lundi 7 août 2017

Et vole l'oiseau...









Tu voles, étends tes ailes au plus large afin de planer au dessus de nos chimères, de nos vies sédentaires.

Tu es libre et sûr de toi, de ton point de vue tout est si petit ici-bas...

Te voilà en quête d'une proie, d'une pitance ici ou là, qui sera tienne mais toujours trop amère.

Quelque part au gré de tes errances tu feras ton nid, celui de l'abri... Des heures durant pour lui tu te battras.

Un labeur de construction précis, un besoin éphémère que tu quitteras... C'est ainsi, c'est ta loi.

Une fois ta progéniture élevée ou chassés par ces hommes égoïstes, ces pauvres fous...

Tu t'en iras, lassée d'être chassée ou par crainte de subir leurs folies, leurs lois...

Plus loin alors, tu fendras l'air tes ailes déployées, vers des contrées plus accueillantes... Un vent plus doux.

De jours en saisons passants, au gré des saisons tu ne cesseras de vivre...

Vers des contrées lointaines, avec passion tu t'en iras reprenant sans cesse ton envol.

De loin les hommes t'observeront eux, ces miséreux qui sont là au plus pire...

Toi tu as choisi l'évasion, la liberté... Eux sont prisonniers, bras ballants... comme attachés au sol...

Au dessus de ce marasme tu ne retiens toi, que le plus magnifique, et plus haut te retires...

vendredi 4 août 2017

Je m'souviens... Mé...






  Le coron tu ne l'as quitté que parce que tu ne pouvais plus y rester. Il m'a bercé, m'a accueilli avec toi qui venait m'ouvrir la porte quand j'arrivais.
Comment pourrais-je oublier ton sourire quand tu voyais que c'était moi et mon vélo...
Tu marchais un peu en te dandinant pour venir m'ouvrir la porte, j'adorais alors te voir si radieuse, si belle, si heureuse...
  Quand Tintin nous a laissés seuls, tu fus au plus bas, tu n'as pas connu pire je crois, et pourtant... Tu as tenu bon ma foi, pour nous... Seule dans cette maison emplie de souvenirs et  de bonnes odeurs, de cris de joie, de rires, de pleurs, de bruits de couverts à n'en plus finir...

  Chez toi on a fait les plus beaux repas tous ensemble, on a passé les plus beaux après-midi... Chez toi j'ai fais monter des cerfs-volants, joué à courir dans la prairie juste à coté. J'ai accompagné Tintin jusqu'à la ferme, assis sur ses épaules car on s’enfonçait dans la boue, j'avais si peur d'être englouti...     Mais il était là me tenant aussi la main.

  Chez toi, j'ai dormi, si peu... je le regrette des fois. Avec toi Mé, j'ai conversé tant et tant de fois, je t'ai confié tellement de choses... Tu m'as parfois raconté tes moments forts avec Tintin, c'était si beau, si profond, une vraie osmose. Tu finissais émue, tes épaules se secouaient parce que tu ne ne savais cacher qu'il te manquait. Alors on parlait d'autre chose et je revoyais ton sourire, malgré tes yeux rougis, embués...

  Je me souviens chez toi, il y avait toujours la radio qui chantait, une vieille station qui passait des airs d'autrefois ceux qui te faisaient fredonner tout bas... Écouter un air d'accordéon aujourd'hui te ramène, là... À coté de moi. Tout comme ta citronnelle que tu aimais tant, tu m'en avais donné une bouture et je l'ai encore, elle me rappelle ton jardin, l'été, une des ces multiples odeurs de chez toi, ces odeurs que je n'oublierais pas...

  Je me rappelle de ce tiroir où tu rangeais tes mouchoirs qui sentait si bon, tellement bon...
Tu avais aussi cette tonne de photos que j'aimais tant regarder et toi tu m'expliquais qui était qui, les temps étaient si bons... Chez toi j'ai mis en pratique ce que j'apprenais à l'école pour rafistoler ceci ou cela, c'était maladroit mais tu aimais me regarder faire, chaque fois tu me disais que je te rappelais Tintin, que j'avais ses manières, sa façon de faire... Tu me faisais plaisir tu sais...

  Et puis, comment oublier ces moments douloureux où tu étais hospitalisée, je ne pouvais pas te laisser seule, je devais venir te voir, en vélo encore tu te souviens ? Tu grondais les infirmières qui voulaient te mettre ta pommade en leur disant que c'était ton petit-fils qui allait arriver, qui le ferait...     Tu aimais me le raconter, j'aimais l'entendre tu sais...

