dimanche 13 septembre 2020

L'étendue par Vincent Vallée (texte rédigé à l'occasion de l'expo Francis Feron à la chapelle des Cocars de Dour).

 


L’ ample étendue houleuse pleure sa mélancolie et s’arrime aux golfes clairs. Cependant elle frissonne, s’avance, tremble puis réfléchit et se retire…

Elle est frileuse et prudente, elle écume !

Plus loin, sous ce plomb céleste mais sombre, elle convole, épouse l’étendue lointaine.

Alors elle ondule, remue, s’élève souvent pour mieux replonger dans un sommeil apaisé.

Du ciel, c’est sûr, jamais elle ne divorce que du contraire, elle est en communion éternelle et engloutit l’astre radieux chaque nuit.

Je m'adosse à la roche. Mes yeux se perdent dans la vaste étendue de la mer. La plage ressemble à une minuscule crique... J'ai toujours été impressionné par l'étendue maritime, elle me rend humble, petit et faible...

Rien n'est plus majestueux et mystérieux à mes yeux, rien ne me fait plus peur. La plage paraît minuscule mais tout autour l'est également. Rien n'est plus grandiose que cette houle qui ondule, forme des crêtes à fleur d'eau et vient s'écraser sur le sable timide et suant de fatigue d'être ainsi sollicité.

Les hommes toujours un peu fous ou audacieux depuis la nuit des temps, tentent de l'apprivoiser mais en vain. L'iode, l'air du large, l'embrun magique et vivifiant rassérène tout un chacun... Sa colère est affolante, elle se soulève, rugit pour s'écraser avec fracas, écumante de rage. Tantôt calme et apaisante, tantôt colérique et incontrôlable elle termine toujours par s'apaiser mais... Il faut se méfier de l'eau qui dort.

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