dimanche 24 octobre 2021
Colorado Kid de Stephen King par Vincent Vallée
mercredi 20 octobre 2021
Promenades de Nicolas Sarkozy par Vincent Vallée
Il est rare que je lise des ouvrages d'hommes politiques ou tout simplement médiatiques. Mais je n'ai jamais eu honte de mes convictions et encore moins de mon attachement à certaines idées que portent quelques uns de ceux-ci. Nicolas Sarkozy en fait partie.
Pour évoquer brièvement les contradictions ou autres critiques dont on l'affuble, je suis de ceux qui pensent que tant d'acharnement prouve que le doute est permis. Je me souviens de son propos lorsqu'il évoquait notre patrimoine historique et chrétien en imageant son réconfort lorsqu'il survolait la France, voyant le toit des églises approcher. Son avis concernant les frontières, le travail et ses idées et puis la lettre de Guy Moquet. Jamais je n'oublierai cette lettre dont il a imposé, à juste titre, la lecture dans les classes françaises. C'est là que j'ai senti un attachement à la culture, à l'histoire, quand d'autres y voyaient des pirouettes politiques ou un dirigeant enfilant un costume non à sa taille. Il y aurait bien d'autres exemples à citer concernant mes points d'accord avec le président Sarkozy, mais cette chronique est dédiée à son dernier ouvrage.
Et quel ouvrage ! Justement, le président Sarkozy y évoque pour la première fois, son goût pour la culture, son attachement à celle-ci et son rôle dans la vie politique et quotidienne. J'avais déjà beaucoup apprécié l'émission littéraire où il n'était là que pour parler de littérature, la sienne, celle qu'il aime, celle qui le porte et qu'il transmettait alors. Je remarque que Nicolas Sarkozy aura attendu la fin de tout enjeu politique pour parler de culture sans tabous et c'est tout à son honneur.
Je me retrouve beaucoup en lui pour ses prises de position et pour la sagesse naissante dont il est habité aujourd'hui. Dans cet ouvrage donc, il évoque la culture qui l'a accompagnée tout au long de sa vie. Que ce soit la littérature, la peinture, la chanson, le cinéma, la photographie, etc. J'ai ainsi pu découvrir certaines œuvres d'art, en découvrir d'autres à nouveau, avec un regard de partage, le sien, pour nous, lecteurs.
Je fus bien entendu séduit quand il évoque Van Gogh, Rimbaud, Monet, Hugo, mais étonné dans le bon sens du terme par d'autres comme Jacques Majorelle qu'il cite :
"Il faut beaucoup chercher avant de trouver les belles choses, elles se cachent minutieusement et on passe à côté d'elles sans les soupçonner"
Il me fait découvrir les dessins de Victor Hugo, des dessins sombres et si beaux comme "Le burg dans l'orage", un talent que je ne connaissais pas à l'écrivain si remarquable déjà... Sarkozy nous explique aussi ses prises de positions et autres actes présidentielles en faveur de la culture alors que le pays et l'Europe en général vivaient une crise financière considérable. Lorsqu'on critique son mandat, on a tendance à oublier cette complexité pour diriger un pays selon le programme présidentiel imaginé et proposé… J'ai bien entendu été touché par l'évocation de son grand-père qui sema en lui la graine culturelle en collectionnant les timbres ornés des plus belles œuvres d'art mettant en valeur entre autres, les plus grands tableaux de la peinture française.
Nicolas Sarkozy a aussi touché un point qui m'a énormément parlé à moi petit auteur. Ce qu'il nomme l’"Entre soi "En ces mots :
"...Une nouvelle bourgeoisie qui pratique l'entre-soi, la bien-pensance et la détestation de tout ce qui n'est pas elle-même."
Comme ça me parle "l'Entre-soi" et il ne faut pas être une star ou un grand écrivain pour le pratiquer au détriment des autres qui eux, œuvrent au partage de leur art, non, même à un niveau bien plus modeste on le constate et c'est si triste, voire pathétique. La culture, comme la confiture, a besoin d'être étalée, mise en avant et si elle est encore gauche et non affirmée il faut l'encourager avec quelques mises en lumière; non pas par le déni, le mépris parfois ou pire, la méchanceté... Il ne s'agit là que de mon opinion, voilà pourquoi je me suis retrouvé dans cette réflexion de Nicolas Sarkozy.
Mais encore, le président évoque Arthur Rimbaud avec une lettre écrite depuis Aden, imaginez, vous qui me connaissez, comme je fus touché ! En effet, j'ai écrit un dernier roman intitulé "Une expédition en enfer L'autre Rimbaud" au sujet de la vie d'Arthur, le Rimbe, sa vie après Verlaine, après la poésie jusqu'à sa triste fin. Mais il y a aussi le partage d'une toile de Van Gogh "Champ de blé sous un ciel orageux" peint à Auvers-sur-Oise, dernière demeure du peintre écorché. Je fus, là aussi, touché puisque Van Gogh fut l'objet de deux ans de travail pour mon roman "Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte".
Mais enfin, il y aurait une foule d'autres choses à mettre en avant au sujet de ce bouquin, un livre coupé en deux, la première partie est le récit de Nicolas Sarkozy au sujet de son approche culturelle, son partage devrais-je dire, la seconde partie sont des clichés des œuvres d'art dont il parle dans la première partie. Je laisse à chacun le soin de découvrir et d'apprécier cet exercice auquel se prête un homme fort de ses convictions, sage de par son expérience, fier de ne pas changer de point de vue sur bien des sujets et humble pour admettre s'être trompé parfois. Somme toute, au-delà de ses différentes fonctions dont la plus prestigieuse, un homme avec ses forces et ses faiblesses. Personnellement, je suis plus que convaincu et satisfait par cet ouvrage bien écrit et riche de par ce qu'il partage.
Quelques œuvres partagées par Nicolas Sarkozy qui me touchent aussi :
dimanche 26 septembre 2021
Les possibles de Virginie Grimaldi par Vincent Vallée
Les possibles. Il est l'heure de tous les possibles c'est un peu ce que nous apprends ce roman. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet j'aimerai écrire pourquoi je me le suis procuré. Nous vivons dans une société qui critique, juge, et ce à tous points de vues. Moi, ce qui me concerne et me parle le plus c'est ce qui touche aux livres donc, évidemment je suis tombé des nues en écoutant un trio de critiques littéraires sur France Inter qui chroniquait "Les possibles" de Virginie Grimaldi. Je ne connaissais pas cette auteure, pourtant la plus lue des français parait-il. Peu me chaut. Ce qui m'a intrigué c'est la virulence des propos de ces critiques sur les ondes. J'en ai lue des chroniques, entendues des critiques mais là ? C'était une pendaison en ligne. Un de ces critiques est allé jusqu'à dire qu'il était à la limite du vomissement... Il ne m'en fallait pas plus pour me procurer ce roman et le tester sur moi.
Alors de quoi parle ce roman ?
D'une jeune femme, Julianne, active, mère de famille, épouse également et qui est appelée un beau jour car la maison de son père vient de prendre feu. C'est le début de tout ce qui sera développé dans le roman. Jean est un original, divorcé de la mère de Julianne. Il possède un caractère folklorique, il aime la musique, les blagues mais depuis peu il y a un invité non désiré : L'oubli.
C'est parce que Julianne doit héberger son père que peu à peu elle va comprendre que quelque chose cloche chez son père. Il est bordélique, il effectue des achats compulsifs via le téléachat, il cherche sans cesse sa carte vitale, recharge son GSM quand il n'est qu'à 85%... Tant de signaux d'alarmes qui font s'allumer tous les voyants de Julianne, qui en hypocondriaque avertie en sait un bout sur ces sujets. Tant de fois elle tentera de se raisonner, de se dire que tout va bien que son père est un peu spécial de toutes façons, loufoque mais quand même, là, ça l'inquiète.
