samedi 8 juillet 2023

Un afghan à Paris de Mahmud Nasimi par Vincent Vallée

 


Mahmud Nasimi je l'ai découvert au travers d'un podcast de la grand librairie. La voix de cet homme, ses efforts en français, et puis son histoire m'ont touché.

On pense à tort que l'on va être plongé dans le récit de la fuite de Mahmud du pays où il est né et à grandi, que l'on aura une foule de détails concernant cette fuite mais non. C'est de la reconnaissance, de l'amour et de la poésie qui nous est offert. 

C'est au cimetière du Père Lachaise que Mahmud, en se promenant, va découvrir la tombe de Balzac, Proust, Gainsbourg, etc. Alors il sera intrigué et il va "interroger internet" comme il aime le dire. C'est ainsi qu'il va découvrir la richesse littéraire et culturelle de la France, de la francophonie au sens large puisque Brel va le toucher particulièrement.

Mahmud, nous conte brièvement son arrivée en Europe puis en France, et il nous offre l'amour qu'il voue à son pays, l'Afghanistan, à sa mère, sa grand-mère mais aussi la violence de son oncle... 
Il partage également son sentiment vis à vis des ses colocataires, dont un vieil homme qui va particulièrement le toucher lors de son séjour au sein d'une communauté de religieux. 
Ce récit est très poétique, touchant et donne une autre saveur aux relents de racisme actuels avec les émeutes en France. Mahmud est l'exemple parfait de l'intégration demandée aux étrangers qui arrivent en Europe. C'est un pays en guerre, un pays volé à son cœur d'Afghan qu'il quitte. Il y laisse sa famille, ses rêves, ses souvenirs et il devient, par ses efforts d'intégration, l'enfant adoptif de la France. Et ce, afin de trouver une vie meilleure, un avenir plus rassurant et puis la liberté de parole, l'émancipation.

Je ne peut clôturer cette chronique sans vous partager quelques extraits qui m'ont touché :

- C'est Paris qui m'a donné envie d'écrire, avec ses cimetières, ses richesses à chaque coin de rue, Paris où l'on peut admirer l'ondulation du drapeau tricolore sous l'Arc de Triomphe, respirer l'air frais au Jardin des Plantes, se balader sous la pluie avenue de l'Opéra, prendre un verre au café des Editeurs, carrefour de l'Odéon. 

- La littérature, qui n'existait pas dans ma vie, est venue rompre ma solitude, elle prend par la main pour m'accompagner chaque jour jusqu'à la fin du voyage.


- L'enfance est une histoire qui remonte à la surface à tout instant de la vie.

- Il est vrai que les nuages assombrissent régulièrement mon ciel. mais quand j'ouvre un livre, un rayon de soleil illumine mon cœur.

Lien vers la vidéo de la grande librairie :


Mahmud Nasimi :

Mahmud Nasimi a une formation en droit et sciences politiques, puis il a fait du journalisme et a suivi une formation pour être animateur radio.

Il a quitté l’Afghanistan en 2013 laissant derrière lui un pays en guerre, sa famille et ses amis. Après une traversée principalement pédestre du sud du pays, à la suite d’un passeur, il rejoint l’Iran, puis la Turquie. En Grèce, il s’attarde, en camp fermé d’abord, puis de petit boulot en petit boulot, pour financer de multiples tentatives de passage de frontières.

Début 2015, il réussit à rejoindre la République de Macédoine, puis la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne, et arrive en Belgique en avril 2015, deux ans après avoir quitté son pays.

Il a gagné la France et est arrivé à Paris en 2017 où il a déposé une demande d’asile.

Réfugié à Paris, il a écrit son premier livre en collaboration avec Anabelle Rihoux "De loin j’aperçois mon pays" (2018), dans lequel il raconte son épopée migratoire de Kaboul à l’Europe, entre 2013 et 2015.







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