jeudi 10 septembre 2020
Lettre à l'enfant que j'étais... Par Vincent Vallée.
dimanche 6 septembre 2020
Un été indien de Truman Capote par Vincent Vallée
Un été indien est parfait pour découvrir la plume de Truman Capote. Il s'agit d'une nouvelle brillamment écrite. On ne sait s'il s'agit d'un souvenir personnel de l'auteur mais c'est en tous les cas une bien belle histoire, une de celles qui me parle beaucoup moi qui regrette tant mon grand-père.
Il est question de Bobby, un jeune garçon qui vit avec ses parents chez ses grands-parents mais pour qui la vie va changer de manière radicale. On comprend qu'il y a un conflit au sein de la famille, des soucis d'argent mais c'est le point de vue de Bobby que nous relate Truman capote. Celui d'un jeune garçon qui sent la séparation arriver et pour qui ce sera très difficile tant son attachement à ses grands-parents, surtout son papy, est grand.
Le jour du départ tant redouté arrivera et la séparation sera difficile, une autre vie l'attendra, mais la séparation restera un gouffre pour lui mais aussi pour son papy. C'est au travers d'une lettre que Bobby aura à nouveau des nouvelles de son aïeul...
Une bien belle nouvelle que je conseille.
jeudi 3 septembre 2020
Mais je suis un pauvre type... Par Vincent Vallée
Je pense, je suis
persuadé qu’on aime, oui on aime qu’une fois. Je veux dire vraiment, avec son cœur,
celui qui n’existe pas physiquement, appelez ça l’âme les tripes, on s’en fiche.
Cet amour est plus qu’un ressenti alors, c’est comme trouver son alter égo, non
je dis n’importe quoi c’est bien mieux, c’est se trouver sur un chemin de
hasard, un chemin d’errance parfois…
Je lui avais tout donné…
tout. Oh, rien de matériel vous ne me comprenez pas. Je lui ai donné mon âme, ça ne se donne qu’une fois une âme, et puis mes tripes aussi,
mes ressentis, mes larmes ! Oui… Mes larmes. Et encore tellement de
petites gouttes qui elles, sont tombées sur le papier ou ont mouillé mon
oreiller dans un demi-sommeil. Mais pourquoi je narre, je vais m’adresser à toi
non ? Allons-y… Je t’ai dit tant de choses que je pensais, mais oui, que
je pensais malgré ce qu’on me disait et à raison d’ailleurs car tu étais bel et
bien un salaud. Mais tu étais celui qui…
Celui qui a fait sauter
mon cœur, vibrer mes artères, qui a levé mes frissons les plus raides. Tu as animé une foule de fourmis trépidantes dans mon ventre. Tu as dit tant de
choses, alors que tu les aies pensées ou pas, que tu y aies cru ou non mais
comme je m’en fiche. Je me sentais si important, enfin j’avais de l’importance
dans un regard, de l’importance. Non pas pour mon égo, ma grandeur, mais pour
mon bonheur. C’est dans tes bras que je me suis senti le plus apaisé, c’est
dans tes mots que je me suis le plus reconnu, parfois… C’est sur et sous ton
corps que je me suis laissé fondre. Et puis tu t’es révélé… rideau ! Une
révélation sale et médiocre mais je te le répète, je m’en moque, j’ose le dire,
j’en ai l’audace oui… Oui je m’en fiche car je ne peux pas croire que cette
histoire n’ait servi à rien ni à personne. Pas à toi ? Mais à moi oui, et
je t’emmerde.
Mais oui, un jour je
passerai à autre chose, mais quand tu étais ici autrefois je ne pouvais pas
te regarder dans les yeux*… oui tu vois je n’oublie pas ce cri, au-delà d’un
chant, d’un son, c’est une vibration chez moi… Une vibration tu entends ?
