samedi 12 juillet 2025

L'île Mystérieuse de Jules Verne par Vincent Vallée



Mon Dieu, quel roman ! Quelle aventure ! Quelle évasion !

Il existe des ouvrages auxquels il est difficile de se dévouer pleinement, et celui-ci me laisse presque orphelin. Je m'éloigne d'une île, véritable paradis terrestre, isolée du monde tel que nous le concevons. Ce lieu a été imaginé par Monsieur Jules Verne, dont le talent est prodigieux et l'imagination d'une richesse inouïe !

Comment parvient-il à nous tenir en haleine tout en nous offrant un tel voyage ? C'est là toute la magie de son style, celui de ce visionnaire, de cet écrivain explorateur. J'ai d'ailleurs eu l'honneur de découvrir une exposition consacrée à Jules Verne durant ma lecture, et j'ai été fort enjoué d'apprendre davantage à son sujet. J'ai déjà eu le plaisir de parcourir ses œuvres, telles que "Voyage au centre de la Terre", "De la Terre à la Lune", et "20 000 lieues sous les mers", mais cet ouvrage, "L'île mystérieuse", demeurera gravé dans ma mémoire pour longtemps.

Il convient de noter que l'édition complète que j'ai lue est une véritable brique à dévorer. Jules Verne possède ce don de nous transporter, et cette fois, ce n'est ni dans les entrailles de la terre (quoique...), ni sous l'onde (êtes-vous vraiment certain ?). Au commencement, nos héros s'envolent dans les cieux pour fuir la guerre de Sécession et leur geôle.

À bord d'un ballon, ils s'échappent : l'ingénieur Cyrus Smith, son fidèle chien Top, le reporter Gédéon Spilett, le Noir Nab, le marin Pencroff, et le jeune Harbert. Pris dans la tourmente d'une tempête, ils se retrouvent échoués en mer, mais trouvent refuge sur une île. Une île, certes, mais quelle île !

Ils vivront des mésaventures étonnantes, notamment la surprise de retrouver leur ami ingénieur, disparu lors de l'accident maritime. Cette terre d'exil, qui leur a sauvé la vie, se révélera être une source inépuisable de tout ce dont ils auront besoin pour survivre : un véritable Eden terrestre. Il est cependant indéniable que, sans l'ingénieur retrouvé, leur sort eût été des plus sombres, tant cet homme était une inépuisable source de connaissances et d'idées.

Sur cette île, nos intrépides colons découvriront la manière de produire le feu, de cultiver le blé à partir d'un unique grain, ainsi que de fabriquer des outils issus des matières premières disponibles.

Chaque moment critique se résout soit par un coup de chance, soit grâce à une providence extérieure. Qui se cache donc derrière cette assistance mystérieuse ?

Les rescapés, nos colons, s'approprieront l'île et lui donneront le nom de L'île Lincoln. Ils baptiseront également chaque recoin de cette terre d'exil : vallées, forêts, cours d'eau et montagnes.

Le talent de Verne réside dans sa capacité à nous tenir en haleine tout en nous instruisant et nous divertissant. Comment nos colons parviendront-ils à survivre à l'approche de pirates ? Qui est cet homme sauvage qu'ils rencontreront sur une île voisine ?

Par un heureux hasard, lors de ma lecture, j'appris qu'une exposition se tenait à Bruxelles. Naturellement, j'ai réservé des places et nous avons eu l'opportunité d'explorer plus avant l'univers de Jules Verne, ainsi que les difficultés qu'il rencontra pour se faire éditer (n'est-ce pas incroyable ?). Une immersion dans l'existence d'un écrivain que je considère comme le plus grand de son époque.

Il m'a fallu deux mois pour achever cette lecture, mais comme je l'ai mentionné, le roman est d'une ampleur considérable dans sa version intégrale. Quel bonheur de pouvoir, chaque jour, retourner sur l'île Lincoln avec les rescapés et partager avec eux un quotidien où l'ennui n'a pas sa place.






 


Votre serviteur et Monsieur Jules Verne !

