lundi 27 mai 2019

L’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud. Par Vincent Vallée.





Après avoir écrit au sujet de Verlaine et Rimbaud, j’ai découvert la naissance d’un hôtel dédié à Arthur Rimbaud, situé dans le dixième arrondissement de Paris : L’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud.



Que dire si ce n’est que, étant donné que j’écris en ce moment au sujet du jeune poète ce fut évident pour moi de me rendre dans cet hôtel pour le découvrir et me plonger dans une ambiance purement rimbaldienne.
Arrivé à Paris, je suis monté dans le métro, un homme jouait de la trompette, j’étais dans l’ambiance parisienne. Arrivé devant la façade de L’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, j’ai avant toute chose regardé la façade qui ma foi est simple et classe. L’essentiel, on sait qu’on est arrivé à l’hôtel qui lui est consacré.


L’accueil fut agréable, chaleureux et première surprise : Des livres, des recueils, des copies de lettres de l’homme aux semelles de vent. Un hall chaleureux tout comme notre prise en charge.
Petite attention propre à ma réservation, étant donné que je suis belge, on me confie la chambre qui porte le nom : Bruxelles. C’est peu de choses, mais c’est une preuve d’attention et de souci de bien faire.
La chambre est étonnante ! Moderne et chic, un lit bien fait et garni d’un dessus-de-lit au nom d’Arthur Rimbaud. Un petit bureau, une machine à café (c’est important pour moi) une armoire garnie de la célèbre photo prise par Carjat du jeune éphèbe. Mais aussi une salle de bain modeste, mais pratique et moderne, tout y est dont des échantillons aux saveurs de miel, j’adore ça ! 




Il faut noter une anecdote, sur internet je lis, une fois installé sur le lit confortable en plus d’être bien fait, qu’un homme de passage à l’Hôtel littéraire se plaint de la chambre qu’il a eue, car sous les combles. Les poutres et le plafond incliné l’auraient gêné. C’est donc quelqu’un qui ne connaît pas bien le poète, en effet, Arthur Rimbaud, une fois arrivé à Paris pour commencer son aventure avec Paul Verlaine, va régulièrement dormir sous des combles avec vue sur les toits parisiens. Quelle belle immersion selon-moi, j’avais une chambre de ce style et j’ai adoré ce petit point commun. Arthur disait :

 Le rêve maternel, c’est le tiède tapis,
C’est le nid cotonneux où les enfants tapis,
Comme de beaux oiseaux que balancent les branches,
Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches ! ...

J’ai pu poursuivre l’écriture de mon tapuscrit au sujet de Rimbaud dans une ambiance où je n’aurais pas pu être distrait ou sorti du contexte et puis j’ai aussi pu me délecter d’un petit-déjeuner parfait, bien préparé, bien garni et géré par une jeune dame souriante et soucieuse du travail bien fait. 


Depuis ma table, une vue sur la jolie bibliothèque Rimbaldienne, sur quelques cadres qui reprennent lettres et autres dessins du poète. Un buffet garni de viennoiseries me rappelle ces quelques vers de Rimbaud :

C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants...

Avant de m’en aller, j’ai pu offrir mon roman au sujet de Verlaine et Rimbaud à la sympathique directrice, ce cadeau me semblait évident.


Pour conclure, si vous désirez une chambre à Paris située à proximité de tous les moyens faciles pour parcourir la capitale, confortable et classe et qui plus est vous plonge dans la littérature et en particulier la poésie, une seule adresse :
L’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud, 6 rue Gustave Goublier
75010 Paris.

samedi 25 mai 2019

Écrire, Éditer = Sincérité, Liberté par Vincent Vallée





Écrire, Éditer = Sincérité, Liberté

Parfois, du haut de ma petite expérience d’auteur autoédité, je lis et observe des comportements qui m’indignent. Je veux parler du monde dans lequel j’évolue en tant que petit auteur régional. Avant de critiquer certains auteurs ou éditeurs, je souhaite mettre en avant ceux qui sont sincères.

