Voici un livre, dont on m'a parlé en référence à ma condition d'ouvrier, auteur, mais aussi ouvrier.
Donc, j'ai été tenté, curieux, intrigué. Le personnage est intérimaire, ce qui est sensiblement différent d'un véritable ouvrier en usine. La succession de petits jobs, de travail en abattoir essentiellement, ne peut permettre à l'auteur d'avoir une vision réaliste de ce qu'est le monde ouvrier en milieu industriel. Et ça se voit à la lecture.
Aussi, je n'ai pas compris et ne comprends toujours pas ce choix d'écrire sans ponctuation si ce n'est de vouloir rassembler une succession d'idées, réflexions en plein travail, de notes prises sur un coin de papier rapidement, mais ce n'est pas expliqué en ce sens donc, je trouve une excuse à l'auteur et son éditeur.
Sinon, il y a quelques passages que j'ai relevés et qui m'ont parlé, comme ceux qui suivent :
Beaucoup, parmi nos collègues, pensent nous connaître, mais ils sont à mille lieues de savoir qui nous sommes vraiment, nos passions, nos ambitions, ce qui fait battre notre cœur.
Oui, une succession de jours qui sont perdus, qui ne servent à rien si ce n'est changer le chiffre d'un compte en banque... Triste vérité, triste sort, triste choix puisqu'on y reste.
Oui, c'est comme ça. Pourquoi c'est comme ça ? Parce que pas de diplôme, parce que pas de courage ou/et d'audace pour changer, partir, fuir cette monotonie, cette routine puante et illogique, cette hiérarchie qui se regarde tel Narcisse et se trouve parfaite...
Vous l'aurez remarqué, j'ai, j'aurais pas mal de choses à développer sur ce sujet et je le ferai, plus tard, plus tard.
Mais autrement, je ne ferai pas l'erreur de Ponthus de ne pas ponctuer. Car l'auteur aimait les mots, les écrire, ne pas les habiller d'une belle ponctuation et ainsi leur donner une jolie musicalité, c'est les trahir.
Joseph Ponthus, né Baptiste Cornet, est un écrivain français.
Après des études de littérature à Reims et de travail social à Nancy, il a exercé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne où il a notamment dirigé et publié "Nous... La Cité" .
Il chroniquait également, jusqu’en 2015, le quotidien de sa vie "d’éducateur de rue" dans un journal libertaire.
En 2015, il devient ouvrier intérimaire, principalement dans l'agro-alimentaire. Il se met alors à écrire son premier roman, un livre sans ponctuation qui se lit comme un long poème témoignant du quotidien à l'usine, de la pénibilité du travail et des divagations induites, intitulé "À la ligne" (2019).
Joseph Ponthus remporte le Grand Prix RTL-LIRE 2019 pour "À la ligne".
(Source BABELIO pour la BIO).
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