 

samedi 5 juillet 2025

Les Schtroumpfs noirs + Le Schtroumpf volant et Le voleur de Schtroumpfs de Peyo par Vincent Vallée

 



Quand j'étais jeune, je dévorais les BD à la bibliothèque de ma ville, en louant des albums à la pelle !


Bien que je sois aujourd'hui auteur et fervent lecteur de romans, la bande dessinée occupe une place toute particulière dans mon cœur d'enfant. Oui, ce cœur d'enfant est toujours là... Cherchez bien chez vous, il n’est pas bien loin !


Les Schtroumpfs noirs est le tout premier tome de cette merveilleuse aventure créée par Peyo. L'idée a germé lors d'un repas entre amis, lorsque quelqu'un a demandé : "Passe-moi le… schtroumpf là…" en désignant le sel. Et voilà, l'inspiration était née, ainsi qu'un tout nouveau langage !


Dans cette première histoire, le Grand Schtroumpf devient particulièrement fou en découvrant l'invasion des Schtroumpfs noirs, déclenchée par un piqure d'insecte. Ces petits malins, maintenant devenus noirs, se mettent à devenir cinglés et agressifs ! Et attention, une morsure d’un Schtroumpf noir transforme nos héros bleus en Schtroumpfs noirs… C’est la folie à plein régime !


Le Grand Schtroumpf doit alors trouver un remède avant que tout le village ne se transforme en noirceur. Réussira-t-il dans sa quête ? Suspense !


Le Schtroumpf volant raconte l'histoire d'un Schtroumpf qui rêve de voler à tout prix. Avec une détermination hors du commun, il met en œuvre tous les stratagèmes possibles pour réaliser son rêve. Mais attention, changer de nature n’est jamais simple… Elle revient toujours au galop !


Le Voleur de Schtroumpf, quant à lui, marque la première rencontre avec Gargamel, le sorcier maléfique, et son chat Azrael, qui est aussi idiot que malicieux. Lorsque le sorcier réussit à kidnapper l'un des Schtroumpfs, le village se mobilise pour le libérer.


Ces trois premières histoires témoignent du génie de Peyo, qui a lancé une aventure magnifique et formidable ! Quelle idée brillante d'imaginer un monde miniature vivant dans des champignons, au cœur de la forêt… Cette aventure a pris des dimensions incroyables et méritées, et elle est aujourd'hui mondialement connue. Quelle fierté d'avoir une telle aventure belge !



jeudi 19 juin 2025

Combien de fois par Vincent Vallée





Combien de fois vais-je t’écrire ?

Combien de fois vais-je m’approcher de la croix ?

Là où tu m’as pardonné, tout pardonné…

Et pourtant. Pourtant, je me sens coupable,

coupable d’avoir aimé,

d’avoir fauté en cédant à ce que j’étais déjà.

Tu le sais, car tu me connais.

J’étais enfant quand tu es venu me chercher,

tu savais qui j’étais.

Depuis ce jour de 2005,

tu n’as eu de cesse de m’éprouver,

tu n’as eu de cesse de me punir,

en tous cas, je le ressens comme tel.

Des épreuves, dont une significative,

symbolique dirons-nous…

Des rencontres qui n’ont eu d’effet que de la souffrance gratuite,

tandis que moi, je m’efforce d’être sincère,

tout en étant faible,

car oui, je ne suis pas irréprochable

parce que je trouve ta punition injuste.

Injuste… C’est ce que je ressens vis-à-vis de toi.

Oui, de l’injustice, car je n’ai jamais eu de haine

ou de mépris à ton égard.

Je te vois dans la fleur qui éclot,

la plante qui revit alors qu’on l’avait oubliée.

Je te vois dans la beauté d’un paysage,

je te vois dans un coucher de soleil.

Je te retrouve partout, car tu es partout.

Rien ne t’est caché, ni personne,

alors pourquoi ne me vois-tu plus ?

La punition est injuste, exagérée,

de trop, trop dure, trop longue,

inutile même, car je ne changerai pas.

Tu le sais, puisque tu me connais.

Et par ces mots, je ne te défie pas,

car je te crains.

Je dis juste mon évidence, ma vérité,

et nul besoin de nommer ce dont je te parle,

puisque tu sais.

