vendredi 14 novembre 2025

L'homme qui lisait des livres de Rachid Benzine par Vincent Vallée


L’homme qui lisait des livres est précisément ce qu’il faut faire, à mon sens, pour comprendre l’Histoire : lire des livres pour pallier les médias en quête de buzz ou politisés. De fait, bridés !

Dernièrement, j’écoutais un grand journaliste, évité par les télés car il ose dire des vérités : Michel Collon, expliquer que l’on ne s’en sortira que par les livres. Je crois que ce court roman de Benzine en est la preuve.

Nous partons à la rencontre d’un reporter photographe en 2014, chargé de trouver le cliché choc pour le revendre aux médias.
C’est à l’occasion d’une de ses déambulations qu’il fait la connaissance de Nabil, vieil homme qui tient une petite librairie, envers et contre tout.

Le libraire voit le photographe se préparer à le prendre en photo et l’interpelle alors, en lui disant avec justesse et sagesse que prendre une photo, c’est certes intéressant, mais qu’il faut comprendre l’histoire qui se cache derrière…

C’est ainsi qu’en peu de pages, Nabil va raconter sa vie :

L’exil de sa famille après la création de l’État d’Israël en 1948, l’errance d’un camp de réfugiés à un autre, ses études au Caire, son retour à Gaza, ses amours, ses drames et ses joies, et les livres qui l’ont marqué et accompagné à différentes étapes de sa vie. Sa famille décimée et sa survie, envers et contre tout. Quand tout un chacun laisserait tomber, le peuple palestinien continue de se battre en résistant, en reconstruisant, en balayant la poussière avec un balai cassé et usé à force de ne servir à rien. Peu importe, ils tiennent !

Dans ce petit roman est relatée la vie des Palestiniens d’avant 2023, au travers de la vie de la famille de Nabil, la vie de la génération de mes parents et grands-parents.

Alors que le roman se termine, notre photographe revient sur aujourd’hui et raconte ce qui est arrivé à Gaza, à la Palestine en général. Il revient brièvement sur le Hamas et cherche le libraire. Il faudra peu de phrases pour comprendre…

Le génocide récent est, je crois, un condensé de plus de soixante-dix années d’acharnement, condensé en deux petites années…
Raconter au travers de l’histoire de Nabil, c’est raconter l’histoire du peuple palestinien. C’est précisément ce qu’il faut faire. Il faut lire pour découvrir, pour comprendre, pour avoir une opinion tranquille et sage, posée.

Oui, ce n’est que par les livres que l’on s’en sortira. N’y aurait-il pas de librairies en Israël ? Le gouvernement de l’assassin au pouvoir là-bas ne sait-il pas lire ?
On est en droit de s’interroger, après lecture…



Rachid Benzine est un intellectuel franco-marocain né le 5 janvier 1971 à Kénitra au Maroc. Spécialiste de l'islam, politologue et enseignant, il s'est également illustré comme écrivain à travers ses romans et ses pièces de théâtre. Il représente une voix majeure de l'islam libéral dans l'espace francophone.

Source biographie : wikipedia



lundi 3 novembre 2025

Respire, c'est de l'iode ! De Anny Duperey par Vincent Vallée

 




Cet ouvrage n’est pas un roman, bien que la vie de la célèbre et si pétillante actrice Anny Duperey soit franchement romanesque !

C’est un peu comme si je m’étais baladé dans le village de Montmartre, déambulant dans ses rues illustres et emplies de poésie, de couleurs, d’histoires... Et puis, au détour d’une ruelle étroite, j’aperçois la grande Anny, assise à la terrasse d’un des nombreux bistrots sympathiques et on ne peut plus vivant.

Je m’approche, salue Madame Duperey discrètement, m’assieds plus loin et l’écoute raconter à ses ami(e)s des anecdotes. Mais pas n’importe lesquelles : 
les siennes, celles de sa vie, allant de son enfance entachée par la perte de ses deux parents, son éducation assurée par d’autres, un deuil qui ne se fait pas... Jusqu'à la découverte d’un don pour la peinture, son amour des couleurs, de la couture, la confection de tenues colorées et vivantes, virevoltantes même ! Tout comme elle.

Et puis la scène, le théâtre, le cinéma, les rencontres avec des acteurs légendaires, comme Marielle, Rochefort.

Imaginez la sympathique Anny Duperey, avec ses grands gestes et son éloquence qui font du bien, chassant les nuages de la vie, et qui raconte, raconte encore... Les amies, les potes, les amours, ses enfants...

Tout au long de ma lecture, c’est sa voix que j’ai entendue. Pour l’avoir suivie dans la magnifique série Une famille formidable, je peux dire que je n’ai pas eu de mal à imaginer la scène. 
Volubile, éloquente — je le disais — haute en couleurs, c’est le cas de le dire... Et vous pouvez vous attendre à passer un moment plus que sympathique avec une grande dame qu’on aimerait avoir pour amie, pour grande sœur, pour mère, et enfin pour mamy, puisqu’elle assume parfaitement son « grand » âge, comme elle le dit. 
Madame Duperey offre de la détente, des anecdotes, des rencontres comme cette dame qui trimballait derrière elle un chariot, errant dans Paris et qu'elle voudra aider en lui offrant des chaussures. S'adressant finalement à elle, comme à une étrangère, mais qui s'avèrera parler magnifiquement français. 
Jamais Anny n'oubliera cette femme digne et étrange. 
Elle évoquera ses amours, son époux Bernard Giraudeau, père de ses enfants, son approche de l'éducation parentale avec son incompréhension face à des parents un tantinet gaga de leurs enfants, regrettant qu'ils grandissent. Tandis qu'Anny elle,  trouvera les siens de plus en plus intéressants en grandissant. Sa vie quoi... 
Mais elle précise qu’il faut, avant toute chose, aimer la vie, rire, travailler avec passion, échouer, recommencer, aimer...

J’ai toujours aimé cette dame, cette grande actrice du cinéma et du théâtre français. Je la découvre comme auteure, et quel ravissement !

Courez vous procurer une papote avec Anny Duperey : elle vous contera des anecdotes de sa vie plus que croustillantes !

Je profite de cette chronique pour remercier mon cher ami écrivain, Manuel Verlange, de m’avoir obtenu une dédicace.










samedi 1 novembre 2025

Oh mon vieux Borinage de Vincent Vallée

 

Dans le cadre de la rédaction de mon prochain roman, mon personnage principal qui s'apprête à quitter le Borinage, sa terre natale, écrit ce petit texte: