vendredi 21 août 2020

Le bleu de tes mots de Cath Crowley par Vincent Vallée

 



Le bleu de tes mots.

Une fois le roman terminé, ce titre prend tout sons sens. En voilà une belle et constructive idée que d'ouvrir une librairie avec un rayon épistolaire. Dans ce rayon, on y trouve des livres dont les pages sont cornées, annotées. On y trouve des lettres également, des lettres que les lecteurs et lectrices laissent dans un livre que le destinataire ouvrira à coup sûr.
Cependant, une de ces lettres ne sera pas trouvée, pas ouverte, pas lue... 
Cette lettre est de Rachel pour Henry, ils sont amis depuis presque toujours et cette amitié va se transformer en amour du moins pour Rachel, seulement elle va déménager. Henry est propriétaire avec ses parents et sa sœur Georges de cet endroit magique qu'est la librairie, parfumée de mots, les sentiments, les livres se respirent là... Mais Henry ne lira jamais cette lettre, du moins, pas au bon moment, celui qui aurait pu tout changer... Henry va sombrer dans une folie amoureuse pour une fille volage et instable mais si jolie à ses yeux.

Rachel, une fois partie, continuera de répondre aux lettres d'Henry mais déçue, parfois fâchée de ne pas avoir eu de réponse à sa lettre d'amour, répondra brièvement.
Henry ne comprendra pas cette distance, forcément. Et puis un jour, au bord de l'océan que Rachel et son frère Cal aiment tant, un drame arrivera, la mort s'invitera et détruira Rachel.

C'est chez sa tante, près de chez Henry qu'elle ira se réfugier un peu à contre cœur. Henry lui, toujours entre amour et tristesse avec Amy sa dulcinée, verra son amie revenir en même temps qu'il apprendra la possible vente de sa librairie, son antre, son refuge...
Rachel, Henry, Cal, Georges et tant d'autres que nous apprenons à connaître et à aimer. Le drame de Rachel, cette mort, elle va la confier après avoir retrouvé Henry, ce qui ne se fera pas sans fracas et incompréhension. Henry sera loin de comprendre la froideur, la distance de Rachel car perdu dans son amour pour Amy cette fille un peu délurée... L'amour lui, ne meurt jamais, mais le sincère, celui qui possède de bonnes racines, une terre fertile.
Les mots sont des pansements, les écrire un onguent, un baume pour l'âme et les sentiments et c'est là, au milieu des mots que Henry et Rachel amis depuis toujours vont se comprendre, s'épancher, se retrouver.

Ce roman est magique, roman jeunesse certes, mais une fois le résumé lu, j'ai craqué. Il n'y a pas d'âge pour lire un roman, celui-ci me parle beaucoup, m'interpelle, me fait du bien. Nous avons parfois des bleus à force que la vie nous donne des coups et moi comme vous, ce sont les mots qui les apaisent. C'est tout le thème de ce livre. Durant cette lecture je me suis épanoui, j'ai reculé dans le temps puisque c'est une littérature jeunesse pour pouvoir revenir à mes 43 ans, plus fort, plus serein, plus posé. Pansé...


Cath Crowley est d'origine australienne, vivant à Melbourne. Auteur de nombreux romans de littérature adulte, elle écrit aussi pour les adolescents.
Graffiti Moon, a remporté trois prix prestigieux de littérature ado: NSW Premier's Literary Award, Honour Book - Children's Book Council of Australia Book of the Year Awards - Prime Minister's Literary Award.





mercredi 19 août 2020

Etre ou ne pas être...




Etre ou ne pas être... pour moi signifie que l'on peut choisir entre vivre sa vie rêvée ou subir celle que "la vie" nous impose...
Je veux essayer, d'être. Je fais en tous cas, tout ce que je peux pour être. Ouvrier, certes, mais amoureux de lectures, amoureux des mots, je veux être celui que je rêve d'être depuis toujours. 

Celui que j'ai laissé passer quand j'aurai pu choisir ? 

Choisir d'être... Je veux me battre pour être, pour ne pas survivre en rêvant parmi mes regrets, je ne veux pas je veux juste saisir le temps, lui dire : Hé stop fieu! JE est un autre, tu te trompes parce que je ne serai pas ce type là, c'est une façade, un mauvais reflet ou que sais-je. 

Moi, le vrai MOI c'est un autre, c'est celui qui écrit, philosophe, pense, lit, écrit tout ça tout ça... 

Non ce n'est pas celui qu'on voit, que je vois, c'est celui que je ressens en moi, tu sais le pt'it, le gamin de 10 ans qui écoute son prof lire une histoire... 

