cœur de l'auteure et qui sont en rapport avec le sujet et aère la lecture en plus de nous faire plaisir.


 

mercredi 10 juillet 2024

En l'absence des hommes de Philippe Besson par Vincent Vallée


 

Je butais sur un roman écrit par un autre français, j'avais un mal de fou à rentrer dans le récit alors j'ai laissé tomber et comme avec Stephen King pour la littérature anglo-saxonne, quand je bute sur la littérature française, je me tourne vers Besson. Sans comparaison aucune rassurez vous.

Besson livre là son premier roman, le ton était donné. J'y retrouve le style de l'auteur qui depuis a beaucoup mûri. On y parle d'un certain Marcel, puis d'un prénommé Vincent. L'un a la quarantaine, l'autre est jeune, il vient d'avoir seize ans. C'est la guerre dans le monde, nous sommes au cœur de la  première guerre mondiale et Vincent va rencontrer celui qui se décrit déjà comme un vieil écrivain.

Une amitié forte va se nouer entre eux, un attrait un peu dérangeant entre l'homme et le jeune homme, qui se dissipera vite quand Vincent tombera follement amoureux du fils de la bonne, Arthur. Le jeune homme de 21 ans est parfois en permission mais il passe celles-ci dans les bras et dans le lit du jeune Vincent. Ils sont éperdument amoureux...

Ce qui m'a séduit dans cette histoire c'est la puissance de l'amour qu'il y a entre les deux jeunes hommes dans ce contexte de guerre sans pardon que fut 14-18, la prudence relative à la relation entre les deux jeunes garçons, restituée au travers de Marcel, qui n'est autre que Proust, l'écrivain, et les échanges épistolaires entre eux trois.

Besson est, et reste le plus à même de raconter cet amour entre les hommes, celui qui ne se commande pas, celui qui ne réclame rien si ce n'est de pouvoir aimer.

Quelques passages qui m'ont marqué :


"C'est l'inacceptable pour une mère, de devoir envisager la perte de son fils. C'est la plus grand perte. Elle n'y survivrait pas. Les mères ne survivent jamais à la disparition de leur enfant."

"Ecrit-on autrement que pour conserver des instants?"

"J'y croyais dur comme fer de ces croyances que , seul les enfants parfois, peuvent avoir. Devenir adulte, est-ce cela? Abandonner ces croyances qui nous tiennent, nous rassurent?"



mardi 18 juin 2024

Les épines de Cédrik Armen


 

Lire un premier roman reste une aventure à risque, soit on est déçu soit c'est la claque. Je me frotte encore la joue...

Cédrik Armen est un grand lecteur, il dévore les pages, il trouve je crois, en leur sein la délivrance, le sens de la vie. Youtubeur bien côté il tente sa chance avec un roman, et pour ceux qui le suivent depuis ses débuts comme moi, savent qu'écrire ce roman est un aboutissement.

Le roman : C'est dans l'univers de Boniface que nous allons plonger, dans sa tête, sa vie d'enfant avec ses réflexions. Une maman protectrice mais pas téméraire et un père surnommé "le poisson" vulgaire, sans cœur et sans reproches (envers lui-même)... Boniface ne trouve de refuge que dans la lecture et l'écriture mais aussi via l'amour. 

Un amour d'adolescent qui va se poursuivre jusque l'âge adulte. Mélusine, Boniface. Amélie Nothomb a du souci à se faire quant quant choix des prénoms. Boniface Regand, un nom de famille qui va se révéler en fin de roman... (pour l'anecdote j'avais compris le jeu de mots dès le début).

Mélusine sera le rocher auquel Boniface s'accrochera, la littérature en sera un autre. Il est compliqué de vivre quand on cherche un sens à sa vie et quand le peu de sens qu'on a pu lui donner s'envole, vole en éclat. Il ne restera que les restes d'une rose et ses épines, symbole d'un amour perdu mais qui continuera de vivre quelque temps pour Boniface. La Vie, l'Amour, la Mort, la folie... Tant d'ingrédients composent ce premier roman. Un roman piquant, un roman sensible et efficace. Le sens donné à la vie se fait au travers de choix, Boniface fait-il les bons? Lui donne-t-on la possibilité de le faire, la vie est-elle généreuse ou indulgente parfois ?

Un roman servi à la table du lecteur que vous êtes avec entrée, plat, dessert... Il y a de la construction, du cœur à l'ouvrage et puis surtout, l'auteur couche sa peau sur la table, il y met ses tripes et ses larmes. Le résultat est là !

Cédrik Armen c'est ce lecteur vorace, ce youtubeur qui m'a donné maintes fois des pistes de lectures. Il avait soif d'écrire ce premier roman, c'est chose faite. Et l'on sait, en fin de roman qui l'y a aidé. Parfois l'amour donne des ailes...



Quelques passages qui m'ont plu :

"Ce n'est pas parce que le papier ne parle pas qu'il ne sait rien. Sans moi, aucune preuve de ton existence."

"Mélusine sur la table le canapé le bureau, je t'existe." Je t'existe... C'est pas joli ça ?



mardi 11 juin 2024

Laurie de Stephen King par Vincent Vallée

 



Lloyd vient de perdre son épouse, il est âgé et sa sœur, Beth, s'inquiète pour lui.

Beth sait que vivre seul à cet âge sera compliqué, très compliqué... Alors lui vint une idée, lui offrir un chiot. Sauf que, Lloyd ne veut pas être consolé, il veut qu'on lui fiche la paix. Mais on sent qu'il aime beaucoup sa vieille sœur, et il accepte malgré ses réticences, de "tester" le chiot. Le piège se referme donc sur Lloyd, il va tomber sous le charme du petit animal.

