Le jour que je dois coucher sur le
papier pour oublier…
Quand
je pense à toi, peu de souvenirs reviennent. Mais aussi, en vieillissant,
quelques souvenirs s’évanouissent, d’autres resurgissent. Quant à ce funeste jour…
Il ne me quitte pas, il ne me quittera jamais, je crois…
Je
te revois, Tintin, sur le pas de la porte de chez papa et maman, avec ton grand
imper beige et ton béret noir. Tu revenais de chez le coiffeur « James » ou
c’était un autre, je ne sais plus. Je devais avoir maximum 7 ans. Voilà, c’est
un flash… Je te revois encore, penché sur moi, mes bras et mes jambes criblés
d’épines de cactus, celui sur lequel j’avais eu l’intelligence de m’appuyer et…
tomber. Mais ce n’est pas terminé, j’ai encore un tiroir dans ma mémoire où un
autre souvenir, plus vif celui-là, est rangé.
Tu
viens de terminer de construire ou de réparer une de tes remises dans ton
jardin, ce fameux jardin où tu t’évadais, où tu cultivais des pommes de terre
et des salades, et tant d’autres légumes, tout en prenant soin de ménager les
quelques rosiers de Mémée, au beau milieu de tout, comme dans tellement de
potagers du Borinage. Je n’ai jamais compris pourquoi… Et moi, en petit
curieux, je suis rentré pour voir ce qui y était entreposé dans cette belle
remise. Tu étais reparti à la maison, et je ne sais quelle mouche m’a piqué :
j’ai pris une de tes pelles et, avec le manche, j’ai fait des trous dans les
plaques que tu venais de poser. C’était méchant, bête et cruel… Mais je l’ai
fait…
Tu
es arrivé ou j’étais déjà sorti depuis un moment, je ne sais plus, quand tu as
vu mon crime. Tu es sorti en rage de la remise, fulminant des « Vincagne
» (Vincent). Je me suis alors rendu compte de ta colère et j’ai pris la poudre
d’escampette via le Posti, qui veut dire portail en Borain, et j’ai couru le
plus vite que j’ai pu dans la prairie qui jouxtait ton beau jardin. Mais le
voyou que j’étais, encore sous l’emprise de la piqure de mouche venue de je ne
sais quel pays, te répondait en fuyant ! Quel courage…
J’hurlais
des « vieux schnock ! » Tu n’avais pourtant que 59 ans… à tout jamais.
Ce
jour-là, je suis forcément revenu, je ne m’en souviens pas, et tu étais
certainement assis avec une jambe sous le derrière et l’autre pliée devant toi,
dans ton fauteuil. Un fauteuil coincé dans un coin de la salle à manger qui
servait aussi de cuisine, avec derrière toi, ton armoire à secret. J’ai su plus
tard qu’il n’y avait que des journaux, des semences pour ton jardin et quelques
almanachs pour guider le jardinier avec les lunes et les mois de l’année.
Peut-être quelques notes de ce que tu avais semé et quand, l’année d’avant.
Tu
m’auras sûrement regardé passer sans me dire un mot, rentré dans ton silence
légendaire… Celui qui s’imposait entre Mé et toi des heures durant, c’est elle
qui me l’a raconté. Vous pouviez passer des journées entières à ne rien vous
dire, sans pour autant vous être disputés. Tu étais comme ça, silencieux,
calme, réservé. Je me rappelle ton invitation à aller chez le notaire alors que
tu y avais rendez-vous et que tu allais rejoindre ta sœur, Andrée, que je n’avais
jamais vue. Mais j’ai refusé… De fait, je ne l’ai jamais rencontrée.
Et
puis, plus grand chose en termes de souvenirs hors de ton dernier jour, le
dernier de mon enfance, de mon insouciance. Oui, en juillet 1985, tu m’as pris
mon innocence : toi, la vie, toi, le sort, toi, le destin. De ce jour, j’ai un
souvenir presque précis : tu étais crocheû au Payèt, mais aussi crocheû à «
camps », un sport qui se perd de plus en plus, il ne reste plus tellement de crocheû
à la herse ni dans les champs, en tous cas moi, je n’en vois plus.
