vendredi 3 septembre 2021

Honnies realities de François de Gennaro par Vincent Vallée



Le recueil que je viens de terminer est celui d'un ami d'errance. Il le fut un temps, autrefois... En tous cas je considère avoir été perdu quand je cherchais quelque chose, quelqu'UN, non pas par lui mais par d'autres c'est une longue histoire mais ce vécu crée des liens.

On s'est perdu de vue, la vie est ainsi faite et puis nous avons un peu correspondu, puis plus rien jusqu'à peu. Alors que j'étais à Rhodes sur la terrasse de ma chambre d'hôtel récemment, François me contacte sur messenger, c'est dans l'air du temps. Oui. 

Rapidement, il me parle, m'écrit au sujet d'un recueil de sa plume. Comme tout auteur il cherche à être lu avant-tout, jugé sur la forme et le fond, sur le style. On papote et puis on se trouve une foule de points communs comme l'amour du 19ème siècle, les écrivains et autres artistes écorchés comme... Rimbaud. Moi qui l'aime tant mon poète, ce génie génial!

François aime se comparer avec modestie, ou plutôt s'identifier au Rimbe. Dans ce recueil il couche donc ses tripes. Alors je suis séduis de suite, parce que j'aime faire de même. Comme disait Céline, il couche sa peau sur la table, il paie ! Parfois ça coûte, il est certain.

 

"Il faut considérer ces écrits que vous tenez entre vos mains comme le témoignage d’une chute."

En effet, François n'est pas dans une phase de sa vie des plus reluisante mais il se bat. Et ce recueil est une de ses armes, je dois dire que c'est important de savoir que c'est un écorché de la vie qui écrit pour mieux cerner, bien comprendre. François donne le ton dès les premières pages, le lecteur n'est pas piégé.

J'ai beaucoup aimé lire l'exorcisme de quelques passages de la vie de l'auteur et d'autres textes. Quand je lis un passage comme celui-ci je suis "arrêté" dans ma lecture.

"Que le ciel commence à être joli… Je resterai jusqu’à ce qu’il soit parfait."

Une envolée, à mes yeux, pas de la haute voltige, mais assez pour me stopper et me faire réfléchir, imaginer ce que je lis. Plus loin, entre les passages narrant les chutes, les remontées, les ambitions sacrifiées, les trahisons, l'amour déc(h)u je lis :

"Gémis ma douce, C’est un hommage. Ta nuque m’appelle mais elle attendra. Les courbes harmonieuses de tes épaules. Je caresse délicatement, presque d’un effleuré innocent l’est et l’ouest simultanément avant de revenir doucement vers le centre."

Diantre ! Qui n'a pas couché sur le papier la poésie d'une étreinte, d'une fusion d'esprit plus que de corps même s'il s'agit de cela... Le feu d'artifice, l'explosion d'un sentiment intense, partagé...

Mais le passage le plus parlant à mon esprit englué parfois, à mon âme, celui qui m'a touché parmi d'autres est celui-ci :

"On est tous victimes de nos parents, un bon parent ça n'existe pas"...

Que puis-je ajouter là ? Je suis complètement d'accord et avec l'idée et avec la formulation. Je terminerai mon ressenti avec un passage d'une chanson d'Axel Rose (Guns n' Roses) pour François :

Il y a une lumière spéciale
Qui brille toujours
Et même dans les nuits les plus sombres
Elle ne peut le nier...

(«This I Love» par Guns N' Roses).

Je vous conseille vivement de lire François et d'ainsi le soutenir dans sa démarche :



 

jeudi 2 septembre 2021

Je n’ai jamais aimé par Vincent Vallée

 


Je n’ai jamais aimé

 

 

Je n’ai jamais aimé

Je crois être à côté passé

Penses-tu être vivant,

Crois-tu à CupiCON ?

J’ai aimé me leurrer

Une vie spéciale non ?

Qui suis-je ? Qui est-il ? Qui est-elle ?

Je ne sais… Et toi dis-moi ?

Un jour j’y ai pourtant cru

Très vite l’ange fut déchu…

J’ai pourtant tout donné, tout offert, tout cédé.

Il m’a tout pris. J’ai tout abandonné, je me suis laissé abuser, laissé crever !