Ouais, c'est lui que je suis.





Vincent Vallée




lundi 10 août 2020

Voyage au centre de la terre de Jules Verne par Vincent Vallée

 


Voyage au centre de la terre... Qui n'a pas lu ce roman célèbre  si ce n'est le plus connu, de Jules Verne?
Et bien moi pardi !
Mon fils de 19 ans m'a devancé et l'a lu, honte à moi direz-vous et pourquoi ?
J'aime découvrir les classiques qui me font de l’œil. Qui a décrété qu'il y avait un ordre de lecture et un chrono derrière nous ?

Alors ce roman ? Je n'ai pas de mots pour le décrire et pourtant je vais devoir en trouver. J'ai ouvert ce roman et suis tombé sur une description de l'objet livre par le personnage principal du roman, Otto Lidenbrock, professeur en minéralogie. Il trouve un livre très révélateur pour la suite de l'aventure et le décrit comme ceci :

« Vois, disait-il, en se faisant à lui-même demandes et réponses ; est-ce assez beau ? Oui, c’est admirable ! Et quelle reliure ! Ce livre s’ouvre-t-il facilement ? Oui, car il reste ouvert à n’importe quelle page ! Mais se ferme-t-il bien ? Oui, car la couverture et les feuilles forment un tout bien uni, sans se séparer ni bâiller en aucun endroit. Et ce dos qui n’offre pas une seule brisure après sept cents ans d’existence ! Ah ! voilà une reliure dont Bozerian, Closs ou Purgold eussent été fiers ! »

En parlant ainsi, mon oncle ouvrait et fermait successivement le vieux bouquin. 

C'est là que Jules Verne m'a happé. J'ai pourtant cru que j'allais me lasser mais c'était sans compter sur la découverte de ce cher Otto, le professeur Lidenbrock, un autre savant comme lui avait laissé un code dans ce livre, une sorte de message crypté que le professeur va en vain, tenter de déchiffrer. Fort heureusement il y a son neveu, Axel, et aussi son élève qui va lui, comprendre et aussi prendre peur car il connaît son oncle, fougueux, entreprenant, enthousiaste, fou ?

Cette découverte va donner naissance à l'entreprise d'un voyage, mais pas n'importe lequel, celui d'un périple au centre du globe. En effet, le professeur et oncle d'Axel est persuadé d'y parvenir, de faire là des découvertes énormes ! Axel est bien plus sceptique, prudent et il faut bien le dire, craintif.
Mais rien n'arrêtera Otto Lidenbrock, le voyage va alors débuter et nous conduire dans les entrailles du globe terrestre, avec tous les dangers que l'on peut imaginer, et pourtant, Jules Verne va imaginer une descente toute autre que celle que nous pourrions nous, imaginer.
Une foule de termes scientifiques vont égrener ce récit, des hauts et des bas (n'y voyez qu'un petit jeu de mots...) vont nous permettre de ressentir le voyage comme Axel et son oncle mais il ne faut pas oublier Hans le fidèle chasseur et guide de la belle aventure ! Sans lui...
C'est toute un monde qui se cache sous nos pieds selon Jules Verne, un monde sous marin ? Un feu dévorant ? Ou juste quelques grottes banales ? Il y a du vrai et du faux dans mes questions, mais il y a dans ce roman toute une série d'autres aspects que je n'aurais imaginé. La descente et ses aléas parfois plus que dangereux nous font frémir et rêver... La ténacité alternant avec le presque découragement du professeur est inquiétante, osée, folle ? La crainte et la réserve d'Axel, plus pragmatique et réservé quant à l'issue de cette expédition permettent le doute et nous incitent à tourner les pages pour savoir jusqu'où vont aller nos amis.
C'est en Islande qu'ils vont entamer cette aventure, mais y reviendront-ils ? Et si oui, est-ce en Islande qu'ils reverront le soleil ? 

Ce que je tiens à dire, c'est que je suis interpellé par ce roman, ce classique, et en l’occurrence de Jules Verne et je vais dire pourquoi :

Bon nombre de romans contemporains me sont conseillés, je les achète puis je déchante, je n'entre pas dans l'histoire, c'est fade et insipide, je laisse alors tomber, non sans avoir insisté pourtant.
Et puis voilà un roman de Jules Verne, rien que l'évocation de cet écrivain fait pousser de longs soupirs aux étudiant(es). Et pourtant... J'ai été happé, surpris et suis entré de suite dans le récit, aucun passage ne m'a lassé ou énervé, j'ai frissonné et même ri. Alors, je me répète, un roman c'est une évasion, une aventure, une histoire, des sentiments, de la tendresse, de l'horreur etc, quelques personnages, quelques !! De nombreux romans de nos jours, sont publiés sans être compris ou lu, je commence à me le demander.