Je n’ai pas prémédité ce que j’écris en ce moment, ça coule tout seul, oui ça s’épanche
comme ça parce que c’est là, en moi, là et maintenant. Certainement que c’est
en moi depuis longtemps, c’est un cri que je retiens, une voix qui veut hurler, me mettre là au bord d’un précipice de papier et hurler de toute ma voix, hurler que oui,
un jour j’ai aimé, bordel oui aimé ! Mais je suis un pauvre type un
taré qu’est-ce que je fous ici, ma place n’est pas ici ! *
Alors tu vois, ces mots
fusent et s’en vont, me quittent, jaillissent et c’est de plus en plus vite que
je les étale parce que ça tu vois, le don, le talent, l’envie, la prétention, les
gribouillages que je ponds là ? Ça part d’un coup, il ne faut pas les retenir,
il faut que ça s’en aille parce que ça fait mal si je les retiens, comme tu m’as
fait mal, ça saigne. Comme tu m' as saigné…
De plus en plus vite sans
ne plus séparer mes mots, je dois le coucher ce putain de texte parce que c’est
un exorcisme, un besoin, c’est vital tu entends ?? Vital ! Ah mais
non tu n’entends pas, tu ne lis pas ? Tu grattes, tu fumes du rêve, tu
fumes de l’illusion ! Mais la réalité et ceux qui t’aiment tu les jettes
par les fenêtres et c’est un autre qui ramasse, pas vrai ? ! Oui il
faut ramasser derrière toi, ramasser… et pour moi il aura fallu la louche !
Alors ce soir il est vrai, c’est une cuillère à thé certes, mais elle ramasse
encore tu sais ?
Alors tu vois ? Je
suis un pauvre type qui écrit, je ne sais faire que ça putain mais bordel comme
je le fais bien…. Et tu sais pourquoi je le fais bien ? Parce que je n’écris
pas avec un dico ou un Bescherelle, non j’ai mieux : j’écris avec mon cœur,
celui que tu n’as pas vu.
*Creep (Radiohead).
©Vincent Vallée
dimanche 30 août 2020
Les nuits blanches de Dostoïevski par Vincent Vallée
Les nuits blanches.
C'est Félix Radu, jongleur de mots et comédien belge qui m'a donné envie de lire cet ouvrage.
Dostoïevski est un écrivain un peu spécial, il torture et met à nu nos sentiments les plus enfouis, la face et le côté sombre de tout un chacun.
D'aucun me diront que ce roman court parle d'amour et de désespoir, moi j'y vois et y ressent autre chose : Une soumission ridicule et un mépris en guise de conclusion, verrouillé par un énième coup de couteau.
Un jeune homme erre dans Saint-Pétersbourg, s'ennuie et semble très seul, la lecture nous démontrera qu'il l'est. Et puis, un soir il voit une jeune fille seule et malheureuse comme lui, sauf qu'elle, ne le cache pas. Ils finiront par faire connaissance et dans une attitude et un dialogue fielleux ils vont s'épancher en confidences. Lui et sa solitude, elle et son chagrin d'amour...
Pour beaucoup ce sera un éloge à l'amour, mais personnellement je n'y ai vu que la sottise et l'aveuglement d'un jeune garçon, une admiration et des sentiments amoureux poussés à l’extrême pour une jeune fille jamais rencontrée et qu'il ne connait que depuis 3 jours à l'issue de ce roman.
Mais, je sais que notre cher Dostoïevski est connu pour faire ressortir la laideur, la mièvrerie ou la bêtise de chacun de nous. Dès lors, je suis rassuré, avec cet ouvrage c'est l'abrutissement amoureux qui ressort et se contemple... J'oublie de parler de la cruauté de la jeune fille à la fin de ce roman qui, par une lettre envoyée au jeune homme, va retourner le couteau dans SA plaie, le torturer une fois encore, là où il aurait fallu lui rendre sa paix intérieure. Autant ce jeune homme me fait pitié par sa sottise que cette jeune fille m'agace.
Bon, cher Dostoïevski, nous avons fait connaissance mais nous en resterons là toi et moi. Sans rancune car de nos jours, la sottise et la laideur humaine ne doit plus être décortiquée par un écrivain de talent, elle s'étale en quelques clics, oui ça tu ne connais pas...