Citons-les : les auteurs autoédités et les publiés de notre petite Belgique et d’ailleurs, qui ne sont pas des Levy, Schmitt et autres (que je ne dénigre pas). Ces auteur(e)s m’ont motivé, donné envie de poursuivre et guidé. Ils ont en eux cette soif de partager, de conseiller, et ce besoin d’écrire, qu’il s’agisse d’un vécu, d’une romance ou d’un style unique. Qu'importe le genre, tous m’ont beaucoup apporté. Bien qu’ils ne soient pas nombreux, leur présence est rassurante. Ces auteurs se soucient peu de votre talent ou de votre vie ; ils donnent, car pour eux, c’est un juste retour des choses. Beaucoup ont déchanté, mais heureusement, ils sont moins nombreux que ceux qui m’ont déçu.

Ces auteurs, comme moi, sont des « apprentis ». Ils essaient, tâtonnent, et écrivent parfois de manière maladroite. Écrire de travers n’est pas grave tant qu’on l’admet et se remet en question. Je n'accepte pas les remarques méchantes sur l’effort d’écrire. Ceux qui jouent avec cela ne méritent pas d’être cités ici.

En revanche, ce que je veux dénoncer, c’est l’ignorance, le manque d’humilité et la prétention de certains. Écrire, c’est un parcours. Vous trouverez peut-être des erreurs dans cet article, mais j’en suis conscient, et cela me conforte dans l’idée que je n'ai pas encore atteint un stade élevé en tant qu'auteur. J’ai encore beaucoup à apprendre, et j’en suis heureux. Paradoxalement, parmi ces auteurs peu humbles, il y a des journalistes, professeurs et éditeurs. Vous pourriez dire que je suis encore bancal comme auteur, mais ce n’est pas incompatible.

En parlant d’éditeurs, rencontrés depuis 2009, j’en viens à définir ce qu'est un éditeur. Selon moi, c’est avant tout un auteur. Il est crucial de comprendre les auteurs et de ressentir ce qu’ils vont vivre après avoir confié un manuscrit. Un éditeur doit faire son travail sérieusement et modestement. Il n’est pas le père, ni le frère, mais le parrain du livre. Il garantit la pérennité de l'écrit, déchargeant l’auteur de nombreuses tâches fastidieuses, comme la correction, la mise en page et les démarches administratives.

Éditer, c’est aussi dénicher des séances de dédicaces et envoyer des dossiers de presse. L’éditeur doit avoir un carnet d’adresses et encourager ses auteurs, par exemple en offrant des marque-pages et flyers. Voilà pourquoi je considère ne pas être véritablement édité ; je n'ai pas encore vécu tout cela.

Un éditeur doit être honnête. S’il arrive qu’un auteur trouve mieux ailleurs et souhaite récupérer ses droits, il faut le laisser partir dans le respect mutuel des contrats signés. Les contrats doivent être simples, clairs et identiques pour tous les auteurs, sauf pour des détails techniques. Un éditeur à compte d’auteur ou participatif peut être honorable, à condition de respecter ses auteurs. Demander à ses auteurs d’acheter leurs exemplaires dans un cadre participatif est acceptable, si cela est clair dès le début.

En somme, des éditeurs modestes, j’en connais plus que ceux qui font peur. Ceux-là, on les connaît à peine, car ils ont compris qu’un éditeur doit soutenir ses auteurs, sans se servir d’eux pour gagner de l’argent. Éditer est une passion, un don de soi. Malheureusement, les livres ne se vendent pas toujours facilement. Ces éditeurs, qui se battent pour leur passion, ont tout mon respect.

En ce qui concerne les éditeurs véreux, ceux qui pensent « pognon, lumières et projecteurs », ils font des contrats douteux, privilégient les exigences de l’auteur plutôt que les engagements de l’éditeur. Éditer, c’est un métier et une passion. Quand ça débute, il y a la possibilité d’un compte participatif honnête, mais il faut avancer pas à pas.