Jules Verne :





Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du xixe siècle.


Bien qu'il ait d'abord écrit des pièces de théâtre, Verne ne rencontre le succès qu'en 1863 lorsque paraît, chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), son premier roman, Cinq Semaines en ballon. Celui-ci connaît un très grand succès, y compris à l'étranger. À partir des Aventures du capitaine Hatteras, ses romans entreront dans le cadre des Voyages extraordinaires, qui comptent 62 romans et 18 nouvelles, parfois publiés en feuilleton dans le Magasin d'éducation et de récréation, revue destinée à la jeunesse, ou dans des périodiques destinés aux adultes comme Le Temps ou le Journal des débats.

jeudi 30 juillet 2020

La vie en chantier de Pete Fromm par Vincent Vallée






Je viens de terminer ce roman. Encore un de ces romans où l'on se sent bien avec les personnages, avec qui l'on aimerait faire quelques pas encore...
Pete Fromm m'avait déjà happé par un premier roman : Indian Creek Voir ma chronique ici , pourtant nous sommes ici avec cette seconde lecture, dans un tout autre genre. Fromm fait plus fort, il s'attaque avec humour et délicatesse à l'éducation, l'apprentissage du rôle de père, un père dépourvu pourtant, triste et abattu par le décès de son double, sa moitié, la mère de sa fille à peine née...

Taz et Marnie forment un couple heureux et s'amusent beaucoup l'un avec l'autre, Taz est plus léger, ne s'occupe pas trop des factures etc. c'est Marnie qui gère. Elle le lui reproche mais avec humour et délicatesse car elle l'aime tout autant que lui l'aime. Ensemble, ils ont un endroit rien qu'à eux, du moins c'est ce que laisse entendre l'auteur. Une espèce de crique, un lieu presque interdit, un lac ou un étang un lieu un peu paradisiaque où ils aiment patauger, nager, se retrouver seuls au monde.

Quand Marnie va l'abandonner après avoir mis au monde Midge, leur petite fille, c'est là que Taz va se réfugier pour se retrouver à nouveau seul avec Marnie. Puis, Midge va l'accompagner souvent, de plus en plus et va apprendre à nager comme un poisson dans l'eau, là il a la sensation d'être en famille avec Marnie et Midge...  Marnie veille depuis là où elle est. Tout le temps... Oui tout au long de ce récit, Marnie va "parler" à Taz, lui dire ce qu'elle pense de telle ou telle décision que prend Taz, elle va continuer de le secouer. Ce dialogue est surtout le fruit de l'imagination de Taz bien sûr, ce n'est pas glauque un seul instant et c'est d'ailleurs tout le contraire. Attendrissant, marrant, vrai, voilà quelques adjectifs qui conviennent à ce roman.

Puis va arriver Elmo, une jeune baby-sitter, un peu loufoque mais attachante, il y a le "Rude" également, Rudy donc, le meilleur ami de Taz qui, par sa présence, son manque de tact, sa bienveillance va veiller à ce que son ami remonte la pente.
Car oui il s'agit de ça, remonter la pente après une mort en couche... Taz a perdu l'amour de sa vie, sa moitié, sa comptable, sa sœur, sa mère de cœur, Marnie... Mais Midge est là elle, c'est un peu de Marnie qui va grandir durant plus d'une année, c'est le temps qui s'écoule avec ce roman magnifique.

Menuisier il va se réfugier dans le travail, tenter de sortir du trou dans lequel il s'est retrouvé plongé par un coup dur de la vie. La mère de Marnie, grand-mère de Midge va l'aider alors qu'il la pensait aigrie, pas très sympa, elle se révélera bien plus aimante et compréhensive que ce qu'il avait imaginé.

" Je ne crois pas, je veux dire...(Au dernier moment, de justesse, il parvient à transformer son"je" en "nous".)
Vous pensez que nous irons mieux un jour?
_"Un jour", c'est une expression dangereuse, Taz, dit-elle..."

Un passage qui en dit long sur ce que peut ressentir Taz, qui va se battre pour Midge, pour Rudy son ami, pour Elmo qui va petit à petit prendre une place importante dans la vie de Midge, mais pas que...

J'ai trouvé que Fromm s'était surpassé avec ce roman, il aborde une forme de deuil très douloureux et pourtant, pas de sensiblerie ni d'humour noir, encore moins de tragédie dans ce roman, c'est tout le contraire et c'est ce qui donne tant de cachet à cette lecture.