Lors d'un rendez-vous chez le médecin que Jean à consenti à subir l'auteure écrit :
"Aurais-je aimé qu’on me serve un café, qu’on prenne le temps, qu’on enrobe les mots gris dans du papier coloré pour m’apprendre ce que je redoutais ?".
Le verdict est encore incertain mais pas rassurant, Jean à des soucis cérébraux. Mais Jean semble s'en moquer. Julianne sait qu'elle s'inquiète très vite pour tout ce qui touche à la santé, l'auteure décrit son état d'esprit en ces mots :
"Quand les résultats d’une prise de sang, d’un scanner ou d’une échographie attestent qu’elle est en parfaite santé (le cabinet de radiologie pourrait porter son nom), une pulsion de vie intense s’empare d’elle. Le banal devient merveilleux, la vie est une succession de premières fois. Ça doit être formidable de revivre sans avoir à mourir."
Dieu m'est témoin que ce dernier passage me parle, m'émeut même… J'ai passé des heures à m'inquiéter et des jours à jubiler d'une visite rassurante. Jusqu'à la prochaine…
Julianne et sa sœur vivant aux USA vont se rapprocher de leur père. Sans oublier Charlie, son petit fils qui est atteint de dysfonctionnement de la parole. Ce qui n'inquiète guère son papy jean, qui lui, ne pense qu'à permettre à son petit fils de s'amuser, vivre, rigoler. Lorsque Julianne voit son père presque normal au milieu des oublis, des égarements elle réfléchit :
"Les questions s'interrompent, les angoisses s'endorment, demain se suspend et hier s'efface."
Le symptômes se multiplient pourtant, et c'est en se persuadant elle même d'être enfin fixée que des examens complémentaires seront établis. Le résultat apportera la certitude d'une fin de conscience pour Jean, d'une progression rapide de la maladie. Mais ce roman n'est pas que désillusions et tristesse face à la maladie, il y de l'humour également comme dans ce passage :
"Je tente de me rattraper au vide, mes bras y croient encore, mais rien à faire, je suis forcée d'assister, impuissante, au divorce de mes jambes. Chacune part vivre de son côté, se partageant la garde de mon périnée."
Ou encore là :
« OK les gars, on va prendre les instruments qui nous tombent sous la main, batterie, guitare électrique, marteau piqueur, chèvre, on va taper de toutes nos forces en gueulant comme la gamine dans L’Exorciste, et on va en faire un disque. »
La vie va donc être différente pour tout ce petit monde. Julianne va accepter et tenter d'offrir à son père sa vie rêvée, à lui, fan des américains, des cow-boys, des Indiens, c'est aux USA qu'ils vont débarquer, chez sa sœur et permettre à Jean de vivre jusqu'au bout de sa conscience encore vivante. Lors des roads trips, et autres voyages sur la route 66 Julianne pensera :
"Mon père me manque alors qu'il est encore là."
Ou encore :
"On rit comme à tout ce qu'il dit désormais. On a passé des années à lever les yeux au ciel face à ses blagues pas forcément drôles. ET maintenant on les attends, on les espère, on ne veut pas qu'elles disparaissent…"
Julianne et sa sœur vont se rendre compte qu'elles sont passées à côté de leur père durant tant, trop d'années… Son humour, son intelligence, ses passions parfois étranges qui font sa personnalité. Elles qui pensaient n'avoir pu compter que sur leur mère pour être heureuse se souviennent alors que leur père faisait preuve d'une imagination incroyable pour les distraire, les amuser et se dire alors :
"Je m’entends souvent utiliser les mêmes arguments que mes parents, à l’époque où j’étais celle qui grimpait aux arbres. J’écoutais alors d’une oreille les « et si tes copains te disent de sauter d’un pont, tu vas le faire ? », « on s’en fiche des autres, là on parle de toi », « qu’est-ce qu’on dit ? », « c’est Versailles ici ? », sans me douter que la parentalité était un éternel recommencement."
J'ai été juste ennuyé par un passage que je connais trop bien pour ce qu'il procure, le voici :
"Je pense que l’on peut ralentir l’évolution. Mais cela semble être dégénératif. Je caresse le bras de mon père. Il ne réagit pas."