Je souhaite rendre hommage à une maison d’édition qui ferme ses portes : les éditions Luce Wilquin. En 30 ans, ils ont publié 500 ouvrages, dont 340 issus de 90 auteurs fidèles. Voilà l’exemple à suivre : une maison modeste et sérieuse, qui a su miser sur ses auteur(e)s.

Ces éditeurs véreux m’ont fait peur par leur incompétence à respecter leurs auteurs. Souvent, ils sont partout, se vantent de réaliser de nouvelles choses. Ils trouvent des auteurs naïfs qui ne se renseignent pas sur eux. Beaucoup se reconnaîtront dans cet article, que ce soit en tant qu’éditeur honnête ou malhonnête. Les malhonnêtes ne l’admettront jamais. Beaucoup d’auteurs imbus prétendent qu’on naît écrivain, qu’il n’y a pas besoin de travailler.

Je conclurai en disant que le travail d’un auteur est un amusement, c’est le plaisir de faire des recherches, de fouiller dans les livres et sur Internet. La différence entre un auteur et un écrivain n’est pas banale. Un auteur peut être un ex alcoolique qui souhaite partager son vécu, tandis qu’un écrivain crée une œuvre avec un lien entre ses ouvrages.

Vive les mots et ceux qui les écrivent avec passion, vive le livre qui existe grâce à des éditeurs honnêtes. Comme le disait Verlaine :

« Va mon livre, là où le hasard te mène… »


©Vincent Vallée



[1] https://www.actualitte.com/article/monde-edition/fermeture-de-la-maison-d-edition-belge-luce-wilquin/92429

dimanche 19 mai 2019

Tu signais Ernst K. de Françoise Houdart, par Vincent Vallée.




"Tu signais Ernst K." c’est près de cinq cents pages l’évocation d’une guerre, la grande guerre. Plus précisément celle qu’a vécu Boussu, ses femmes et ses enfants.

Début 1917, les « Boches » arrivent à Boussu. Deux mille soldats qui font trembler les routes du village, de loin on les entends, on se crispe. Ils seront logés chez l’habitant, c’est décidé, planifié. Parmi ces soldats tant détesté car symbole de l’ennemi, il y a Ernst K, dix-neuf ans, dessinateur à ses heures perdues. Ernst K. balade son cahier de dessin de Roisin à Tournai.

Ce cahier, Françoise Houdart l’a retrouvé, ou plutôt on le lui a confié. Françoise l’a questionné ce cahier, rendant ainsi, petit à petit, la vie à ce jeune soldat qui deviendra le sujet de ce roman : « Ernst, j’inverse les lettres de ton prénom et tu deviens étoile : « stern… » Ernst K. est cette étoile grâce à Françoise Houdart un siècle après son entrée à Boussu, éclairant nos mémoires pour que tout un chacun se souvienne, n’oublie pas, se rappelle…

Ernst K. s’installe donc dans une famille boussutoise comme les autres, il y a Victor, Juliette son épouse, les deux jeunes garçons, Arthur et Jean et puis Laura, la petite fille. Sans oublier les personnages qui vont de l’instituteur, du vicaire résistant, du notaire, de « Nan l’coulon », de la vieille voisine Léa …
Toute un village recréé avec, aussi la présence de l’occupant, le passage des pieds bottés dans les rues, comme en ces cités autrefois décimées par une autre peste, les privations de toutes sortes, les solutions pour rappeler le café ou le savon, les convois chargés de travailleurs forcés, la dénonciation, les vengeances, les fouilles, le typhus, et l’hôpital qui accueille chaque jour des jeunes détruits, de vies brisées, la guerre est là, terrible et interminable guerre et son atrocité.

