Je viens de fermer ce petit roman que j'ai, il faut le dire, dégusté.
J'ai découvert Constant Malva avec "Borin" et par le biais d'un auteur de chez moi, le Borinage. Dieu m'est témoin que tout ce dont parle Malva dans ce récit, me parle, m'émeut et me rend fier de ma région du Borinage !
C'est l'histoire d'un adultère entre une fille qui est mariée et un jeune éphèbe, l'une se prénomme Flore mais est surnommée "la crollée" en raison de sa chevelure bouclée et ondulante, l'autre est surnommé de plusieurs noms : "le Jambot" (l'enfant), "le crollé" en raison de sa chevelure ondulée également mais aussi "Doré", car le garçon est blond et beau. Tout réussit au Jambot, il est doué pour tout et fait l'admiration de son oncle, dit "le sot" qui l'éduquera à la mort de la mère du Jambot.
Il n'était pas rare de donner des surnoms dans la région. L'histoire d'amour entre la crollée et le Jambot va durer des années et en cachette, bien entendu, de l'époux de l'amante du Jambot. L'histoire se déroule donc dans le Borinage, région minière et pauvre, mais là encore, Malva ne s'apitoie pas, au contraire, j'ai aimé cette approche. Il met en avant les qualités d'une région, le dialecte fort utilisé et les sports régionaux comme le crossage (Similaire au golfe mais exercé dans les champs ou dans les cours des cabarets), la balle pelote (jeu de balle à la main) ou la colombophilie (élevage et concours de pigeons voyageurs).
Malva va décrire une amourette qui deviendra vite une passion avec son talent d'écrivain prolétarien. En effet, Malva comme son personnage le Jambot, était mineur de fond, vivait de manière modeste.
La vie des amoureux cachés sera narrée jusqu'à la mort de l'un des deux, un enfant va naitre et Dieu sait de qui il est... Le Jambot espérera qu'il est le sien, sa vie étant tellement compliquée avec la crollée mariée à un autre, que le doute sera plus que permis...
Malva emploiera une foule de termes borains comme : "Pachy" pour prairie, "Ravêtie" pour regarder, "Hapiette" pour une hache, "Rade" pour rapide, etc. et le tout dans un contexte bien de chez nous. Ce fut pour moi, un voyage chez moi, une fierté d'être borain, que de lire un récit que Malva sublime par son talent d'écrivain.
Je me retrouve avec humilité dans le parcours de Malva, Alphonse Bourlard de son vrai nom. Il n'était pas très bon à l'école, loupa son certificat d'études mais pourtant, passionné des mots grâce à un instituteur, il va persévérer, travailler comme ouvrier mineur et malgré tout sera reconnu par un écrivain: Henry Poulaille. La vie d'auteur de Malva commencera enfin.
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