Voilà qui est fait.
Voilà qui est fait.

Entre autres, les dessins sont très colorés, c'est un choix du dessinateur Didier Conrad, il explique avoir choisi de colorer un maximum pour offrir au lecteurs, du soleil comme au Portugal. On ne se plaindra pas avec cette météo maussade...
On ne s'ennuie pas une minute et si on laisse l'histoire de côté, on a hâte d'y revenir et de replonger dans cette nouvelle aventure Gauloise.
Si vous êtes déjà allé au Portugal, vous reconnaitrez les côtes typiques de ce magnifique pays !!
Le scénario est magnifiquement écrit par Fabcaro, une foule de blagues et de jeux de mots, à nouveau, et des noms Romains et un dialogue "Portugais" qui défrisent !
J'ai adoré, du début à la fin !!
J’ai choisi de poster une grande reproduction de la couverture du roman que je vous présente, car elle est magnifique et parfaitement représentative de l’histoire qu’elle illustre.
C’est un roman poétique d’un bout à l’autre — rassurant, édifiant, et qui donne de la force.
"La vie ne s'économise pas. Elle n'a pas peur de perdre. Elle donne sans compter, sans penser à l'avance à ses chances de succès. Comme toi, Pablo. Tu n'es pas économe, et tant mieux. Je n'aime pas les économes. Ceux qui calculent. ceux qui prévoient. Ceux qui se regardent marcher quand il marchent en se félicitant de n'avoir pas couru. Ceux chez qui la vie résonne encore. Je préfère ceux qui tentent sans être sûrs de réussir. Ceux qui vivent sans se demander s'ils seront un jour un arbre assez grand. Ceux chez qui la vie résonne encore. Il n'y a qu'eux qui sont capables d'accomplir des miracles."
"Quand la mer a mangé le soleil et que le ciel devient noir, si on navigue assez longtemps, jusqu'à l'endroit où ils se rejoignent, on s'envole vers les étoiles.
-Tu crois ?
-J'en suis sûr. Mais je suis pas certain qu'on puisse en revenir par contre."
Quel roman !! Et pour cause, l'auteure y a mis du cœur, du ressenti, du vécu. Il y a une forme de naïveté dans la conception du récit mais surtout il y a de la poésie, de l'amour, de la haine, du drame.
Car oui, il s'agit d'une histoire d'amour bien trop éphémère qui pourtant va poursuivre, transformer le destin de la jeune Victoria Nash.
L'auteure met en avant l'ambiance d'une famille de paysans américains typique. Victoria rencontre l'amour unique, car on n'aime en général qu'une seule fois, ou du moins un de ces amours ne s'oublie jamais.
Bien entendu, on peut aimer encore, aimer sincèrement mais, l'amour passionnel, l'amour rêvé, qui souvent est furtif, marque une fois, il ne passe qu'une fois. Victoria va le rencontrer, le suivre sans savoir pourquoi, et puis c'est cet amour qui va la suivre, la poursuivre sa vie durant...
Victoria ne vit que pour son père, pas son frère ni son oncle qui sont très bien décrit: Un frangin nommé Seth qui est fainéant, alcoolisé la plupart du temps. L'oncle est un rescapé de la guerre avec tout ce que ça comporte, veuf depuis un drame familial qui a raboté la famille qui se verra privée de la mère de Victoria et sa tante.
Le père est donc un jeune veuf perdu de par la mort de son épouse. La famille est à la tête d'un verger réputé dans la région, elle cultive les pêches depuis des générations, la façon dont elles sont décrites donne envie d'en manger... On les imagine belle, bien rondes et juteuses.
Victoria elle, est tombée de l'arbre de l'enfance et de l'insouciance en voyant Will la première fois, sale et mal vêtu mais si beau, splendide aux yeux de Victoria. La vie de la jeune fille va changer, basculer et ce sera une fuite vers l'amour, la passion, la folie ?
Will est basané, pas comme les "Bons américains" doté d'un calme apaisant, une forme de don de sagesse, il provoque chez Victoria l'apaisement...
Will sera victime de sa peau, de son apparence, de sa passion naissante chez lui aussi, pour la belle Victoria.
Et puis, l'horreur survient une fois encore dans la vie de Victoria. Après avoir survécu à la mort de sa mère elle devra survivre tout simplement... Elle partira vivre 5 mois au loin dans la forêt avec des provisions, elle va se cacher dans la cabane qui servait d'abri à Will alors qu'il était traqué par le frère de Victoria et ses amis.
Will avait laissé à manger, Victoria loin de la ferme qu'elle a fui va survivre avec des légumes, quelques provisions et la pêche. Will vit en elle, en son sein, il na l'a pas quittée, elle le porte durant 9 mois encore, et le portera 20 ans ensuite...
