Quel auteur aurait pensé à conjuguer l'ornithologie et le verbe, les mots, la littérature ?
Qui donc ? La réponse est sous vos yeux.
Amélie Nothomb réussit encore une fois à nous conter une histoire que l'on qualifierait de "À dormir debout" alors qu'en tournant les pages on constate que l'auteure bien connue, nous raconte sa fascination des oiseaux qu'elle compare à elle, ou l'inverse c'est selon...
Amélie me fait découvrir par la même occasion, ce qu'est un psychopompe, le principe qui est d'accompagner un mort, parvenir à le comprendre, l'entendre. Et de nouveau Nothomb nous raconte quelques passages de sa vie, notamment de son enfance et de son entrée en écriture.
Une enfance poignardée par un viol au sein de l'océan, un groupe d'hommes qui s'empare d'elle et ces quelques mots de sa mère: "Pauvre petite" qui la sauveront...
Une descente aux enfers au travers d'une période anorexique et une résurrection. Amélie peut nous parler de la mort au travers de cet ouvrage car elle l'a côtoyée de près...
C'est aussi pour nous l'occasion de lire quelques mots au sujet de sa grand-mère, une vieille dame toute vêtue de noir, elle faisait peur... On imagine bien.
Et c'est en psychopompe avertie que notre auteure va entrer en contact avec Patrick Nothomb, son père, et avec qui elle va avoir un dialogue inédit, sans filtre et sans la pudeur qui caractérisait leur relation de vivants.
Écrire c'est voler, c'est Amélie qui nous le dit, et l'on connait son rituel d'écriture; son litre de thé, l'heure nocturne de son lever pour chercher l'envol en écriture. Parfois, nous dit-elle, elle s'en approche de cet envol. L'essentiel alors, toujours selon l'auteure à succès, est de ne pas tomber, chuter et s'écraser.
Amélie nous dit également ce que j'ai lu de la plume de Stephen King dans "Écriture" au sujet de l'acte d'écrire, c'est à dire se débarrasser du surplus de bagages, de l'excédent. King dit qu'il retire au moins 10 % de ce qu'il écrit lors de la relecture. Il faut chercher à écrire sans détour, sans fioritures, et pour le coup Amélie ne nous assomme jamais avec des pavés, c'est le moins que l'on puisse dire.
Bref, son amour des oiseaux transpire dans ces pages, cependant je me demande pourquoi en parler, écrire à ce sujet maintenant ? C'est ma question après lecture.
Et si j'avais un bémol à citer, c'est cette obsession de placer le mot pneu dans chacun de ses écrits. Car pour le coup il n'est pas, selon moi, bien placé... En effet, j'ai rarement croisé un pneu dans une buanderie...
Vous l'aurez compris, j'ai aimé l'approche de l'auteure envers le monde aviaire, la conjugaison avec l'écriture et ses rituels, son sens, mais cet opus n'est pas, à mon avis, le meilleur de ma chère Amélie Nothomb.
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