J’ai admis notre désaccord,

j’ai admis que ton plan pour moi était tout autre,

mais je ne changerai pas.

Je ne changerai pas,

car je ne peux pas dire à un poisson de devenir un requin,

ou l’inverse.

C’est pareil pour moi,

je suis qui je suis,

et je ne peux être quelqu’un d’autre que moi,

moi et moi seul.

Alors, si tu ne m’aimes plus,

ne veux plus de moi,

me détestes,

je te demande juste de cesser ta punition,

qui dure et dure encore,

depuis 20 ans maintenant.


samedi 10 mai 2025

Photo sur demande de Simon Chevrier par Vincent Vallée

C’était une expérience de lecture à la fois inhabituelle, rapide et profondément stimulante. Le titre intrigant, associé à un résumé accrocheur, a immédiatement éveillé ma curiosité et m’a incité à plonger dans les pages de ce livre, impatient de découvrir ce qui se dissimulait sous cette couverture énigmatique.





À travers des paragraphes concis mais évocateurs, l’auteur nous immerge dans l’univers complexe de son personnage principal, un jeune homme dont la vie prend un tournant inattendu et déroutant lorsqu'il aperçoit, suspendu au-dessus d'un lit, le portrait d’un certain Daniel Schook. Ce dernier, bien que paraissant invisible tout au long de l'histoire, devient le catalyseur d’un voyage introspectif et d’une quête personnelle. En cherchant à percer le mystère de cet homme énigmatique, le protagoniste jongle habilement entre son travail d’escort, les préoccupations pressantes liées à la maladie de son père, le sentiment de confinement qui l'étouffe, et les méandres tumultueux de sa propre existence, créant ainsi un portrait riche et nuancé de sa réalité.


Ce style d’écriture, qui m’était jusqu’alors totalement étranger, a suscité en moi une certaine ambivalence. J’ai eu du mal à déterminer si j’ai réellement apprécié ce texte, tant il m’a dérouté par sa singularité. Cependant, je peux affirmer sans hésitation que cette lecture était à la fois déroutante et captivante. L’originalité du récit a réussi à éveiller en moi un intérêt sincère, et le rythme effréné avec lequel j’ai tourné les pages témoigne indéniablement de l’empreinte que l’auteur a su laisser sur moi.


Ce roman résonne profondément avec les préoccupations contemporaines, abordant des thèmes universels tels que les rencontres interpersonnelles, la sexualité, et les bouleversements sociaux de notre époque. Il met en lumière la façon dont le numérique et les plateformes de rencontre transforment nos interactions humaines, tout en interrogeant les liens que nous tissons dans un monde en constante évolution. Cette réflexion sur notre rapport à l’autre et à nous-mêmes fait de cette œuvre un miroir de notre société actuelle.



Simon Chevrier est diplômé d’une licence d’anglais et du Master Création Littéraire au Havre.


En décrochage scolaire à partir de la troisième, il finit ses études secondaires au Lycée expérimental de Saint-Nazaire et au Lycée Autogéré de Paris où il obtient son Baccalauréat. Dans le cadre de son apprentissage de la langue anglaise, il a vécu à Londres en Angleterre, puis à Galway en Irlande, isolément sur deux années.


"Photo sur demande" (2025) est son premier roman. Il s'agit de l'histoire d'un étudiant qui nous raconte par fragments ses rencontres amoureuses, ses mois de prostitution pour affronter la précarité, le décès de son père.


Simon Chevrier a remporté le 6 mai 2025 le prix Goncourt du premier roman avec "Photo sur demande".

(SOURCE BIO: BABELIO).


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jeudi 1 mai 2025

À la ligne de Joseph Ponthus (+) par Vincent Vallée


Voici un livre, dont on m'a parlé en référence à ma condition d'ouvrier, auteur, mais aussi ouvrier.

Donc, j'ai été tenté, curieux, intrigué. Le personnage est intérimaire, ce qui est sensiblement différent d'un véritable ouvrier en usine. La succession de petits jobs, de travail en abattoir essentiellement, ne peut permettre à l'auteur d'avoir une vision réaliste de ce qu'est le monde ouvrier en milieu industriel. Et ça se voit à la lecture.

