Ces silences entre les
mots…
Oui, ces silences, car
les mots, après tout, mis bout à bout, oui comme ça, sans modération, sans
freiner, sans… s’arrêter, qu’ont-ils comme saveur ?
Les silences courts ou
plus lancinants dame ! Ils sont importants, moi, j’en ai besoin. Écrire
quelques mots qui feront une phrase, attendre la suite, elle ne vient pas,
attendre encore, l’imaginer et puis ! La suite nous donne tort pour notre
plus grand plaisir car, on recommence alors.
J’ai parfois tant de mal
à exprimer, dire les choses de manière concise, les mots se bousculent dans ma
bouche, écartent mes dents et jaillissent sans prévenir, donnant ainsi un
monologue assourdissant.
Et pourtant…
Quand je me tais et que
j’écris, j’arrive à freiner, formuler, parfois un peu gauchement certes, mais
on m’apprécie alors, mieux, bien mieux…
Ces silences entre les
mots, cette réflexion et ce temps que l’on prend pour faire une belle phrase, concise,
mais intense alors, sont si importants. Les mots ont besoin de ces silences,
j’en ai besoin aussi pour ressentir toute leur profondeur, leur intensité, leur
prix !
Écoute le silence… écoute
sa mélodie, son intensité, finalement quel vacarme fait ce silence, quel bruit,
quel… Mais, qu’est-ce que le silence puisqu’on ne l’entend pas ? Oh c’est
bien simple, le silence c’est le son d’une cloche au loin, le cri d’un coq
enroué, le pépiement des moineaux, merles et autres enchanteurs sifflants. Le
silence c’est aussi cette bise qui pousse nos tuiles, les caresse, ou encore le
néant qui ressemble à la mort, quelques instants…
Le silence est si
important, ne rien dire, ne rien écrire, puis recommencer pour mieux s’exprimer,
donner davantage de puissance aux mots. Oui, les silences sont puissants entre
les mots… Nécessaires, indispensables bien sûr. Je pourrais écrire des heures
sur le silence entre les mots, le silence tout court… Oui, quand on se tait
enfin, on s’entend. Céline lui, avait compris l’importance du silence, exprimé
ainsi… simplement ainsi… … … …
« Je lui ai dit dès le
premier jour quand elle a toussé : Ne vous allongez pas, surtout ! …
Restez assise dans votre lit ! Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis. »
Il avait tout compris
Céline, tout…
©Vincent Vallée
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