Soif
de Amélie Nothomb
Ceux qui me connaissent
savent que j’aime la plume d’Amélie Nothomb et puis aussi, sa personnalité un
peu à part et souvent surprenante. Cette dame est cultivée et pourvue d’une
mémoire incroyable, d’une plume étonnante. Elle nous a écrit des romans,
toujours courts, chaque année depuis plus de 20 ans qui jamais ne laissent
indifférent.
Celui-ci, on ne peut pas
dire qu’il laisse indifférent non plus, ce serait même impossible qu’il nous
laisse de marbre car soit il va nous glacer, soit nous laisser de marbre, soit
nous refroidir….
Il y a une évidence, c’est
que bon nombre de ses lecteurs qui sont chrétiens, vont être étonnés de
découvrir un Jésus, car il ne s’agit que de lui tout au long de ce roman, un
peu trop comment dire… moderne, décalé, sorti de son contexte historique.
Employant des expressions tels que pour n’en citer qu’une lorsqu’Amélie
évoque le passage des noces de Cana et en parlant de sa mère, Marie : Oui,
ma mère était pompette, et ça lui allait bien.
Cette manière de faire
parler Jésus, m’a dérangée tout au long du roman… pompette… il y a plus
de 2000 ans, ne devait pas être une expression courante, mais si c’était la
seule dans le roman qui est hors contexte, inappropriée, je ne serai pas
ennuyé… J’aime à penser, moi qui suis pourtant croyant mais non pratiquant, que
Jésus était un homme comme bien d’autres de son époque, banal, et certainement
pas l'Apollon qu’on représente partout, de type Européen, aux yeux bleus et à
la chevelure abondante, il avait un physique quelconque, c’est écrit, c’est
décrit.
Amélie explique que le
pourquoi de ce roman, c’est l’absurdité de la crucifixion. J’entends bien, et
oui elle a raison car il y a des contradictions avec ce que les chrétiens appellent un
acte d’amour. Mais cette approche, cette désacralisation de Jésus, cette façon
de le décrire, moi, m’a beaucoup dérangé, ennuyé, parfois outré. On peut le
présenter autrement, moins divin, moins prophète mais pas le ridiculiser. Car,
à certain moment, il est ridiculisé par la façon dont Amélie le fait raisonner,
penser, parler…
J’ai beaucoup hésité à
écrire une chronique au sujet de ce dernier roman d’Amélie Nothomb, car je l’aime
beaucoup, et j’ai lu tant de bons romans de sa plume, que je ne savais pas
comment j’allais exprimer ma déception. Car après tout, on peut passer son
tour, ne pas aimer un des romans d’un de ses auteurs de prédilection sans pour
autant s’entendre dire qu’on n’est pas fidèle, ou qu’on est contradictoire.
Car, pour le coup, Ce roman est contradictoire par rapport à l’idée que je me
fais d’un personnage tel que Jésus. Et, je laisse de côté mes convictions pour
dire ça. Car si je partais de mon point de vue de croyant, de chrétien, sur
base de la Bible, je serais beaucoup plus critique envers l’approche d’Amélie.
Beaucoup plus… Car écrire : En vérité, je vous le dis, tout clouté
que je suis, un verre d’eau me ferait crever de jouissance… Il y a de
quoi se poser de nombreuses questions, même en laissant de côté sa religion…
Pourquoi avoir abordé Jésus de cette façon ? Voilà le mot qui m’est venu
constamment lors de ma lecture : POURQUOI ?
Alors je vais conclure
avec cette formule toute faite : À l’année prochaine Amélie.
Il faut parfois surprendre les lecteurs, mais la façon d'aborder le sujet et ta description ne me donne pas envie de lire ce livre. J'avoue par la même occasion que je ne suis pas fan de cet auteure. Quand au mot "pompette", elle l'était peut-être au champagne quand elle a écrit ce livre...
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