lundi 12 juin 2023

Rose & Massimo de Félix Radu par Vincent Vallée

 


De Tristan et Yseult à Roméo et Juliette en passant par Esmeralda et Phœbus, nous voguons sur les grandes eaux du romantisme et de l’amour avec ce nouveau couple que je classerais, pour ma part, parmi les grands classiques, je cite : Rose et Massimo.

Félix Radu, jeune et talentueux amoureux des mots, jongle avec les sentiments et ces sentiments nous sont connus sous différentes formes : l’amour, la déchirure, la passion, le coup de foudre, mais aussi tout le mal et le bonheur qu’il peut apporter à chaque individu.

Cette pièce de théâtre nous transporte dans on ne sait quel siècle et c’est fort bien, pour rencontrer un jeune professeur d’italien qui doit donner cours à une princesse. Mais déjà l’amour vient pointer le bout de son nez pour jouer les trouble-fêtes ; le jeune professeur, Aldo, va demander le concours de son ami Massimo, pour le remplacer. En effet, Aldo veut dire un dernier adieu à sa belle avant que l’océan ne l’emporte. Convaincu par de tels sentiments, et touché par cet élan d’amour, Massimo accepte, bien qu’il ne parle pas l’italien. Pour aider son ami, il improvisera…

Massimo rencontre alors Rose, une jeune princesse un peu hautaine de par son statut, son rôle. Malgré tout, le courant passera, et Rose, telle une flèche de Cupidon, viendra se planter dans le cœur de Massimo. Un amour va alors s’épandre sur le cœur de ce dernier et atteindre, toucher la jeune princesse. Une princesse sans cesse ramenée à la raison par Rubus, son serviteur, garde du corps, mais qui en réalité est bien plus pour elle sans qu’elle ne le sache.

On trouve dans ce récit, de belles envolées littéraires, un style qui est propre aux lectures qui ont élevé l’auteur, du Rostand, du Musset, mais j’y ai retrouvé du Verlaine ou encore du Mallarmé… Moi qui suis un grand passionné de Rimbaud, comment ne pas sombrer également dans une comparaison entre Radu et le plus jeune poète de tous les temps et pour l’éternité…

Cette pièce de théâtre envoûte, emporte, comble de sentiments partagés les grands amoureux au cœur sensible et pur, les passionnés. Oui celles et ceux qui souffrent aussi vite qu’ils tombent amoureux, celles et ceux qui, malgré les larmes et les coups au cœur, continue de croire en l’amour avec un grand A, vont aimer lire ces mots. Une pièce qui dit aux amoureux d’aimer, d’aimer jusqu’à la fin en espérant qu’il n’y en ait jamais une… car oui, les grands amours, les passions veulent toujours et depuis la nuit des temps, se conjuguer avec l’éternité, mais peu y parviennent… Mais oui, c’est ça l’amour, la passion, on s’y laisse prendre, on s’en délecte et parfois on s’y noie…

Quelques passages tirés au hasard parmi tous ceux que j’ai relus et relus tant c’était profond et vrai :

 

Je crains, Rose, malgré votre bonté, que vos pavés n’acceptent mon pas que parce que le trottoir s’étend sous leurs pieds…

 

Le présent ce n’est que le futur qui danse et le passé qui gronde…

 

Surtout, continue de faire ces choses inutiles que le monde ne mérite pas. Et garde cette mine mélancolique quoi qu’on te dise. Si tu es triste, c’est parce que tu es fait pour le bonheur.

 

Je vous aime. C’est la plus courte des phrases, la plus longue des pensées…

 

Ne puis-je donc pas garder mes larmes pour moi, sans que personne ne vienne y faire boire ses regrets ?





jeudi 25 mai 2023

Chercher Sam, de Sophie Bienvenu par Vincent Vallée


 




Un coup de cœur, c'est l'expression qui me vient à l'esprit après avoir lu ce court roman mais si prenant.
Le thème m'a interpellé quand j'ai vu ce livre en librairie. De nos jours, on voit tellement de SDF qui font la manche ou désemparé dans la rue. Et nous, on se comporte souvent avec une seule attitude : L'indifférence.