Ce
samedi-là, on devait tous se retrouver chez Gilbert, un de tes amis « crocheû ».
Il organisait un tournoi ou était-ce une simple journée de « crochâge »
entre amis, je ne sais plus. Avec maman, je me revois monter la rue du Cornet,
là où habitait Gilbert et son épouse tout au fond d’une ruelle ; et nous
t’avons vu entrer ou sortir de ladite ruelle, qui conduisait à quelques maisons
nichées dans un coin perdu comme il y en a tant du côté de Dour, sauf que là,
nous étions à Boussu.
Pour
arriver à ces maisons, je me souviens que l’on passait à côté d’un « cabaret »
comme on disait chez nous, un bistrot, « Le gai luron », puis
il y avait une série de jardins d’où, du haut de mes 8 ans, je voyais émerger
les poireaux, pommes de terre et autres verdures que je rechignais tant à
manger… C’est pourtant connu, les borégn aiment jardiner !
Tu
nous as vu arriver, maman et moi, et, de cet instant précis, j’ai le souvenir
de ce que tu as dit à maman : « Te v’la co toudis at’lée comme grand mé
Yvonne. » Donc, te voilà encore habillée, vêtue comme grand-mère Yvonne. C’était
sa belle-mère, la maman de Mé, qu'il avait logé, reprise chez eux jusqu’à la
fin de sa vie.
C’est
ce qui se faisait autrefois : on n’avait pas d’argent pour les maisons de
retraite. Je crois qu’elle lui en avait fait voir des vertes et des pas mûrs à
l’époque. Mon arrière-grand-mère Yvonne aimait les jolies tenues et se
pomponner. Elle avait coutume de feindre un mal-être pour fuir à Spa pour des
cures, emportant avec elle ses plus belles toilettes. Ce qui agaçait Tintin,
mon grand-père.
J’ai
appris plus tard qu’elle connaissait là-bas, la princesse Liliane de Rhèty —
plus connue sous le nom de Liliane Baels, seconde épouse du roi Léopold III —
une personne de prestige. Peut-être n’avaient-elles causé qu’une ou deux fois,
peut-être avait-elle fabulé cette rencontre mais c’était suffisant pour qu’elle
cherche à y retourner chaque année.
Je
crois que ça t’avait agacé ou fait rire. Quand tu voyais une dame pimpée de la
tête aux pieds, tu faisais cette réflexion, mais surtout à tes filles.
Nous
ne faisions que passer devant la ruelle, que nous devions rejoindre plus tard.
Nous avons poursuivi notre chemin sur la rue de Dour pour arriver à votre
maison, à Mé et Tintin.
Ce
jour-là, je me souviens encore être entré avec maman et d’avoir regardé un
épisode du feuilleton « Mon ami Ben ». Et, pour je ne sais quelle
raison, Mé est allée chercher ce que tu avais préparé pour moi avant de t’en
aller crosser : un dictionnaire confié à tous les enfants de la famille, et un
jeu de boules de pétanque en plastique.
Pourquoi
avais-tu préparé ces cadeaux pour moi ? Sentais-tu quelque chose ?
Nous
sommes ensuite partis vous rejoindre. Tu crossais. Je n’ai plus tous les
détails en tête, mais je me souviens que tu étais assis devant les crosseurs,
et tu m’as appelé. Je me suis assis sur tes genoux, et tu m’as glissé 50 francs
dans la main. C’était toi ça : discrétion, gentillesse, bienveillance…
Puis,
je n’ai plus de souvenirs jusqu’à ce que, visiblement, tu ne te sois pas senti
bien. Tu es allé t’allonger sur le canapé de Gilbert, qui nous accueillait et
que j’allais détester à vie dans quelques heures… On m’a raconté qu’avec Mé, tu
ne cachais pas ta douleur.
Pourquoi
n’avons-nous pas appelé un médecin ou une ambulance ? Peut-être l’avons-nous
proposé, mais tu as refusé ? Je sais que Gilbert t’a raccompagné avec Mé chez
toi, et qu’avant de monter dans sa voiture, tu as été pris de nausées, tu as
vomi dans le coin du mur du fameux cabaret « Le Gai Luron ». Un café qui
se trouvait devant un brasseur qui avait failli faire partie de notre famille s’il
n’y avait pas eu un stupide accident de moto près de Hainin… Le destin.