L’une des principales particularités du livre se trouve sans doute dans l’humanité dont Françoise Houdart a su habiller progressivement celui qui, au départ, n’était que l’occupant qui s’impose mais qui a le cœur et l’esprit partagé entre sa patrie et le pays occupé, la maison maternelle et celle où l’a déposé le destin, les lettres d’Emma, les brefs échanges avec Juliette, son hôtesse.

Un grand roman nourri par une extraordinaire documentation mais aussi par les témoignages d’une vieille dame centenaire chez qui la narratrice verra Laura, la petite fille de ce roman. Dans les blancs de cette histoire presque oubliée, Françoise Houdart, par son écriture, établit cette complicité avec son personnage et son lecteur. Un roman difficile à oublier pour passer à un autre et cela, pour moi, c’est un signe de véritable réussite.

Je ne peux conclure cette chronique sans me remémorer les anecdotes et autres signes qui ont accompagnés la naissance de ce roman, cette aventure littéraire pour son auteure.

L'auteure :



samedi 11 mai 2019

C’est Dieu, c’est l’éternité.






Il sont face à moi, montants, venants, reculant pour mieux m’atteindre…

Les flots rugissent, se fracassent sur les arêtes rocheuses pour peindre une faiblesse…

Relents marins, cris volatiles sont ses compagnons, la mer… C’est Dieu, c’est l’éternité.


Le ciel se fond en elle, le soleil copule avec l’horizon, l’amour à ses raisons… que l'œil du peintre ignore.

L‘iode qui s’en dégage, l’écume qui y fait rage, rien ne tient debout sur elle, tout y vacille…

Relents marins, cris volatiles sont ses compagnons, la mer… C’est Dieu, c’est l’éternité.


Vacillant, troublé, mon regard semble s’en aller, tanguer, se déporter, son ondulation m’emporte.

Des heures éternelles pourraient ainsi s’écouler et je t’écouterais, toi. Oui, je t’ai trouvé toi, immensité.

Relents marins, cris volatiles sont ses compagnons, la mer… C’est Dieu, c’est l’éternité.

En toi gisent des âmes heureuses, tu les berces de tes emportements violents, pourtant, ils reposent.

Je te crains éternité, tu t’époumones et je t’aime toi l’infini, l’immensité, Dieu…la mer…

Relents marins, cris volatiles sont ses compagnons, la mer… C’est Dieu, c’est l’éternité.



Illustrations: Toile de Saintes-Maries-de-la-mer Vincent Van Gogh

mardi 23 avril 2019

Un certain Paul Darrigrand de Philippe Besson par Vincent Vallée


Un certain Paul Darrigrand



« Arrête avec tes mensonges » fut déjà une surprise, une claque littéraire et pour le style de Besson et pour l’impact laissé au corps.
Lorsque j’ai vu que Philippe Besson avait réitéré l’expérience, celle de se confier, de se livrer et puis surtout, ce qui me touche le plus, exorciser avec tendresse un passé, un moment vécu passionnément, alors j’ai foncé.

« Un certain Paul Darrigrand » est en réalité une sorte de suite à la vie de jeune homme de Besson, il nous explique là encore, mais pour notre plus grand plaisir assaisonné de curiosité, une autre aventure amoureuse, avec un jeune homme tout comme lui. Sauf que, celui-ci est marié et donc, de fait, n’assume pas son attirance pour les garçons.

Bien entendu, j’ai commencé à cerner Besson, je sais qu’il sème quelques « mensonges » pour troubler, ne pas tout dire tel que lui l’a vécu et c’est aussi cela, son style. De nouveau, Besson va tomber amoureux, de nouveau d’un jeune homme grand, pâle de peau, beau… Sans oublier que ce garçon, Paul, est marié. Ce sera pourtant plus fort que lui, comme une pulsion réprouvée trop longtemps, Paul tombera dans les bras et dans les draps de Philippe. Un amour charnel, redondant dès que possible, puis plus tendre, plus amoureux…

C’est aussi à cette période de sa vie que Besson tombera gravement malade, à l’époque où le sida s’attrapait comme un rhume, lui va se voir hospitalisé pour un sérieux problème avec son sang. Tout va s’enchainer pour Philippe, il sera partagé entre son amour clandestin avec le beau Paul et sa santé qui va le pousser au bord de la mort, il s’en fallut de peu. Pourtant, ce qui va mourir, doucement, cruellement, après des aveux de Paul à son épouse, c’est l’histoire d’amour entre lui et Paul Darrigrand.