Pourtant, ces gens qui n'ont plus rien, qui se comportent parfois mal en rue, qui sont désœuvrés, ont aussi eu une enfance, une famille, une vie... C'est le cas de Mathieu.

Mathieu est SDF et il va nous raconter, pour commencer, sa survie avec Sam, son chien. Mais Sam, va le laisser tomber... Elle va disparaitre. Commence alors une course folle contre la mort, celle de Mathieu, car sans Sam il n'est plus rien. Il ne dort plus, n'a plus personne à qui se confier et puis surtout, on va l'apprendre, il a perdu le seul lien avec celle qui lui manque tant...
Mathieu était un enfant surprotégé, sa mère me fait un peu penser à la mienne. Elle pense pour lui, dirige son enfance en le surprotégeant, en choisissant pour lui. Son père, il l'aime mais ne lui dit pas, et c'est réciproque. Les attitudes de son père disent toutes : Je t'aime. Mais il ne le comprendra que tard... On est parfois maladroit quand on est parent.

L'amour il va le connaître, et de cet amour, une autre vie pour Mathieu. Mais nous, c'est dans la rue que nous allons l'accompagner, à la recherche de Sam. Je ne peux en dire plus, sinon je divulgache tout et, bien que court, ce roman vaut le coup.

Mon bémol n'en est pas vraiment un car je suis un peu dubitatif. Quand j'ai lu quelques répétitions, quelques maladresses dans le texte, je ne savais pas si je devais les mettre sur le compte du style ou d'un manque de travail éditorial. Car il y a de petits soucis de mise en page comme lorsqu'un chapitre commence au dos d'un autre chapitre et donc sur la page de gauche. L'auteure utilise un langage un peu châtié, le langage de la rue donc, celui-ci peut expliquer les répétitions etc.
Mais ce récit est tellement prenant, que ces "lacunes" ont vite été effacées. Je vous laisse quelques passages car, il y a plein de philosophie et donc, de leçons de vie, dans ce roman.

…les itinérants, tu peux leur donner de l’argent, tu peux leur faire un sourire, ou même leur demander comment ça va, mais tu peux jamais, jamais, jamais les toucher. Parce que t’as beaucoup trop peur que notre misère s’attrape."

Je sors une épaule de mon sleep juste pour être content de la remettre au chaud à l’intérieur. La joie dure une seconde. Ces matins-là, on est presque bien, et j’ai presque envie d’en profiter un peu."

Sam est pas nulle part. Tout autour, l’air devient épais, presque solide. Je suis sous l’eau. C’est sourd et ça bouge moins vite."

Tu nettoies pas, t'essayes d'effacer les traces de vie."

"Par moments, Montréal, c’est vraiment petit. Comme quand tu croises des gens que t’as pas envie de croiser. Des gens d’une autre vie, qui te rappellent comme t’as déjà été heureux et à quel point t’as tout perdu. Quand tu marches et que tu prends un détour pas prévu, que tu te retrouves à un endroit où t’as vécu des choses et que ça te retourne le cœur. Quand t’entends un rire qui ressemble au sien et que t’as beau faire n’importe quoi, t’as beau aller n’importe où, t’es incapable de te le sortir de la tête, il est tatoué dans ton crâne comme dans ta peau. La ville est petite quand les souvenirs t’agressent, mais aujourd’hui, Montréal, je la trouve infinie."





Sophie Bienvenu, née en Belgique, est une écrivaine franco-québécoise.

Après une formation en communication visuelle à Paris, Sophie Bienvenu exerce divers métiers.

Elle s’établit au Québec en 2001 et s’affirme rapidement comme une blogueuse à succès.

En 2006, elle publie "Lucie le chien", des chroniques de l’immigration (Septentrion), et en 2009, une série feuilleton, "(k)" (La courte échelle).



 


dimanche 21 mai 2023

Après de Stephen King par Vincent Vallée

 




Après. C'est une préposition que le King en a marre d'écrire. Il trouve qu'il l'utilise trop mais pourtant, ce simple mot représente tout ce qu'on ne sait pas encore...