PETE FROMM:




mercredi 15 juillet 2020

La Vallée de Bernard Minier par Vincent Vallée




J'ai terminé ce roman en quelques temps, beaucoup moins de temps que je ne l'avais pensé puisque je l'ai terminé très vite pour une telle brique.

Un thriller, et quel thriller ! Bernard Minier m'a embarqué avec lui tout au long de ces quelques 400 pages. Ce qui m'a séduit ?
On y parle d'une vallée, d'un monastère retiré au creux des bois, des crimes étranges y sont perpétrés, et puis il y a cet appel à l'aide après 8 ans de disparition...
Servaz comme Minier aime l'appeler, à la façon des meilleurs films policiers, est un flic déchu, il attend de passer en conseil de discipline pour des fautes passées, donc là je comprend que ce roman est une suite si je puis dire, mais je n'ai pas lu les autres ouvrages de Minier. Et bien peu importe, je suis embarqué malgré tout, et force est de constater que celui-ci se lit sans avoir lu les précédents.

Il y a tout les ingrédients nécessaires, un flic coincé, menotté par une interdiction d'exercer, un appel à l'aide depuis des bois enfouis au fond d'une vallée, un monastère lugubre, un village au creux de cette histoire qui sera lui, coupé du monde extérieur et des crimes atroces et étranges...
Mais...

Oui y'a un "Mais", pour ma défense et parce que j'en suis fier, au milieu du roman, j'ai eu l'intuition de qui pouvait être le tueur.
Je n'étais pas bien loin de la vérité, j'avais juste une partie de la réponse, la clef ouvrant la porte aux autres explications qui terminent le roman.

Mais bon sang, voilà un thriller haletant, rondement mené, j'ai ainsi découvert la plume de Minier, et j'en redemande. Les précédents peut-être ?
Je recommande vivement et je peux vous assurer que vous n'allez pas vous ennuyer avec cette lecture.





lundi 1 juin 2020

Lettre à Arthur Rimbaud par Vincent vallée


Dans tes pantalons usés et crasseux de poussière tu marchais au travers des villes et des champs.
Parmi les villageois, les citadins peu importe tu étais. Ton JE était mais l'autre ?
Les poches usées et lisses de les avoir remplies de tes mains à plumes tu fus, tu es, tu resteras le génie de la poésie, oui Arthur on les emmerde les élites!

Les godasses trouées, les semelles râpées tu foulais la merde et les pavés suintants. Puis plus tard c'est le sable chaud qui ondulait sous tes pieds, puis...ton pied.
Les cheveux hirsutes, en bagarre comme cette vie qui fut la tienne, tu affrontais les bourrasques, les pluies pénétrantes, et puis ce soleil de plomb, t'écrasant, t'harassant...
Mais ainsi, tu avanças ta vie durant, vaille que vaille.

Souvent tu quittais ta plaine, ta campagne française que tu disais puante, répugnante d'ennuis et puis tu y revins, sans cesse, sans discontinuer jusqu'à y reposer. Tu t'es bien fichu de nous...
Ta besace, ta valise, que de cabotages entre villes et villages. Les pays lointains ne te repoussèrent pas et toi, toi tu les adopta. Tu t'y fondis, tu t'y immergea en te faisant adopter et par les cultures et par les idées, les autres.

Mais cette poésie t'as vraiment quitté dis ? Tu t'es découragé de ne pas voir tes manuscrits sur des étagères n'est-ce pas ? Oh Arthur comme je me retrouve en toi, comme j'aime regarder mes godasses foulant la poussière. J'en arrive presque à aimer être refusé par un libraire tu sais ? C'est quoi la célébrité ? Non mais à quoi sert-elle quand on écrit ?

Tout comme toi j'écris pour me libérer... C'est imprimé et puis après ? Je rechausse mes godasses et de par les routes et les sentiers je repars un autre cahier vierge sous le bras. Je cherche un coin de tranquillité et je m'y repose pour vider mon bras...
J'ai en moi, et depuis toujours cette mélancolie... On l'associa souvent, et moi aussi, à de la mélancolie triste mais elle est heureuse. Parce qu'écrire m'est vital.

Tout comme toi j'ai tourné ma vie dans tous les sens pour savoir son sens... J'ai demandé l'avis des gens et puis quoi ? La vie ne vaut rien, mais moi j'y tiens. Tu y tenais aussi pas vrai ? Sinon pourquoi repartir dans cette France que tu avais fui ?
Mes mains se mettent à briller quand j'écris et se racrapotent quand je n'écris plus. Et puis lire, Diable lire ! Rien ne vaut l'acte de lire. J'ai parfois tant de mal parce que cette saleté de vie me vole même ces instants uniques en fermant mes paupières sous le poids de cette fatigue imposée, pas saine, oh non pas saine.