Lloyd et son chiot vont prendre l'habitude de se promener et d'aller manger un fish n' chips en passant sur une vieille passerelle malgré les mises en garde concernant sa vétusté. Cette petite nouvelle qui semble banale, ne le restera pas car c'est le King qui l'écrit... Un passage glaçant va arriver dans cette belle histoire d'un vieil homme et son nouveau compagnon. Il fallait en effet se méfier des eaux autour de la fameuse passerelle...

Il n'y a que Stephen King pour décrire le regard d'un chiot à son maître, les attitudes, les bêtises aussi. Il y a peu j'ai lu une brique : Son odeur après la pluie de Cédric Sapin Defour, le style était particulier, l'histoire un peu longue et je n'ai pas été touché par la relation entre le maître et le chien. 

Ici ? C'est une nouvelle et je voyais les scènes entre le vieil homme et le chiot, je voyais les regards et les attitudes du chien prénommée Laurie. Mais aussi, il y a du piment avec le passage qui ne peut survenir qu'avec Stephen King !

dimanche 9 juin 2024

Le Jambot de Constant Malva par Vincent Vallée


Je viens de fermer ce petit roman que j'ai, il faut le dire, dégusté.
J'ai découvert Constant Malva avec "Borin" et par le biais d'un auteur de chez moi, le Borinage. Dieu m'est témoin que tout ce dont parle Malva dans ce récit, me parle, m'émeut et me rend fier de ma région du Borinage !

C'est l'histoire d'un adultère entre une fille qui est mariée et un jeune éphèbe, l'une se prénomme Flore mais est surnommée "la crollée" en raison de sa chevelure bouclée et ondulante, l'autre est surnommé de plusieurs noms : "le Jambot" (l'enfant), "le crollé" en raison de sa chevelure ondulée également mais aussi "Doré", car le garçon est blond et beau. Tout réussit au Jambot, il est doué pour tout et fait l'admiration de son oncle, dit "le sot" qui l'éduquera à la mort de la mère du Jambot. 

Il n'était pas rare de donner des surnoms dans la région. L'histoire d'amour entre la crollée et le Jambot va durer des années et en cachette, bien entendu, de l'époux de l'amante du Jambot. L'histoire se déroule donc dans le Borinage, région minière et pauvre, mais là encore, Malva ne s'apitoie pas, au contraire, j'ai aimé cette approche. Il met en avant les qualités d'une région, le dialecte fort utilisé et les sports régionaux comme le crossage (Similaire au golfe mais exercé dans les champs ou dans les cours des cabarets), la balle pelote (jeu de balle à la main) ou la colombophilie (élevage et concours de pigeons voyageurs).

Malva va décrire une amourette qui deviendra vite une passion avec son talent d'écrivain prolétarien. En effet, Malva comme son personnage le Jambot, était mineur de fond, vivait de manière modeste. 

La vie des amoureux cachés sera narrée jusqu'à la mort de l'un des deux, un enfant va naitre et Dieu sait de qui il est... Le Jambot espérera qu'il est le sien, sa vie étant tellement compliquée avec la crollée mariée à un autre, que le doute sera plus que permis...

Malva emploiera une foule de termes borains comme :  "Pachy" pour prairie, "Ravêtie" pour regarder, "Hapiette" pour une hache, "Rade" pour rapide, etc. et le tout dans un contexte bien de chez nous. Ce  fut pour moi, un voyage chez moi, une fierté d'être borain, que de lire un récit que Malva sublime par son talent d'écrivain.

Je me retrouve avec humilité dans le parcours de Malva, Alphonse Bourlard de son vrai nom. Il n'était pas très bon à l'école, loupa son certificat d'études mais pourtant, passionné des mots grâce à un instituteur, il va persévérer, travailler comme ouvrier mineur et malgré tout sera reconnu par un écrivain:  Henry Poulaille. La vie d'auteur de Malva commencera enfin.



Constant Malva :









 

lundi 3 juin 2024

Échappée Cantalienne de Françoise Houdart par Vincent Vallée



J'aime lire des "huis clos", alors en lisant la quatrième de couverture de ce dernier opus de Françoise Houdart, je me suis dit chouette ! Sauf que notre auteure boussutoise va nous dérouter, nous emmener bien ailleurs et surtout pas dans un "huis clos".

Julia est une écrivain qui part s'isoler dans le Cantal, elle y a loué une maison à son amie Cathy. Une maison qui va l'accueillir sauf que, l'inspiration elle, va rester ailleurs. Il semble pourtant presque vital à Julia d'écrire au moins le début d'un roman, c'est pour ça qu'elle est là. Ce serait faire plaisir à Félix de ne pas y parvenir, son époux qui n'en peut plus des salons du livre pour ne vendre que 3 exemplaires. Oui, Félix en a marre d'être le chauffeur, le libraire, le pantin en somme ! 

Souliac, le village qui accueille l'auteure est un endroit qui semble paisible, calme, reposant. Tout semble à propos pour écrire, tout, sauf... Les visiteurs et les curieux qui vont s'inviter et chambouler l'inspiration tant espérée de Julia. Il y aura Sidonie qui garde l'entrée sous la pierre à l'entrée et dans la même catégorie, Brigand qui porte bien son nom. Mais il y aura surtout Guillaume, un beau jeune homme et aussi Célestine, une voisine aux aguets. 

