samedi 22 décembre 2018

JE RESTE ICI. De Marco Balzano, par Vincent Vallée


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Je reste ici.


Un roman de Marco Balzano que j’ai découvert après le roman : Le dernier arrivé. J’ai tout de suite apprécié la plume de Marco avec qui j’ai pu discuter un peu à la suite de la découverte de son premier roman édité chez Philippe Rey.

Ce dernier roman : Je reste ici, est une façon de découvrir la Seconde Guerre mondiale vécue par un autre peuple que le Français, le Belge, etc. On parle peu de cette guerre qui divisa aussi les familles des villages proches de la Suisse et de l’Autriche. Marco Balzano va découvrir lors d’une visite à Curon, l’histoire de ce lieu devenu touristique, étrange avec son église qui est immergée dans l’eau. Tout autour, des montagnes, une bien belle nature, mais au pied de cette église, enfoui sous les eaux, un village entier est noyé. Marco trouve là, nécessaire de raconter l’histoire de ce village englouti par la volonté de l’homme de tout urbaniser, tout bétonner.
Ce récit est doublement tragique, car il se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, dans une Italie divisée, envahie, trahie par Mussolini. Les familles, comme je l’écrivais au-dessus, sont parfois divisées, écartelées par le choix des leurs, de prendre parti pour le nazisme et/ou, le fascisme qui régnait. Durant ce récit nous allons suivre Trina et son mari Erich, mais bien d’autres encore qui vivront cette guerre au creux de leur beau village campagnard de Curon.

Un roman qui se dévore, une page de l’histoire de la seconde Guerre mondiale, mais pas que. En effet, Marco Balzano nous relate une anecdote si on la place au niveau mondial, mais si essentielle dans la vie des habitants de la campagne italienne. La construction d’un barrage au creux du village. Les habitants redouteront cette construction, mise entre parenthèses durant la guerre, mais qui ressurgira à la fin de celle-ci. Un barrage qui peu à peu divisera épuisera Trina et Erich. Leur village menace de disparaître, d’être enfoui, englouti sous les eaux…

Durant cette lecture j’ai voyagé dans cette belle partie de l’Italie, regrettant, redoutant ce barrage, je vivais l’histoire de Trina Erich et les autres avec l’espoir…

Quelques passages :

"Un jour que je cherchais à lui faire apprendre une poésie, je pensai que si on ne me l’avait pas fait haïr aussi viscéralement, c’était une belle langue, l’italien. À la lire, elle me paraissait chanter."


"Ma' était devenue vieille, elle avait les yeux décolorés et le visage rèche comme une feuille sèche. Et pourtant elle serrait encore les poings, elle luttait encore pour ne pas se faire voler les jours par des pensées trop nombreuses : « Ce sont des tenailles, les pensées, laisse-les tomber » disait-elle quand nous lavions le linge au fleuve ou certains soirs où nous nous mettions à ravauder jusqu’à pas d’heure."


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