lundi 22 juillet 2024

Son frère de Philippe Besson par Vincent Vallée

 


Je suis un inconditionnel de Besson depuis "Arrête avec tes mensonges" et j'aime savoir que je n'ai pas encore tout lu de l'auteur. Les romans de Besson sont mes remèdes aux pannes de lectures francophones comme l'est Stephen King avec la littérature anglo-saxonne.

Cette dernière lecture est particulière en ce qui me concerne car, elle est arrivée dans un contexte sensible pour moi qui vient de perdre mon frère en mars dernier...

Comme Thomas et Lucas, nous nous étions éloignés, comme eux nous nous étions ensuite rapprochés avec les années. La pirouette, si je puis dire,  de Besson est de traiter un sujet grave et complexe qu'est la mort d'un être si proche avec autant de délicatesse. Les mots justes sont employés, l'amour de l'un et l'autre est là avec pudeur et retenue. Un regard, un geste sont suffisants pour se comprendre. Thomas est malade et veut y croire puis, il va se résigner, comprendre, accepter, attendre.

Tandis que Lucas lui, est spectateur impuissant, il doit en plus, gérer ses parents maladroits et victimes collatérales. Lucas ne peut qu'être là, auprès de son frère et  au détriment de son couple, au détriment de sa vie au quotidien. Il veut être là pour Thomas car il ne sait faire que ça, et il le suivra dans tous ses raisonnements sans le contredire car il sait, comme Thomas il sait l'issue fatale, il la sent.

Ce roman est poignant et fort d'optimisme malgré le sujet, son auteur n'y est pas pour rien, Philippe Besson sait traiter ce genre de sujets avec les mots justes, les tournures parfaites. Je retiens ce passage qui dit tout:


"On n'est pas préparé à la perte , à la disparition d'un proche . Il n'y a pas d'apprentissage de cela . On ne sait pas acquérir l'habitude de la mort . La mort de l'autre, nous prend forcément par surprise , elle est un évènement qui nous désarme , qui nous laisse désemparé , y compris lorsqu'elle est prévisible , le plus prévisible des évènements . Elle est une occurrence absolument certaine et cependant pratiquement inconcevable , et qui nous précipite dans une étrange hébétude ."


Christian avril 1970, mars 2024.


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