Jamie vit seul avec sa mère, pour le moment. Jamie est doté d'un don pour le moins ennuyeux pour lui et perturbant pour sa mère, il peut voir les morts et leur parler. Cette dernière va tenter de l'aider à ignorer cette faculté, mais un beau jour, elle va avoir besoin du don de son fils... 

Tia, est une mère qui aime son fils, son seul lien avec la vie car son frère, seul membre de la famille qui lui reste, qui était aussi son collègue dans une agence littéraire, est malade et placé en maison de soins. Il semble perdre la boule...

Liz est flic, et elle va renter dans la vie de Jamie par le biais d'une relation amoureuse avec sa mère. Jamie s'en fiche de cette facette de sa mère qu'il ne connaissait pas, Après tout, ce qu'il veut, c'est son bonheur. Tout semble aller bien entre Liz et sa mère, et Liz s'entend bien avec Jamie quand un beau jour, le train train quotidien va dérailler. De mauvais placements financiers vont plonger Tia dans les ennuis. Des ennuis qui ne s'arrangeront pas quand en plus, son auteur le plus rentable va casser sa pipe. C'est là, que pour la première fois, Tia va avoir besoin du "don" de son fils... Seul son auteur favori pouvait l'aider à remonter la pente mais il est mort avant d'avoir écrit son dernier opus d'une saga à succès.

Cette histoire peut sembler un peu banale jusque là, mais quelqu'un d'autre va avoir besoin du "don" de Jamie et c'est là qu'entre en jeu le King et son talent pour nous raconter des histoires géniales!

  Les morts ne peuvent pas mentir...

Stephen King reste pour moi le maître de la littérature. Comme je le dit souvent, il porte bien son nom... Ce roman court est une sympathique histoire avec tous les ingrédient que le King  à l'habitude d'utiliser. Le récit est addictif, il y a  de la morale et une fin qui m'a surpris. Les morts, selon la plume de Stephen King, ne peuvent pas mentir, mais la finesse de la plume de mon auteur favori non plus, elle vient encore d'accoucher d'un petite pépite littéraire.



vendredi 28 avril 2023

Le suppléant de Harry de Sussex par Vincent Vallée


 

Je viens de fermer cette brique. Je ne lis jamais de biographie mais je dois avouer que je suis assez client des monarchies mais surtout celle d'Angleterre. 

Il faut croire qu'il en avait gros sur la patate le prince Harry, pour avoir tant à raconter... Mes premières impressions lors de la lecture des premiers chapitres, c'est que le prince se plaint d'aise, mais.

Force est de constater que le frère cadet du futur roi d'Angleterre vit ce qu'a vécu la princesse Margareth en son temps. L'ombre de, ils sont destinés à cela les suppléants de la "Firme", qualificatif donné à la maison royale d'Angleterre. Mais on constate également que les mœurs ont évolué, le prince fut autorisé à épouser une actrice américaine divorcée au contraire de sa grand tante, sœur de la reine. Cependant, Harry ne passe pas son temps à se plaindre et il aime la monarchie dans laquelle il est né, lui voue un amour sans bornes ainsi qu' à sa grand-mère, sa reine comme il l'appelle, comme l'appelait tous les Britanniques. Il ne manque pas non plus d'éloges et de preuve d'amour envers son père, le désormais roi Charles, ainsi qu'envers son frère, l'Héritier, William. 

Le prince Harry raconte avec émotion la mort de sa mère, l'iconique Diana, son incompréhension, et ses souvenirs qu'il dit intact mais que l'on devine si précis dans ses souvenirs, grâce ou à cause de la médiatisation de la famille royale et en particulier Diana Cette dame de cœur fut tout de même au contact de la famille la plus célèbre du monde et leur a offert avec Charles, un futur monarchique. On comprends aussi que le prince s'emmêle les pinceaux au sujet de quelques dates mais c'est une preuve d'imprécision dans l'esprit d'un enfant et également du fait qu'aucun "officiels" de Buckingham n'est intervenu dans la rédaction de ces mémoires. Je ne m'en offusque pas au contraire de ses détracteurs mais je trouve ça, plutôt rassurant.