Cet accès de compassion qui semble exagéré me fait horreur, cette compassion facile quand on n'est pas dans la merde m'exaspère au plus haut point, c'est du vécu"
Mais bon sang, que ce livre est beau, touchant, émouvant, drôle, instructif. Perdre un être alors qu'il est encore vivant c'est dur, difficile. Le voir s'en aller tout en étant bien vivant c'est atroce, cruel. Et Virginie Grimaldi nous le décrit fort bien et avec brio, tournures de phrases sympas et avec profondeur. Ce qui me renvoie au début de ma chronique, ces critiques littéraires ou encore les autres élites auto-proclamées de la littérature. Quel reflux gastrique cette critique sur les ondes, quelle honte, il y avait là une envie compulsive et haineuse de dire du mal, de la jalousie, de la verve baveuse. Vous faites honte à la littérature, vous salissez des millions de lecteurs et lectrices par une pseudo critique qui en réalité n'était qu'une condamnation, une pendaison. Mais c'est raté. Raté car d'autres comme moi, vous ont écouté et sont à même de vouloir comprendre plutôt que de croire comme des moutons. J'ai écouté, j'ai acheté, j'ai lu et je suis convaincu. En effet je lirai d'autres romans de l'auteure Virginie Grimaldi. Pauvres gens que vous êtes, je n'ai qu'une envie : Me lever à votre table, grimper dessus et pisser sur vos écrits, sur vos critiques ! Comme le fit Arthur Rimbaud avec les élites. Vous élites auto-proclamés vous êtes mes Carjat et ma chronique est le coup d'épée que je vous envoie, ivre d'avoir lu un si profond roman!
Juste pour vous, la chronique de France Inter à écouter tout en bas de page :
D'autres passage qui m'ont interpellés :
"Les néons des salles d’attente médicale font danser la peur dans les yeux."
"Il en a été très malheureux, je crois qu’il enterrait surtout l’espoir de recevoir quelques miettes d’amour."
"Je mange des légumes pour aller bien, je bouffe des frites pour aller mieux."
C’est déchirant de conjuguer son père à l’imparfait."
"Quand les parents ont divorcé, elle avait sept ans. Elle a pleuré fort, moi j’ai pleuré dedans."
"Je pense que l’on peut ralentir l’évolution. Mais cela semble être dégénératif. Je caresse le bras de mon père. Il ne réagit pas."
"Seules deux personnes au monde sont capables de m’anéantir en une seule remarque : ma mère et mon père. Chaque infime critique, si bienveillante soit-elle, remet en question tout mon être. Je suis un château de cartes face à eux, je ne supporte que leur tendresse. Qu’ils soufflent le tiède et je m’écroule. Ils peuvent m’abreuver de compliments, si au milieu se glisse un bémol, c’est lui que j’entendrai. C’est le privilège des parents, leurs mots comptent triple. C’est pire encore quand leurs mots disent la vérité."
L'auteure :
Virginie Grimaldi est née en 1977 à Bordeaux où elle vit toujours.
Traduits dans plus de vingt langues, ses romans sont portés par des personnages attachants et une plume poétique et sensible. Ses histoires, drôles et émouvantes, font écho à la vie de chacun.
lundi 13 septembre 2021
Une bête au paradis de Cécile Coulon par Vincent Vallée
Dans ce récit Cécile Coulon que je lis pour la première fois, décrit toute la cruauté que peut apporter un héritage, un attachement à sa terre. Il s'agit aussi d'amour et de raison, les deux font parfois faire l'impossible, le pire peut arriver…
Blanche et Emilienne, sont les deux personnages qui m'ont le plus marqué. La première, par son courage, sa beauté décrite, sa naïveté aussi. C'est enfant qu'elle perd, avec son frère, ses parents, évènement qui va les conduire à ce qu'elle va vite appeler "Le paradis". En vieillissant, Blanche deviendra forte, rude, insensible au figurant mais habitée par deux fois dans ce roman, par une tristesse indicible causée par la trahison.