Aussi, je n'ai pas compris et ne comprends toujours pas ce choix d'écrire sans ponctuation si ce n'est de vouloir rassembler une succession d'idées, réflexions en plein travail, de notes prises sur un coin de papier rapidement, mais ce n'est pas expliqué en ce sens donc, je trouve une excuse à l'auteur et son éditeur.

Sinon, il y a quelques passages que j'ai relevés et qui m'ont parlé, comme ceux qui suivent :


Beaucoup, parmi nos collègues, pensent nous connaître, mais ils sont à mille lieues de savoir qui nous sommes vraiment, nos passions, nos ambitions, ce qui fait battre notre cœur.




Oui, une succession de jours qui sont perdus, qui ne servent à rien si ce n'est changer le chiffre d'un compte en banque... Triste vérité, triste sort, triste choix puisqu'on y reste.


Oui, c'est comme ça. Pourquoi c'est comme ça ? Parce que pas de diplôme, parce que pas de courage ou/et d'audace pour changer, partir, fuir cette monotonie, cette routine puante et illogique, cette hiérarchie qui se regarde tel Narcisse et se trouve parfaite...

Vous l'aurez remarqué, j'ai, j'aurais pas mal de choses à développer sur ce sujet et je le ferai, plus tard, plus tard.

Mais autrement, je ne ferai pas l'erreur de Ponthus de ne pas ponctuer. Car l'auteur aimait les mots, les écrire, ne pas les habiller d'une belle ponctuation et ainsi leur donner une jolie musicalité, c'est les trahir.





Joseph Ponthus, né Baptiste Cornet, est un écrivain français.

Après des études de littérature à Reims et de travail social à Nancy, il a exercé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne où il a notamment dirigé et publié "Nous... La Cité" .
Il chroniquait également, jusqu’en 2015, le quotidien de sa vie "d’éducateur de rue" dans un journal libertaire.

En 2015, il devient ouvrier intérimaire, principalement dans l'agro-alimentaire. Il se met alors à écrire son premier roman, un livre sans ponctuation qui se lit comme un long poème témoignant du quotidien à l'usine, de la pénibilité du travail et des divagations induites, intitulé "À la ligne" (2019).

Joseph Ponthus remporte le Grand Prix RTL-LIRE 2019 pour "À la ligne".

(Source BABELIO pour la BIO).



mercredi 23 avril 2025

Plus noir que noir de Stephen KING par Vincent Vallée




Un recueil de nouvelles du King : sa dernière sortie littéraire

Je suis un grand fan de Stephen King, vous le savez. Cependant, je dois dire qu'avec ce recueil, il m'a tantôt perdu, tantôt reconquis. Pour être objectif, ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais il y a quelques pépites ! Ben quoi, c'est Stephen King, pas Stephen God !

Commençons avec la première nouvelle : un fils découvre comment son père et son oncle sont devenus célèbres après avoir sauvé une extraterrestre. Comment expliquer une soudaine célébrité ?

La seconde nouvelle aborde un homme en réunion chez les AA, qui parle à un inconnu dans le cadre de la 5ème étape du programme. Son défaut ? Il aime tuer.

La troisième nouvelle met en scène Willie, un enfant en retard de développement, attiré par la mort, en particulier celle de son grand-père. Il n'hésitera pas à l'interroger sur ses ressentis à l'approche de la faucheuse.

Dans la quatrième, un homme rêve du meurtre d'une jeune femme. Lorsqu'il constate que son rêve devient réalité, il hésite, mais prévient la police et devient le principal suspect. Selon moi, c'est la meilleure des douze nouvelles.

La cinquième raconte l'histoire d'un homme malchanceux depuis sa naissance, kidnappé par erreur. Un peu pauvre, celle-ci...

La sixième nouvelle : en prenant un raccourci pour rendre visite à une tante mourante, une famille, accompagnée de leur grand-père, est attaquée par deux voyous. Cette histoire prouve que l'âge n'a pas d'importance ! Une sacrément bonne histoire !

La septième : un veuf reçoit de sa sœur un petit chien pour l'aider à faire son deuil. Effectivement, il n'en veut pas, mais elle lui sauvera la vie de bien des façons.

