Jean-qui-vole, un roman court de Françoise Houdart, publié aux éditions
Audace. Durant cette lecture, j’ai plongé avec envie au cœur du Borinage d’autrefois
avec cette particularité propre aux villages du côté de Thulin, Élouges, Dour :
les courettes, les terrils, les prairies.
Dans ce roman, Françoise survole une vie et ses acteurs sur quelques
années, et le petit Jean dont il est question n’est pas un inconnu pour l’auteure,
que du contraire. Du temps où le peintre Regnart vivait à Élouges, un
petit garçon sera confié à sa « matante » comme il l’appelle, car sa maman n’est
plus de ce monde et son père et ses grands-parents veulent qu’il soit élevé
dans de bonnes conditions. C’est de cette façon que le petit Jean va commencer
sa vie. Mais le petit garçon à la larme facile, et c’est à la chapelle de
Cocars qu’il est emmené, comme pour conjurer le sort en visitant « Jean-qui-pleure »,
en vain...
Cependant, le petit Jean va grandir, s’affirmer, faire des bêtises, mais
surtout tenter de démontrer qu’il n’est pas que l’orphelin qu’on plaint. C’est
à 7 ans qu’il répondra avec aplomb à une dame qui le lui demande, qu’il a l’âge
de raison. À force de se l’entendre dire il avait raison de le
préciser.
J’ai été touché
par des ressemblances avec mon vécu, mon père et mon grand-père ont par
exemple, travaillé aux ANF, comme le père du petit Jean. Mon père et mes
grands-parents sont natifs de Thulin également.
Et puis, cette façon
qu’avaient les grands-parents de donner en cachette, une petite dringuaie, je l’ai
connue aussi... Sans oublier les voyages en car vers la mer avec un arrêt à
Mouscron pour un pipi et un déjeuner... La mort du grand-père et le refus de
lui dire au revoir... J’en demeure frustré... Mais encore, cette façon de vous
secouer les cheveux avec un « Monnnnnn » qu’il est biau !!! » je détestais
ça.
Il y a tant de
petites anecdotes et de sensibilité dans ce roman, tant de sentiments et de
joie de vivre malgré les malheurs. Françoise nous transmet un extrait de vie,
un bout de notre pays, le Borinage. Mais aussi, il y a de l’espièglerie, et une
ambiance propre à « chez nous ». Ce récit est touchant et joli à la fois.
Ce fut un régal de
dévorer ce roman, 22 -ème opus de Françoise Houdart et après 40 années d’écriture.