dimanche 19 avril 2020

Ces silences entre les mots… ... ... Par Vincent Vallée




Ces silences entre les mots…

Oui, ces silences, car les mots, après tout, mis bout à bout, oui comme ça, sans modération, sans freiner, sans… s’arrêter, qu’ont-ils comme saveur ?
Les silences courts ou plus lancinants dame ! Ils sont importants, moi, j’en ai besoin. Écrire quelques mots qui feront une phrase, attendre la suite, elle ne vient pas, attendre encore, l’imaginer et puis ! La suite nous donne tort pour notre plus grand plaisir car, on recommence alors.

J’ai parfois tant de mal à exprimer, dire les choses de manière concise, les mots se bousculent dans ma bouche, écartent mes dents et jaillissent sans prévenir, donnant ainsi un monologue assourdissant.

Et pourtant…

Quand je me tais et que j’écris, j’arrive à freiner, formuler, parfois un peu gauchement certes, mais on m’apprécie alors, mieux, bien mieux…
Ces silences entre les mots, cette réflexion et ce temps que l’on prend pour faire une belle phrase, concise, mais intense alors, sont si importants. Les mots ont besoin de ces silences, j’en ai besoin aussi pour ressentir toute leur profondeur, leur intensité, leur prix !

Écoute le silence… écoute sa mélodie, son intensité, finalement quel vacarme fait ce silence, quel bruit, quel… Mais, qu’est-ce que le silence puisqu’on ne l’entend pas ? Oh c’est bien simple, le silence c’est le son d’une cloche au loin, le cri d’un coq enroué, le pépiement des moineaux, merles et autres enchanteurs sifflants. Le silence c’est aussi cette bise qui pousse nos tuiles, les caresse, ou encore le néant qui ressemble à la mort, quelques instants…

Le silence est si important, ne rien dire, ne rien écrire, puis recommencer pour mieux s’exprimer, donner davantage de puissance aux mots. Oui, les silences sont puissants entre les mots… Nécessaires, indispensables bien sûr. Je pourrais écrire des heures sur le silence entre les mots, le silence tout court… Oui, quand on se tait enfin, on s’entend. Céline lui, avait compris l’importance du silence, exprimé ainsi… simplement ainsi… … … …

« Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé :  Ne vous allongez pas, surtout ! … Restez assise dans votre lit !  Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis. »


Il avait tout compris Céline, tout…

©Vincent Vallée

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