  Comme j'aimerais venir nettoyer ta maison encore une fois, te voir m'ouvrir la porte en te dandinant le sourire si sincère, la bouche serrée... Comme j'aimerais sentir encore la douceur de ta joue quand tu m'embrassais pour me dire : " Bonjour em' biau..."
  Oui c'est ainsi que tu m'appelais... Mais toi Mé, t'étais ma mémée, ma deuxième maman. Douce, gentille, à l'écoute...  Aujourd'hui je ne te laisse pas seule, je suis là pour toi encore, comme toi tu l'es aussi n'est-ce pas...

  Ton sourire, ta gentillesse, tes histoires ne m'ont pas quittés. Tu es chez moi et dans mes pensées, mais surtout... Tu es dans mon cœur, là on ne t'arracheras pas à moi, là tu continues de m'ouvrir la porte en te dandinant avec ce si joli sourire...



mardi 1 août 2017

Et aujourd'hui, où sommes-nous ?





Dorénavant des souvenirs, des relents d'ambiance...
Quelques sons et la nostalgie fait son nid, ça relance...
En son sein, une amitié endormie, une fraternité assoupie, un peu rance ?

Te souviens-tu de ces moments d'évasion, de nos balades, de nos passions ?
Nos escapades au gré des routes sur un deux roues, on se soutenait, nous nous défiions.
Les heures passées à deviser, à refaire notre monde et parler du leur sans ambition...

Ces films visionnés et reconstitués au gré de nos imaginations enthousiastes...
Ces cabanes touffues et maladroites, nichées au sein de notre petit coin de verdure, notre repère cocasse.
Nos partages, nos confessions, on se racontait, on était comme des frères, c'était notre carapace...

Et aujourd'hui, où sommes-nous ?
Et si demain on mettait à nouveau notre amitié debout ?

Et puis vint l'adolescence, ses émois, ces moments, les nôtres...
Les parties de foot, de tennis, ces marches encore et encore, et les autres.
Nos fous-rires, nos querelles, tous ces interdit, les divisions qui taraudent...

Et puis, vint la fracture, légère mais nette.
Les malentendus, les chemins qui se divisent, les choix de vies désuet...
Je suis allé au nord tu es parti au sud, notre amitié elle... Oui en moi, elle reste.

Éloignée du regard et au loin tel un phare...
Cette complicité ne meurt pas et demeure, bien qu'il se fait tard.
On peut fermer nos maisons, nos yeux, nos oreilles... les portes du cœur elles,à nos rancœurs demeurent ignares.

Et aujourd'hui, où sommes-nous ?
Et si demain on mettait à nouveau notre amitié debout ?


samedi 29 juillet 2017

Le Rhône de Vincent Van Gogh





La nuit éclaire le Rhône de milles lumières, il ondule et danse au gré de la bise légère et amicale...

Les reflets bleus et encrés donnent une lueur tendre à l'étendue paisible. Les astres hauts perchés se reflètent avec amour sur l'eau calme et agréable.

Au loin, quelques maisonnées sont elles aussi éclairées...

J'imagine un enfant lisant ou un grand-père songeant et contemplant ce que moi-même j'admire depuis la berge...

jeudi 27 juillet 2017

Verlaine avoue Rimbaud



Quelle récompense pour un auteur auto-édité que d'être reconnu pour son travail.
C'est magique et magnifique...

Une autre aventure commence pour moi et une longue route, j'espère, pour mon roman, au sujet de ces deux géants de la poésie francophone.

Au-delà de leur histoire d'amour tumultueuse, de leur talent d'auteur, Verlaine et Rimbaud m'ont ramené à moi-même. Ils ont éveillé en moi des souvenirs enfouis, des rancœurs, des révélations...

Il n'est jamais évident de parler de soi, mais pour être un bon écrivain, disait Louis-Ferdinand Céline, il faut se coucher... Étaler sa peau sur la table!

Autrement dit, pour cet écrivain stylistique, on n'écrit bien que si on parle de nos vécus, de nos ressentis, de sujets qui nous touchent...
Cela étant, je trouve qu'il y a déjà matière à écrire avec ces raisons...

Verlaine est touchant, émouvant, énervant parfois... Si je pouvais parler, me confier à un seul poète ce serait lui que je choisirais, sans hésitations.

Rimbaud est génial et détestable, il n'a aucun scrupule, il le dit de lui-même, il est une petite crasse... Mais une crasse de classe ! Il me passionne pour son adolescence géniale qui mit au monde des vers de génie...

Si vous désirez partager mon aventure avec ces deux génies littéraires, cette aventure qui m'a ramené à la mienne... je vous invite à me lire.




lundi 17 juillet 2017

Boîtes à livres, par Vincent Vallée.




