vendredi 28 avril 2023

Le suppléant de Harry de Sussex par Vincent Vallée


 

Je viens de fermer cette brique. Je ne lis jamais de biographie mais je dois avouer que je suis assez client des monarchies mais surtout celle d'Angleterre. 

Il faut croire qu'il en avait gros sur la patate le prince Harry, pour avoir tant à raconter... Mes premières impressions lors de la lecture des premiers chapitres, c'est que le prince se plaint d'aise, mais.

Force est de constater que le frère cadet du futur roi d'Angleterre vit ce qu'a vécu la princesse Margareth en son temps. L'ombre de, ils sont destinés à cela les suppléants de la "Firme", qualificatif donné à la maison royale d'Angleterre. Mais on constate également que les mœurs ont évolué, le prince fut autorisé à épouser une actrice américaine divorcée au contraire de sa grand tante, sœur de la reine. Cependant, Harry ne passe pas son temps à se plaindre et il aime la monarchie dans laquelle il est né, lui voue un amour sans bornes ainsi qu' à sa grand-mère, sa reine comme il l'appelle, comme l'appelait tous les Britanniques. Il ne manque pas non plus d'éloges et de preuve d'amour envers son père, le désormais roi Charles, ainsi qu'envers son frère, l'Héritier, William. 

Le prince Harry raconte avec émotion la mort de sa mère, l'iconique Diana, son incompréhension, et ses souvenirs qu'il dit intact mais que l'on devine si précis dans ses souvenirs, grâce ou à cause de la médiatisation de la famille royale et en particulier Diana Cette dame de cœur fut tout de même au contact de la famille la plus célèbre du monde et leur a offert avec Charles, un futur monarchique. On comprends aussi que le prince s'emmêle les pinceaux au sujet de quelques dates mais c'est une preuve d'imprécision dans l'esprit d'un enfant et également du fait qu'aucun "officiels" de Buckingham n'est intervenu dans la rédaction de ces mémoires. Je ne m'en offusque pas au contraire de ses détracteurs mais je trouve ça, plutôt rassurant.

L'armée, l'engagement au service de celle-ci, les sorties, les filles, l'alcool et la drogue. C'était, en somme, le quotidien du prince. On peut penser que c'est un quotidien banal pour un "people" sauf que ce dernier est le suppléant. Celui qui sera appelé à donner un rein à l'héritier, son sang, sa vie ! Même s'il la donnerait par la force des choses. Un quotidien pas si banal si on considère que Harry, tout comme sa mère, étant un personnage atypique et remuant de la famille, sera la cible des médias en tous genres, des paparazzis.

Le suppléant raconte donc, les complications d'un prince, les difficultés à trouver sa place, la médiatisation du moindre battement de cil. Mais également, les difficultés à trouver l'amour, car s'unir au prince, c'est aussi accepter de devenir la cible des snipers armés d'un stylo imbibé d'encre rouge. On ressent beaucoup l'amour de Charles pour ses fils, une retenue propre à ce style de famille, y compris en privé mais aussi de l'inquiétude, du souci. Harry nous confie sa douleur après la mort de sa mère, ses séances chez le psy pour comprendre et ses difficultés à vivre normalement quand tout ses faits et gestes sont épiés, analysés, photographiés... La presse n'est pas épargnée et implicitement désignée responsable de la mort de celle qui aurait dû être une reine magnifique.

La biographie dépeint parfaitement la dégradation des liens entre Harry, son frère et son père Charles. Une fois marié, il est contraint de compter avec son épouse, fusillée par les flashs, accusée de tous les maux et comparée à une guenon par quelques esprits ridicules. Il ne supportera plus cette vie dictée, cette vie à essayer d'épargner sa femme mais ses enfants aussi. Il explique le cheminement vers une "libération" de ses obligations royales. Elle ne fut pas si radicale que nous l'ont vendu ceux qui sont responsables du quotidien chaotique des membres de la "Firme". On comprends les raccourcis faciles faits par la presse et on se dit que bien qu'ils vivent dans des cages dorées, on ne voudrait pas de ce style de vie... 

Pour ma part, j'ai trouvé cette biographie touchante et éclairante, pas aussi explosive que ce que nous en disent les médias, et puis, j'ai ressenti beaucoup d'amour entre eux. Du moins entre Harry, William, Charles et la reine. Une union qui s'est dégradée mais qu'Harry voudrait restaurer. L'ouvrage se termine par un épilogue au sujet de la mort de la reine et là aussi, l'amour de Harry pour sa grand-mère transpire au travers des pages. Il est fier, il est reconnaissant et cette fois, au contraire d'avec sa maman, il regardera sa grand-mère allongée, sans vie, pour être certain qu'il n'est pas trompé, que c'est bien vrai.