Quelques-uns comprendront cette parenthèse…
Chaque
fois que je passe là, je regarde ce coin, cet endroit. Ça peut paraître
étrange, glauque, ça l’est sûrement… mais c’est la stricte vérité.
Et
là, j’écris ma vérité, celle de mes yeux d’enfants de 8 ans… Moi, je suis resté
chez Gilbert avec maman, puis elle a dû te rejoindre je pense, je ne sais plus
ce que j’ai fait, et je ne savais pas que tu allais mal.
Je
me souviens juste de maman qui revient en pleurant et en criant : « Il est
mort ! Il est mort !!!! » Jamais je n’oublierai ces mots qui m’ont sorti de
l’innocence, foudroyé de la tête aux pieds, la première fois que je les
entendais et qu’ils touchaient un de mes proches… Mon grand-père était mort.
Avec
maman, je suis parti vers chez toi à pied. Il y avait 500 mètres. J’ai le
souvenir d’avoir posé mille questions, plus bêtes et ridicules les unes que les
autres, comme celle qui lui demandait si Mé allait refaire sa vie… Pourquoi
cette question m’est venue ? J’en ai encore honte.
Avais-je
peur pour Mé ? L’avenir allait me démontrer que, dans la famille, même si l’on
perd sa moitié à 58 ans, on lui reste fidèle. Mé est demeurée fidèle à mon
Tintin, jusqu’à la fin.
Nous
sommes arrivés chez toi. Il y avait une ambiance pesante. Je n’ai pas pu entrer
plus loin que la première pièce. Entouré de mon cousin qui, les yeux embués, tentait de me faire rire et de mon frère silencieux, puis
rejoint par les petits enfants de ton cher voisin et ami Georges, j’ai attendu…
Je
savais qu’un drame s’était déroulé de l’autre côté de la porte. Je ne savais
pas où tu étais, mais je ne pouvais pas rester là, dans cette pièce, même
entouré. Maman est venue me chercher, et je l’ai suivie. En passant la porte,
il fallait frôler le canapé où tu étais allongé… J’ai frôlé ta tête, je n’ai
pas regardé, et je suis allé m’asseoir autour de la table de la salle à manger
qui vous servait de cuisine à toi et Mé, de salon aussi, avec vos deux
fauteuils face à face.
En
passant, j’ai vu Mé, affalée dans un fauteuil, le regard vide, les yeux rouges.
On a tiré les tentures qui séparaient le salon où tu étais allongé sans vie, de
la salle à manger/cuisine, et je n’ai pas pu te voir de suite. L’entrepreneur
des pompes funèbres est arrivé, il se nommait Delcroix, un nom à propos… Je me
souviens que lorsqu’on a rouvert ces tentures, tu étais toujours allongé sur le
canapé, mais avec un essuie-main noué autour de ta tête. Tu avais l’air
ridicule, mais c’était le seul moyen que l’entrepreneur avait trouvé pour
fermer ta mâchoire qui s’était ouverte sous l’effet du coup de poignard que tu
avais ressenti, une fraction de seconde, l’ultime seconde qui t’avait redressé
pour te coucher à jamais.
On
m’a raconté les minutes qui ont précédé ta mort : tu as appelé ton chien,
Milou, ça ne s’invente pas, Tintin et Milou… Tu l’as caressé, tu l’as
embrassé, puis tu as pris le médicament que le médecin de garde — enfin appelé
— t’a donné à mettre sous la langue. Tu avais mal, tu te sentais mal, et tu as
dit à maman : « C’est m’dernière eûre…» Et tu avais raison.
Tu
t’es redressé sur le canapé, puis tu es retombé lourdement. Matante, la sœur de
maman, a accouru vers toi, elle avait compris. Elle t’a fait du
bouche-à-bouche, t’a secoué, appelé, mais c’était terminé : tu étais déjà de
l’autre côté, dans un tunnel je suppose, où tu voyais une lumière blanche, ou
tu avais déjà oublié cette douleur dans ta poitrine. Matante aura eu a faire face à ta mort et à celle de Mé, elle n'aura pas été épargnée...