Victoria va commettre une erreur ou avoir un geste de survie, chacun jugera. Un geste qui va la plonger dans une vie de nostalgie, faite de souvenirs. Jamais plus après Will, elle ne va aimer. Fidèle à son amour, au cadeau de la vie que lui aura laissé Will. Cadeau qui va pourtant lui manquer. Elle recommencera sa vie, une autre vie, ailleurs, plus loin, sa vie précédente ayant été noyée... Vous comprendrez.
Et puis un beau jour, lors d'un rituel du souvenir que seule une femme comme Victoria, rêveuse, poète dans son comportement, peut accomplir; elle trouvera le récit des 20 dernières années.
20 années où elle aura vécu dans le souvenir et le regret; se demandant chaque jour à quoi il peut ressembler, à qui, à lui ? A Will ?
Mon Dieu quelle belle histoire, quel magnifique roman... Un léger regret sur la conclusion, une fin qui aurait pu être mieux élaborée, pensée. Mais voilà, c'est la fin que l'auteure a choisie et elle ne gâche rien au roman.
Courez vous le procurer ! Vous me remercierez !!
Nicolas
Sarkozy, condamné. Coupable ?
Billet
d’humeur du romancier Vincent Vallée
Une condamnation qui interroge
Nicolas Sarkozy a été condamné à
cinq ans de prison, dont une partie ferme, pour association de malfaiteurs dans
l’affaire du financement libyen.
Décidément, la Libye reste pour
lui une épine dans le pied.
En 2011, il avait contribué à
faire tomber un régime, comme les Américains l’avaient fait en Irak : au nom de
la démocratie, mais au prix du chaos.
Aujourd’hui, c’est peut-être ce
passé-là qui le rattrape.
Guerre, argent, influence,
pouvoir ; autant de mots qui s’entremêlent dans ce dossier où tout semble
flou, sauf les conséquences : un pays détruit, une population livrée à
elle-même, des enfants qui paient encore les erreurs des adultes.
Et si, au fond, Sarkozy payait
symboliquement le prix de cette chute, celle de Kadhafi d’abord, puis la sienne
?
Après de multiples convocations,
comparutions et recours, puis la pose d’un bracelet électronique, la sentence
est tombée : prison ferme pour un ancien président de la République.
Et la justice de mettre sous les
verrous – certes dorés – celui qui fut chef de l’État.
Bien entendu, la justice est
indépendante.
Mais dans ce cas précis, peut-on
réellement parler d’impartialité lorsque la présidente du tribunal, Nathalie
Gavarino, avait, dix ans plus tôt, manifesté contre la politique du prévenu
?
Un article d’Europe1 rappelait
qu’en 2011, alors représentante du syndicat Union Syndicale des Magistrats à
Nice, elle avait pris part à une manifestation dénonçant la politique
sécuritaire du président Sarkozy.
Des soupçons sans preuve
Il lui est reproché d’avoir reçu
du régime libyen jusqu’à 50 millions d’euros, alors qu’une campagne
présidentielle dite « classique » nécessite environ 20 millions pour être
correctement financée.
Cependant, le tribunal a reconnu
qu’aucune preuve directe n’établissait que Sarkozy ou ses collaborateurs
aient reçu cet argent.
Aucun virement. Aucune valise.
Rien.
Et pourtant, la condamnation
tombe : cinq ans de prison.
Sur la base de quoi ? De
présomptions ? De soupçons ?
Un tribunal peut-il enfermer un
homme, fût-il ex-président, sur la seule foi de probabilités ?
La justice ne devrait-elle pas
relaxer lorsqu’elle ne peut prouver ?
Chacun restera libre de croire en
la culpabilité de Nicolas Sarkozy.
Surtout celles et ceux qui voient
un lien de cause à effet entre sa chute et celle du dictateur Kadhafi, il n’y a
pas de fumée sans feu, dit-on. Et, depuis quelque temps, ça fume beaucoup
autour de l’ancien président français…
Il faut s’interroger, et je
m’interroge moi-même, quand bien même j’admire l’orateur, la bête politique
qu’il fut, et sa force de persuasion.
Serait-ce justement cette force,
cette capacité à convaincre et à séduire, qui pousse certains à douter de sa
sincérité ? Ou bien, au contraire, est-ce ce charisme qui nourrit l’acharnement
judiciaire dont il ferait l’objet ?
Mais, factuellement, il reste
difficile d’ignorer que le dossier demeure fragile, et que le principe de
présomption d’innocence en sort sérieusement ébranlé.
