samedi 22 octobre 2022

Jean-qui-vole de Françoise Houdart par Vincent Vallée



Jean-qui-vole, un roman court de Françoise Houdart, publié aux éditions Audace. Durant cette lecture, j’ai plongé avec envie au cœur du Borinage d’autrefois avec cette particularité propre aux villages du côté de Thulin, Élouges, Dour : les courettes, les terrils, les prairies.

 

Dans ce roman, Françoise survole une vie et ses acteurs sur quelques années, et le petit Jean dont il est question n’est pas un inconnu pour l’auteure, que du contraire. Du temps où le peintre Regnart vivait à Élouges,  un petit garçon sera confié à sa « matante » comme il l’appelle, car sa maman n’est plus de ce monde et son père et ses grands-parents veulent qu’il soit élevé dans de bonnes conditions. C’est de cette façon que le petit Jean va commencer sa vie. Mais le petit garçon à la larme facile, et c’est à la chapelle de Cocars qu’il est emmené, comme pour conjurer le sort en visitant « Jean-qui-pleure », en vain...

 

Cependant, le petit Jean va grandir, s’affirmer, faire des bêtises, mais surtout tenter de démontrer qu’il n’est pas que l’orphelin qu’on plaint. C’est à 7 ans qu’il répondra avec aplomb à une dame qui le lui demande, qu’il a l’âge de raison. À force de se l’entendre dire il avait raison de le préciser. 

 J’ai été touché par des ressemblances avec mon vécu, mon père et mon grand-père ont par exemple, travaillé aux ANF, comme le père du petit Jean. Mon père et mes grands-parents sont natifs de Thulin également. 

Et puis, cette façon qu’avaient les grands-parents de donner en cachette, une petite dringuaie, je l’ai connue aussi... Sans oublier les voyages en car vers la mer avec un arrêt à Mouscron pour un pipi et un déjeuner... La mort du grand-père et le refus de lui dire au revoir... J’en demeure frustré... Mais encore, cette façon de vous secouer les cheveux avec un « Monnnnnn » qu’il est biau !!! » je détestais ça. 

 

Il y a tant de petites anecdotes et de sensibilité dans ce roman, tant de sentiments et de joie de vivre malgré les malheurs. Françoise nous transmet un extrait de vie, un bout de notre pays, le Borinage. Mais aussi, il y a de l’espièglerie, et une ambiance propre à « chez nous ». Ce récit est touchant et joli à la fois.     

Ce fut un régal de dévorer ce roman, 22 -ème opus de Françoise Houdart et après 40 années d’écriture.