J’ose
espérer que tu te sentais bien, comme sur un nuage, et qu’à jamais tu y es
resté, en compagnie de tes parents, tes proches trop tôt disparus, tes
collègues mineurs… Tu nous as laissés seuls, orphelins de notre mentor, de
notre chef de famille. La suite, on la connaît : une ambulance arrivée trop
tard, maman qui revient pour nous annoncer l’horreur : « Il est mort… Il est
mort !… » Et mon enfance avec toi.
Après
t’avoir vu la mâchoire nouée, je t’ai vu libéré de cet essuie de vaisselle
ridicule. On parlait autour de moi, on était de plus en plus nombreux. Ton ami
Georges, fermier et voisin que tu aimais tant aider, parlait, se lamentait, se
lamentait encore, et énervait sa fille Jacqueline, qui demanda à son père de se
taire un peu.
Moi,
je pleurais, j’étais perdu. J’allais de la cour à la salle à manger, et c’est
encore Jacqueline qui, me voyant en larmes et perdu, s’est inquiétée pour moi,
et qui a, avec la volonté de faire quelque chose, demandé une aspirine pour me
calmer. C’était maladroit, mais à jamais je lui serai reconnaissant d’avoir
posé les yeux sur moi.
Maman
était perdue… Matant également.
Il
y avait un attroupement dehors, dans ta cour, celle qui précédait ton énorme
potager, celui où, la semaine précédant ta mort, tu avais travaillé jusqu’à te
sentir mal, comme vidé, et être rentré. Là déjà, on aurait pu te soigner,
déceler un souci, mais tu n’as pas voulu, je suppose.
Papa
et mon oncle Jean-Claude discutaient avec Gilbert, celui qui organisait chez
lui la partie de « crochâje » où tu étais quelques heures
auparavant, où tu avais encore emporté des prix, les plus beaux il paraît ! Je
me suis approché, j’ai entendu Gilbert dire qu’il fallait trouver un nouveau
président pour le club de « crochâje »… Je n’ai pas compris le
sens de cette discussion alors que tu étais encore allongé sur ton canapé.
J’ai
interpellé papa, et là, pour la première fois de ma vie — et pour toujours —,
j’ai détesté une personne à vie : Gilbert.
« Allez va, c’est une discussion entre
adultes ! » m’a-t-il dit.
Quand
j’ai appris ta mort cher Gilbert, trop longtemps après mon Tintin à mes yeux,
je ne t’ai ni plain ni regretté. Tu as continué à rendre visite à Mé après la
mort de mon Tintin, je suis arrivé chez elle souvent avec mon vélo, et tu étais
là buvant une bière. Que venais-tu faire chez elle ? A jamais je te maudirais
et j’espère que là-haut, mon Tintin t’a filé un coup de cendrier sur le coin de
la tronche pour avoir rejeté son petit-fils, celui qu’il aimait tant ! Un
cendrier, pourquoi ? Parce que, ce fut ce qu’il avait utilisé contre son ex-gendre,
il y a quelques années, pour défendre sa fille — lui qui était incapable de
faire du mal à une mouche. Le cendrier était toujours là, avec sa bosse, témoin
de cet épisode.
Vint
le soir de ta mort, et notre décision de rester avec Mé et toi. L’entrepreneur
Delcroix et son équipe t’ont déplacé dans la pièce de devant, cette pièce qu’on
n’occupe jamais. Une table réfrigérée, le décor habituel, comme cette soucoupe
pour les cartes de visite. Car, oui, à l’époque, on gardait les morts chez
nous.
Je
me souviens du moment d’aller au lit, avec papa et mon oncle Jean-Claude qui
ont décidé de rester en bas pour te veiller toute la nuit. Je me souviens aussi
de Mé, qui pleurait en silence, les épaules qui se secouaient, mais qui faisait
des effort pour se cacher.
