lundi 2 septembre 2024

La traversée des temps - Paradis perdus de Eric - Emmanuel Schmitt par Vincent Vallée


J'aime la littérature de Eric-Emmanuel Schmitt, je l'avais découvert au travers de "Odette tout le monde" puis "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", "La rêveuse d'Ostende"... J'ai pu découvrir un grand écrivain. 
Depuis quelques temps maintenant, j'entend parler d'une grande saga, un défi, une œuvre titanesque qui se construit dans l'esprit de l'écrivain depuis des décennies. 
Il s'agit de raconter l'histoire de l'Humanité sous forme d'un roman.

Quand j'ai vu les premiers tomes arriver je me suis dit : OUF! Forcément c'est de la brique. Mais je me suis laissé tenter malgré tout car je n'ai jamais été déçu par Schmitt.

Le premier tome "Paradis perdus" nous plonge dans l'ère préhistorique. On fait connaissance de Noam qui grandit dans un village lacustre, encerclé d'une faune et d'une flore qui frise le paradisiaque. Plongés 8000 ans en arrière, cette ère néolithique nous est narrée avec moults détails par l'auteur au travers de Noam
Noam est un personnage attachant, captivant. Il est le fils de Panoam, le chef du village qui se trouve  au bord du lac. Schmitt a une faculté prodigieuse dans ce premier tome: Il rend chaque personnage attachant, on les imagine très bien, on les distingue, on les reconnait et ils nous sont rapidement familier.

Le village nous est décrit mais les us et coutumes de l'époque mêlés au récit, font de cette histoire une épopée qui, ne faisant que commencer, donne envie d'aller plus loin.

J'ai lu que certains l'avaient lu en 4 jours tant ils étaient happés par l'histoire au travers de l'Histoire. C'est là toute la magie de l'œuvre imaginée par Schmitt, nous raconter l'Histoire au travers d'un récit, d'un roman avec pour personnage central Noam, qui s'avèrera être Noé, le Noé biblique qui sauvera l'espèce humaine, selon la Bible, lors d'un déluge.

Ce déluge nous est raconté dans le roman bien entendu. Je dois avouer que j'ai particulièrement aimé cette lecture car, j'ai eu la sensation de lire un roman de Jules Verne, rien que ça... 
C'est imaginatif, anticipatif mais à rebours contrairement à Verne. C'est imagé, bien raconté et les personnages sont attachants, inoubliables. Panoam, le chef du village mais aussi la mère de Noam qui prendra de plus en plus de place quand Noam découvrira le robuste Barak, son oncle tant aimé. Il y aura aussi Noura, le grand amour de Noam, mais aussi Tita, sans oublier Mina.
Mina qui sera bien plus que de passage dans la vie de Noam. Un moineau le lui rappellera, ce petit moineau qui remplace la fameuse colombe de la Bible. Vous verrez (lirez)...

Je me suis déjà plongé dans le tome deux bien entendu, et allez savoir pourquoi, je n'ai eu aucun mal à entamer la lecture tant c'est prenant, tant nous avons la sensation de revenir au creux des vies, aux côtés de Noam.
Noam ce jeune homme, cet homme, ce vieillard qui en réalité, ne vieillit jamais, et c'est là l'aspect "fantastique" du roman, l'imaginaire de Schmitt est si bon, si fort que l'on ne sombre pas dans le "fantasy" ou l'irrationnel. Non, on demeure les pieds sur terre et les pages se dévorent les unes après les autres.
J'ai hâte de vous chroniquer le second tome.