Tout ce beau monde pour un "huis clos" et pourtant... Le roman de Françoise Houdart va vous emporter. 

Comment fera Julia pour trouver une histoire, un récit, l'inspiration ? Est-ce dans cette maison, assise derrière un bureau et face à un écran ? Ou alors, la clé de la porte de l'inspiration se trouverait elle ailleurs? Ce petit monde autour de l'auteure en quête d'inspiration va-t-il troubler son objectif ou l'y aider?

Il est clair que l'on ressent fort bien quelques passages vécus par Françoise Houdart, c'est tout l'art d'écrire un roman : Y être sans se faire voir. J'ai noté malgré tout une petit incohérence au sujet du véganisme de Julia, en effet vers la deuxième moitié du roman on lit qu'elle l'est mais plus tôt, dans le récit, elle mange avec Guillaume un plat avec des saucisses. 

Cette échappée Cantalienne va vous promener, vous embarquer jusqu'à la dernière page. L'auteure, oui mais laquelle ? Cherchait la solitude pour écrire et est allée dans un endroit paisible et retiré. Mais comme l'écrit Marguerite Duras : On ne trouve pas la solitude, on la fait. La solitude, elle se fait seule.


Bonne lecture !


Lien pour vous procurer le roman publié chez les Éditions Audace- Roulotte théâtrale :

Chez le Quartier Latin de Saint-Ghislain 


Françoise Houdart:





 

lundi 15 avril 2024

Holly de Stephen King par Vincent Vallée

 



Après ma déception de lecture de "Son odeur après la pluie" ou plutôt pendant, car je lisais celui de King en même temps, j'ai tenté de me réconcilier avec la lecture. Pour ce faire, je l'ai déjà maintes fois écrit, un "KING" est le remède miracle !

Et en effet, j'ai pu lire un bon vieux roman du maître de la littérature glauque, hypnotique ou macabre qui m'a amusé autant que détendu. Bon, c'était un pavé certes, 528 pages ce n'est pas rien mais malgré mes difficultés de concentrations, je l'ai terminé après l'avoir emmené avec moi en Turquie alors que je l'avais commencé en Belgique et terminé cet après-midi.

L'histoire? C'est un style d'enquête à la Columbo. On connait les assassins avant l'enquêtrice, qui n'est autre que Holly un personnage récurrent dans quelques romans du King (Mr Mercedes) dont une nouvelle (Si ça saigne). C'est le thème du cannibalisme qui est la trame du récit. De jeunes gens disparaissent sans laisser de traces ou si peu, dans un périmètre assez restreint. C'est la mère d'une des disparues qui va demander l'aide de Holly pour retrouver sa fille. En parallèle, il nous est décrit la vie étrange d'un vieux couple de professeurs retraités souffrant d'arthrose et de... vieillesse tout bonnement. Sauf qu'ils ne l'acceptent pas, d'autant plus que Rodney Harris, le vieil homme, prône depuis des années le pouvoir et les vertus da la chaire humaine ! Rien que ça...

Holly va donc enquêter pour retrouver la dernière disparue, Bonny. Et c'est ainsi que nous allons apprendre à connaitre les autres disparu(e)s/victimes du vieux couple. Bien entendu, il nous est expliqué ce que font les monstres  du troisième âge des corps humains fraîchement enlevés. Le foie étant la partie la plus intéressante visiblement... Des boulettes de chaire, des sorbets avec crème fraîche et graisse humaine, etc. Du pur King quoi!

J'ai lu que le contexte COVID du roman exaspère quelques lecteurs et lectrices moi je trouve que ce fut une période que personne ne peut oublier. Une pandémie dans une vie c'est marquant et la retrouver dans le contexte d'un roman de Stephen King est somme toute banal et logique...

Mais aussi, j'ai lu qu'il est reproché à Stephen King ses prises de positions contre Trump. Qui dit que King pense ce qu'il écrit ? c'est une fiction, ce n'est pas une autobiographie. Ensuite, lire que Trump est détesté par beaucoup n'est pas un scoop. Il est aussi reproché la prise de position "Anti flic" qui malmènerait plus les hommes de couleurs, référence à l'étouffement de Georges Floyd par un policier. Et ? Idem, c'est un roman et non une prise de position du King. Et, s'il pense ce qu'il écrit, il a choisi de le faire au travers d'une histoire, c'est judicieux je trouve. C'est aussi à ça que sert l'écriture de romans.

Pour les points négatifs je trouve juste quelques longueurs inutiles parfois, ce qui contredit ce que King écrit dans " Écriture", où il est expliqué qu'un auteur doit retrancher au moins 10 % de son récit. S'il l'a fait, je me demande ce qu'était l'épaisseur du roman initial...

Ensuite, je dirais que ça manque de "surprises", d'inattendu, c'est du Columbo version King pur et dur. C'est un peu dommage. Mais la lecture fut plaisante et distrayante comme à chaque fois.

Rendez-Vous au prochain roman du maître !!

jeudi 4 avril 2024

La mer...

 

La mer brille, me fascine par son immensité, elle respire, gonfle. Tantôt elle fait mine de nous submerger, puis recule timidement. Elle domine.

Elle chante la mélodie du vent et des oiseaux marins, la houle étouffe son cri sourd et majestueux. Parfois, elle rejette quelques-uns des siens ; non pas qu’elle les méprise non, elle nous les offre, s’en nettoie…

Avec le ciel, elle géométrise… de par la droiture de son horizon elle parallélise avec l’azur, elle communie avec les cieux, l’épouse, l’aime et possède ainsi son sein.

