En février dernier je me suis procuré ce roman auprès de son auteur, Élide Montesi. Élide est médecin généraliste, peintre et musicienne également. On se côtoie lors de salons du livre et j'aime lire les auteur(es) qui comme moi partagent leur écriture, leur talent, leur parcours.
Et moi, après lecture, j'aime les chroniquer. Ce roman bien qu'au départ un peu lent m'a offert ce que je demande à une lecture : Du voyage. Mais ce fut bien plus qu'un voyage, car au fil des pages j'ai oublié la lenteur du début et quelques répétitions pour me fondre dans le récit de Georges, Émilia, Robert, Frieda, Armand... Tant de personnages auxquels je me suis attaché car l'histoire que leur prête Élide, est certes imaginée mais certainement vécue par tant de nos aïeuls qui ont vécu la guerre, la déportation.
Georges est musicien, tenancier d'un café et puis la guerre arrive et ses aléas qui l'envoie en Allemagne, c'est là que débute cette histoire où vont s'entrecouper l'histoire des proches et des amis ainsi que les rencontres de Georges. L'épouse de Georges, va devoir avec son jeune fils, vivre loin de son mari et partir comme beaucoup. Elle va arriver dans une famille qui va l'héberger et elle comme tant d'autres, comme George d'ailleurs, va trouver réconfort, consolation et combler un manque, dans les bras d'un autre. Cet autre après la guerre, s'il ne vous accompagne plus, vous suit, vous poursuit... Émilia ne va jamais parler de sa liaison avec Roger, elle va apprendre la fin tragique de son amant de quelques temps, et la fin tragique de la famille qui l'a hébergée, jamais elle ne s'en remettra. Georges va deviner, comprendre beaucoup de choses, il va vivre avec car après-tout qu'irait-il reprocher à sa belle et douce épouse quand lui de son côté à sombré dans d'autres bras pour les mêmes raisons...
Il n'y a pas que l'histoire de Georges et d'Émilia qui nous est relatée ici, il y a le récit des rencontres de nos deux personnages, les recoupements intéressants, la photo d'une mère et son enfant qui aurait aimé trouver un père pour s'en émouvoir, il y a ces histoires qu'on aurait aimé voir se concrétiser, aboutir, mais... La guerre, les non-dits, le temps passant, on arrive parfois trop tard... Il ne reste que les regrets pour remplacer les souvenirs et puis la vie.
Car pourquoi se sont-ils battus après-tout ? Pour vivre, vivre des jours meilleurs, ne plus vivre la tyrannie et l'occupation, recouvrer la liberté. Mais parfois, celle-ci, une fois retrouvée est teintée d'un goût amer et le vase brisé, même recollé, garde des fissures ou s'immisce des courants d'airs aux relents d'antan.
Merci Élide d'avoir, sur base d'une lettre et d'une photo, imaginé leur histoire. Une de ces belles et parfois tragiques histoires de la guerre et d'après...
L'auteure:
Publié aux Éditions Acrodacrolivres.