Lettre
à mon poète, Paul Verlaine.
Cher
Paul, Cher Verlaine, Cher Poète,
La
littérature, la poésie, les mots, leur sens, leur profondeur sont pour moi,
devenus essentiels à ma vie; celle de chaque jour, et pas uniquement pour me
donner un genre.
En
vous écrivant cette lettre, cher Poète, j'écoute un peu de musique douce. C'est
ainsi que j'écris le mieux, car oui, j'ai la prétention d'écrire un peu; de
petites nouvelles et quelques romans plus conséquents. Le sujet de mon prochain travail,
c' est le pauvre Lélian et la petite crasse, Arthur Rimbaud. Lélian c'est vous
Verlaine, le poète, le déchiré.
Je
suis ému en rédigeant ces quelques mots, car quand je les déposerai sur votre
tombe, je ne serai jamais aussi proche de votre corps physique rendu à la
terre. Je serai là, près de vous qui m'avez tant fait frémir, pleurer, écrire…
Verlaine,
Paul Lélian Verlaine, je vous soumets cette lettre, là où vous reposez depuis
si longtemps déjà… Mais qu'est-ce donc que les années n'est-ce pas ?
Si
je vous écris ces mots que vous ne lirez pas physiquement, je sais que quelque
part, d'une façon qui nous échappe, vous me lirez. Je crois à l'âme des êtres
intenses, habités, charismatiques, ce que vous étiez. Posez, je vous supplie,
vos yeux fatigués d'avoir pleuré des amours déchus, pour entendre ma demande.
Donnez vie à mes écrits, à ma plume modeste, rendez là belle et vivante, emplie
de mélancolie et de joie, de profondeur et de sens comme l'étaient vos vers.
Acceptez que je parle de vous et du Rimbe dans mon roman et appuyez auprès du
très haut, vous savez ? Celui que vous avez retrouvé après Rimbaud, en prison...
Transmettez
lui ma requête, afin que soient appréciés mes écrits, surtout celui-ci, qui
parle de vous, de votre chagrin, de votre blessure, là-bas, enfermé à Mons
après ce coup de feu, celui qui fut fatal à votre histoire d'amour avec le jeune Rimbaud.
J'y
ai mis mon cœur et mes tripes, mes sentiments et mon amour des mots. J'ai pris
la décision outrecuidante, de me mettre dans votre peau, Cher Verlaine, pour
narrer, confier, avouer Rimbaud. Votre doux et tendre amoureux, votre tourment,
votre déchéance, mais aussi l'inspiration de bien de vos poèmes.
Cher
Paul, Cher Verlaine, Cher Lélian, acceptez donc ma modeste contribution à faire
rayonner votre œuvre, mais la sienne aussi, après tout c'était votre vœu n'est-ce pas ?
Acceptez que je rende à votre épouse l'amour que vous lui portiez, en
l'écrivant, ainsi que la tendresse d'un père à son fils, Georges. J'ai écrit
ce que je crois, ce que je sais de votre histoire d'avec Arthur, le jeune
pourfendeur de cœur.
Votre
parcours, vos vers, votre amour pour Rimbaud me poursuivront jusque-là où vous
êtes aujourd'hui, car on ne se fond pas en vous sans en revenir changé,
transformé, meilleur, je crois, plus sage. Accordez moi cette dernière danse
avec vous cher Verlaine, par le biais de ce roman que j'ai intitulé: "
Verlaine avoue Rimbaud ". Faites avec moi quelques pas et valsons à sa
réussite.
Ensuite, lâchez moi la main, et envoyez mon œuvre dans la direction que vous aurez
plaidée là-haut, c'est à dire la réussite ou le mépris. Avoir couché sur le papier ma vision de votre histoire, me
fondre dans votre peau fut un si délicieux moment, un soulagement…
Lélian,
Prince des poètes, je m'incline devant vous, devant votre œuvre, votre amour,
votre folie… Mon Rimbaud est loin aussi, oublié quoique présent dans mon
souvenir comme Arthur qui n'a jamais quitté le vôtre. Paul, merci de m'avoir
tant inspiré, tant guidé, tant ému, tant passionné… Verlaine, à jamais vous
faites partie de moi, car tout comme vous, j'ai subi, succombé à la folie, la
soumission, écrit ma peine et ma souffrance. Je formule le vœu que notre art
soit notre plus beau et plus grand point commun, la souffrance et la douleur le
furent déjà…
Adieu
Lélian…
Va
mon livre, où le vent te mène….
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