mercredi 23 avril 2025

Plus noir que noir de Stephen KING par Vincent Vallée




Un recueil de nouvelles du King : sa dernière sortie littéraire

Je suis un grand fan de Stephen King, vous le savez. Cependant, je dois dire qu'avec ce recueil, il m'a tantôt perdu, tantôt reconquis. Pour être objectif, ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais il y a quelques pépites ! Ben quoi, c'est Stephen King, pas Stephen God !

Commençons avec la première nouvelle : un fils découvre comment son père et son oncle sont devenus célèbres après avoir sauvé une extraterrestre. Comment expliquer une soudaine célébrité ?

La seconde nouvelle aborde un homme en réunion chez les AA, qui parle à un inconnu dans le cadre de la 5ème étape du programme. Son défaut ? Il aime tuer.

La troisième nouvelle met en scène Willie, un enfant en retard de développement, attiré par la mort, en particulier celle de son grand-père. Il n'hésitera pas à l'interroger sur ses ressentis à l'approche de la faucheuse.

Dans la quatrième, un homme rêve du meurtre d'une jeune femme. Lorsqu'il constate que son rêve devient réalité, il hésite, mais prévient la police et devient le principal suspect. Selon moi, c'est la meilleure des douze nouvelles.

La cinquième raconte l'histoire d'un homme malchanceux depuis sa naissance, kidnappé par erreur. Un peu pauvre, celle-ci...

La sixième nouvelle : en prenant un raccourci pour rendre visite à une tante mourante, une famille, accompagnée de leur grand-père, est attaquée par deux voyous. Cette histoire prouve que l'âge n'a pas d'importance ! Une sacrément bonne histoire !

La septième : un veuf reçoit de sa sœur un petit chien pour l'aider à faire son deuil. Effectivement, il n'en veut pas, mais elle lui sauvera la vie de bien des façons.

La huitième nouvelle met en scène un homme qui tue sa femme, croyant qu'elle est possédée par un extraterrestre.

La neuvième parle des facilitateurs, qui empêchent les crashs lors de turbulences en avion. Un métier comme un autre, quoi... J'ai beaucoup aimé l'imagination de l'auteur.

Dans la dixième, après la mort de sa femme, un homme part en Floride pour se refaire une santé. Il croise une prétendue folle qui promène, dans un landau, les fantômes de ses enfants morts depuis 40 ans. À sa mort, elle s'attend à ce qu'il prenne la relève. Géniale, celle-ci aussi !

La onzième : un savant fou fait des expériences sur le sommeil. Rien à dire, je n'ai pas accroché du tout.

Enfin, la douzième nouvelle raconte l'histoire d'un homme qui consulte l'homme aux réponses, un personnage qui prédit l'avenir à travers les questions qu'on lui pose. Il le rencontrera trois fois dans sa vie. Savoir son avenir, en partie, a-t-il changé quelque chose ? Il ne pourra pas empêcher le destin. Magnifique histoire, j'ai beaucoup aimé cette dernière nouvelle.

Ce que j'ai le plus déploré, c'est l'obsession de l'auteur pour le COVID, qu'il ramène souvent dans ses histoires. Je crois que le King n'a pas digéré le confinement...

Sinon, il y a des nouvelles moins bonnes, mais dans l'ensemble, c'est un très bon recueil de nouvelles de mon auteur favori !




 

lundi 14 avril 2025

Stupeur et tremblements de Amélie Nothomb par Vincent Vallée




Stupeurs et Tremblements est un livre qui illustre parfaitement l'attitude de déférence à adopter face à l'empereur japonais. C'est cette dynamique que va explorer Amélie lorsqu'elle est engagée par la société japonaise Yumimoto.


Lorsque je m'attaque à un roman volumineux, je préfère toujours lire un ouvrage plus court en parallèle afin d’éviter la sensation de stagner. Amélie Nothomb est idéale pour cela. Ce court récit est riche d’anecdotes sur ce que signifie être embauché dans une entreprise. Je me suis reconnu dans certaines situations, notamment celle de faire face à une hiérarchie infinie où chaque supérieur en a un autre au-dessus de lui.


Amélie San est engagée en tant qu’interprète, mais on lui interdit de parler la langue japonaise. Elle se retrouve alors à jongler avec des chiffres qu'elle ne maîtrise pas, et se voit assignée à la photocopieuse, dont le résultat ne satisfera jamais son supérieur. Cet enchaînement de déconvenues pourrait ébranler même le plus courageux des employés.


C'est alors qu'Amélie se retrouvera, comme elle le dit si bien, « aux chiottes ! » Punie pour son audace, elle est reléguée à l'entretien des toilettes du 43e étage. Sa seule échappatoire se trouve être la fenêtre, où elle s'imagine, non sans ironie, sauter pour s'envoler, observant son corps fuir dans le vide devant ses yeux. Bien que l'écriture soit empreinte d'humour, je ressens un malaise profond, une envie d'évasion face à la dénigration dont Amélie doit faire l'expérience au sein de cette entreprise.


À propos de fenêtres, Amélie livre une belle citation dans ce roman : « Aussi longtemps qu'il existera des fenêtres, le moindre humain sur terre aura sa part de liberté. » Cette phrase résonne en moi, surtout lorsque je me retrouve enfermé au travail, à regarder passer les camions, une routine qui dure depuis 27 ans. Cela témoigne de l'impact que ce roman a eu sur moi.

Finalement, j'ai donc beaucoup aimé découvrir cette expérience de notre chère Amélie Nothomb avant qu'elle ne devienne l'écrivain que l'on connaît. Cela illustre bien que chacun possède en lui sa destinée. Amélie la vit pleinement, sans se compromettre dans une soumission purement alimentaire. L'essentiel n'est-il pas de trouver SA voie, même si cela implique des concessions pécuniaires et de se contenter d’une fenêtre d'où l'on peut voir passer des camions ?


Merci Amélie pour cette réflexion profonde sur la quête de soi et la liberté !