J’ai
ce souvenir vif de mon entrée dans ta chambre, avec le lit ouvert, ton oreiller
portant encore la marque de ton dernier sommeil. J’ai été placé entre maman et
Mé pour la nuit, toutes deux pleurant en silence dans le noir. Moi, serré entre
les deux femmes de ma vie, j’étais égaré. Mon enfance venait de mourir, pour
toujours…
Les
jours qui ont suivi furent étranges. Nous sommes restés chez Mé, et nous
recevions des visites, des condoléances. Certains entraient, buvaient un verre
ou un café ; d’autres, comme la sœur de papa, faisaient leurs condoléances
presque en fuyant, car elles avaient une peur bleue des morts.
Pour
me distraire, je ne sais plus qui m’avait acheté un puzzle des Schtroumpfs,
représentant une scène où ils fuyaient Gargamel dans son laboratoire. C’était
le soir, j’étais presque seul dans la salle à manger/cuisine, tandis que tout
le monde était dans la pièce de devant, à dire adieu.
Je
faisais mon puzzle, et maman est venue me chercher pour me dire que si je
voulais te voir une dernière fois, te dire au revoir c’était le moment. J’ai
d’abord refusé, préférant continuer mon puzzle. Mais, sur un sursaut, je suis
venu te voir. C’était au tour de Mé de te dire adieu quand je suis entré dans la
pièce, avant de te rejoindre 19 ans plus tard…
Jamais
je n’ai oublié cette image de Mé qui pleure à chaudes larmes et pose son front
sur le tien en disant non de la tête… Puis je ne sais plus… Je me souviens du
jour de tes funérailles, de Mé qui me donne un mouchoir en tissu bien repassé
et amidonné, rangé dans le tiroir d’une commode qui sentait si bon
l’adoucissant.
Je
me rappelle être monté dans la première voiture qui allait suivre ton
corbillard, conduite par le cousin de maman, Étienne. On descendit lentement la
rue de Dour jusqu’à l’église de Boussu, où un prêtre chétif dirigea la
cérémonie. Là, j’ai pleuré, tant pleuré… Assis à côté de maman, qui
s’inquiétait pour moi, je pleurais mais, à sa demande, pour savoir si je
voulais sortir, je répondis non. Non, car je voulais rester près de toi.
Il
faut croire que j’étais ému par les chants qui accompagnaient ton dernier
voyage. J’ai toujours été sensible à la musique, est-ce depuis ?
Du
cimetière, je n’ai que le souvenir de mon frère, alors adolescent, qui ne veut
pas qu’on te descende en terre et se rue vers ton cercueil. On le retint, et
c’était terminé ; tu étais en terre, déposé au fond d’un trou d’où tu ne
sortirais plus jamais.
Qui,
autour de nous ce jour-là, aurait parié que 40 ans plus tard, il n’y aurait que
moi, le petit garçon de 8 ans, qui viendrait te rendre visite, nettoyer ta
tombe, la fleurir ? Qui ?
Jamais
je n’ai oublié, mais jamais je n’ai écrit le déroulement de cet épisode de ma
vie. Il y a une semaine, on s’est souvenus que voilà 40 ans, ce 13 juillet
1985, tu étais parti pour ne plus revenir. Et bien entendu, tout m’est revenu.
Tout, mais je devais l’écrire pour te montrer, Tintin, que jamais je ne t’ai
oublié, et que je parle toujours de toi.
Mon
seul regret ? Avoir été si petit quand tu es parti, à 59 ans… J’aurais tant
aimé mieux te connaître, te parler davantage, surtout t’écouter.
Mais
je sais que, depuis 40 ans, tu prépares là-haut, l’arrivée des suivants. Mé t’a
rejoint, et sourit à nouveau, Popeye ton beau-frère, Babeth son épouse, et puis
Christian mon frère…
J’espère
que vous vous retrouvez tous, avec toi, au milieu d’eux. En chef de famille.
Qu’ensemble, vous êtes heureux de vous retrouver, et qu’ensemble encore, vous
veillez sur nous qui restons.
Tintin,
tu aurais eu 99 ans en 2025. Je pense à toi.
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