Je n’ai jamais aimé, et puis ?

Qui est-ce ? Qui suis-je ? Qui es-tu ? Qui sommes-nous? De pauvres fous…

L’amour ? Qu’est-ce ? La mort, je sais. Mort de soi, masques branlants qui finissent par s’évaporer et là…

Horreur, désastre, reflet ?

Tu crois avoir trouvé, mais toi ? t’es-tu compris ? T’es-tu trouvé ? Je ne sais…

Je n’ai jamais aimé. Je me suis fait avoir, abuser, perdre par des sentiments Au diable les émotions ! Diantre que je les hais !

Et puis demain… Et puis hier, et puis toi, elle, lui et moi au milieu ? Je regarde vers ce ciel perdu et je m’y égare aussi… Tout s’enfuit. Une vie spéciale non ? 

Brisé, perdu, prisonnier… Seul, face au vent qui m’arrache des larmes, je la recouvre cette liberté. Le temps d’une accélération, d’une pulsation, d’un engouement spontané. Mon cœur bat à nouveau.

Triste, est le retour à cette vérité. Triste, je suis…

mercredi 1 septembre 2021

LA rêveuse d'Ostende de Eric-Emmanuel Schmitt par Vincent Vallée


J'avais découvert la plume de Schmitt avec "Odette tout le monde" qui depuis, a été adapté au cinéma. Cet écrivain qui réside en Belgique m'a emporté avec ce recueil de nouvelles. Il y a une fluidité et un sens de la formule qui est très belle chez lui.

J'ai trouvé que "La rêveuse d'Ostende" est très proche d'un fait réel qui a eu lieu au sein de la famille royale belge. Cette dame âgée qui rêve de cet amour perdu, dont elle n'a jamais parlé m'a beaucoup fait penser à l'idylle d'Albert II et la mère de la désormais princesse belge : Delphine Boël. Une ambiance belge avec un seul bémol: L'accent donné à la nièce de la vieille dame n'était pas nécessaire et pas forcément réel dans cette région du plat pays.

Les autres histoires sont beaucoup plus intéressante à mon sens. Cette histoire du couple de plus de 20 ans, ce meurtre parfait basé sur des préjugés, des doutes et motivé par une semi folle est juste géniale.

Il y a ensuite "Les mauvaises lectures" une histoire folle avec une issue terrible, une histoire basée sur un malentendu tragique au final.

"La guérison" est l'histoire la plus envoûtante et qui a aussi le talent d'avoir une issue qu'on ne voudrait surtout pas lire. En littérature ça ne se finit pas toujours comme on le voudrait et c'est magnifique !

"La femme au bouquet" est une histoire touchante, intrigante aussi et jamais je ne me suis ennuyé au fil des pages de ce recueil que je recommande pour les lecteurs avides de découvrir Eric-Emmanuel Schmitt.



mercredi 25 août 2021

Premier sang de Amélie Nothomb par Vincent Vallée






Premier sang, je l'ai attendu comme chaque année à la même époque. Et parfois lors de la sortie du dernier roman court de Amélie, je suis déçu pour une simple raison : J'oublie ma lecture et donc l'histoire. L'explication étant que le roman même s'il fut plaisant à lire ne m'a pas interpellé plus que ça.

Cette fois par contre, j'ai aimé lire et je crois que je vais m'en souvenir pour une simple raison : Il y a plus d'intimité couchée sur le papier même si elle n'est pas celle de l'auteure, elle est très intime puisque c'est un au revoir à son père sous forme d'hommage.

Patrick Nothomb était un enfant qui avait besoin de connaître un peu de privation pour savourer la vie. Il voulait être gardien de but ou... chef de gare. Plus tard il voulut être poète ce qui fit éclater la colère de son grand-père maternel. C'est en vain qu'il chercha une figure paternelle, le sien de père, étant parti trop tôt. Et ce n'est pas chez les Nothomb où il se rendait régulièrement en vacances qu'il la trouvât. Bien du contraire ce fut chaque fois une cure, un presque jeûne pour le jeune galopin qu'il était.