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mercredi 29 mars 2023

1984 de George Orwell par Vincent Vallée


 


Quelle lecture laborieuse... 1984, un roman que l'on nous vend comme un classique incontournable, le reflet de notre société, de nos gouvernements et ses dérives etc, etc.

Le seul choc, la véritable vision de l'auteur est le "télécran", une espèce de petit écran qui vous épie, vous suit partout. Aujourd'hui comparable, à "Alexa" de Amazon, ce système qui vous répond lorsque vous le questionnez, que vous pouvez relier à vos appareils électriques et que vous commandez à distance.

Néanmoins, 1984 est un récit de science-fiction, et qui se base sur, selon moi, la paranoïa qui pourrit l'esprit des gens. Certes, nous sommes épiés pour nos goûts, nos achats, et aujourd'hui nous appelons cela des "algorithmes" mais nous pourrions très bien le faire cesser, c'est nous qui avons choisi ce mode de vie, il ne nous est pas imposé comme dans "1984". Certains diront que ça l'est de manière insidieuse, car nous dépendons de plus en plus de la technologie, etc. Je serai d'accord avec eux pour ce qui est administratif comme les banques par ex. Mais ensuite... Les réseaux sociaux ne sont pas des obligations mais bel et bien des choix. 

Ce roman pousse le bouchon trop loin à mon sens, pour que l'on puisse faire un réel parallèle avec aujourd'hui, il reste décalé, trop surfait et puis les personnages ne sont pas accrocheurs, attachants. Ils sont à la limite du ridicule. Cette lecture fut très très difficile car ennuyante et pauvre. Je n'ai pas ressenti l'envie de tourner les pages et ça, c'est horrible. Les "classiques" c'est un peu comme les prix littéraires, subjectifs, basés sur quelques avis, et je suis bien heureux d'être alors en décalage avec cet algorithme humain...

Non, je ne conseille pas...

dimanche 12 mars 2023

Nos miroirs.

 

Nos miroirs.

 

Maman m’a dit de ne pas m’approcher des miroirs, car il paraîtrait qu’à force de s’y regarder nos oreilles n’entendent plus et nos yeux ne voient plus qu’autour de nous, la Terre continue de tourner. Et puis, à trop se contempler, on ne voit plus autrui. Il y a tant à apprendre des autres et de ce qui nous entoure en général. Le monde et ses aléas sont tellement durs de nos jours... Si on se regarde trop, si on ne voit plus rien d’autre que son propre nombril alors, on passe à côté de la vie et de ses atouts. Des atouts tellement multiples comme le poids de la nature au creux d’une forêt, le chant des oiseaux au sommet des arbres, le bruit d’une eau qui chemine sur divers obstacles à sa route, mais qu’elle franchit tout de même... La beauté d’un lever de soleil, cette naissance quotidienne. La splendeur de l’océan et ses caresses que sont les vagues... Les nuages qui rivalisent de taille et de forme laissant ainsi libre cours à notre imagination, tantôt un mouton, tantôt une girafe ou encore un visage, se dessinera sur l’ardoise bleue azur, juste au-dessus de nos têtes. Vous avez remarqué comme nous manquons de hauteur ? Comme nos regards sont figés à la l’horizontale ? Cela étant, sans la voir, l’horizon... Buté sur ce qui est juste devant nous, n’appréhendant plus ce qui va arriver ou ce qui s’éloigne. Lever les yeux plus haut, regarder plus loin et ainsi léviter au-dessus de ce qui nous accable et est si futile en prenant ce recul. Reculer pour mieux voir, reculer pour mieux apprécier. Regarder vers le ciel ou les étoiles, se laisser aller à ne plus écouter, ne plus se laisser assourdir par un quotidien si monotone et tellement anxiogène. Se rendre compte alors, que prendre de la hauteur, ou regarder plus haut permet de relativiser, de reprendre à zéro une route sur laquelle on a dévié, poussé par des mauvais choix ou de mauvais sentiments... Cessons de nous contempler et de ne voir que nous, oublions notre personne et admirons ce qu’on ne regarde jamais, abruti par notre entêtement ou le bruit. Et si pour une fois on détournait le regard de nos quotidiens, pour lever les yeux afin de regarder ailleurs, plus loin, plus haut et écouter le silence... Le silence...


Texte inspiré de : Les aveuglés - Le palais des murmures de Loïc Nottet.

samedi 11 mars 2023

Un vertige...

