vendredi 28 août 2020

Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb par Vincent Vallée

 


Un roman qui commence étrangement, bizarrement, Amélie Nothomb y parle d'un tube... Ce tube est un nouveau né, et ce nouveau né... C'est elle.

C'est là qu'en tant que lecteur tu te dis : Ce roman va m'ennuyer.

Cependant, j'ai appris à force de lire, à laisser une chance à un roman, ne pas le refermer de suite, lui laisser le temps de m’appâter, me ferrer et parfois ça marche, je me laisse pêcher. Cette métaphore est utile car je peux faire la transition avec un des symboles asiatiques, le Koi, la carpe quoi. Amélie la déteste et je vous laisse découvrir pourquoi.

Revenons à notre tube, ou plutôt Amélie. Ses parents l'avaient surnommée la plante, c'est dire. Car en effet, elle ne bougeait pas, elle attendait et se contentait de boire sans pleurer ni avant, ni après. La vie débutait étrangement pour elle, son meilleur ami était le plafond et ses fissures. Et puis un beau jour, dans le champ de vision du tube, un visage se glissa, fini le plafond, c'était une dame inconnue qui laissa vite la place à une forme étrange mais olfacivement agréable : Du chocolat blanc. La vieille dame fit goûter la délicate douceur à la plante et c'est là que se fit le réveil, Amélie vint au monde, elle venait de naître. De sa naissance jusqu'à ses premières années c'est au Japon qu'elle se prit d'abord pour un tube puis pour Dieu... 

Oui Dieu c'était elle, c'était ainsi, elle l'avait décidé ou peut-être y croyait-elle vraiment du haut de son enfance. Le Japon, le métier de son  père, les carpes qu'elle haïssait au plus haut point et puis Nishio-san... Cette dernière était sa nounou et elle s'adoraient toutes les deux. Il y avait tant de bienveillance dans les propos et les gestes de la nounou, qu'Amélie ne jurait que par elle. 

Alors voilà, une façon étrange pour certains, agréable à mes yeux, de découvrir les premières années de la vie de cette auteure incroyable et puis belge ! C'est ainsi que Amélie va se raconter, au travers de ses premiers romans et j'aime cette façon de faire, sans filtre ou alors ceux qui l'amuse. C'est un Japon magnifique et respectueux qui est décrit, une enfance dont on a du mal à croire les souvenirs si exacts et puis pourquoi pas ? Qui nous dit que nos souvenirs sont exacts, n'avons nous pas un peu, nous aussi, fantasmé les nôtres ?

Je vous recommande vivement ce petit roman. Un bijou.




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