mercredi 30 décembre 2020

Le petit prince de Antoine De Saint-Exupéry par Vincent Vallée


On dira que je rattrape mon retard en terme de lecture classique. Avec "Le Petit Prince" c'est l'enfance qui me vient à l'esprit de suite. On passe son temps, sa vie même, à rechercher l'enfant que nous étions.

Je me suis demandé pourquoi ce petit roman portait tant d'enfants et d'adultes, je l'avais un beau jour commencé, puis abandonné. Je n'étais certainement pas prêt pour le comprendre.
En effet, je crois que pour comprendre ce roman court de Saint-Exupery il faut deux conditions :
Etre en enfant ou bien le chercher...

Le petit Prince est un enfant et l'aviateur lui, le cherche désespérément, j'en suis convaincu.

L'homme est complexe, tandis que l'enfant est simple et décomplexé. L'homme à tous les défauts à sa portée, il le sait et peut à tout moment en choisir un pour le faire sien. L'enfant, lui, ne sait pas même ce qu'est un défaut, il en est dépourvu. Il croit en tout, il aime sans conditions, il est naturel par essence. 

L'homme, en raison de ce qu'il a provoqué lui-même, s'est enchaîné à devenir compliqué, triste, soucieux, fatigué. Il s'est inventé de devoir créer l'argent, avec lui le travail qui y est devenu lié car il ne travaille plus pour lui même… mais pour du papier auquel on a donné une grande valeur. 
Il s'est imposé de s'inquiéter car il s'est mis en tête une foule de choses inutiles, qui l'inquiètent, le tracassent… 
L'enfant lui, ne sait pas ce que c'est de s'inquiéter, du moins, pas démesurément. Et quand il s'inquiète c'est à cause d'un adulte et ses réactions. Regardez donc un enfant tomber sur les genoux et hurlez de crainte qu'il se soit fait mal, il hurlera lui aussi, en pleurs, tandis que si vous attendez un peu avant de vous alarmer, vous serez surpris de le voir se relever et se remettre à courir…

Le Petit Prince nous parle avec des métaphores, des messages simples… Il parle à l'aviateur et lui demande en quelque sorte d'être heureux, pas lui seul mais eux, tous les deux. 

"Dessine moi un mouton" j'ai alors compris qu'il lui suggérait de se mettre à sa hauteur, de descendre de son échelle d'adulte d'où l'on tombe souvent et de revenir à ce qu'il fut autrefois, même s'il ne fut pas compris…

"Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde." L'adulte doit apprivoiser l'enfant qui lui parle encore et se faire souffrance pour revenir un peu à lui, tandis que l'enfant qu'il fut fera de même, naturellement…

Mais aussi, la plus connue : "On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux." En effet, je l'ai constaté l'âge avançant, une fois adulte, si l'on raisonne pour faire un choix, on se trompera, c'est valable en amour, en amitié, et au quotidien. Le cœur ne se trompe jamais, il peut parfois nous placer sur une fausse route mais il nous consolera toujours car c'était notre choix, celui du cœur, et tant pis si ce n'était pas le bon choix, le cœur a toujours gain de cause et nous en ressortirons grandi…

Et puis, moi aussi je n'abandonne jamais quand je pose une question...






 

mardi 29 décembre 2020

La tête en friche de Marie-Sabine Roger par Vincent Vallée



La tête en friche fut d'abord une découverte cinématographique. J'ai donc vu ce film sans savoir qu'il était issu d'un roman de Marie-Sabine Roger. Il y a toute une morale dans ce roman Germain est un homme un peu en retard mentalement ou mal instruit, lent à la détente. Sans oublier sa mère, un peu cinglée avec l'âge aidant. Et puis, il y a cette fameuse rencontre faite au hasard d'une balade dans un parc et autour des pigeons toujours présents en masse, Madeleine, une dame âgée, toute frêle et peu prudente qui, elle aussi, aime nourrir les pigeons. C'est ainsi que Germain va rencontrer Madeleine, et pas qu'elle… 

C'est tout un monde nouveau qui va s'ouvrir à lui, la littérature avec, et excusez du peu, le roman de Camus : La peste
Germain sait à peine lire, pour lui un roman c'est d'un ennui… et puis, il lui reste en tête la moquerie de son instituteur autrefois, et les railleries de ses camarades qui en réalité n'en étaient pas…

Cependant, la petite Madeleine va lui lire quelques passages au hasard de leurs rencontres, puis un peu plus, et enfin un beau jour, elle va lui offrir son vieux dictionnaire. La découverte des mots, des phrases, d'une histoire, va émerveiller Germain qui est déjà plein de bon sens et d'empathie, et attaché à Madeleine aussi. 
Il s'attache donc à la vieille dame, jusqu'au jour où il va apprendre que la dame perd la vue…
Un roman très bien pensé, une belle histoire avec de courts chapitres. J'ai été un peu gêné par les fautes et la typographie du texte un peu bancale. Là, il s'agit d'un souci à mettre sur le compte de l'éditeur…

Je vous recommande le roman mais aussi le film avec Gérard Depardieu dans le rôle de Germain
 

lundi 28 décembre 2020

Un chant de Noël de Charles Dickens par Vincent Vallée

 





Pour cette fin d'année, je me suis plongé, il n'est jamais trop tard, dans ce récit connu et mythique. J'ai ainsi pu découvrir Dickens et son approche de Noël. Ce vieux Gribou de Ebenezer Scrooge est plus que détestable, haineux, aigri, gripsou.