Tout porte à croire que tout nous échappe Arthur... Même l'écriture ! J'aime me laisser bercer par le pépiements des volatiles, mais que ce monde me laisse m'envoler, franchir les rivières de cette vie ruminante. La foi qui m'anime est un mensonge ? Dieu le sait non ? Et toi tu y croyais dis ? Verlaine croyait aussi tu penses ? Je ne crois pas.
Et l'éternité Arthur ? Cette mer halée avec le soleil ? Tu l'as aimée ? Tu l'as admirée c'est vrai ? Moi je l'aime cette éternité retrouvée, elle me parle, elle m'apaise, elle me punit avec sa grandeur et tout ce qui s'en échappe.

Alors c'est ça la vie d'un auteur non reconnu ? Un fin sans fin ? Des pulsions ? Ne pas écrire des jours entiers et puis tout à coup, comme une vague qui se soulève de l'océan, les mots viennent mourir en s'écrasant sur le sable de ma feuille ?
Il me faudra aussi m'exiler dis ? Il me faudra donc tout laisser tomber et tout quitter pour partir crever loin ? Oh tu sais, il y a parfois aussi pire que de perdre une jambe pour succomber.
Allez Arthur, je vais rechausser mes godasses comme toi, user mes poches lustrées et ramasser ma besace, j'y mettrais ma plume et quelque feuilles, oui, on ne sait jamais...


Putain d'élite ! Saleté de vie !  Fichue inspiration et putain de fainéantise !
Je tourne pourtant les pages et je vais continuer à chercher, à comprendre, je te cherche...
Je me cherche dans les yeux des enfants et leur façon de rire... Il disparaît à chaque réveil le mien... Je te cherche mais jamais ne te trouve.
J'ai ancré ma tête dans les cris et puis j'attends... Soleil Arthur... Jour sans fin... Marche libératrice, écriture salvatrice, lecture apaisante, oui c’est pour ça qu'elle m'emporte et clos mes yeux avides de lectures...
Allez Arthur explique moi, laisse toi trouver tu veux ?

dimanche 19 avril 2020

Ces silences entre les mots… ... ... Par Vincent Vallée




Ces silences entre les mots…

Oui, ces silences, car les mots, après tout, mis bout à bout, oui comme ça, sans modération, sans freiner, sans… s’arrêter, qu’ont-ils comme saveur ?
Les silences courts ou plus lancinants dame ! Ils sont importants, moi, j’en ai besoin. Écrire quelques mots qui feront une phrase, attendre la suite, elle ne vient pas, attendre encore, l’imaginer et puis ! La suite nous donne tort pour notre plus grand plaisir car, on recommence alors.

J’ai parfois tant de mal à exprimer, dire les choses de manière concise, les mots se bousculent dans ma bouche, écartent mes dents et jaillissent sans prévenir, donnant ainsi un monologue assourdissant.

Et pourtant…

Quand je me tais et que j’écris, j’arrive à freiner, formuler, parfois un peu gauchement certes, mais on m’apprécie alors, mieux, bien mieux…
Ces silences entre les mots, cette réflexion et ce temps que l’on prend pour faire une belle phrase, concise, mais intense alors, sont si importants. Les mots ont besoin de ces silences, j’en ai besoin aussi pour ressentir toute leur profondeur, leur intensité, leur prix !

Écoute le silence… écoute sa mélodie, son intensité, finalement quel vacarme fait ce silence, quel bruit, quel… Mais, qu’est-ce que le silence puisqu’on ne l’entend pas ? Oh c’est bien simple, le silence c’est le son d’une cloche au loin, le cri d’un coq enroué, le pépiement des moineaux, merles et autres enchanteurs sifflants. Le silence c’est aussi cette bise qui pousse nos tuiles, les caresse, ou encore le néant qui ressemble à la mort, quelques instants…

Le silence est si important, ne rien dire, ne rien écrire, puis recommencer pour mieux s’exprimer, donner davantage de puissance aux mots. Oui, les silences sont puissants entre les mots… Nécessaires, indispensables bien sûr. Je pourrais écrire des heures sur le silence entre les mots, le silence tout court… Oui, quand on se tait enfin, on s’entend. Céline lui, avait compris l’importance du silence, exprimé ainsi… simplement ainsi… … … …

« Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé :  Ne vous allongez pas, surtout ! … Restez assise dans votre lit !  Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis. »


Il avait tout compris Céline, tout…

©Vincent Vallée