Témoins contradictoires et
rumeurs persistantes
En 2016, Ziad Takieddine,
homme d’affaires franco-libanais, avait déclaré avoir « remis jusqu’à cinq
millions d’euros en espèces depuis Tripoli à Sarkozy et à son chef de
cabinet ».
Pourtant, en 2020, il est revenu
sur ses propos, parlant d’une erreur et retirant ses accusations.
Un revirement spectaculaire, qui
aurait dû fragiliser le dossier.
Pourquoi, dès lors, continuer à
s’appuyer sur les déclarations d’un témoin aussi contradictoire et instable ?
La presse, la justice et la
vérité
En 2012, le site Mediapart
publiait un document présenté comme émanant des services libyens, affirmant que
Kadhafi avait accepté de financer la campagne de Sarkozy à
hauteur de 50 millions d’euros.
Sarkozy a crié
au faux.
Des expertises ont suivi.
Résultat : le document présentait
« les caractéristiques d’un écrit officiel », mais aucune preuve du versement
des fonds n’a jamais été apportée.
« Ce n’était pas un faux, mais ce
n’était pas non plus une preuve. »
Entre ces deux vérités, l’opinion
se perd.
L’homme derrière le procès
Sarkozy reste
une figure forte, charismatique, clivante sans doute, mais indéniablement
capable.
Il affirme, avec ce ton qui
n’appartient qu’à lui, qu’il n’avouera jamais ce dont il n’est pas coupable.
Amoureux des mots et des livres,
il emporte avec lui deux volumes symboliques : une biographie de Jésus et Le
Comte de Monte-Cristo – deux figures de condamnés injustement accusés, et
qui finissent par revenir plus forts.
Dans une émission littéraire, il
confiait son admiration pour Céline, et notamment pour Voyage au bout
de la nuit, que je vous invite à lire ou relire.
Son ouvrage Promenades,
que j’ai particulièrement apprécié, partage cette même passion pour la culture,
librement, sans arrogance.
Orateur redoutable, esprit vif,
il reste l’un des rares politiques français capables de captiver, de provoquer,
d’émouvoir même.
Et maintenant ?
Un homme, fût-il ancien
président, ne reste-t-il pas un justiciable comme un autre ?
Faute de preuve, devait-il être
condamné ?
La justice, avec si peu
d’éléments tangibles – un témoin contradictoire, un document contesté, aucun
fonds retrouvé, n’aurait-elle pas dû prononcer un non-lieu ?
A-t-elle voulu aller trop loin
pour préserver son image ?
Ou bien la presse, à force
d’enquête, a-t-elle fini par influencer la balance ?
Et si, un jour, une autre vérité
éclatait ?
©Vincent Vallée
https://vincentvallee.blogspot.com
AUX
PORTES D’EMBARQUEMENT
Aux portes
d’embarquement, on peut les observer : les futurs voyageurs, les touristes.
C’est intéressant de les
éplucher du regard, de tenter de les comprendre.
Il y a là une dame seule,
la quarantaine.
Elle semble pompeuse,
vêtue de manière classique pourtant, un visage de maman au tempérament
d’institutrice, peut-être l’est-elle...
Seule. Fuit-elle quelque
chose ? Quelqu’un ?
Plus de 4000 km, c’est
loin pour voyager seule...
Un peu plus loin, un
couple âgé.
Le mari se fait conduire
en chaise roulante par son épouse.
Elle semble encore en
forme, mais un peu lasse, aucun regard pour son vieux compagnon.
Ils ont pourtant beaucoup
cheminé ensemble, je crois.
Elle porte un lourd
fardeau qu’est l’impotence de son double, mais elle est pourtant là, lasse,
mais là.
Lui, il est éteint, garé
au bout de la rangée de sièges d’attente pour l’embarquement.
Il est tourné vers des
inconnus qui arrivent, le regard angoissé de trouver le bon vol, fatigué
d’avoir couru pour rien, car ils sont en avance, beaucoup trop.
Comme lui.
Mais lui, il avait de
bonnes raisons. Cependant, il passe désormais sa vie à attendre les autres, il
aimerait arriver en retard mais à pied…
Il était inconcevable de
laisser passer une seule minute à gagner pour ne pas stresser et fatiguer son
épouse plus que de raison.
Mais il est là pour elle.
Lui, il s’en fiche, il
est fatigué d’être fatigué.
Il est las aussi d’être
devenu le fardeau de jadis sa bien-aimée, celle avec qui il a virevolté sur les
pistes de danse, celle qu’il a enlacée, aimée tendrement, passionnément.
Aujourd’hui, il sent
qu’elle le supporte, qu’elle fait avec, et ça le mine.