L'armée, l'engagement au service de celle-ci, les sorties, les filles, l'alcool et la drogue. C'était, en somme, le quotidien du prince. On peut penser que c'est un quotidien banal pour un "people" sauf que ce dernier est le suppléant. Celui qui sera appelé à donner un rein à l'héritier, son sang, sa vie ! Même s'il la donnerait par la force des choses. Un quotidien pas si banal si on considère que Harry, tout comme sa mère, étant un personnage atypique et remuant de la famille, sera la cible des médias en tous genres, des paparazzis.

Le suppléant raconte donc, les complications d'un prince, les difficultés à trouver sa place, la médiatisation du moindre battement de cil. Mais également, les difficultés à trouver l'amour, car s'unir au prince, c'est aussi accepter de devenir la cible des snipers armés d'un stylo imbibé d'encre rouge. On ressent beaucoup l'amour de Charles pour ses fils, une retenue propre à ce style de famille, y compris en privé mais aussi de l'inquiétude, du souci. Harry nous confie sa douleur après la mort de sa mère, ses séances chez le psy pour comprendre et ses difficultés à vivre normalement quand tout ses faits et gestes sont épiés, analysés, photographiés... La presse n'est pas épargnée et implicitement désignée responsable de la mort de celle qui aurait dû être une reine magnifique.

La biographie dépeint parfaitement la dégradation des liens entre Harry, son frère et son père Charles. Une fois marié, il est contraint de compter avec son épouse, fusillée par les flashs, accusée de tous les maux et comparée à une guenon par quelques esprits ridicules. Il ne supportera plus cette vie dictée, cette vie à essayer d'épargner sa femme mais ses enfants aussi. Il explique le cheminement vers une "libération" de ses obligations royales. Elle ne fut pas si radicale que nous l'ont vendu ceux qui sont responsables du quotidien chaotique des membres de la "Firme". On comprends les raccourcis faciles faits par la presse et on se dit que bien qu'ils vivent dans des cages dorées, on ne voudrait pas de ce style de vie... 

Pour ma part, j'ai trouvé cette biographie touchante et éclairante, pas aussi explosive que ce que nous en disent les médias, et puis, j'ai ressenti beaucoup d'amour entre eux. Du moins entre Harry, William, Charles et la reine. Une union qui s'est dégradée mais qu'Harry voudrait restaurer. L'ouvrage se termine par un épilogue au sujet de la mort de la reine et là aussi, l'amour de Harry pour sa grand-mère transpire au travers des pages. Il est fier, il est reconnaissant et cette fois, au contraire d'avec sa maman, il regardera sa grand-mère allongée, sans vie, pour être certain qu'il n'est pas trompé, que c'est bien vrai.


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mercredi 29 mars 2023

1984 de George Orwell par Vincent Vallée


 


Quelle lecture laborieuse... 1984, un roman que l'on nous vend comme un classique incontournable, le reflet de notre société, de nos gouvernements et ses dérives etc, etc.

Le seul choc, la véritable vision de l'auteur est le "télécran", une espèce de petit écran qui vous épie, vous suit partout. Aujourd'hui comparable, à "Alexa" de Amazon, ce système qui vous répond lorsque vous le questionnez, que vous pouvez relier à vos appareils électriques et que vous commandez à distance.

Néanmoins, 1984 est un récit de science-fiction, et qui se base sur, selon moi, la paranoïa qui pourrit l'esprit des gens. Certes, nous sommes épiés pour nos goûts, nos achats, et aujourd'hui nous appelons cela des "algorithmes" mais nous pourrions très bien le faire cesser, c'est nous qui avons choisi ce mode de vie, il ne nous est pas imposé comme dans "1984". Certains diront que ça l'est de manière insidieuse, car nous dépendons de plus en plus de la technologie, etc. Je serai d'accord avec eux pour ce qui est administratif comme les banques par ex. Mais ensuite... Les réseaux sociaux ne sont pas des obligations mais bel et bien des choix. 