La mer est un trésor qui renferme un monde vivant et silencieux, brillant de mille nuances aquatiques, grouillant de vie marine et colorée, quel monde respectueux, fascinant de diversité magnifique.

La mer ahane sans s’essouffler, tout en gardant sa place, elle est humble de puissance… Elle en déborde si peu...

Les vagues se dressent, roulent menaçante et vindicative pour s’écraser sous forme d’écume. Nous voilà avertis…

Les précédentes qui reculent avec ce qu’il en reste freinent l’ardeur des nouvelles venues, qui, naïves, se font ainsi ralentir et se tempèrent…

Les flots grondent, reflètent, bleuissent, montent, végètent puis s’évanouissent. La mer m’humilie.

Christian.

 


C’est face à la méditerranée que je perds mon regard dans l’immensité, le néant.

L’afflux des vagues me fait songer à celui de mes pensées, elles vont et viennent, elles écument…

Tu y es toujours. Pas encore un mois sans toi, et cette vie qui pourtant continue.

Ah ! tu l’aimais la mer, la Belge ! Je songe que tu n’as pas voyagé ni vécu plein de choses. Tu étais si seul… Le temps court, les vaguent lancinent et nous, nous passons. Les étoiles filantes ont bien de la chance, elles durent plus longtemps qu’une vie dans l’histoire du temps. Nous, nous ne sommes rien !

Je reste seul avec mes pensées, mes soucis puérils et si toxiques. Où va ma vie ? Combien de temps ?

Non je n’ai pas terminé, rien n’est fini. Mais qui se lève le matin en se disant : C’est bon, on peut y aller j’ai tout accompli.

Peu, je crois.

Je ne crois pas que tu avais fini. Et je vais continuer un peu si tu le veux bien, si tu veilles sur moi, sur nous.

L’afflux des vagues, l’horizon devant, et puis comme un relent, toi, Christian.

vendredi 15 mars 2024

Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour par Vincent Vallée

 



Voilà un roman qui est arrivé dans une période de ma vie un peu particulière. Pour deux raisons : La première étant que j'ai perdu ma vieille Lili, ma chatte, en octobre dernier; lire un tel récit allait m'être difficile. Ensuite, pendant ma lecture, j'ai été confronté a un séisme familial, mon frère aîné étant décédé en février.

La lecture est mon moteur, ma passion, mon envie quotidienne, je savais que ce livre allait certainement être compliqué après la perte de ma chatte mais, la mort de mon frangin a ébranlé ma faculté à me concentrer sur une lecture. Voilà pourquoi je n'ai rien publié en terme de chroniques, ces derniers temps.

L'explication qui me tenait à cœur étant faite, allons à la chronique: Ce roman m'a un peu décontenancé de par son style, ses tournures de phrases, une sorte de prose stylistique qui, au début, comme une des autres lectrices que j'ai lue sur Babelio, m'a fait m'interroger sur ma capacité à encore pouvoir lire.... Avais-je un souci cérébral? Non, l'auteur, je trouve, use d'une sorte d'inversion du sujet et du verbe qui fait que l'on se surprend à devoir relire la phrase pour arriver à comprendre. Dans le contexte que j'explique au dessus, ce n'était pas pour m'aider.

Ce que je cherchais, ou croyais trouver du moins, c'était une belle histoire de vie commune entre un maître et son chien, des similitudes qui m'auraient aidé à mieux comprendre ma peine après la perte de ma Lili, mais... Le récit était sympa oui, mais ne méritait pas l'encensement qui en a été fait. C'est l'histoire banale d'un homme qui achète un chiot après en avoir déjà eu quelques-uns, un récit qui explique quelques étapes de sa vie avec lui et sa mort. Là, je croyais trouver de l'aide, du soutien quant aux réactions après la perte d'un compagnon de vie silencieux. Il n'en fut rien... Moi qui ai un jardin modeste j'ai repris mon chat et l'ai enterrée chez moi, l'auteur lui, laisse son animal de compagnie, son fidèle compagnon si bien décrit et tant aimé tout au long du livre, chez le véto? Il ne vit pourtant pas en appartement.

Alors voilà, bravo pour la tentative mais je ne me laisserai plus tenter à l'avenir par d'autres ouvrages de l'auteur. En ce qui me concerne, personne n'égale Jack London pour parler des animaux, de la nature, des relations entre les hommes et la faune.

jeudi 15 février 2024

Je suis fait de leur absence de Tim Dup



Le thème de ce roman est le féminicide et surtout les victimes collatérales de ce dernier.
Il est trop tard quand le mal est fait, et souvent on s'apitoie sur le sort de celles qui ne sont plus là et on oublie les vivants, les proches de la victime, car elles souffrent, trainent avec elles un fardeau, une croix lourde à traîner...

Pierre a la vingtaine et il a été élevé par ses grands-parents. Théodore, son grand-père est en Ephad et il a tout oublié, Alzheimer est devenu son meilleur ennemi... Mais il n'a pas oublié Sophie, sa fille, sauf qu'il la voit dans le visage d'inconnue... Pierre vit avec sa grand-mère Suzanne et son oncle Vincent dans une maison du bord de mer en Normandie. Il faut vendre... Etre déraciné... Pierre peine à surmonter l'épreuve, le seul point positif c'est Victoria dont il est tombé amoureux et qu'il aime par dessus tout.
Seulement voilà, son père Henri va sortir de prison, il va continuer de vivre alors que tous, ont cessé de respirer lorsque Sophie, la maman de Pierre, à poussé son dernier souffle dans un râle de sang, brisée sous les coups de son mari Henri...