Son fardeau lui vole son
sourire et son bonheur.
Mais il est là, pour
elle, que pour elle.
Aussi, ce couple
musulman.
Elle est voilée, croyante
et fidèle à sa foi, jolie sous son foulard, avec son foulard.
Le regard craintif, les
joues rondes, elle avance avec son compagnon.
Ils sont jeunes et
semblent s’empresser, comme s’ils fuyaient.
Lui, il a le regard
affable, gentil, attentionné.
Il lui tient la main
d’une manière protectrice, c’est frappant.
Frappant d’amour partagé.
Ils ont la foi, c’est
d’ailleurs le guide de leur vie.
Mais parfois, cela leur
pèse : le regard des autres, surtout là, dans un aéroport.
Comme s’ils portaient
tous une ceinture macabre autour de la taille, un projet fou et meurtrier dans
la tête ou dans les pensées.
Ces préjugés les poussent
à être eux-mêmes racistes ou tentent de les convertir à ce sentiment malsain.
Ils en savent quelque
chose.
Alors, sous les regards
inquiets ou accablants, ils cheminent en silence, amoureusement, pour eux aussi
profiter de quelques jours loin de tout, et au soleil.
Car en guise de ceinture,
le jeune homme subit les lumbagos à répétition à force de ramasser les déchets
des autres pour son travail à la ville.
Tandis qu’elle, c’est son
ventre qui est ceint d’une vie à venir.
Elle est au début d’une
grossesse, leur avenir, le fruit de leur amour.
Méritent-ils tous ces
regards inquiets ?
Ils ne veulent pas le
comprendre.
Ils avancent rapidement.
Il est des endroits où l’on n’aime guère se rendre,
De ces lieux pour « aller mieux », se soigner,
Et de se les imaginer tristes, moroses, déprimants.
Découvrir envers et contre tout que pourtant,
Ils s’éclairent par une magie inexpliquée,
S’ensoleillent à chaque venue, et le remarquer,
Se dire alors que malgré nous, malgré le sort,
Un rayon de soleil perce tous les murs
Ceux des malheurs, ceux de l’obscur, ceux d’un hôpital.
Réfléchir au sens de cette coïncidence ?
Se dire qu’elle n’en est pas une, mais…
Se raisonner en laissant dehors la réflexion du romancier,
Oublier la raison qui donne mal à l’esprit,
Écouter son cœur et réaliser qu’il a raison,
Il a raison, le romancier…
La lumière s’invite pour nous éclairer sur les chemins de l’absurde.
La
petite grenouille verte du jardin
Petite
grenouille verte,
Gentille
gargouille inerte…
De
là-haut, immobile sur ton piquet,
Tu les
as, toute subtile, admirés…
Tout
comme moi depuis plus de 20 ans,
Tu es
demeurée jour et nuit, prudemment…
Toi
comme moi, avons vieillis, jamais flanchés,
Peu
importe où et quand, nous gardons le nid prêt à les abriter…
Alors
oui, un coup de pinceau, un brin de toilette s’impose parfois,
Mais qui
fait sa toilette si le travail sans pause reste notre foi... ?
Petite
grenouille verte, témoin de tant de joie, de larmes, d’aventures,
As-tu
cru en mon ingratitude tandis que toi sans armes subissait la
pourriture… ?
C’eut
été bien ingrat de ma part que d’oublier tout ce que tu symbolise à mes yeux,
Tu es
témoin de nos départs, sans flancher sous la bise, je te soignerai comme je le
fais pour eux
L’impression de perdre pied,
La certitude de m’être trompé,
M’écrire pour me relever et ne pas y parvenir.
Vingt années à endurer un choix,
Vingt années à regretter ce choix ?
Oh non, pas vraiment, sinon à quoi bon ?
La vie est-elle une somme d’erreurs
Parmi lesquelles on tente de faire quelques additions ?
Une renonciation, un mariage — donc deux cadeaux du ciel…
Une acceptation, une séparation — donc une punition…
Et puis, la suite est une succession de punitions,
Si ce n’est quelques consolations…
Renvoyer une image qui ne nous correspond pas,
Finalement, c’est le lot de chacun, je crois.
Pourquoi la mienne est-elle si agressive
Alors qu’en réalité… ?
Qui peut se vanter de connaître autrui ?
Mais je me demande : Qui peut oublier,
Pour ne pas s’oublier ?
Comment font-ils ?
Oublier, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Mais il y a des choses que l’on n’oublie pas,
Que je ne peux ni ne veux oublier moi,
Et laisser glisser sur un mur d’indifférence ?
