dimanche 19 novembre 2023

Mes lectures BD par Vincent Vallée

 Je chronique mes lectures, je poste quelques textes de ma plume mais je ne sais pour quelle raison, je ne partage jamais mes lectures BD.

Pourtant c'est par elles que je suis venu à la littérature. Il faut savoir que je suis un grand fan de BOB ET BOBETTE de Willy Vandersteen. Cette BD rouge née à Anvers. J'en ai lu des kilos et je le fais encore aujourd'hui. Mon habitude ? Lire un BOB ET BOBETTE lorsque je pars en séjour à la mer du nord.

Il serait compliqué de vous expliquer en quoi consiste cette BD tant elle est complexe de par l'arrivée des acteurs mais pour faire court, il s'agit de l'histoire commune, de tante Sidonie, qui recueille Bob et Bobette et dont les amis sont Lambique un célibataire loufoque et Jérôme, l'ami costaud venu tout droit de la préhistoire. 

Je vous l'avais dit c'est loufoque. Sans oublier le professeur Barabas, ami aussi et savant qui invente entre autres, l'aéronef un espèce d'hélico, Vitaminette la voiture qui a besoin de manger pour rouler et bien entendu, la machine à remonter le temps. Cette dernière permettra à Bob et Bobette de vivre des aventures magnifiques !









Je ne peux faire sans parler des fameux ASTERIX de Goscinny et Uderzo, je viens de terminer le dernier album qui, même sans leurs auteurs d'origine reste fidèle à l'identité donnée par leurs pères. C'est, est-il besoin de le rappeler, l'histoire d'un village Gaulois qui résiste à l'envahisseur Romain avec César à sa tête. Le duo Astérix/ Obelix est formidable et me fait rire à chaque album.


 







Bien entendu, me rendant toutes les semaines à la bibliothèque qui se situait juste au bout de ma rue, j'ai lu bien d'autres BD, des tas même, en voici un florilège (titres choisis au hasard) :


















On ne peut pas dire que je n'étais pas éclectique dans mes choix de lecture... Par contre, je sais qu'après avoir rédigé cet article d'autres souvenirs de BD vont me revenir...
Je garde ma BD favorite pour une prochaine chronique, car j'ai demandé au père Noël la collection complète... Comment résumer cette série, trop courte malheureusement, en un condensé de mes lectures de bande dessinée? Un indice ? Le voici :









mardi 7 novembre 2023

Les Dragons, de Jérôme Colin par Vincent Vallée


Quelle claque que ce roman ! J’arrive à la fin de l’année, j’aurai lu autour de 25 livres en 12 mois et pas un seul coup de cœur. De belles lectures certes, mais celle-ci... Et pourtant, je dois avouer mon préjugé, ma méfiance quand j’ai lu que c’était un animateur radio qui l’avait écrit. Et pan ! Dans ma face... Vincent apprend à te renseigner avant de juger. Merci également à mon ex-beau-frère de la recommandation.

J’avais pu découvrir néanmoins Jérôme Colin au travers d’un « Hep taxi » où il avait embarqué un certain Loïc Nottet à fleur de peau, plus sensible que de coutume, pas joyeux, mal dans sa peau. J’avais pu remarquer la sensibilité de Jérôme, son approche humaine face au mal-être qu’il avait ressenti chez son invité.

En effet, je comprends cette fois, les jeunes mal dans leurs peau, pauvres ou riches il connaît bien notre Jérôme Colin. Ce sont des Dragons, comme lui l’a été. Ne le demeurons-nous pas tous un peu même si on en guérit souvent ? Vous allez comprendre en lisant ce roman.

Les Dragons, c’est une référence aux vieilles cartes du monde, les premières sur lesquelles étaient dessinés des Dragons pour signifier qu’au-delà des terres connues, se trouvaient (peut-être) des monstres, et donc l’inconnu.

C’est l’histoire d’un jeune garçon en proie à une violence avec les siens, il a 15 ans, il est révolté, il n’a de place nulle part, il fume de l’herbe c’est sa seule échappatoire... Mais cette fois il va être placé en internement, le juge l’a décidé. Jérôme n’a d’autre choix que d’y aller en échafaudant de s’enfuir à peine arrivé.

Il y aura cette phrase qui lui reviendra plus tard : c’est difficile d’arriver, mais ce sera tout aussi difficile de repartir...

Dans ce roman il y a une quantité incroyable de références à notre propre jeunesse, les quelques chansons qu’ont écoutés nos parents. Leurs attitudes face à nous, et nous qui avons reproduit cela avec nos propres enfants. Car, ce roman démontre que l’on vit et réitère tous les mêmes choses, les mêmes moments de vies. Jérôme va découvrir au sein d’une sorte d’internat, le monde qu’il pense être le seul à côtoyer, et pourtant... Les horribles monstres de la nuit, ceux qui viennent vous dire que vous n’êtes personne, bon à rien, incapable, ces voix qui vous obsèdent et vous assomment ! À 15 ans jusque parfois tard, on doit lutter contre ces voix, ces sentiments, ce mal être... 