Malgré les tentatives de son neveu pour le dérider et le convier au repas de Noël, Scrooge campe sur le fait que Noël est inutile, bête et puéril. On peut se dire que c'est à cause de la mort de son collègue et associé : Marley. Mais il semble que non…

C'est alors qu'une fois chez lui, Scrooge est surpris par ce qu'il prend pour des hallucinations dues à une indigestion. L'homme se nourrit pourtant très peu. Une poignée de porte qui prend l'image de son collègue décédé sera le début d'un long voyage dans sa vie, sa propre vie. L'Esprit de Noël, va se charger, alors que Scrooge  comptait nier cette fête de fin d'année en allant se coucher sur son avarice, de le raisonner.

Le voilà alors tourmenté, dans ce qui semble un cauchemar pour lui, et c'en est un au départ. Puis, au fur et à mesure des voyages que lui feront faire les différents esprits, il va s'attendrir, sur sa jeunesse, son amour perdu, il va aussi revoir sa propre solitude, déjà… Il va retrouver le jeune homme qu'il était devenu, et son comportement ignoble naissant. Un des esprits va pousser la sentence jusqu'à lui faire voir le quotidien de son employé sous-payé et bien mal traité par ses soins. Ce dernier vit dans un foyer empli d'amour avec une famille aux petits soins. Il y a néanmoins le petit Tim, son dernier fils qui est estropié et bien chétif, mais tant aimé par les siens. Après le passé, le présent et le futur, Scrooge va entrapercevoir l'avenir. Un avenir triste, noir, sombre et endeuillé. Je vous laisse découvrir par qui et pourquoi.
C'est alors que Scrooge va revoir ses préceptes, ses ambitions, son approche des autres. Son retour à la vie quotidienne et la fin de son voyage imposé va le transformer et la magie de Noël va opérer.
Ce fut une bien agréable lecture, que je recommande vivement. Faire du bien autour de soi c'est avant-tout se respecter et aimer la vie.

lundi 23 novembre 2020

Quartier libre de Vincent Lahouze par Vincent Vallée

 


J'ai découvert la plume de Vincent Lahouze avec Rubiel e(s)t moi. J'ai alors été submergé par le talent qui coule de cette plume.

Aujourd'hui, ou plutôt ce soir, car j'ai poussé ma lecture jusqu'au bout, je chronique Quartier libre, le deuxième roman de Vincent. Si j'ai poussé ma lecture jusqu'au bout c'est parce que l'appat était trop appétissant, j'ai été harponné par un sacré coup de stylo ! Vincent Lahouze réussit un coup de maître : Faire mieux que son premier roman !

Quartier libre, un récit que je n'ai pu lâcher, vous l'aurez compris. L'histoire d'un jeune homme, Olivier, un peu fainéant, qui va être poussé par ses parents à se prendre en main. Il est envoyé à Toulouse pour y devenir éducateur mais, il ne connait rien à ce job, il va le découvrir, apprendre sur le tas, sur le terrain. Tout d'abord obligé puis, passionné. C'est ainsi que le jeune Olivier, loin de chez lui et de ses amis Boris et Pierrick, va entamer une nouvelle vie et quelle vie... Le milieu dans lequel il va enfin évoluer est triste, sombre sous certains aspects, mais riche de sa multiculturalité. Un quartier difficile, corrompu et où les éducateurs ont du travail, parfois dangereux.

C'est au sein de l'école où Olivier fera ses premiers pas en tant qu'éducateur, qu'il découvrira une génération parfois perdue parfois enthousiaste et qui pousse à réfléchir. C'est au travers d'Ismahane qu'Olivier fera sa première gaffe, c'est aussi à cause ou grâce à elle que sa vie basculera. 

Drogue, corruption, violence se conjuguent avec partage, amitié, multiculturalité. Le racisme n'est jamais loin, le pas de côté non plus. L'équilibre est difficile à trouver et parfois tout bascule, et on peut sombrer, être emporté dans un tourbillon qui ne laisse pas une seconde de souffle. C'est un roman choc, poignant, haletant. Un roman qui fait mal mais qui est nécessaire. Un roman qui doit être lu pour ne pas se voiler la face... Trop de voiles masquent des visages tristes parfois.

