dimanche 7 mars 2021

"Vingt mille lieues sous les mers" de Jules Verne par Vincent Vallée.

 

Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne


 

Ils sont rares ces ouvrages, précieux, uniques et loin des esprits esseulés qui de nos jours, ne cherchent que l’incompréhensible dans la littérature, le mot tordu feignant une explication qu’eux seuls font mine de comprendre.


Jules Verne, voilà un écrivain, un véritable écrivain qui non seulement vivait les histoires en les écrivant mais savait nous les rétribuer. Ce roman que je vous chronique est une véritable pépite, un roman écrit avec toute la grandeur de la langue française. Vingt mille lieues sous les mers est né d’une « commande » si je puis m’exprimer ainsi. Je l’ai découvert en lisant ce roman et en m’y intéressant de plus près. En effet, c’est Georges Sand qui, fascinée par « Voyage au centre de la terre » et « Cinq semaines en ballon » écrivit à Jules Verne pour lui dire n’avoir qu’un regret, celui de ne pas avoir d’autres ouvrages de la plume de Verne à lire, et de poursuivre dans sa lettre à l’écrivain : « Pourquoi après avoir exploré le cœur de la terre, les airs, ne pas visiter les profondeurs de la mer ? » Jules Verne s’y attela. C’est le professeur Aronnax et son serviteur fidèle qui va, à la suite des témoignages concernant un cétacé énorme rapporté par bon nombres de navires de par le monde, se mettre en chasse du supposé monstre marin.


C’est à bord d’un navire que le professeur Aronnax et son serviteur prénommé Fidèle, vont faire connaissance du bien connu harponneur Ned Land. Le but :

Dénicher le monstre et en finir avec la terreur qu’il fait courir sur et sous les eaux à travers les nations. Après quelques semaines de recherches et presque résolu à abandonner, le monstre va enfin se laisser apercevoir mais il ne s’arrêtera pas là. Malgré les efforts afin de le détruire il coulera le navire abritant les trois amis et son équipage. Mais par providence, ils arriveront tous trois à ne pas se noyer et à s’accrocher à celui qu’il pourchassait. Le croyant monstre marin il s’agissait en réalité d’un navire, mais pas n’importe lequel, un navire sous-marin.


C’est alors que le professeur Aronnax et ses compagnons vont faire la connaissance d’un équipage parlant une langue inconnue et de son capitaine, le prénommé Némo. C’est alors que Jules Verne va nous plonger dans une découverte aquatique sans nom, unique de par les découvertes de la faune et la flore sous-marine. Je vous en livre une :


« Il était alors dix heures du matin. Les rayons du soleil frappaient la surface des flots sous un angle assez oblique, et au contact de leur lumière décomposée par la réfraction comme à travers un prisme, fleurs, rochers, plantules, coquillages, polypes, se nuançaient sur leurs bords des sept couleurs du spectre solaire. C’était une merveille, une fête des yeux, que cet enchevêtrement de tons colorés, une véritable kaléidoscopie de vert, de jaune, d’orange, de violet, d’indigo, de bleu, en un mot, toute la palette d’un coloriste enragé ! »


Va alors débuter une exploration sous-marine donc, mais tant d’autres aventures… Le monstre marin était un véritable navire pourvu d’une grande baie vitrée se fermant et s’ouvrant au commandement du capitaine Némo. En effet, cet homme était le seul maître à bord avec une quinzaine d’hommes sous ses ordres. Un homme étrange, savant, parlant très bien français mais qui avait décidé de garder nos trois amis enfermés et donc prisonnier du Nautilus. Cependant, il laissait une totale liberté à bord aux « prisonniers », il avait de l’estime pour le professeur Aronnax et pour ses études des mers, sa faune et sa flore, mais il avait bien d’autres secrets à lui dévoiler sur les mystères que seul un appareil tel que le Nautilus pouvait découvrir. Après avoir parcouru vingt mille lieues sous les mers durant près de dix mois, le professeur Aronnax résumera son voyage en quelques mots et faits marquants :


« les chasses sous-marines, le détroit de Torrès, les sauvages de la Papouasie, l’échouement, le cimetière de corail, le passage de Suez, l’île de Santorin, le plongeur crétois, la baie de Vigo, l’Atlantide, la banquise, le pôle sud, l’emprisonnement dans les glaces, le combat des poulpes, la tempête du Gulf-Stream, le Vengeur, et cette horrible scène du vaisseau coulé avec son équipage!… »


Il me serait trop compliqué de tout décrire de ce roman, du souvenir et du sentiment qu’il me laisse. Je me suis dit tout au long de cette lecture que tout était là en ce qui concerne la littérature. C’est-à-dire du rêve, de l’instruction, de la découverte, de l’imagination, de l’évasion et puis une envie impossible, celle de ne pas terminer la lecture tant on s’y sent bien… J’ai découvert la plume de Jules Verne avec « Voyage au centre de la terre » ce fut prodigieux, mais là je suis estomaqué. Je vais vous laisser quelques passages que j’ai noté ainsi que quelques citations mais de grâce, vous aimez la nature, l’écologie ? Ne ratez pas la lecture de ce roman qui vous en apprendra tant sur ce qui peut se passer et vivre sous les mers. Je terminerai avec cette réflexion de Ned Land, harponneur et prisonnier avec le professeur Aronnax et son serviteur :


« Je pense que nous voyons ici des choses que Dieu a voulu interdire aux regards de l’homme ! »

 

Quelques passages :

 

« Parmi les poissons que le Nautilus effaroucha à son passage, je citerai le cycloptère d’un mètre, à dos noirâtre, à ventre orange, qui donne à ses congénères un exemple peu suivi de fidélité conjugale, un unernack de grande taille, sorte de murène émeraude, d’un goût excellent, des karraks à gros yeux, dont la tête a quelque ressemblance avec celle du chien, des blennies, ovovivipares comme les serpents, des gobies-boulerots ou goujons noirs de deux décimètres, des macroures à longue queue, brillant d’un éclat argenté, poissons rapides, aventurés loin des mers hyperboréennes. »

 

 

« Les végétations vénéneuses se sont multipliées sous ces mers torrides, et le mal s’est irrésistiblement développé depuis l’embouchure du Rio de la Plata jusqu’aux Florides ! » Et s’il faut en croire Toussenel, ce fléau n’est rien encore auprès de celui qui frappera nos descendants, lorsque les mers seront dépeuplées de baleines et de phoques. Alors, encombrées de poulpes, de méduses, de calmars, elles deviendront de vastes foyers d’infection, puisque leurs flots ne posséderont plus « ces vastes estomacs, que Dieu avait chargés d’écumer la surface des mers.»

 

 

« La chasse dans les forêts de Crespo, l’échouement du détroit de Torrès, le cimetière de corail, les pêcheries deCeylan, le tunnel arabique, les feux de Santorin, les millions de la baie du Vigo, l’Atlantide, le pôle sud ! ».

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