On peut supposer que Darrigrand s’est défilé, qu’il n’a pas assumé, mais à la lecture de ce roman, je dirai juste qu’il a « choisi », non sans peine, non sans douleur. J’ai été très touché par ce Paul « hetero » car il est en lutte avec la passion, les pulsions et la raison. Tôt ou tard, dans nos vies, nous devons faire des choix, parfois ceux-ci sont cruels et indélébiles, mais il le faut, pour avancer… Rien ne se fait sans fracas, sans cicatrice comme celle que Besson a sur le ventre et qui lui a permis de survivre alors. Pourtant celle qui le touche le plus, et dans sa chair et dans son fort intérieur, c’est sans nul doute, d’avoir été obligé « d’oublier » Paul Darrigrand.

La fin du roman nous démontre que cette douleur est partagée et ça aussi… C’est beau.




mardi 16 avril 2019

Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte de Vincent Vallée




Catégorie : Romans & Essais - Essai historique

VINCENT VALLÉE, tel un archéologue des âmes, est allé chercher une autre vérité et nous l’expose dans ce roman. En couverture, une œuvre du peintre canadien MATHIEU LACA, représentant VINCENT VAN GOGH dans toute sa brutalité.

Une façon agréable, au travers d'un roman, de faire connaissance avec ce peintre renommé. Un peu tardivement...










OU ACHETER LE ROMAN ? ( Cliquez sur le lien ci dessous) :

Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte de Vincent Vallée



Vincent Van Gogh, l’autre, celui qu’on n’a pas vu, pas cru, pas compris. Autour de lui quelques personnes, toutes bienveillantes ?

Qui était-il ? Était-il ce fou qu’on nous décrit ?

Il eut une vie brutale, épistolaire, romanesque. Rejeté par tous, y compris par lui-même. Vincent Van Gogh c’est aussi l’éternel enfant, le naïf, le généreux qui nourrissait les souris au lieu de s’alimenter et qui s’extasiait devant un orage, trempé jusqu’aux os. Van Gogh pouvait aussi devenir ce volcan qui gonfle, ronfle, entre en éruption. Poussé au bord du gouffre, celui de la déraison, du mépris de soi, il s’est retrouvé immergé dans le chagrin et le désespoir de ne trouver nulle part où aller, nulle part où il serait aimé, compris. Lui qui, sa vie durant, cherchera un nid où se reposer, terminera ses jours dans une petite bourgade près de Paris, un suicide ?

Vincent Van Gogh, c’est surtout ce peintre, cet artiste qui peignait ce qu’il ressentait, non pas que ce qu’il voyait. Il aimait peindre ce dont les autres se détournaient, un ouvrier en plein labeur, un amandier tordu et esseulé, lui-même… Nous connaissons toutes et tous VINCENT VAN GOGH !

En êtes-vous sûr ?



lundi 25 février 2019

Rubiel e(s)t Moi de Vincent Lahouze, par Vincent Vallée


Rubiel e (s) t Moi  


            

Je viens de terminer ce roman, et quel roman !

C’est simple, pour savoir si j’aime une lecture il faut regarder si j’ai corné des pages, s’il y en a beaucoup c’est que j’adore.