Et pourtant, il aimât s'y rendre et encore plus y retourner. Entouré de ses cousins un peu cruels, d'une grand-mère normale mais d'un grand-père égoïste et persuadé d'avoir un talent fou pour la prose et la poésie. Quand vint le moment pour Patrick de présenter sa future épouse il affrontera ce grand-père acariâtre et le découvrira sous son vrai jour.

Plus loin dans le récit c'est la profession de Patrick que nous allons rencontrer, au travers d'un épisode tragique de notre histoire belge. La révolte du peuple congolais et la prise d'otages de centaines de belges sur place dont lui, Patrick.

C'est là qu'il eut droit à une immersion en tant qu'ambassadeur, il ne put connaître meilleure expérience pour les années à venir et c'est en frôlant la mort qu'il l'apprit. Pour ma part cette histoire belgo-congolaise m'a souvent intéressé. L'assassinat de Lumumba est évoqué mais Amélie s'est gardée de prendre position. Mon avis étant celui-ci et il n'engage que moi : Baudouin, comme feu son aïeul, eut du sang congolais sur les mains, car fermer les yeux, avant ou après ce meurtre reste pareil. Passons.

Patrick Nothomb ne fut jamais aussi prêt de la fin que lors de sa presque exécution pour affronter la mort. Il eut ce sentiment étrange que seule sa fille, Amélie peut écrire, qu'on lui vola sa mort...

Je dois noter ces mentions de Rimbaud, le premier poète que lut Patrick étant enfant. L'évocation de ce poème génial : Le bateau ivre et la découverte de la Flache un petit ruisseau que Rimbaud connaissait. Imaginer ce petit garçon triste y déposer un bateau qui s'enfuit comme un papillon de mai c'est juste du génie. Amélie nous le rappelle.

Ce que j'aime chez Amélie Nothomb ? Souvent ses détracteurs me le demandent. C'est simple, elle se fiche de ce qu'on pense d'elle, elle se fiche encore plus de la technologie et s'est ainsi créé SA vie, SA bulle et elle y vit tout en faisant parfois quelques sorties dans ce 21 -ème siècle horrible. Elle écrit par besoin surtout non pour vendre. Elle est connue de son vivant c'est certainement sa seule chance qu'on peut lui envier. On peut ne pas être de ce siècle et y vivre, elle nous le prouve depuis plus de 20 ans. Merci Amélie, pour cette portion de la vie de votre papa, une part de vous qui s'en est allée loin de vous et que vous aviez besoin de retrouver pour pouvoir lui dire au revoir.


Je lui dit à mon tour et en photo, au revoir cher monsieur Nothomb et merci de nous avoir donné la chance de rencontrer deux belles personnes au travers de Amélie et Juliette, vos filles.



 


lundi 16 août 2021

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de Eric-Emmanuel Schmitt par Vincent Vallée


 

C'est la première fois que je lis un ouvrage de cet auteur. Je ne suis pas déçu du tout et même agréablement surpris.

Schmitt sait envouter avec les mots, je n'en demande pas plus. C'est Moise que nous allons découvrir, un jeune garçon qui vit à Paris durant les années 60, orphelin de mère et autant dire qu'il l'est aussi de père tant celui-ci est absent.

Le jeune Moise se découvre lui et la vie, et c'est en fréquentant la rue bleue qu'il va parfaire ses connaissance au sujet des femmes et découvrir la sensualité. Mais il n'y a pas que cela dans la vie, Moise le sait et il lui manque des repères, des conseils paternels, un soutien.

C'est auprès d'Ibrahim, épicier en bas de chez lui, qu'il va trouver tout ça. Monsieur Ibrahim est un sage, épicier donc et il passe ses journées à contempler la vie depuis son tabouret sans broncher. Et pourtant…

Moise va apprendre bien plus au contact de son ami Ibrahim qu'auprès de son père. Il va aller de surprise en surprise au long de ce récit et sa vie, qui semble s'écrouler sera en réalité, en pleine construction. Il faut parfois s'élever auprès d'étrangers et découvrir que la vie est ainsi faite.

Une écriture fluide, de la morale, de la culture et de la découverte. Tant d'ingrédients qui salent ce beau petit roman.

Je n'en resterai pas là avec Schmitt, j'entame un recueil de nouvelles de sa plume !