Une boîte à livres...

  Je poste cette photo ici car on m'a demandé ce que je pensais des boîtes de ce style, je précise que c'est un auteur qui m'a posé la question... En effet, pour cet auteur c'est stupide presque.
sa réflexion était la suivante :

" Si les gens ont accès à la littérature gratuitement, pourquoi nous achèteraient-ils nos romans à nous auteurs ? "

  Donc pour cet auteur, écrire c'est comme vendre des patates...

  En ce qui me concerne, je soutiens toutes ces initiatives car ce qui m'importe c'est la littérature. En être acteur est très valorisant, c'est ma passion d'écrire, j'aime vendre mes romans, mais parce que j'aime les retours, les avis, le partage. Je vais en choquer plus d'un peut-être, mais l'argent qui en découle n'est pas ma priorité sinon j'aurais fait autre chose, les écrivains me comprendront je crois...

  Il y a un tas de trucs qui rapportent bien plus et plus rapidement... Vendre des gadgets, tenir un stand de croustillons, faire des brocantes ou bien vendre mes livres d'occasions pour 1 ou 2 euros pièce non?

  Moi c'est écrire qui m'importe, partager ma littérature, et faire en sorte d'attirer les plus jeunes à lire... Lire c'est s'évader, voyager, oublier, ne plus penser au quotidien... Lire c'est partager, s'oublier... 
  Alors non, je ne suis pas commerçant, j'essaye de devenir écrivain.

jeudi 13 juillet 2017

LE DERNIER ARRIVÉ, de Marco Balzano, par Vincent Vallée





Quand j'ai vu ce roman chez Tropismes Librairie, j'ai de suite été intrigué...

  Après avoir lu la 4èm de couverture j'ai constaté que ça parlait d'un ouvrier et de l'Italie, pays que je venais de visiter.

  Ce roman m'a soulevé des émotions intenses, il y a une philosophie si profonde derrière... Marco Balzano, l'auteur, réussit à jongler entre l'enfance et l'immigration d'un jeune sicilien, Ninetto, et Milan, sa vie de prisonnier libéré et repenti.
La vie d'un ouvrier immigré, qui au cours de sa dure vie de labeur et somme toute, commune, commet un acte maladroit pensant protéger sa fille, geste qui ne lui permettra plus jamais de pleinement profiter de sa vie.

  Devenir libre, ce fut s'enfermer à nouveau...

  Ninetto 57 ans, croupit en prison et il n'a qu'un moyen pour ne pas penser à son enfermement, c'est de rêver, se souvenir... Sa jeunesse... Manger des anchois sur du pain sec... Sa mère qui devient handicapée... Et puis,un instituteur qui lui donna le goût de la poésie.

  L'auteur, Marco Balzano, va jongler dans ce roman entre la narration de Ninetto enfant, Ninetto en prison et puis on va suivre Ninetto sorti de l'enfer carcéral et qui va retrouver Maddalena sa tendre épouse. Celle-ci fera ce qu'elle peut pour revivre avec son époux si longtemps loin d'elle...
Une autre forme de prison va se refermer alors sur Ninetto. En effet, la vie a changé, le quartier aussi, sa fille est une femme et... il est papy. Á défaut de retrouver sa place d'époux et de père, il va tenter de conquérir sa petite-fille...

  Ce roman m'a laissé pantois une fois terminé, car oui, dans la vie tout ne vas pas toujours bien, tout ne se termine pas toujours bien non plus.

  Il y a des pensées très profondes dans ce récit très réussi, comme cette phrase :


" les choses qu'on ne touche pas du doigt, s'oublient... "

Ou encore ces deux pensées :

" Les souvenirs sont peut-être des événements que nous n'arrivons pas à oublier... "


" Parfois, on a plus que son histoire à quoi s'accrocher... "

  Le travail à la chaîne, en usine, le boulot bête et abrutissant qui tôt ou tard sera fait par une machine rendant votre poste encore plus ridicule... Voilà des sentiments exprimés dans ce roman qui m'ont beaucoup parlé... La solitude, le manque, la culpabilité, l'amour, le travail, le courage et tant d'autres qualificatifs qui sont posés ici...

Marco Balzano



Né à Milan, le 06/06/1978,

Marco Balzano est un écrivain italien.

Il travaille comme enseignant dans un lycée à Milan. Passionné de littérature, avec un intérêt particulier pour le XIX et XX siècles, il collabore avec des revues littéraires et de culture générale. Auteur de plusieurs articles et essais.