jeudi 28 septembre 2023

Un autre Brooklyn de Jacqueline Woodson par Vincent Vallée

 



Angela, Gigi, Sylvia et August, un quatuor de jeunes filles qui vont grandir et évoluer, changer au cœur de la ville de Brooklyn. Une ville où il faut savoir s'imposer, être marginal, se démarquer et se protéger.
C'est August que nous allons suivre, une jeune fille et son frère qui s'est installée depuis peu avec son père en ville après avoir quitté Sweet Grove, laissant derrière eux, leur mère et épouse.
August croira durant toute son enfance au retour de sa mère, se souvenant d'elle un peu plus chaque jour...

Ce roman me laisse un peu mitigé de par ses flashs backs qui m'ont souvent perdu, cela reste une histoire sympathique mais un peu longuette à lire alors que le roman fait 165 pages... C'est le premier roman de l'auteure qui en est à son 20 ème je crois, j'ose espérer qu'elle s'est améliorée quant à la richesse du texte et les longueurs de celui-ci.

J'ai retenu quelques passages :

...Tous les jours à 17h, une usine sans fenêtres libérait des douzaines d'ouvrières blêmes et fatiguées...

...Ma mère ne croyait pas à l'amitié entre femmes. Elle estimait qu'on ne pouvait leur faire confiance 


...Je sais désormais que la tragédie ne se vit pas sur le moment. Mais dans le souvenir.


samedi 16 septembre 2023

Psychopompe de Amélie Nothomb par Vincent Vallée


Quel auteur aurait pensé à conjuguer l'ornithologie et le verbe, les mots, la littérature ?
Qui donc ? La réponse est sous vos yeux. 
Amélie Nothomb réussit encore une fois à nous conter une histoire que l'on qualifierait de "À dormir debout" alors qu'en tournant les pages on constate que l'auteure bien connue, nous raconte sa fascination des oiseaux qu'elle compare à elle, ou l'inverse c'est selon...

Amélie me fait découvrir par la même occasion, ce qu'est un psychopompe, le principe qui est d'accompagner un mort, parvenir à le comprendre, l'entendre. Et de nouveau Nothomb nous raconte quelques passages de sa vie, notamment de son enfance et de son entrée en écriture.
Une enfance poignardée par un viol au sein de l'océan, un groupe d'hommes qui s'empare d'elle et ces quelques mots de sa mère: "Pauvre petite" qui la sauveront...

Une descente aux enfers au travers d'une période anorexique et une résurrection. Amélie peut nous parler de la mort au travers de cet ouvrage car elle l'a côtoyée de près...
C'est aussi pour nous l'occasion de lire quelques mots au sujet de sa grand-mère, une vieille dame toute vêtue de noir, elle faisait peur... On imagine bien.

Et c'est en psychopompe avertie que notre auteure va entrer en contact avec Patrick Nothomb, son père, et avec qui elle va avoir un dialogue inédit, sans filtre et sans la pudeur qui caractérisait leur relation de vivants.

Écrire c'est voler, c'est Amélie qui nous le dit, et l'on connait son rituel d'écriture; son litre de thé, l'heure nocturne de son lever pour chercher l'envol en écriture. Parfois, nous dit-elle, elle s'en approche de cet envol. L'essentiel alors, toujours selon l'auteure à succès, est de ne pas tomber, chuter et s'écraser.

Amélie nous dit également ce que j'ai lu de la plume de Stephen King dans "Écriture" au sujet de l'acte d'écrire, c'est à dire se débarrasser du surplus de bagages, de l'excédent. King dit qu'il retire au moins 10 % de ce qu'il écrit lors de la relecture. Il faut chercher à écrire sans détour, sans fioritures, et pour le coup Amélie ne nous assomme jamais avec des pavés, c'est le moins que l'on puisse dire.

Bref, son amour des oiseaux transpire dans ces pages, cependant je me demande pourquoi en parler, écrire à ce sujet maintenant ? C'est ma question après lecture.
Et si j'avais un bémol à citer, c'est cette obsession de placer le mot pneu dans chacun de ses écrits. Car pour le coup il n'est pas, selon moi, bien placé... En effet, j'ai rarement croisé un pneu dans une buanderie...
Vous l'aurez compris, j'ai aimé l'approche de l'auteure envers le monde aviaire, la conjugaison avec l'écriture et ses rituels, son sens, mais cet opus n'est pas, à mon avis, le meilleur de ma chère Amélie Nothomb.


 

samedi 2 septembre 2023

Des cicatrices on en a tous pas vrai ?


 

J'ai parfois ce besoin d'écrire pour cesser de penser, ou plutôt pour chasser ce qui sort d'un des tiroirs de ma mémoire. Ca me soulage l'esprit, ça apaise mes songes, mes souvenirs. Je veux les jaunir ces photos, je veux les garder mais les vieillir.

Des cicatrices on en a tous pas vrai ? Certaines nous rendent fiers, d'autres sont compliquées à regarder. Elles nous renvoient à des trucs dont on n'est pas fiers, des trucs qu'on regrette mais quoi ? Avec du recul, on aurait fait autre chose? Pris d'autres décisions ? Non. Je crois que c'est ainsi c'est tout. A tout jamais, parce que c'était écrit quelque part, ça fera partie de notre vie.

Une étreinte, un baiser, des regards échangés... Ces quelques phrases ou promesses qui ont fait tant de bien, ces moments de folies, ces cris... On les regrette et on est heureux de ne plus les vivre, on s'en souvient avec un sourire peut-être, en se disant qu'on était cons et puérils. Une décision ferme et définitive et c'était fini, tout s'arrêtait. Mais le moment ne se choisit pas, pas vrai?

Ca s'arrête de la même façon que ça commence, sans crier gare, sans le vouloir... C'est ainsi.

Tu étais déjà là avant que je ne te connaisse, dans mes espoirs, mes fantasmes, et bordel tu resteras dans mes souvenirs, même s'ils sont jaunis. Comme ces vieilles photos, celles d'autrefois. Et toi, tu t'y connais en photo pas vrai?


Vincent.



" La flèche a traversé ma peau

C'est une douleur qui se garde

Qui fait plus de bien que de mal

Mais je connais l'histoire, il est déjà trop tard

Dans son regard, on peut apercevoir qu'elle se prépare

Au long voyage"... (Kyo- Une dernière danse)