Ce roman pousse le bouchon trop loin à mon sens, pour que l'on puisse faire un réel parallèle avec aujourd'hui, il reste décalé, trop surfait et puis les personnages ne sont pas accrocheurs, attachants. Ils sont à la limite du ridicule. Cette lecture fut très très difficile car ennuyante et pauvre. Je n'ai pas ressenti l'envie de tourner les pages et ça, c'est horrible. Les "classiques" c'est un peu comme les prix littéraires, subjectifs, basés sur quelques avis, et je suis bien heureux d'être alors en décalage avec cet algorithme humain...

Non, je ne conseille pas...

dimanche 12 mars 2023

Nos miroirs.

 

Nos miroirs.

 

Maman m’a dit de ne pas m’approcher des miroirs, car il paraîtrait qu’à force de s’y regarder nos oreilles n’entendent plus et nos yeux ne voient plus qu’autour de nous, la Terre continue de tourner. Et puis, à trop se contempler, on ne voit plus autrui. Il y a tant à apprendre des autres et de ce qui nous entoure en général. Le monde et ses aléas sont tellement durs de nos jours... Si on se regarde trop, si on ne voit plus rien d’autre que son propre nombril alors, on passe à côté de la vie et de ses atouts. Des atouts tellement multiples comme le poids de la nature au creux d’une forêt, le chant des oiseaux au sommet des arbres, le bruit d’une eau qui chemine sur divers obstacles à sa route, mais qu’elle franchit tout de même... La beauté d’un lever de soleil, cette naissance quotidienne. La splendeur de l’océan et ses caresses que sont les vagues... Les nuages qui rivalisent de taille et de forme laissant ainsi libre cours à notre imagination, tantôt un mouton, tantôt une girafe ou encore un visage, se dessinera sur l’ardoise bleue azur, juste au-dessus de nos têtes. Vous avez remarqué comme nous manquons de hauteur ? Comme nos regards sont figés à la l’horizontale ? Cela étant, sans la voir, l’horizon... Buté sur ce qui est juste devant nous, n’appréhendant plus ce qui va arriver ou ce qui s’éloigne. Lever les yeux plus haut, regarder plus loin et ainsi léviter au-dessus de ce qui nous accable et est si futile en prenant ce recul. Reculer pour mieux voir, reculer pour mieux apprécier. Regarder vers le ciel ou les étoiles, se laisser aller à ne plus écouter, ne plus se laisser assourdir par un quotidien si monotone et tellement anxiogène. Se rendre compte alors, que prendre de la hauteur, ou regarder plus haut permet de relativiser, de reprendre à zéro une route sur laquelle on a dévié, poussé par des mauvais choix ou de mauvais sentiments... Cessons de nous contempler et de ne voir que nous, oublions notre personne et admirons ce qu’on ne regarde jamais, abruti par notre entêtement ou le bruit. Et si pour une fois on détournait le regard de nos quotidiens, pour lever les yeux afin de regarder ailleurs, plus loin, plus haut et écouter le silence... Le silence...


Texte inspiré de : Les aveuglés - Le palais des murmures de Loïc Nottet.

samedi 11 mars 2023

Un vertige...

 




Un vertige… Oui, tu es un vertige, ce genre de flèche qui transperce l’instant, trop tôt pour toi, trop tard pour moi.
J’ai basculé, emprunté le saut dans l’inconnu, et dans ce tumulte, je revois tes lèvres. Tes mots résonnent encore en moi, comme une raison troublée par une mélodie insaisissable.
Tu m’as été offert, tendu tel un piège délicat… J’ai goûté à l’inaccessible, effleuré ta peau fine et sensible, inhalant l’essence de l’amour et du désir. Tu m’as donné de toi, soufflant dans mes cheveux comme des vents contraires, ces souffles de vie qui éveillent l’âme.
Oh tentation, je t’ai goûtée, je t’ai dévoré mon démon envoûtant.
Tu as fait de même, pénétrant ce qui devait demeurer secret...
Je ne t’ai pas choisi, je ne t’ai pas cherché ; ta présence est rare parmi les nôtres, et pourtant, j'ai eu le privilège de te vivre. J'ai touché ton secret, ton âme, et puis ton cœur.
Et toi, tu as touché le mien.
Le temps a filé, ne laissant que le souvenir, et c’est peut-être mieux ainsi.

Non… C’est mieux ainsi.

C’est ainsi…


Vincent Vallée