Ce roman je l’ai découvert comme l’a été son auteur, Vincent Lahouze, sur les réseaux sociaux. Oui, Vincent Lahouze écrit souvent sur ce nouveau canal de discussion, d’informations, il couche là ses pensées, réflexions et autres billets d’humeur. De plus en plus, son lectorat s’est agrandi jusqu’à être repéré et donc, édité.

Il faut avouer que son histoire n’est pas banale tout en étant commune dans son pays natal, la Colombie. Vincent c’est Rubiel, un enfant adopté alors qu’il avait 4 ans et qu’il vivait dans les murs gris de l’orphelinat de Bienestar de Medellín. Rubiel va embrasser une nouvelle vie et naître de nouveau… L’auteur va nous emmener dans le récit de cette vie que mènent parfois tant d’enfant comme le petit Rubiel, une vie qui peut basculer à tout instant, soit vers le bonheur et donc l’adoption, soit l’envie de liberté, la fuite, et donc la survie dans les rues de Medellín, ce coupe-gorge pour tant d’enfants errants…

En parallèle de ce récit, de cette course contre la mort d’un enfant de 4 ans dans les rues de Colombie, de ces nouveaux amis d’infortune à peine plus âgés que lui, mais aussi de l’amour adolescent, de la découverte de la littérature ou d’un vieil homme qui prend Rubiel sous sa protection. En parallèle donc, Rubiel va nous raconter son adoption et c’est Vincent que nous allons alors découvrir, cette rencontre avec la France, ce déchirement à Bienestar, la rencontre avec un autre monde, une autre culture, une autre langue. Il y aura aussi les échecs, la débauche qu’on peut parfois connaître à l’adolescence, les ruptures amoureuses qui font si mal. D’autant plus pour Vincent qui n’arrive pas à avancer tant son passé le frustre. Je l’ai ressenti comme ça en tous cas. Vincent cherche, tente de comprendre ce qu’aurait été la vie de Rubiel s’il était demeuré là-bas chez lui, en Colombie. Que serait devenu Rubiel ? 

L’auteur, comme un exorcisme littéraire, tente de le comprendre, de l’imaginer, de faire le voyage retour, et il nous emmène avec lui. Nous sommes nous lecteurs, un peu comme ce petit lapin que Rubiel trimballe partout avec lui, cadeau de son frère de chambre à l’orphelinat. Comme ce petit lapin, nous le suivons partout et comme ce petit lapin nous ressentons les blessures, la peur, l’injustice, les pleurs de Rubiel, il nous les confie…

Un exorcisme, Vincent Lahouze réussit cet exercice pour ce premier roman, il est difficile de parler de soi, mais si en plus l’écriture est une forme de thérapie c’est d’autant plus complexe. Par un jeu d’écriture face au miroir, Vincent m’a touché, en plein cœur… Cette vie, au final, après avoir fermé ce roman, est le moteur de sa vie. Je crois, que peu importe sa route, il y reviendra toujours, à ce petit Rubiel. Parce que, comme on grave parfois des initiales sur un arbre, Vincent Lahouze pourrait graver lui aussi quelques lettres : Rubiel et Vincent ou plutôt : Rubiel EST Vincent.

Faut-il vous encourager à lire ce livre ? Non vous allez y aller, vous allez le lire, j’en suis certain.


Quelques passages que j’ai aimé :

Je ne pense pas à Rubiel, à ce petit garçon qui court sûrement dans les ruelles de ma mémoire.

"Oui, les mots étaient les armes les plus puissantes au monde. Capables de faire couler les larmes au lieu du sang."

"Cette nuit-là une feuille blanche m’a sauvé la vie. Depuis, je continue d’écrire…"

"Une fois encore, la vie lui arrachait des bouts de cœur qu’il tentait tant bien que mal, patiemment, de recoller morceau après morceau."

"Je comprends brusquement qu’il n’y a pas de hasard dans la vie, il n’y a que des rendez-vous…"

"Parfois il collait son oreille contre le ventre gonflé et il entendait le bruit de la mère… (cette citation est ma préférée…)."