 




Un vertige… Oui, tu es un vertige, ce genre de flèche qui transperce l’instant, trop tôt pour toi, trop tard pour moi.
J’ai basculé, emprunté le saut dans l’inconnu, et dans ce tumulte, je revois tes lèvres. Tes mots résonnent encore en moi, comme une raison troublée par une mélodie insaisissable.
Tu m’as été offert, tendu tel un piège délicat… J’ai goûté à l’inaccessible, effleuré ta peau fine et sensible, inhalant l’essence de l’amour et du désir. Tu m’as donné de toi, soufflant dans mes cheveux comme des vents contraires, ces souffles de vie qui éveillent l’âme.
Oh tentation, je t’ai goûtée, je t’ai dévoré mon démon envoûtant.
Tu as fait de même, pénétrant ce qui devait demeurer secret...
Je ne t’ai pas choisi, je ne t’ai pas cherché ; ta présence est rare parmi les nôtres, et pourtant, j'ai eu le privilège de te vivre. J'ai touché ton secret, ton âme, et puis ton cœur.
Et toi, tu as touché le mien.
Le temps a filé, ne laissant que le souvenir, et c’est peut-être mieux ainsi.

Non… C’est mieux ainsi.

C’est ainsi…


Vincent Vallée

jeudi 23 février 2023

Ceci n'est pas un fait divers de Philippe Besson par Vincent Vallée


 

C'est le moins qu'on puisse dire, ce n'est pas un fait divers. Ce que va vivre Léa, une jeune adolescente qui vit chez ses parents, et alors qu'elle entendait une dispute depuis sa chambre, une encore, entre ses parents éclater, est tout sauf un fait banal…

Des cris, de la vaisselle qui vole en éclats et puis des coups sourds et le silence. Un silence qui s'installera en Léa pour toujours… La jeune fille vient d'assister au meurtre de sa mère, l'assassin n'est autre que son père. Un fait divers… Pour le grand public, pour un JT, certes, mais pour une famille qui vole en éclat, c'est un cataclysme.

Philippe Besson apporte sa plume à ce que va vivre Léa et son grand frère qui vit à l'extérieur du foyer familial. Comme souvent, Besson va droit au but, les chapitres sont courts, ils cadencent la lecture rapidement et efficacement. Ce récit à beau être glauque, les détails malsains, on est embarqué par une sorte de voyeurisme. 

Les violences conjugales et les victimes collatérales sont au cœur du roman. Léa et son frère ont toujours été proches de leur mère car leur père était assez soupe au lait, froid et possessif envers son épouse. L'aîné n'a jamais eu ses faveurs, il aime la danse… On en arrive à ce que je reproche à Philippe Besson : Mettre une touche d'homosexualité dans chacun de ses récits. 

Pourquoi en arriver à chaque fois à cette étape ? On peut très bien aimer la danse, ce qui est le cas du grand frère, la pratiquer et ne pas être gay. C'est le seul bémol que je trouve à ce roman bien écrit, bien agencé et que j'ai lu assez rapidement.

Que doit-on faire quand on perd sa maman de cette façon? Comment survivre et supporter d'avoir un père meurtrier ? Comment aider sa jeune sœur à surmonter cette épreuve, le sang, les coups de couteau, cette violence… Tant de questions que pose ce roman, ce fait divers.

mardi 7 février 2023

Les aveuglés - Le palais des murmures de Loïc Nottet par Vincent Vallée

 



Les aveuglés - Le palais des murmures de Loïc Nottet paru aux éditions Michel Lafon, c'est une première ! L'artiste, chanteur, danseur, rêveur... Aujourd'hui auteur ! Et lorsque je dis "rêveur" ce n'est pas péjoratif car, cet aspect de sa personnalité transparait dans ce premier roman. Un roman jeunesse, et après lecture, en toute objectivité, je peux affirmer que c'est presque une réussite.

Loïc Nottet est un artiste qui n'avait aucunes prétentions. Moqué à l'école pour sa voix fluette, son physique ou ses passions comme la danse; il a fait de ce que l'on pensait être des faiblesses, une force et quelle force ! Loïc est un garçon qui en veut toujours plus, qui veut sans cesse aller plus loin, faire mieux, faire plus et, vivre ses rêves. Par la même occasion, nous les partager. Force est de constater qu'une énorme communauté le suit et l'aime énormément. Ce qui est d'autant plus sympa, c'est qu'il est apprécié autant pour sa musique que pour sa personne. Parmi ses ambitions: Écrire un roman ! C'est chose faite, mais...

Alors ce roman. C'est l'histoire de Natan, un jeune garçon qui vient de perdre sa sœur Théo. Cette dernière a disparu et n'a jamais été retrouvée malgré les recherches et le temps qui s'est écoulé. L'enquête se terminant, le père de Natan et de Théo se résigne, tout comme lors de la disparition de son épouse... Mais pas Natan, non pas cette fois ! Ca ne vous fait penser à rien ? 

