Je
reste ici.
Un roman de Marco
Balzano que j’ai découvert après le roman : Le dernier arrivé. J’ai tout de suite apprécié la plume de Marco
avec qui j’ai pu discuter un peu à la suite de la découverte de son premier
roman édité chez Philippe Rey.
Ce dernier roman : Je reste ici, est une façon de découvrir la Seconde Guerre mondiale
vécue par un autre peuple que le Français, le Belge, etc. On parle peu de cette
guerre qui divisa aussi les familles des villages proches de la Suisse et de l’Autriche.
Marco Balzano va découvrir lors d’une
visite à Curon, l’histoire de ce
lieu devenu touristique, étrange avec son église qui est immergée dans l’eau.
Tout autour, des montagnes, une bien belle nature, mais au pied de cette
église, enfoui sous les eaux, un village entier est noyé. Marco trouve là,
nécessaire de raconter l’histoire de ce village englouti par la volonté de l’homme
de tout urbaniser, tout bétonner.
Ce récit est doublement tragique, car il se déroule
durant la Seconde Guerre mondiale, dans une Italie divisée, envahie, trahie par
Mussolini. Les familles, comme je l’écrivais au-dessus, sont parfois divisées,
écartelées par le choix des leurs, de prendre parti pour le nazisme et/ou, le
fascisme qui régnait. Durant ce récit nous allons suivre Trina et son mari
Erich, mais bien d’autres encore qui vivront cette guerre au creux de leur beau
village campagnard de Curon.
Un roman qui se dévore, une page de l’histoire de la
seconde Guerre mondiale, mais pas que. En effet, Marco Balzano nous relate une anecdote si on la place au niveau mondial,
mais si essentielle dans la vie des habitants de la campagne italienne. La
construction d’un barrage au creux du village. Les habitants redouteront cette
construction, mise entre parenthèses durant la guerre, mais qui ressurgira à la
fin de celle-ci. Un barrage qui peu à peu divisera épuisera Trina et Erich.
Leur village menace de disparaître, d’être enfoui, englouti sous les eaux…
Durant cette lecture j’ai voyagé dans cette belle
partie de l’Italie, regrettant, redoutant ce barrage, je vivais l’histoire de
Trina Erich et les autres avec l’espoir…
Quelques
passages :
"Un
jour que je cherchais à lui faire apprendre une poésie, je pensai que si on ne
me l’avait pas fait haïr aussi viscéralement, c’était une belle langue, l’italien.
À la lire, elle me paraissait chanter."
"Ma'
était devenue vieille, elle avait les yeux décolorés et le visage rèche comme
une feuille sèche. Et pourtant elle serrait encore les poings, elle luttait
encore pour ne pas se faire voler les jours par des pensées trop nombreuses :
« Ce sont des tenailles, les pensées, laisse-les tomber » disait-elle quand
nous lavions le linge au fleuve ou certains soirs où nous nous mettions à
ravauder jusqu’à pas d’heure."
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