Petit passage que j'ai aimé :
"Qu'as-tu donc fait de tes années ? Où as-tu enterré la meilleure part de toi ? As-tu vécu ou non ?"
vendredi 28 août 2020
Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb par Vincent Vallée
Un roman qui commence étrangement, bizarrement, Amélie Nothomb y parle d'un tube... Ce tube est un nouveau né, et ce nouveau né... C'est elle.
C'est là qu'en tant que lecteur tu te dis : Ce roman va m'ennuyer.
Cependant, j'ai appris à force de lire, à laisser une chance à un roman, ne pas le refermer de suite, lui laisser le temps de m’appâter, me ferrer et parfois ça marche, je me laisse pêcher. Cette métaphore est utile car je peux faire la transition avec un des symboles asiatiques, le Koi, la carpe quoi. Amélie la déteste et je vous laisse découvrir pourquoi.
Revenons à notre tube, ou plutôt Amélie. Ses parents l'avaient surnommée la plante, c'est dire. Car en effet, elle ne bougeait pas, elle attendait et se contentait de boire sans pleurer ni avant, ni après. La vie débutait étrangement pour elle, son meilleur ami était le plafond et ses fissures. Et puis un beau jour, dans le champ de vision du tube, un visage se glissa, fini le plafond, c'était une dame inconnue qui laissa vite la place à une forme étrange mais olfacivement agréable : Du chocolat blanc. La vieille dame fit goûter la délicate douceur à la plante et c'est là que se fit le réveil, Amélie vint au monde, elle venait de naître. De sa naissance jusqu'à ses premières années c'est au Japon qu'elle se prit d'abord pour un tube puis pour Dieu...
Oui Dieu c'était elle, c'était ainsi, elle l'avait décidé ou peut-être y croyait-elle vraiment du haut de son enfance. Le Japon, le métier de son père, les carpes qu'elle haïssait au plus haut point et puis Nishio-san... Cette dernière était sa nounou et elle s'adoraient toutes les deux. Il y avait tant de bienveillance dans les propos et les gestes de la nounou, qu'Amélie ne jurait que par elle.
Alors voilà, une façon étrange pour certains, agréable à mes yeux, de découvrir les premières années de la vie de cette auteure incroyable et puis belge ! C'est ainsi que Amélie va se raconter, au travers de ses premiers romans et j'aime cette façon de faire, sans filtre ou alors ceux qui l'amuse. C'est un Japon magnifique et respectueux qui est décrit, une enfance dont on a du mal à croire les souvenirs si exacts et puis pourquoi pas ? Qui nous dit que nos souvenirs sont exacts, n'avons nous pas un peu, nous aussi, fantasmé les nôtres ?
Je vous recommande vivement ce petit roman. Un bijou.
mercredi 26 août 2020
Tu étais une fille de la mer… Par Vincent Vallée
Tu étais une fille de la mer…
Tu
t’en es allée.
Et
avec toi, est aussi parti une certaine époque, un temps que moi je regrette
tant, mais tant. Le Borinage, Bruxelles, Popeye, tes visites et puis cet autre
aspect de la famille.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
Et
puis un jour voilà, c’est ainsi on se réveille et sans le savoir, on se
souvient qu’on l’avait pressenti. C’est étrange, je ne sais l’expliquer mais quelque
part c’est écrit, cela me fut prédit.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
C’est
triste de ne s’être pas revu, triste de ne s’être pas parlé plus, car à travers
toi c’est eux que j’aurais pu voir… À travers ta mémoire, leurs vies, leur
amour, leurs souvenirs.
Avec
toi s’en est allé un souvenir doux, une voix, un rire, une fille de la mer.
Je
ne peux, et eux non plus, rattraper le temps perdu, mais avec une ancre on
peut s’arrêter un moment. Regarder au loin et le visage au vent, s’endurcir comme toi, résister au temps. 95 ans c’est grand…
Oui
c’était ça ton secret, tu étais une fille de la mer…
Alors
maintenant c’est mon tour de te le dire : Grosse bise Babeth…
samedi 22 août 2020
Les aérostats de Amèlie Nothomb par Vincent Vallée