Non, il ne croit pas à la mort de sa sœur, il le sent, il le sait, elle est vivante ! Il va lui falloir convaincre Miko et Penny ses amis, de l'aider. Ce roman est du pur Loïc Nottet en ce sens que l'on est plongé dans l'univers qu'il affectionne, un univers fantastique, digne d'un des meilleurs films de Tim Burton, sauf que ça sent le pompage d'idées d'une série... Stranger Things pour ne pas la citer.. On se fond dans un univers magique et parfois angoissant, frôlant avec l'horreur. C'est dans un monde étrange et fantasmagorique que Natan et ses amis vont partir à la recherche de Théo alors qu'ils devaient assister aux funérailles de celle-ci. Natan refusera d'y aller, c'est dans un parc d'attraction désaffecté, qu'il va entraîner ses compères pour trouver des pistes et il ne se trompera pas, il y a dans ce parc devenu glauque, quelque chose d'étrange, de bizarre Une piste pour retrouver Théo ? J'ai accroché mais c'est semé d'idées provenant de série ou de films, j'ai été convaincu du manque d'imagination lorsque son héros s'arrête et saigne du nez...

Ce roman est le reflet de ce qu'est l'auteur, de ce qu'il dénonce au travers de l'un de ses albums, certes. Le reflet, le narcissisme, le jugement d'autrui, ou encore cette faculté que nous avons parfois à ne pas nous faire confiance, ne pas croire en soi. Il ne me sert à rien de vous divulgâcher ce roman car il se vendra aussi vite que les places de concert, et pour cause : La célébrité de son auteur.

Alors vous avez aimé la bande de copains de "Stand by me" de Stephen King ? Les amis de "Les Goonies"? Ou encore "Alice aux pays des merveilles" ? Stranger Things ?Foncez et lisez ! Vous ne serez pas déçus ! Si vous attendez un roman écrit par l'auteur et issu de son imagination, les vrais lecteurs/trices seront déçu(e)s....


Quelques passages, mais pas trop :


"L'insouciance des gens de son âge lui apparaissait lointaine, comme si les autres n'avaient pas conscience de leur fin, comme si personne autour de lui ne se rendait compte que la vie  n'était qu'une grande mascarade".


"Que faisait-il ici, dans cet univers de pacotille, de faux-semblants ?"


"Un jour, enfant, il s'était aperçu que les paroles des chansons lui revenaient plus facilement lorsqu'il laissait flotter ses pensées sans chercher à les diriger. En surfant dans sa mémoire comme sur un océan de souvenirs."






mercredi 11 janvier 2023

De la terre à la lune de Jules Verne par Vincent Vallée

 


Première lecture de l'année, et c'est un roman de Jules Verne. Après "20 000 lieues sous les mers" qui m'avait plongé au cœur des mystères de l'océan et "Voyage au centre de la terre" dans les tripes terrestres, me voici dans les étoiles. Diable quel écrivain que ce Jules Verne! Il aura fait le tour des sujets cités plus haut, avec une imagination frisant parfois avec la vision, la prédiction.

Après la presque moitié du roman, qui m'a quelque peu ennuyé, le tempo s'est accéléré. En effet, les premières pages sont consacrées à des détails très techniques, dont on se demande où il va les chercher par ailleurs, quel "scientifique" ce Verne!

Barbicane, c'est, on le croit durant la première moitié du livre, le héros, le personnage principal mais il s'avérera n'être que le président du Gun-Club. Club composé de constructeurs de munitions de guerre, d'obus en tous genres. Ce Barbicane n'ayant plus de guerre à se mettre sous la dent, imagine l'envoi d'un obus qu'il pensera sous toutes ses coutures, vers la lune, rien que ça!

Après avoir exposé son projet à ses amis et collègues du club, amis qui soit dit en passant, s'ennuient tout autant que lui, il se verra rassuré et encouragé dans ce projet fou par un enthousiasme débordant. L'idée fera le tour des journaux, du monde même! Tout sera pensé, la fabrication, le contenu et le contenant, les procédures de lancement, ainsi que le lieu, l'heure et le jour qui garantiront la proximité de l'astre lunaire. C'est au terme d'une centaine de pages de préparation à ce tir que viendra le second héros du roman : Michel Ardan, un aventurier français un peu loufoque qui s'agite dès qu'un tel projet se fait connaître au monde entier. 

Ardan, fera savoir à Barbicane, alors en plein préparatifs, son ambition de changer, avec sa permission et son concourt, l'obus en capsule afin d'y voyager vers la lune! Mais voilà, le projet fou du français attisera encore plus les ambitions de Barbicane et ses amis. Toute la conception de l'obus sera alors repensée afin de voyager vers la lune. 

Jules Verne reste pour moi le plus grand écrivain de fiction (science-fiction) du 19ème siècle. L'écriture est détaillée, certes parfois un peu lourdement, mais il est obligatoire de s'incliner devant le travail de recherche. La langue française est mise à l'honneur et oh combien! J'ai failli être découragé et déçu de ma lecture, mais ma persévérance a payé, ce roman est magnifique ! 

Jules Verne