Pierre est coincé entre l'aube d'une nouvelle vie avec Victoria (sa possible victoire sur la vie) et un bébé à venir, son avenir... et son passé, lourd à porter et toujours vivant de par son père, auteur du meurtre de la vie de toute sa famille.

On en revient au décès récent de Mr Badinter qui est l'auteur de l'abolition de la peine de mort. Ce fut un grand pas et respect à sa désormais mémoire mais... Qu'en est-il des peines pour de tels drames ? L'abolition de la peine de mort eut-elle des démarches allant vers des peines incompressibles? Tuer en retour c'est rendre service, certes, mais a-t-on pensé à la vie des survivants de crimes? Le débat est ouvert avec ce premier roman de Tim Dup.

J'ai découvert Tim Dup lors de pandémie de Covid, comme quoi cette saleté qui nous a emprisonné nous a ouvert des fenêtres culturelles parfois. J'ai été happé par cette voix et ces textes empreints de poésie et de sensibilité. Une poésie que l'on retrouve parfois dans ce roman. Mon seul bémol, une certaine lourdeur au niveau du vocabulaire.

J'ai lu le roman en partie sur ma liseuse donc merci mon dico. On ne va pas cracher sur la découverte de termes de français correct ! J'ai également parfois été perdu dans le style narratif allant d'une époque à une autre. Mais je m'y suis vite retrouvé.
Donc, si vous désirez découvrir Tim Dup et sa plume, son premier roman est l'occasion !
 


TIM DUP :




mardi 30 janvier 2024

Un soir d'été de Philippe Besson



Un soir d'été... Ces quelques mots nous emportent déjà loin, bien loin dans notre propre nostalgie.
Et ce choix de couverture est le reflet de cette nostalgie, une nostalgie que l'on retrouve dans le récit et qui nous embarque loin aux large de notre mémoire. 
Ce n'est pas un secret, Besson est un de mes auteurs français favori. Favori, car il écrit simplement et souvent à partir de lui. Et je dois dire que c'est lorsqu'il parle de son vécu, même s'il est romancé, que c'est le plus réussi.

On retrouve donc Philippe, mais le Philippe encore meurtri de son histoire d'amour avec thomas que l'on a rencontré dans "Arrête avec tes mensonges". L'île de Ré, un ami, et des copains durant les années 80, le décor est planté. L'ambiance d'alors, l'insouciance, pas de téléphone portable, pas de PC, à peine la TV mais la plage, les sorties, le laisser aller, la nonchalance des vacances au soleil, loin du tumulte du lycée et de la vie parisienne, de la Province.

Philippe rejoint son ami François qui travaille avec son père en boucherie, François est le playboy de la bande d'amis, Philippe plutôt le bon chic bon genre mais qui aime aussi déconner. Et au milieu de cette bande de copains d'un été, un prénommé Nicolas; un garçon longiligne, blond à la peau mâte. Un petit air de Thomas ? Si peu... Et ce n'est pas pour déplaire au lecteur que je suis. J'ai été renvoyé à mes propres souvenirs, encore...

La bande de copains va flâner donc, et s'éprendre d'une belle et jolie fille. Une de celles que l'on ne rencontre que lors de telles vacances. Avec elle, Marc, le frère de cette dernière, le beau gosse style surfeur qui ne va pas laisser Philippe indifférent.
Il n'y a que Nicolas, qui a été présenté à Philippe par François lors de son arrivée, qui n'est pas, visiblement, intéressé par la belle jeune fille qui les chamboule (presque) tous. 

Et c'est lors d'une fête d'anniversaire, un soir d'été, que la bande de copains va perdre son insouciance, retomber les pieds sur terre et devoir faire face à la réalité... 

Il arrive parfois de ces évènements lorsqu'on est ados, que l'on transporte toute sa vie avec soi. Un souvenir de jeunesse, un amour de passage, une rupture, ou pire...
Ce roman est juste magnifique car, en plus d'être bien écrit, il nous transporte dans nos propres souvenirs via cette ambiance des années 80 qui manque à tant des miens... Il rappelle bien des fondamentaux que l'on a occultés, étouffés par notre dépendance aux écrans, sans oublier cette vie qui passe si vite...

Quelques passages que j'ai relevés :

"La vérité, si vous voulez que je vous dise, c’est que je ne suis jamais parvenu à me débarrasser de cette histoire,
elle ne m’a jamais quitté, elle est là, quelque part, coincée dans les recoins de ma mémoire et resurgit de temps à autre".

"Vous savez, vous, pourquoi il faut que les belles histoires finissent mal ?"

"...on n’écoute pas la même musique qu’eux, d’ailleurs ils n’en écoutent plus vraiment, de la musique, pour nous tous les gens qui ont passé quarante ans sont des vieillards, sûrement qu’on n’aura jamais quarante ans, on sera morts avant."

"On est en 1985, il n’y a pas de téléphones portables. On n’est pas rivés à nos écrans pendant des heures, à lire nos messages et nos mails, à recevoir des alertes en tous genres, à télécharger des applications, à jouer à Pokémon GO ou Angry Birds, à mater des vidéos, à enquiller les hits du moment, on n’est pas dans l’isolement numérique. On est tous les trois ensemble, désœuvrés mais ensemble."