Au sein de l’établissement où il se sent puni et encore plus mal, il déteste ses parents, lui-même, la vie. Et puis un jour, une fille, une marginale, ou une allumée arrive.  En tous les cas, elle est comme lui, elle est comme eux. Elle se sent en marge d’une société qui impose, qui va trop vite, qui régit sans cesse. Elle souffre, et eux aussi. Elle est là pour se protéger, pour rassurer sa famille, comme lui, comme eux... Mais finalement le pire danger est-il dehors ? Jérôme va tomber amoureux, et avec elle, il lira « Des souris et des hommes » ce chef-d’œuvre de Steinbeck. Ce fameux John Steinbeck que Jérôme aura pour compagnon au mur de sa chambre en internat. Un Steinbeck qui ne le quittera jamais, lui qui pourtant ne lisait rien, ne le connaissait pas ni lui ni aucun autre auteur. C’est au creux de ce petit livre pourtant, et pour trouver un moyen d’approcher celle qu’il a choisi qu’il trouvera des explications, une échappatoire, la lecture ! Elle aussi elle lit, et elle lit la nuit... Dans les couloirs. Il fera comme elle, et ainsi va se construire entre eux deux, le début d’une fin. Une issue malheureuse. C’est uni dans la douleur que « Les Dragons », ces jeunes en difficultés, ces incompris feront bloc dans la souffrance.

Je n’en dis pas plus, car je ne veux pas spoiler, tout ce que je sais c’est que ce roman m’a accompagné de Bruxelles à Ténériffe avec quelques pauses. Car, ce genre de romans il faut les digérer. Je me suis reconnu, mais j’ai aussi reconnu mes enfants et leurs difficultés. La différence avec mon adolescence, vers les années 1990, c’est qu’aujourd’hui, la pression est bien plus forte, elle a une alliée qu’est la technologie. On sait tout de vous, et vous êtes dépendant de ces fichus réseaux. Ils ne soufflent plus nos jeunes, c’est intense et compliqué. Les réseaux, les médias anxiogènes, les temps compliqués au niveau de l’actualité, l’écologie. Tout ça crée de véritables tsunamis chez nos jeunes. Alors oui, je suis un rescapé, j’ai aussi été un « Dragon », mes fils également. Mais un beau jour, et avec encore plus de difficultés, un autre contexte, ils auront des enfants (peut-être) et le cycle poursuivra son chemin. La vie se répétera, et eux auront des difficultés à aider ces « nouveaux » jeunes. Tout comme nos parents en ont eu avec nous, nous avec nos enfants...

 

Je ne peux citer des passages de ce roman, tant il y en a qui m’ont marqué, bluffé. Mais lisez ce roman, et vous aurez des réponses pour vos ados. Et eux pourront avoir quelques clés pour déverrouiller leur prison. Celle que nous aujourd’hui adulte, savons qu’elle ne se prénomme pas Guantanamo, mais « La vie ». Il n’y a rien de plus beau et merveilleux on le sait, mais aussi, rien d’aussi cruel, si anxiogène... Il faut la dompter, il faut s’accepter et apprendre à S’aimer. Le temps fera en sorte que... lire peut aider, moi ça m’a sauvé.

 


dimanche 5 novembre 2023

Une chanson douce de Leïla Slimani par Vincent Vallée

 


Nous avons tous en tête les paroles de cette comptine pour enfants, elle nous a bercés, nos parents nous l'ont chantée, ou notre nounou...
C'est bien d'elle qu'il s'agit dans ce roman, primé au Goncourt. Et méa culpa au comité de lecture pour, au moins ce roman, car leur choix fut judicieux et le reflet de l'avis des lecteurs.

C'est dans la vie de Myriam et de Paul que nous allons être plongé, une vie banale, débutante, dans un appartement trop petit. En effet les enfants sont deux et ils prennent comme tous les enfants, de la place. Mais ce n'est pas le seul problème de Myriam, elle s'ennuie, se laisse aller, ne supporte plus ses enfants qu'elle aime pourtant. Son rêve c'est de plaider, elle est avocate, elle veut exercer son métier mais pour ce faire, il leur faudra... Une nounou.

C'est après vérification et recommandations qu'ils vont opter pour Louise, une femme propre sur elle, un peu trop même, et qui va s'avérer parfaite, trop aussi... Les enfants seront gardés, chouchoutés mais pas trop, les repas seront préparés, chaque pièce de l'appartement rangées et le tout sentira le frais chaque soir quand le couple rentrera d'une journée passionnante, mais harassante.

Leïla Slimani a réalisé un tour de force en débutant ce roman parfait, par la fin. En entamant la première page vous saurez l'issue de cette rencontre entre Louise, les parents Paul et Myriam, et les enfants...
C'est un roman dramatique, presqu'un thriller, qui évoque le choix de la parentalité, de la carrière, de la passion.

Mais la passion des parents c'est aussi leurs enfants, une passion qu'ils vont devoir partager avec Louise, la nounou modèle, une nounou un peu trop parfaite, trop proche, trop monopolisante...
Quand le couple va prendre conscience de cet aspect, ils feront marche arrière, ils prendront leur distance, voire... Ils réfléchiront à se séparer de Louise. 
C'est alors que Louise entreprendra de laisser des opportunités à Paul et Myriam pour concevoir un enfant... Un beau jour elle emmènera les enfants au resto, traînera à rentrer mais c'est avachi dans un fauteuil qu'elle retrouvera Paul, Myriam est allée se coucher de bonne heure tant elle était fatiguée...
Louise comprends qu'ils n'auront jamais de bébé, qu'elle ne pourra rester la nounou de la famille. Alors il lui faudra agir, faire autre chose, trouver une solution...