La seconde, Émilienne, est une femme de caractère, aussi rude que douce, capable d'égorger un cochon avec la même main qui essuiera les larmes d'une enfant. Une femme mais surtout une grand-mère, propriétaire d'une ferme qui va susciter l'intérêt d'Alexandre.
Ce dernier est un jeune homme, beau, intelligent (trop?), et il va tomber amoureux de Blanche, ils vont se découvrir l'un et l'autre. Ils vont découvrir le meilleur comme le pire, surtout le pire. Louis aura pourtant essayé tout au long de ce récit, d'avertir Blanche, qu'il aime profondément. Louis est un garçon de ferme travaillant pour le compte d'Émilienne depuis que celle-ci l'a recueilli. Il fait partie des meubles et du décor que Blanche et son frère Gabriel voient chaque jour.
Gabriel dans ce récit est un jeune homme écorché par la mort de ses parents, il est absent, et va quitter la ferme pour s'installer un peu plus loin. Je n'ai pas trop compris son rôle dans le roman c'est un premier bémol pour moi.
Alexandre et Blanche vont mûrir, changer, et c'est ce qui va conduire Blanche dans des abîmes dont on ne revient que mal en point dans ce contexte. C'est mon second bémol, je n'arrive pas à situer à quelle période se situe le récit, malgré quelques indices comme la présence de voitures etc.
C'est un roman un peu dur, fort de par la plume cruelle de Cécile Coulon. Ne vous attendez pas à un récit mièvre ou à l'eau de rose. L'histoire de Blanche est rude. Ce qui arrive là, est le lot de bien des filles ou garçons vivants à la ferme... Trouver un compagnon de route dans une vie si attachée à ses racines est bien difficile et parfois cruel.
Cécile Coulon :
vendredi 3 septembre 2021
Honnies realities de François de Gennaro par Vincent Vallée
On s'est perdu de vue, la vie est ainsi faite et puis nous avons un peu correspondu, puis plus rien jusqu'à peu. Alors que j'étais à Rhodes sur la terrasse de ma chambre d'hôtel récemment, François me contacte sur messenger, c'est dans l'air du temps. Oui.
Rapidement, il me parle, m'écrit au sujet d'un recueil de sa plume. Comme tout auteur il cherche à être lu avant-tout, jugé sur la forme et le fond, sur le style. On papote et puis on se trouve une foule de points communs comme l'amour du 19ème siècle, les écrivains et autres artistes écorchés comme... Rimbaud. Moi qui l'aime tant mon poète, ce génie génial!
François aime se comparer avec modestie, ou plutôt s'identifier au Rimbe. Dans ce recueil il couche donc ses tripes. Alors je suis séduis de suite, parce que j'aime faire de même. Comme disait Céline, il couche sa peau sur la table, il paie ! Parfois ça coûte, il est certain.
"Il faut considérer ces écrits que vous tenez entre vos mains comme le témoignage d’une chute."
En effet, François n'est pas dans une phase de sa vie des plus reluisante mais il se bat. Et ce recueil est une de ses armes, je dois dire que c'est important de savoir que c'est un écorché de la vie qui écrit pour mieux cerner, bien comprendre. François donne le ton dès les premières pages, le lecteur n'est pas piégé.
J'ai beaucoup aimé lire l'exorcisme de quelques passages de la vie de l'auteur et d'autres textes. Quand je lis un passage comme celui-ci je suis "arrêté" dans ma lecture.
"Que le ciel commence à être joli… Je resterai jusqu’à ce qu’il soit parfait."
Une envolée, à mes yeux, pas de la haute voltige, mais assez pour me stopper et me faire réfléchir, imaginer ce que je lis. Plus loin, entre les passages narrant les chutes, les remontées, les ambitions sacrifiées, les trahisons, l'amour déc(h)u je lis :
"Gémis ma douce, C’est un hommage. Ta nuque m’appelle mais elle attendra. Les courbes harmonieuses de tes épaules. Je caresse délicatement, presque d’un effleuré innocent l’est et l’ouest simultanément avant de revenir doucement vers le centre."