"...quand je restais sans voix face aux questions alambiquées et aux airs dédaigneux de professeurs dont l’objectif premier était de nous faire renoncer, de nous montrer le chemin de la sortie puisque, à l’évidence, nous n’étions pas taillés pour les grandes écoles,
Quand j’y songe, c’était merveilleux de ne pas avoir quelque chose à faire, d’être improductif, de se tenir dans la mollesse, l’inertie, de n’être dérangé par rien, rattrapé par rien ni personne."


Et ce passage que je n'oublierai jamais :

"J’étais persuadé qu’on aurait été heureux ensemble toute notre vie, j’ai pas supporté, j’ai trouvé ça injuste. C’est con, pas vrai ? » Il dit : « Non, c’est pas con, c’est beau. »"

 

jeudi 25 janvier 2024

Si ça saigne de Stephen King par Vincent Vallée


Après mes deux premières lectures de janvier, un peu fastidieuse (La chasse et Le prophète) je me suis dit que je devais souffler et chercher à tout prix ce que doit offrir la lecture : L'évasion !
Dans ces cas là, et dans mon cas perso surtout, il n'y a pas 36 solutions : Stephen King.

On me demande souvent pourquoi j'aime tant le King de l'écriture, tout bonnement parce qu'il explore nos plus profonds ressentis tout en les rendant romanesques avec une touche d'improbable ou d'horreur qui sont eux aussi, fort plausible sous sa plume. Mais aussi, les récits se déroulent quasi tout le temps dans le Maine, son état, cette partie du pays qui est boisée et connait un climat proche du nôtre mais avec la touche américaine en plus. Quand je lis Stephen King, je reviens toujours à ce film "Stand by me" (The body) qui est si bien narré. Stephen King est très bon dans l'exercice de la nouvelle. Il m'avait déjà convaincu avec "Différentes saisons" qui comprends "The body" mais cette fois encore avec ce recueil qui est paru en 2019, il fait fort !

Tout d'abord "Le téléphone de Mr Harrigan" (Déjà adapté au cinéma et déjà visionné) on plonge dans l'histoire d'un jeune garçon qui vit avec son père, sa mère étant décédée depuis peu, qui va se lier d'amitié avec un vieil homme d'affaires qui s'est acheté une énorme bâtisse dans le Maine (tiens donc...). Le vieil homme s'ennuie. C'est en entendant le jeune garçon lire des passages bibliques lors de la messe qu'il va avoir l'idée de l'inviter, moyennant rémunération, à lui faire la lecture. Le jeune garçon va accepter et ainsi plonger dans le monde de Mr Harrigan. Mais il va se produire l'inverse aussi. Mr Harrigan, va plonger dans le monde moderne du jeune garçon et se laisser convaincre d'accepter un cadeau de ce dernier : Un IPhone dernier cri. Le vieil homme refuse, mais lorsqu'il comprend qu'il peut suivre les cours de la bourse en direct et y intervenir pour vendre et acheter, son avis va changer et il va céder à cette plaie qu'est la technologie... La suite est encore plus intéressante, et va nous plonger dans un monde où seul Stephen King peut nous plonger ! Mon premier coup de cœur de ce recueil ! Une véritable pépite.

Ensuite vint "La vie de Chuck": Cette deuxième nouvelle m'a laissé perplexe avec un commencement apocalyptique où le monde semble s'écrouler, internet ne fonctionne presque plus, l'électricité est défaillante, même les étoiles s'éteignent... Et partout un écriteau est apposé avec cette phrase : 39 années formidables ! Merci CHUCK!! On va ensuite rejoindre la jeunesse de Chuck, voir le jour où il dansa dans la rue et tout savoir sur le mystère de la chambre sous la coupole. Cette nouvelle m'a donné l'impression de se finir abruptement, sans avoir vraiment compris le rapport entre le côté apocalypse du départ et une partie de la jeunesse de Chuck… Puis en réfléchissant j'ai compris que j'étais face à une métaphore et la nouvelle a alors pris tout son sens. Cependant, je n'ai pas vraiment accroché, ce style est un essai du King mais je ne crois pas qu'il persévère dans ce genre.

Et puis, "Si ça saigne". Cette histoire va rechercher un personnage que le King a utilisé dans "Mr Mercedes" (Que je n'ai pas encore lu). Holly donc, est enquêtrice, et c'est en regardant son émission favorite qu'elle sera parasitée par un flash spécial. Une bombe vient d'exploser dans une école, tout est sans dessus dessous, il y a des morts, des enfants, des instits... Et puis ce journaliste, Ondowsky, qui est sur place et assure un direct, il semble être au cœur de l'action, le premier sur place... Le flash est interrompu, Holly est sous le choc de l'annonce et quand celui-ci reprend, on revoit le même Ondowski, mais cette fois, couvert de poussières et de reste de briques, manifestement il aurait aidé à sortir des victimes, des décombres. Un véritable direct sauf que... Il y a quelque chose qui ne va pas du point de vue de Holly, un détail qu'elle remarque sur le visage de Ondowski, comme une tache au dessus de sa lèvre, un grain de beauté qui n'était pas là lors du premier direct, ou des poils... Comme si on lui avait arraché une fausse moustache... C'est là que l'histoire bascule à la façon de Stephen King et croyez moi, il arrive à nous embarquer. Une très bonne nouvelle qui donne envie de découvrir ses débuts avec Holly dans " Mr Mercedes". Cette avant-dernière nouvelle est un petit roman, c'est la plus conséquente lecture du recueil.