Non, je ne suis pas parfait,
Jamais je ne le serai d’ailleurs, et c'est heureux.
Tout ce que je sais,
C’est que j’essaie de faire de mon mieux.
Alors j’écris,
Tandis que d’autres pleurent, peignent, chantent…
Moi, je n’ai que les maux…
Il me manque si cruellement.
Ils me manquent sans cesse, tout le temps…
Parce qu’ils sont moi,
Je suis eux.
D’abord une annonce,
Puis un cri, des pleurs,
Des rires, des bonheurs,
Des craintes, des efforts,
Des erreurs, des chutes,
Des victoires, des oublis,
Des larmes, des sourires.
Plus de vingt gâteaux x 2 à souffler en même temps qu'eux mais jamais ils ne l'ont vu,
Et moi, je ne crois pas avoir changé.
En tout cas, ce qu’ils ne voient pas est demeuré intacte,
Ce que je et vous cachez toutes et tous.
Non, ça ne change jamais…
Mais personne ne le sait jamais vraiment,
Personne si ce n’est soi-même…
Et c’est certainement cela qui fait souffrir. Je crois...
Oui, c’est ce que nous sommes,
Qui nous sommes.
Mais alors, eux…
Qui sont-ils vraiment ?
Je veux dire, là… dans leur cœur ?
Qui le sait ?
Nous sommes tous des menteurs,
Et la vie est un mensonge qui respire.
©Vincent Vallée
TANT MIEUX !
C'est ce que s'est répété Adrienne des années durant pour surmonter les horreurs commises par sa mère et face à la froideur de sa grand-mère.
Ce récit est un conte, comme aime nous livrer Amélie Nothomb. Comme toujours elle est concise et son texte regorge de mots nouveau pour moi... Vous les découvrirez à votre tour.
Son habitude d'insérer le mot "PNEU" est bel et bien au rendez-vous. Mais ce qui frappe le lecteur c'est cette faculté qu'a Amélie, de raconter un vécu ou celui d'un de ses proches, en l'occurrence sa mère ici, avec flegme et recul. Ce conte n'est pas dénué de bon sens ni d'humour. Mais on y retrouve surtout un hommage à sa mère, qu'elle admire pour avoir surmonté les épreuves d'une enfance particulière avec une mère serial Killeuse de.... Chats. Oui, c'est du pur Nothomb !
Qui plus est, nous sommes en Belgique, entre Gand, Bruxelles et Bruges.
C'est un conte certes mais biographique en l'honneur d'une mère que Amélie qualifie de folle et ayant "raté" sa mort au contraire de son père qui est parti avec toutes ses facultés.
Chose étonnante par contre, Amélie Nothomb se livre à la fin du roman en écrivant à la première personne du singulier.
Vous l'aurez compris, ce fut vite lu comme de coutume mais ce fut surtout agréable et fluide, marrant et piquant. Un bon cru à nouveau de mon auteure favorite en France !
Qui ne se souvient pas de ses premiers émois ? Cette sensation étrange, cette chaleur, ce trouble interne et cérébral. Soudain, nos jeux d'enfants semblent dérisoires et futiles. On ne sait pas ce qui nous arrive, on tourne le dos à nos jeux et à nos amis, et plus rien d’autre que ce trouble ne nous intéresse.
Vinca et Phil sont deux amis. Ils partagent chaque année des vacances avec leurs parents respectifs, nommés ici "les ombres" — une preuve de la confusion décrite par Colette quant à cette adolescence perturbante.
Autrefois amis et complices de jeux, de baignade et de pêche, c’est un amour qui va venir troubler tous les deux. Colette décrit très bien les changements physiques et les attitudes nonchalantes des préadolescents, qui, subitement, se comportent comme des adultes avec des corps d’enfants...
Mais ici, c’est Phil qui va tomber sous le charme de ce qui semble une vieille dame pour l’enfant, mais à laquelle je donnerais la quarantaine tout au plus. Et alors, nous nous surprenons à penser à la chanson de Dalida, qui évoque le roman : "Il venait d’avoir dix-huit ans"...
On bascule alors vers cet autre trouble ressenti par les adultes face aux jeunes hommes ou jeunes filles découvrant que leur corps est un outil de désir charnel, qui devient parfois, chez certains adultes entre deux âges, un objet de désir, avec une pointe de nostalgie quant à leur propre jeunesse...
Le mystère de l’amour naissant, le trouble d’un corps que l’on ne maîtrise plus car il se révèle, les ambiances chaudes et humides, l’esprit troublé sur lequel souffle une brise de vacances sentant bon le sable chaud et l’iode... Voilà quelques ingrédients de Colette pour ce petit chef-d'œuvre.