Diantre ! Qui n'a pas couché sur le papier la poésie d'une étreinte, d'une fusion d'esprit plus que de corps même s'il s'agit de cela... Le feu d'artifice, l'explosion d'un sentiment intense, partagé...
Mais le passage le plus parlant à mon esprit englué parfois, à mon âme, celui qui m'a touché parmi d'autres est celui-ci :
"On est tous victimes de nos parents, un bon parent ça n'existe pas"...
jeudi 2 septembre 2021
Je n’ai jamais aimé par Vincent Vallée
Je
n’ai jamais aimé
Je n’ai jamais aimé
Je crois être à côté passé
Penses-tu être vivant,
Crois-tu à CupiCON ?
J’ai aimé me leurrer
Une vie spéciale non ?
Qui suis-je ? Qui est-il ? Qui est-elle ?
Je ne sais… Et toi dis-moi ?
Un jour j’y ai pourtant cru
Très vite l’ange fut déchu…
J’ai pourtant tout donné, tout offert, tout cédé.
Il m’a tout pris. J’ai tout abandonné, je me suis
laissé abuser, laissé crever !
Je n’ai jamais aimé, et puis ?
Qui est-ce ? Qui suis-je ? Qui es-tu ?
Qui sommes-nous? De pauvres fous…
L’amour ? Qu’est-ce ? La mort, je sais. Mort de soi, masques branlants qui finissent par s’évaporer et là…
Horreur, désastre, reflet ?
Tu crois avoir trouvé, mais toi ? t’es-tu compris ?
T’es-tu trouvé ? Je ne sais…
Je n’ai jamais aimé. Je me suis fait avoir, abuser,
perdre par des sentiments Au diable les émotions ! Diantre que je les
hais !
Et puis demain… Et puis hier, et puis toi, elle, lui et moi au milieu ? Je regarde vers ce ciel perdu et je m’y égare aussi… Tout s’enfuit. Une vie spéciale non ?
Brisé, perdu, prisonnier… Seul, face au vent qui m’arrache
des larmes, je la recouvre cette liberté. Le temps d’une accélération, d’une
pulsation, d’un engouement spontané. Mon cœur bat à nouveau.
Triste, est le retour à cette vérité. Triste, je suis…
mercredi 1 septembre 2021
LA rêveuse d'Ostende de Eric-Emmanuel Schmitt par Vincent Vallée
J'avais découvert la plume de Schmitt avec "Odette tout le monde" qui depuis, a été adapté au cinéma. Cet écrivain qui réside en Belgique m'a emporté avec ce recueil de nouvelles. Il y a une fluidité et un sens de la formule qui est très belle chez lui.
J'ai trouvé que "La rêveuse d'Ostende" est très proche d'un fait réel qui a eu lieu au sein de la famille royale belge. Cette dame âgée qui rêve de cet amour perdu, dont elle n'a jamais parlé m'a beaucoup fait penser à l'idylle d'Albert II et la mère de la désormais princesse belge : Delphine Boël. Une ambiance belge avec un seul bémol: L'accent donné à la nièce de la vieille dame n'était pas nécessaire et pas forcément réel dans cette région du plat pays.
Les autres histoires sont beaucoup plus intéressante à mon sens. Cette histoire du couple de plus de 20 ans, ce meurtre parfait basé sur des préjugés, des doutes et motivé par une semi folle est juste géniale.
Il y a ensuite "Les mauvaises lectures" une histoire folle avec une issue terrible, une histoire basée sur un malentendu tragique au final.
"La guérison" est l'histoire la plus envoûtante et qui a aussi le talent d'avoir une issue qu'on ne voudrait surtout pas lire. En littérature ça ne se finit pas toujours comme on le voudrait et c'est magnifique !
"La femme au bouquet" est une histoire touchante, intrigante aussi et jamais je ne me suis ennuyé au fil des pages de ce recueil que je recommande pour les lecteurs avides de découvrir Eric-Emmanuel Schmitt.



