Il termine avec cette nouvelle, ma préférée : RAT. Et comme le fait si bien l'auteur, il m'a embarqué dans tout ce que j'aime, un presque huis clos entre un romancier et son roman sur les hauteurs du Maine dans un chalet isolé qui va être pris dans la tempête... Rien que de relire cette description me donnerait presque envie de la relire !!
Drew Larson est donc, un écrivain moyennement connu qui n'a jamais pu écrire un roman, il s'est toujours vautré, loupé. Un beau jour, comme un flash, une idée de roman lui vint. Sauf qu'il était resté sur sa faim avec ses dernières tentatives et que la peur de ne pas aboutir à nouveau est déjà là... Alors une idée lui vint: S'isoler pour écrire, s'isoler pour n'être qu'avec lui et son roman à écrire. Pour ce faire, il songe de suite au vieux chalet de son défunt père sur les hauteurs de la ville, dans les bois. Il n'y a presque rien dans ce coin retiré si ce n'est une petite supérette avec son tenancier qui le reçoit pour des provisions. Sauf que ce dernier est enrhumé, très enrhumé... et il renifle, se mouche, éternue... il va serrer la main de notre Drew, bien entendu. C'est là, avec cette poignée de main, que Stephen King tient la clé de son histoire. Le rhume, la contagion, la fièvre, le délire... Tant d'ingrédients qui rendent possible le délire dans lequel va plonger Drew... Vous l'avez compris un RAT va s'inviter dans la partie.

Nul besoin d'en dire plus n'est-ce pas ? Excepté la nouvelle "La vie de Chuck" qui m'a décontenancé, j'ai pris un plaisir dingue à lire ce pavé  et j'ai passé du bon temps. Ce qui ne manque jamais avec cet auteur, je crois mon favori jusqu'ici. Si vous hésitiez encore, j'espère que ce n'est plus le cas !




 

mercredi 17 janvier 2024

Les filles du koala, tome 4 : Léonie en pleine tempête ! de Isabelle Stock par Vincent Vallée ( Masse critique BABELIO).




Pour les amateurs d'ambiance cosy au coin du feu qui aiment les ambiances neigeuses, voilà un petit roman jeunesse adapté à ces circonstances ! Merci Babelio de m'avoir fait confiance, même si je suis un peu en retard pour poster ma critique, ils sont toujours bienveillant. Les illustrations sont douces et en accord avec l'ouvrage, visuellement agréables. D'emblée la couverture plante le décor : Léonie est un personnage essentiel de l'ouvrage, chalet et neige sont au rendez-vous, tout est là.


La lecture est, quant à elle, fluide et agréable. le vocabulaire est simple sans être simpliste et les chapitres sont courts et bien construits, de bons choix pour le public des 9-14 ans auquel correspond ce roman.


De plus, la tempête est parfaitement décrite, l'action et les rebondissements sont au rendez-vous tout au long de l'ouvrage. Un vrai pur petit roman de Noël, pour l'hiver.


Côté personnages,  il n'est pas toujours simple de les identifier tant il y en a par contre, d'autant que si certains personnages se distinguent, d'autres sont moins attachants. 


Petit bémol : à un moment donné du récit, plusieurs mauvaises actions sont produites, Je ne pense pas qu'il était nécessaire d'aller si loin dans les mauvaises actions et dans la stigmatisation du message anonyme. Qui plus est, le problème est finalement résolu très rapidement. La jeune fille adorable qui ne l'était pas, redevient adorable et affable une fois que tout est rétabli, comme si tout ça n'avait pas existé et on agit comme si "sa victime" n'avait pratiquement rien à se reprocher alors que, le personnage "victime" m'agaçait depuis quelques temps en raison de son attitude. Cet épisode est en fait ce qui me fait conclure à un bilan mitigé mais pas mauvais.


Conclusion : une lecture agréable pour un moment détente avec un plaid et un bon chocolat chaud.




Isabelle Stock

Les filles du koala


Juliette Vizzaccaro 



EDITIONS DE L'EMMANUEL

mardi 9 janvier 2024

Tintin au Congo de Hergé par Vincent Vallée


Comme annoncé sur une de mes dernières chroniques, je me relance dans la lecture des BD qui m'ont le plus plu ou intéressé. Parmi elles, la série des TINTIN de Hergé.
Pour Noël, j'avais demandé la collection en cadeau et je l'ai reçue.
Je me suis donc lancé dans la re-lecture du premier tome. Premier qui est en réalité le second après Tintin chez les Soviets.
Je me suis également rendu à l'exposition immersive au sujet du célèbre reporter belge à Bruxelles. L'immersion était sympa mais, je m'attendais à plus de "matière" plus d'explications au sujet des origines et sur le parcours de Hergé. Néanmoins, c'était sympa tout de même.

Tintin au Congo est devenu polémique depuis quelques temps, le souci : Le prétendu racisme ou propos raciste de Tintin... Je ne vais pas m'étaler sur la bien-pensance de quelques-uns de mes contemporains car elle me donne des hauts le cœur !
Lors de ma lecture j'ai découvert une BD encore un peu gauche, maladroite et un contexte de l'époque bien rendu. Le contexte étant la colonisation. Et l'on sait bien entendu, que le Congo fut colonisé par les belges et donc il n'en fallait pas plus pour que l'on lève tout à coup l'index en criant au racisme... FOUTAISES !
Tintin est bienveillant avec les congolais qu'il rencontre, il va aller de péripéties en péripéties mais c'est surtout Milou, son fidèle compagnon qui va manquer de chance tout du long. On sait aujourd'hui que rien ne va lui arriver.
Tintin est vite considéré comme un sorcier au royaume de Babaoro'm, il déjouera les pièges d'une bande de gangsters qui souhaitaient contrôler la production de diamant au Congo. L'Afrique, est représentée de manière naïve, reflète l'esprit paternaliste d'une Belgique colonialiste au début des années 30.
Aucun congolais n'a été maltraité par Hergé et Tintin au Congo est l'amorce d'une longue série d'aventures que je vais prendre plaisir à relire.