Lancez-vous !


Quelques passages :


...C'est l'ivresse. Plus rien ne me résiste. Monsieur Ibrahim m'a donné l'arme absolue. Je mitraille le monde entier avec mon sourire...


...C’est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres. Y a rien là-dedans.

— C’est ça le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix...


dimanche 1 août 2021

Kerozene de Adeline Dieudonné par Vincent Vallée

 



Bon hé bien voilà, ma première déception littéraire de l'année...

Quel bide. Je suis rarement critique ou méchant avec un roman mais là ça dépasse tout. Ce livre est vide, il ne s'y passe rien qui procure du suspens ou de l'émotion ou quoi que ce soit d'autre. Adeline Dieudonné avait pourtant fait un démarrage en trombe avec "La vraie vie", j'avais beaucoup aimé ce style mais là, elle sombre dans le sanguinolent, la putréfaction, la crasse, avec des personnages plus sombres et poisseux les uns que les autres...

Je me suis fait souffrance jusqu'à la page 173, mais trop c'est trop... De plus on ne sait pas cerner cet ouvrage... roman ? Nouvelle? On s'attend à ce que l'auteure nous raconte des tranches de vies de personnages errant sur une aire de repos; et ça va dans ce sens en tous cas. Mais, on constate que c'est vite décousu, une succession d'histoires glauques et sales, inintéressantes...

Je suis déçu et en colère d'avoir perdu mon temps et puis de l'argent...

Il ne me reste qu'à lire un roman court et fiable pour retrouver l'envie. Je ne dis pas merci à Adeline Dieudonné ni à son éditeur.

dimanche 18 juillet 2021

Les lendemains de Mélissa Da Costa par Vincent Vallée




Les lendemains, un récit léger, doux dans sa brutalité. En effet, il s'agit du deuil, du basculement de la vie en 2 heures de temps... Amande et Benjamin est un couple heureux et bientôt parents, mais la vie ne se déroule pas toujours comme on l'imagine et parfois se veut cruelle.
Un appel, un trajet en moto et puis tout s'effondre pour Amande, et comme la vie frappe parfois deux fois comme les tremblements de terre elle n'épargnera pas notre jeune Amande...
Alors que faire ? Partir. Fuir les souvenirs, les ambiances qui ne feront que raviver les moments heureux, les projets. C'est ainsi qu'Amande va partir s'isoler dans une maison de campagne, louée par la fille d'une dame qui vient de mourir. La maison est vieille, isolée et entourée d'un jardin en friche.

C'est là que commence une nouvelle vie pour Amande mais elle ne le comprendra que petit à petit. C'est isolée et cloîtrée qu'elle va laisser s'écouler les grains de sable de ses journées, puis doucement, elle laissera un peu de lumière entrer dans son nouveau "chez elle".
Elle découvrira des calendriers et des agendas tenus par la dernière occupante des lieux, sur ces carnets et autres notes il ne s'agit que d'un suivi du potager, d'astuces, de recommandations pour ne pas oublier, des notes à elle-même.

Sans le savoir, la vieille dame laissa là, un moyen de redémarrer pour Amande. Petit à petit elle va s'intéresser, lire, et découvrir le jardin abandonné.
Elle va remonter ses manches, tenter de mettre en pratique les conseils de l'ancienne propriétaire et ainsi se découvrir un talent un don pour le jardinage, un retour à l'essentiel. Mais surtout elle va étouffer un chagrin sourd… Un petit chat va aussi s'inviter dans la vie en friche d'Amande.

C'est ainsi que va s'instaurer pour elle de petits rituels, des bricolages qui sans le savoir vont la conduire plus loin encore et ce, grâce à Julie, la fille de l'ancienne propriétaire madame Hugues.
Julie et Amande vont devenir amie et ne se quitteront plus, tout comme l'ambiance chaleureuse de la vieille maison et son jardin qui va permettre tout doucement, en une année à Amande à apaiser le doux souvenir de Benjamin.
Benjamin ne quittera jamais Amande, il fera partie de son deuil, de son retour à la vie.
Ce fut un roman tendre, gentil, doux et écrit avec simplicité.

Bonne lecture !