Olivier, Ismahane, Sophie, Pierrick... Boris. Des chapitres courts, un épisode de vie incroyable. 

Une morale pour moi au terme de cette lecture :

Plus jamais je ne verrai une communauté étrangère à la mienne avec un œil méfiant. Chez tous et toutes il y a une richesse de cœur et d'esprit qui peuvent côtoyer la haine et la violence et ce, chez tout un chacun quelque soit son origine...


Vincent Lahouze est un écrivain de 32 ans.


Découvert sur les réseaux sociaux par ses textes très personnels, aussi puissants qu’engagés, il a fédéré autour de sa plume et de ses valeurs humanistes, une fidèle communauté de lecteurs qui ne cesse de croître.


Après avoir vécu durant 12 ans à Toulouse, il aménage à Genève pour vivre de nouvelles aventures suisses.


On peut le retrouver sur son profil Facebook:

Vincent Lahouze

Et sur son compte Instagram: vincent_lahouze

Source : http://www.michel-lafon.fr





lundi 2 novembre 2020

Un pommier sur la rive de Nicole Nisol par Vincent Vallée


Je viens de terminer ce joli roman court. Comme je l'ai dit à l'auteure, rien que la couverture donne envie de se mettre à l'aise un dimanche après-midi avec un morceau de tarte aux pommes. J'ai déjà lu ce que Nicole publie, de nouveau elle m'a embarqué dans une histoire de terroir, une histoire d'hommes, de femmes écorché(e)s par la vie, les aléas de celle-ci. Nicole à ce talent de vous plonger au cœur d'un récit à la fois tendre, dramatique et rassurant.
Nous allons avec ce court roman nous retrouver en Normandie en 1950 quand Julia revient dans son village natal pour y enseigner et aussi replonger dans ses souvenirs d'enfance. Elle va retrouver une mère éteinte depuis tant d'années, un père toujours au travail, une Nanou toujours aussi gentille et bonne cuisinière.
Plus loin, beaucoup plus loin, sur les bords du Rhin, une jeune fille prénommée Emma va voir son destin basculer en même temps que celui de Julia. Elles ne se connaissent pas, et pourtant…
Ce récit est une histoire de famille, de destins qui se croisent et se trouvent. De non-dits en silences bercés par le chagrin, la mélancolie, c'est un joli voyage au travers de vies qui semblent banales et pourtant, cette histoire ressemble à tant d'autres de l'époque. L'occupation laissa des traces indélébiles, des cicatrices difficiles à oublier malgré le fard qu'on y appose parfois

J'ai noté quelques passages de ce roman pour vous :

"Les paysages de mon enfance n'avaient pas beaucoup changé, la guerre change les gens mais la nature reste toujours pareille."

"De grosses gouttes se mirent à tomber, elles éclataient en énormes bulles sur le Rhin, rondes comme des yeux qui ont trop pleurés."

 

samedi 3 octobre 2020

Je, Tu, Il, Nous,...

 


JE suis lui

TU es moi

IL est l’autre

NOUS sommes eux

VOUS êtes tous

ILS sont quiconque

Oui, NOUS sommes TOUS des AUTRES…


Vincent Vallée

dimanche 13 septembre 2020

L'étendue par Vincent Vallée (texte rédigé à l'occasion de l'expo Francis Feron à la chapelle des Cocars de Dour).

 


L’ ample étendue houleuse pleure sa mélancolie et s’arrime aux golfes clairs. Cependant elle frissonne, s’avance, tremble puis réfléchit et se retire…

Elle est frileuse et prudente, elle écume !

Plus loin, sous ce plomb céleste mais sombre, elle convole, épouse l’étendue lointaine.

Alors elle ondule, remue, s’élève souvent pour mieux replonger dans un sommeil apaisé.

Du ciel, c’est sûr, jamais elle ne divorce que du contraire, elle est en communion éternelle et engloutit l’astre radieux chaque nuit.

Je m'adosse à la roche. Mes yeux se perdent dans la vaste étendue de la mer. La plage ressemble à une minuscule crique... J'ai toujours été impressionné par l'étendue maritime, elle me rend humble, petit et faible...

Rien n'est plus majestueux et mystérieux à mes yeux, rien ne me fait plus peur. La plage paraît minuscule mais tout autour l'est également. Rien n'est plus grandiose que cette houle qui ondule, forme des crêtes à fleur d'eau et vient s'écraser sur le sable timide et suant de fatigue d'être ainsi sollicité.

Les hommes toujours un peu fous ou audacieux depuis la nuit des temps, tentent de l'apprivoiser mais en vain. L'iode, l'air du large, l'embrun magique et vivifiant rassérène tout un chacun... Sa colère est affolante, elle se soulève, rugit pour s'écraser avec fracas, écumante de rage. Tantôt calme et apaisante, tantôt colérique et incontrôlable elle termine toujours par s'apaiser mais... Il faut se méfier de l'eau qui dort.