La huitième nouvelle met en scène un homme qui tue sa femme, croyant qu'elle est possédée par un extraterrestre.

La neuvième parle des facilitateurs, qui empêchent les crashs lors de turbulences en avion. Un métier comme un autre, quoi... J'ai beaucoup aimé l'imagination de l'auteur.

Dans la dixième, après la mort de sa femme, un homme part en Floride pour se refaire une santé. Il croise une prétendue folle qui promène, dans un landau, les fantômes de ses enfants morts depuis 40 ans. À sa mort, elle s'attend à ce qu'il prenne la relève. Géniale, celle-ci aussi !

La onzième : un savant fou fait des expériences sur le sommeil. Rien à dire, je n'ai pas accroché du tout.

Enfin, la douzième nouvelle raconte l'histoire d'un homme qui consulte l'homme aux réponses, un personnage qui prédit l'avenir à travers les questions qu'on lui pose. Il le rencontrera trois fois dans sa vie. Savoir son avenir, en partie, a-t-il changé quelque chose ? Il ne pourra pas empêcher le destin. Magnifique histoire, j'ai beaucoup aimé cette dernière nouvelle.

Ce que j'ai le plus déploré, c'est l'obsession de l'auteur pour le COVID, qu'il ramène souvent dans ses histoires. Je crois que le King n'a pas digéré le confinement...

Sinon, il y a des nouvelles moins bonnes, mais dans l'ensemble, c'est un très bon recueil de nouvelles de mon auteur favori !




 

lundi 14 avril 2025

Stupeur et tremblements de Amélie Nothomb par Vincent Vallée




Stupeurs et Tremblements est un livre qui illustre parfaitement l'attitude de déférence à adopter face à l'empereur japonais. C'est cette dynamique que va explorer Amélie lorsqu'elle est engagée par la société japonaise Yumimoto.


Lorsque je m'attaque à un roman volumineux, je préfère toujours lire un ouvrage plus court en parallèle afin d’éviter la sensation de stagner. Amélie Nothomb est idéale pour cela. Ce court récit est riche d’anecdotes sur ce que signifie être embauché dans une entreprise. Je me suis reconnu dans certaines situations, notamment celle de faire face à une hiérarchie infinie où chaque supérieur en a un autre au-dessus de lui.


Amélie San est engagée en tant qu’interprète, mais on lui interdit de parler la langue japonaise. Elle se retrouve alors à jongler avec des chiffres qu'elle ne maîtrise pas, et se voit assignée à la photocopieuse, dont le résultat ne satisfera jamais son supérieur. Cet enchaînement de déconvenues pourrait ébranler même le plus courageux des employés.


C'est alors qu'Amélie se retrouvera, comme elle le dit si bien, « aux chiottes ! » Punie pour son audace, elle est reléguée à l'entretien des toilettes du 43e étage. Sa seule échappatoire se trouve être la fenêtre, où elle s'imagine, non sans ironie, sauter pour s'envoler, observant son corps fuir dans le vide devant ses yeux. Bien que l'écriture soit empreinte d'humour, je ressens un malaise profond, une envie d'évasion face à la dénigration dont Amélie doit faire l'expérience au sein de cette entreprise.


À propos de fenêtres, Amélie livre une belle citation dans ce roman : « Aussi longtemps qu'il existera des fenêtres, le moindre humain sur terre aura sa part de liberté. » Cette phrase résonne en moi, surtout lorsque je me retrouve enfermé au travail, à regarder passer les camions, une routine qui dure depuis 27 ans. Cela témoigne de l'impact que ce roman a eu sur moi.

Finalement, j'ai donc beaucoup aimé découvrir cette expérience de notre chère Amélie Nothomb avant qu'elle ne devienne l'écrivain que l'on connaît. Cela illustre bien que chacun possède en lui sa destinée. Amélie la vit pleinement, sans se compromettre dans une soumission purement alimentaire. L'essentiel n'est-il pas de trouver SA voie, même si cela implique des concessions pécuniaires et de se contenter d’une fenêtre d'où l'on peut voir passer des camions ?


Merci Amélie pour cette réflexion profonde sur la quête de soi et la liberté !