Vingt
mille lieues sous les mers de Jules Verne
Ils sont rares ces
ouvrages, précieux, uniques et loin des esprits esseulés qui de nos jours, ne
cherchent que l’incompréhensible dans la littérature, le mot tordu feignant une
explication qu’eux seuls font mine de comprendre.
Jules Verne,
voilà un écrivain, un véritable écrivain qui non seulement vivait les histoires
en les écrivant mais savait nous les rétribuer. Ce roman que je vous chronique
est une véritable pépite, un roman écrit avec toute la grandeur de la langue
française. Vingt mille lieues sous les mers est né d’une « commande »
si je puis m’exprimer ainsi. Je l’ai découvert en lisant ce roman et en m’y
intéressant de plus près. En effet, c’est Georges Sand qui, fascinée par
« Voyage au centre de la terre » et « Cinq semaines en
ballon » écrivit à Jules Verne pour lui dire n’avoir qu’un
regret, celui de ne pas avoir d’autres ouvrages de la plume de Verne à lire, et
de poursuivre dans sa lettre à l’écrivain : « Pourquoi après avoir
exploré le cœur de la terre, les airs, ne pas visiter les profondeurs de la mer ? »
Jules Verne s’y attela. C’est le professeur Aronnax et son serviteur fidèle
qui va, à la suite des témoignages concernant un cétacé énorme rapporté par bon
nombres de navires de par le monde, se mettre en chasse du supposé monstre
marin.
C’est à bord d’un navire
que le professeur Aronnax et son serviteur prénommé Fidèle, vont
faire connaissance du bien connu harponneur Ned Land. Le but :
Dénicher le monstre et en
finir avec la terreur qu’il fait courir sur et sous les eaux à travers les
nations. Après quelques semaines de recherches et presque résolu à abandonner,
le monstre va enfin se laisser apercevoir mais il ne s’arrêtera pas là. Malgré
les efforts afin de le détruire il coulera le navire abritant les trois amis et
son équipage. Mais par providence, ils arriveront tous trois à ne pas se noyer
et à s’accrocher à celui qu’il pourchassait. Le croyant monstre marin il s’agissait
en réalité d’un navire, mais pas n’importe lequel, un navire sous-marin.
C’est alors que le professeur
Aronnax et ses compagnons vont faire la connaissance d’un équipage
parlant une langue inconnue et de son capitaine, le prénommé Némo. C’est
alors que Jules Verne va nous plonger dans une découverte aquatique sans
nom, unique de par les découvertes de la faune et la flore sous-marine. Je vous
en livre une :
« Il était alors dix
heures du matin. Les rayons du soleil frappaient la surface des flots sous un
angle assez oblique, et au contact de leur lumière décomposée par la réfraction
comme à travers un prisme, fleurs, rochers, plantules, coquillages, polypes, se
nuançaient sur leurs bords des sept couleurs du spectre solaire. C’était une
merveille, une fête des yeux, que cet enchevêtrement de tons colorés, une
véritable kaléidoscopie de vert, de jaune, d’orange, de violet, d’indigo, de
bleu, en un mot, toute la palette d’un coloriste enragé ! »
Va alors débuter une
exploration sous-marine donc, mais tant d’autres aventures… Le monstre marin
était un véritable navire pourvu d’une grande baie vitrée se fermant et s’ouvrant
au commandement du capitaine Némo. En effet, cet homme était le seul
maître à bord avec une quinzaine d’hommes sous ses ordres. Un homme étrange,
savant, parlant très bien français mais qui avait décidé de garder nos trois
amis enfermés et donc prisonnier du Nautilus. Cependant, il laissait une
totale liberté à bord aux « prisonniers », il avait de l’estime pour
le professeur Aronnax et pour ses études des mers, sa faune et sa flore,
mais il avait bien d’autres secrets à lui dévoiler sur les mystères que seul un
appareil tel que le Nautilus pouvait découvrir. Après avoir parcouru vingt
mille lieues sous les mers durant près de dix mois, le professeur Aronnax
résumera son voyage en quelques mots et faits marquants :
« les chasses
sous-marines, le détroit de Torrès, les sauvages de la Papouasie, l’échouement,
le cimetière de corail, le passage de Suez, l’île de Santorin, le plongeur
crétois, la baie de Vigo, l’Atlantide, la banquise, le pôle sud, l’emprisonnement
dans les glaces, le combat des poulpes, la tempête du Gulf-Stream, le Vengeur,
et cette horrible scène du vaisseau coulé avec son équipage!… »
Il me serait trop
compliqué de tout décrire de ce roman, du souvenir et du sentiment qu’il me
laisse. Je me suis dit tout au long de cette lecture que tout était là en ce
qui concerne la littérature. C’est-à-dire du rêve, de l’instruction, de la
découverte, de l’imagination, de l’évasion et puis une envie impossible, celle
de ne pas terminer la lecture tant on s’y sent bien… J’ai découvert la plume
de Jules Verne avec « Voyage au centre de la terre » ce
fut prodigieux, mais là je suis estomaqué. Je vais vous laisser quelques
passages que j’ai noté ainsi que quelques citations mais de grâce, vous aimez
la nature, l’écologie ? Ne ratez pas la lecture de ce roman qui vous en
apprendra tant sur ce qui peut se passer et vivre sous les mers. Je terminerai
avec cette réflexion de Ned Land, harponneur et prisonnier avec le professeur
Aronnax et son serviteur :
« Je pense que nous
voyons ici des choses que Dieu a voulu interdire aux regards de l’homme ! »
Quelques passages :
« Parmi les poissons
que le Nautilus effaroucha à son passage, je citerai le cycloptère d’un mètre,
à dos noirâtre, à ventre orange, qui donne à ses congénères un exemple peu
suivi de fidélité conjugale, un unernack de grande taille, sorte de murène
émeraude, d’un goût excellent, des karraks à gros yeux, dont la tête a quelque ressemblance
avec celle du chien, des blennies, ovovivipares comme les serpents, des
gobies-boulerots ou goujons noirs de deux décimètres, des macroures à longue
queue, brillant d’un éclat argenté, poissons rapides, aventurés loin des mers
hyperboréennes. »
« Les végétations
vénéneuses se sont multipliées sous ces mers torrides, et le mal s’est
irrésistiblement développé depuis l’embouchure du Rio de la Plata jusqu’aux
Florides ! » Et s’il faut en croire Toussenel, ce fléau n’est rien encore
auprès de celui qui frappera nos descendants, lorsque les mers seront
dépeuplées de baleines et de phoques. Alors, encombrées de poulpes, de méduses,
de calmars, elles deviendront de vastes foyers d’infection, puisque leurs flots
ne posséderont plus « ces vastes estomacs, que Dieu avait chargés d’écumer la
surface des mers.»
« La chasse dans les
forêts de Crespo, l’échouement du détroit de Torrès, le cimetière de corail,
les pêcheries deCeylan, le tunnel arabique, les feux de Santorin, les millions
de la baie du Vigo, l’Atlantide, le pôle sud ! ».
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