Hergé :

Hergé, de son vrai nom Georges Prosper Remi, auteur belge de bande dessinée francophone, est principalement connu pour "Les Aventures de Tintin".

D'abord dessinateur amateur d'une revue scoute, il signe ses planches du pseudonyme "Hergé" à partir de 1924. Quelques mois plus tard, il entre au quotidien Le Vingtième Siècle, dont il devient rapidement l'homme providentiel grâce aux Aventures de Tintin. Celles-ci débutent le 10 janvier 1929 dans un supplément du journal destiné à la jeunesse, Le Petit Vingtième. Importateur de la bande dessinée américaine à bulles, il est souvent considéré comme "le père de la bande dessinée européenne". Le fait qu’il soit autodidacte aurait pu être un handicap.
Cela va, au contraire, lui permettre d’être libre dans l’exercice de la BD.

Durant les années 1930, Hergé diversifie son activité artistique (illustrations de journaux, de romans, de cartes et de publicités), tout en poursuivant la bande dessinée. Il crée tour à tour "Les Exploits de Quick et Flupke" (1930), "Popol et Virginie au pays des Lapinos" (1934) et enfin "Les Aventures de Jo, Zette et Jocko" (1935). Après l'album "Tintin au pays des Soviets" (1929), où il entraîne son personnage de jeune reporter à affronter les embûches du monde soviétique, il produit "Tintin au Congo" (1931) puis "Tintin en Amérique" (1932). Ces albums sont en noir et blanc.

En 1934, il fait la rencontre de Tchang Tchong-Jen, jeune étudiant chinois venu étudier à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Cette rencontre bouleverse la pensée et le style d'Hergé. Il commence à se documenter sérieusement, ce qu'il ne faisait pas jusque-là, et crée son fameux style, la Ligne Claire. Il devient le directeur artistique de l'hebdomadaire le Journal Tintin, qui publie notamment Lefranc, Alix et Blake et Mortimer, dont le grand succès contribue à celui de la bande dessinée franco-belge et grâce auquel il impose son style propre, la ligne claire.
Durant les années 1950 et 1960, Hergé développe cette technique graphique dans "Le journal Tintin" sans oublier de reprendre Jo, Zette et Jocko et, surtout Quick et Flupke. Tintin demeure cependant son œuvre principale, et lui vaut une renommée européenne, puis internationale.

(source Wikipédia).






 

samedi 6 janvier 2024

Le prophète de Khalil Gibran par Vincent Vallée


Le prophète, c'est l'histoire d'un homme qui est sur une terre qui n'est pas la sienne mais on ne sait pas pourquoi.
Au fil des pages, on apprends que l'homme, considéré comme un prophète donc, était solitaire depuis un temps que l'on ne connaît pas non plus, ce n'est pas mentionné. Il vit donc en solitaire à Orphalese, ville inventée, il voit au loin un bateau arriver pour le ramener chez lui.
Il descend donc pour rejoindre l'embarcation mais les habitants d'Orphalese, comprenant le départ imminent de leur ami, vont se hâter de lui poser des questions existentielles au sujet de la vie.

Les questions posées sont les questions que l'on aimerait poser à un sage, à Dieu lui-même si on en avait l'occasion, le pouvoir... Le lecteur en déduit donc que l'homme interrogé est très saint mais on ne sait rien de sa vie, ni pourquoi il est ainsi considéré.
Les thèmes s'enchainent alors au sujet de l'amour, l'amitié, le travail, la religion et tant d'autres thématiques.
Ce qui m'a un peu ennuyé c'est l'imitation biblique de s'exprimer, et le style assez lourd, trop lyrique, il gâche un peu l'idée de base de cet écrit.
Cependant, quelques passages sont édifiants comme les suivants que j'ai relevé :


"Lorsque l'amour vous fait signe, suivez-le".



"Vous dites volontiers: "Je veux bien donner, mais seulement à ceux qui le méritent. " Ce n'est pas ce que disent les arbres de vos vergers ni les troupeaux de vos pâturages. Ils donnent afin de vivre, car tout garder pour soi, c'est périr."

"Si vous avez le désir de connaître Dieu, ne croyez pas Le trouver dans la résolution d'énigmes. Regardez plutôt autour de vous et vous Le verrez qui joue avec vos enfants. Et regardez le ciel et vous Le verrez marcher avec les nuages, tendre Ses bras dans l'éclair et descendre sur vous avec la pluie. Vous verrez Son sourire dans les fleurs et dans chaque arbre, vous verrez Ses mains qui s'élèvent et dansent". 
(Certainement le passage le plus édifiant pour moi qui ai toujours pensé de cette façon en donnant ces images naturelles sans l'intervention de l'homme).


Mais voilà, l'auteur s'est quelque peu improvisé prophète du haut de ses 15 ans lors de la première écriture, car il a remanié son petit récit plusieurs fois par la suite. On peut y trouver de quoi se rassurer, se réconforter, un peu d'aide aussi mais de là à prendre pour argent comptant toutes les prophéties imaginées pour l'ouvrage, il ne faut pas abuser et rester prudent.
 
Khalil Gibran: