jeudi 31 décembre 2015

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers.


Aristote et Dante ... J'ai rarement lu un bouquin que je ne veux, ne peux arrêter. En deux soirées ce livre était lu. J'ai eu la même sensation avec " le cercle des poètes disparus ". Je finis le livre je le ferme et j'ai un moment de réflexion, je ne veux pas replonger dans ma vie ...


Aristote est un ado tourmenté parce qu' il vit dans une famille où on se tait beaucoup. il n'a pas beaucoup d'amis, il a une vision des choses assez masculine. Il a un grand manque dans sa vie c'est son grand frère. Celui-ci est en prison, et personne dans sa famille, qui se résume à son père et sa mère n'en parle.


Un père qui à vécu la guerre du Vietnam et une mère protectrice qui enseigne.


Un beau jour, Aristote qui ne sait pas nager va recevoir l'invitation d'un garçon de son âge pour apprendre, comme ça, spontanément ... 


Dante ... Un jeune homme un peu étranger aux us et coutumes de la vie, il a les siennes et on les envie. Sa vision de la vie, ses opinions, sa manière de réagir sont toutes une série de choses qui font qu'on adore de suite Dante.


Lui est fils unique, sa mère c'est sa copine et Dieu en même temps, Dante dit lui-même que sa mère sait toujours tout, c'est comme Dieu... Son père, prof de littérature est son ami tout en étant son père, un homme simple cultivé sans prétentions.

Dante et Aristote vont devenirs les meilleurs amis du monde, ils vont s'amuser et rire ensemble pour un oui ou un non .  Dante n'aime pas les chaussures, un exemple typique de son caractère, à part. Ce dégoût des chaussures va les amener à un jeu bête mais plus tard à un joli souvenir.


Un beau jour, Aristote va sauver la vie de son ami et de ce fait, se retrouver à l'hôpital. Cet accident va les souder à jamais mais les séparer en même temps, Ari ne supportant pas d'être traité en héros. Aussi Dante va déménager pour le travail de son père et ainsi passer de l'adolescence à presque l'âge adulte. Dante va évoquer  via des lettres envoyée à Aristote ses changements, ses sentiments envers les garçons, des sentiments troublant, mais Ari ne répondra que peu et très brièvement à ces lettres.

Ari reste tourmenté par le silence de ses parents, le manque de son grand frère en prison, et puis dante lui manque ...


Dante reviendra en été, lui et Ari se retrouveront comme avant bien qu'ayant changé, Ari à changé Dante aussi, leurs parents s'entendent à merveille depuis l'accident qui les as soudés et Ari comme Dante vont évoquer le passé mais aussi le présent, leurs vécus respectifs.  


Ari cherche à vivre une histoire amoureuse, Dante lui, aime les garçons. L'univers de Dante et celui d'Ari sont différents mais tous deux cherchent à comprendre les mystères de l'univers, leurs univers. Qui finalement sont identiques puisque liés ... La suite et la fin de ce beau roman le démontrera, démontrera pourquoi Ari ne se sent jamais vraiment heureux, quelque chose s'est déclenché en lui lors de la rencontre de Dante mais il ne se l'est jamais avoué... 


Ce roman est magique, envoûtant, j'ai du retenir quelques larmes moi qui ne pleure jamais en lisant. 


Je le recommande à tous, du plus jeune au plus âgé.


Quelques citations que j'ai relevées :


" Le problème c'est que ma vie est l'idée de quelqu'un d'autre "


" les poèmes sont comme les gens, on en comprend certains immédiatement, certains jamais."


" Faire attention aux autres en choisissant ses mots, c'est une attitude rare et magnifique "






samedi 26 décembre 2015

Le vieux qui partait en vacances.



J'ai énormément aimé lire ce bouquin. Parce qu'il est simple, tendre, émouvant. Aussi parce qu'on a pas envie de le fermer de le terminer parce qu'on se sent proche de Franck, ce vieux bonhomme qui vit en Angleterre. 
Il vit seul depuis la mort de son épouse, et il ne lui reste que son chat Bill et puis ses habitudes, le genre d'habitudes qui s'installe quand on a plus de 80 ans. Franck Derrick est papa et grand-père aussi d'une jeune fille, mais celles-ci vivent aux States à des milliers de kilomètres de lui.
Un jour Franck apprend que sa fille adorée est atteinte d'un cancer du sein. Cette mauvaise nouvelle le mine, c'est via Internet et un compte qu'il s'est ouvert à la bibliothèque de la ville qu'il communique avec sa petite fille et prend ainsi des nouvelles de sa fille. cependant cela ne lui suffit pas, il saute sur une occasion que son propriétaire lui suggère, vendre sa maison, tout quitter et ainsi payer son billet d'avion.
Il décide alors de rejoindre sa fille pour être près d'elle mais dans son idée il ne compte pas revenir en Angleterre et emmène aussi Bill son vieux matou.

C'est ainsi que Franck et Bill se retrouve aux States et vont découvrir un pays, une ville , un quartier que Franck ne connaissait que via Google Maps, qu'il avait si souvent scruté pour voir où ses deux chéries logeaient, vivaient.

Mais Franck a des habitudes, des marques chez lui qu'il n'a plus, une fois là-bas. Toute une aventure va commencer pour lui, mais son but c'était d'être auprès de sa fille et puis sa petite fille aussi.

Le cercle des poètes disparus.




Qui ne connait pas ce bouquin?

Que dis-je, cette oeuvre selon moi...





« Le Cercle des poètes disparus » fut avant tout un très beau roman narrant la poésie et l'esprit.

L'histoire se déroule dans un collège américain très strict pour garçons, avec l'arrivée d'un nouveau professeur, Monsieur Keating.
Lui-même ancien élève, ce dernier communiquera son enthousiasme, sa passion pour la vie et la poésie, et va être le premier à donner le droit à ses étudiants de penser par eux-mêmes. Autrement dit, à sortir du pré formatage qui leur est imposé. Le professeur Keating sera leur source d’inspiration et le souffle de motivation dans le cœur des jeunes élèves. Il les aidera à se découvrir eux-mêmes et à tracer leur propre route.
La classe est sous le charme, comme fascinée, tant leur professeur fait preuve d'ouverture d'esprit, au point de faire renaître Le Cercle des poètes disparus, un groupe de jeunes gens libres dont M. Keating fut, en son temps, un membre influent...
Qui n'a pas rêvé d'un pareil professeur, capable, non seulement de « cultiver » ses élèves par son vécu, en même temps que de les « former » en tant qu'adultes responsables ?

Ce livre nous dit comment vivre et savoir vivre. La quête de soi transparaît tout au long du roman.
Kleinbaum (l'auteur) dépeint le milieu estudiantin des années 60 d'une manière pertinente et juste. Les personnages sont attachants et réalistes.


Ce livre vaut vraiment la peine qu'on s’y attarde, en prenant soin d'oublier le film, que la plupart auront certainement vu avant, quoique ça peut être bien aussi d'avoir les bouilles des personnages du film tout en lisant.
Cette histoire très émouvante mérite d’être considérée comme ce qu’elle est : une leçon sur la vie et sur le destin que chacun a le droit de se choisir. Plein de bon sens, le texte est riche et vrai.

N'hésitez-pas. Ce livre est court. Et si vous savez vous imprégner d’un roman, autrement dit ne pas seulement parcourir les lignes, alors vous ne regretterez pas de lire celui-là...
Moi j'ai adoré ce bouquin il m'a transporté d'un bout à l'autre et je n'en suis pas ressorti le même, je crois que c'est mon bouquin préféré, il montre clairement qu'on peut dessiner sa vie et être soi-même, les mots subjuguent, la poésie transporte, transforme.


Un petit extrait

Et ne restreignez pas la poésie au seul langage. La poésie est présente dans la musique, dans la photographie, voir dans l’art culinaire-partout où il s’agit de percer l’opacité des choses pour en faire jaillir l’essence à vos yeux. Partout où ce qui est en jeu, ‘est la révélation du monde. La poésie peut se cacher dans les objets ou dans les actions les plus quotidiens mais elle ne doit jamais, jamais, être ordinaire.




mercredi 25 novembre 2015

Et puis Paulette...






Et puis Paulette... Voila un bouquin que je voulais partager avec vous. L'auteur Barbara Constantine aime parler de la vieillesse, raconter des histoires tendres et gentilles. J'ai été séduit par Tom, petit Tom, tout petit homme Tom, lors des rendus des swap, on en reparlera sans doute d'ailleurs.

C'est l'histoire de Ferdinand veuf et perdu dans sa grande maison et de Marcelline qui vit ou plutôt survit dans une maison vétuste avec le toit qui fuit.

Cette histoire commence avec Marcelline puis d'autres personnages attachants apparaissent, le tout fait de ce récit une jolie histoire d'amitié et de solidarité qu'il vous faut lire au bout de 100 pages, car dès le départ, on n'a plus envie de quitter le récit.

Je vous partage quelques extraits du début du bouquin histoire de voir la plume de B. Constantine, moi je suis tombé sous le charme et je vous le recommande vivement.

"Le ventre bien calé contre le volant et le nez sur le pare-brise, Ferdinand se concentre sur sa conduite. L'aiguille du compteur collée sur le cinquante. Vitesse idéale. Non seulement il économise de l'essence, mais ça lui laisse tout le temps de regarder défiler le paysage, d'admirer le panorama. Et surtout, de s'arrêter à la moindre alerte, sans risquer l'accident.
Justement, un chien court, là, devant lui. Réflexe. Il écrase la pédale de frein. Crissement de pneus. Le gravier vole. Les amortisseurs couinent. La voiture tangue et finit par s'immobiliser au milieu de la route.
Ferdinand se penche à la portière.
- Où tu vas comme ça, mon gars ? Traîner la gueuse, j'parie ?"


"Oh... Y a quelqu'un ?... Pas de réponse. Il regarde autour. Personne. Il pousse la porte. Au fond, il distingue dans la pénombre une forme allongée sur le lit. Il appelle. Rien ne bouge. Renifle. Ça pue là-dedans... Il renifle encore. Ouh la ! Ça pue le gaz ! Il court vers la cuisinière, revisse la mollette de la bouteille de butane, s'approche du lit. Madame, madame ! Il se met à tapoter les joues de la dame. Au début, doucement, mais comme elle ne réagit pas, il y va de plus en plus fort. Le chien jappe en faisant des bonds autour du lit. Ferdinand s'affole aussi, se met à la gifler à toute volée. Lui crie de se réveiller. Cris et aboiements mélangés. Madame Marceline !"

Un récit qui se dévore comme une friandise et le livre est tel un de ces bonbons à l'emballage aussi succulent que la friandise elle-même.



Ce n'est pas de la grande littérature mais j'adore B. Constantine car elle écrit simplement et avec envie, c'est le genre de bouquin qu'on commence à lire et qu'on ne lâche plus.





mardi 24 novembre 2015

La petite fille de Monsieur Linh.




Voici un roman court, un roman sur l'exil, la solitude, l'intolérance, un roman sur l'amour, l'amitié.

Monsieur Linh a quitté un pays en guerre,
avec sa petite fille.

Il laisse un village en ruines et ravagé par la guerre,
pour un ailleurs autrement plus étrange.
Une ville, immense, où l'on parle une langue différente de la sienne.

C'est en se baladant dans les rues de la ville
qu'il fait la connaissance d'un homme, Monsieur Bark.
Entre eux deux, une bienveillante relation s'établit, une jolie amitié presque silencieuse...
Ils ne parlent pas la même langue,
et pourtant s'apprécient...

On est immédiatement pris par le récit, et par la plume écorchée de Philippe Claudel, qui évoque ici des thèmes universels, comme l'amitié, la compassion.
Un roman inspirant et délicat, un roman d'espoir, à lire d'une traite.

C'est ce que j'ai fait.

Ce roman m'a donné plein de sensations différentes, j'ai envié la culture de Monsieur Linh sa vision des choses.

Tout au long du récit on a quelques doutes sur certains faits qui sont décrits mais rien ne permet de se douter de la chute de l'histoire on ne peut plus surprenante selon moi.


Un extrait que j'ai aimé particulièrement :



« Une voiture les emmène dans les rues qu'il n'a jamais vues. C'est la première fois que Monsieur Linh monte dans une voiture. Il est effrayé. Il se blottit dans l'angle du siège, presse sa petite fille contre lui. Elle ne paraît pas inquiète. Sa belle robe brille sous les reflets du jour. Pourquoi la voiture va-elle aussi vite? A quoi cela sert-il? Monsieur Linh se souvient du rythme des charrettes tirées par les buffles, du long et souple balancement, qui fait parfois dormir, parfois rêver, et du paysage qui change avec une lenteur précieuse, une lenteur qui permet de regarder vraiment le monde, les champs, les forêts, les rivières, et de parler avec ceux que l'on croise, d'entendre leurs voix, d'échanger des nouvelles. La voiture est comme un coffre jeté d'un pont. On y étouffe. On y entend rien d'autre qu'un sourd et inquiétant rugissement. Le paysage tourbillonne au-dehors. On ne peut rien en saisir. On a l'impression qu'on va s'écraser bientôt. »






Le vieux qui lisait des romans d'amour.

Hello vous tous,



"Le vieux qui lisait des romans d'amour" de LUIS SEPULVEDA.










Je ne vais pas refaire un résumé de ce si joli récit mais bien vous recopier quelques passages du livre qui m'ont plu.

Comme ceux-ci :

"La femme, Dolores Encarnacion, portait des atours, qui, eux avaient existé et existaient toujours dans ces recoins obstinés de la mémoire ou s'enracine le chiendent de la solitude..."


"C'est vrai que tu sais lire, camarade?
- Un peu.
- Et tu lis quoi ?
- Un roman. Mais tais-toi. Quand tu parles tu fais bouger la flamme et moi je vois bouger les lettres.
L'autre s'éloigna pour ne pas le gêner, mais l’attention que le vieux portait au livre était telle qu'il ne supporta pas de rester à l'écart.
- De quoi ça parle ?
- De l'amour.
À cette réponse du vieux, il se rapprocha, très intéressé.
- Sans blague ? Avec des bonnes femmes riches, chaudes et tout ?
Le vieux ferma le livre d'un coup sec qui fit trembler la flamme de la lampe.
- Non. Ça parle de l'autre amour. Celui qui fait souffrir."


"Il savait lire.
Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. Mais il n'avait rien à lire."


Mais le plus beau passage, le voici selon moi:

"Alors il appuya sur la détente. L'animal s’arrêta en l'air, son corps se tordit, et il tomba lourdement, le poitrail ouvert par la double décharge.
Antonio José Bolivar Proano se releva lentement. Il s'approcha de l'animal mort et fut ému de voir que le coup l'avait déchiqueté.
Sa poitrine n'était qu'une immense plaie, et des débris de tripes et de poumons lui sortait du dos".



Ce passage est le plus émouvant : il traque cette bête durant des jours et, à ce moment, il l'a tuée mais au lieu d'être fier et orgueilleux, il pleure devant la beauté de l'animal...

Céline: voyage au bout de la nuit.

J'avais ce bouquin dans ma bibliothèque car on m'avait dit de lire Voyage au bout de la nuit, que c'était un incontournable, un grand classique, mais je n'ai jamais su, pu ? m'y mettre.

Cet auteur avant tout, Céline, Louis-Ferdinand Céline, mais aussi le docteur Destouches, car avant d'être un auteur à succès et controversé - j'y reviendrai ensuite - il fut un médecin, c'était sa grande passion la médecine, il avait une seule bibliothèque chez lui à Meudon ou il vivait presque reclus, cette bibliothèque n'était garnie que de livres de médecine : il ne lisait rien d'autre.





Une mère confectionneuse de dentelle riche et un père lettré, correspondancier très épris des mots, Céline a vécu dans une ambiance monotone et rigide. Il dit que chaque soir sa mère faisait des nouilles car les nouilles ne sentent pas et pour la dentelle, l'odeur est une obsession, donc pas de poisson ni viande, juste des nouilles...

Il lui est reproché à Céline ses prises de position envers les juifs, c'est un antisémite chevronné et il l'a affirmé, écrit et prouvé, en cela je ne le rejoins pas bien entendu, cela lui valut d'ailleurs d'être descendu en flèche par les littéraires de l'époque.









Soldat engagé, prisonnier de guerre, et prisonnier au Danemark on peut dire qu'il en a vu des horizons mais il a pourtant fini sa vie comme un ermite à Meudon dans une maison modeste avec un grand jardin pour ses chiens disait-il, là il écrivait toute la journée et une partie de la nuit. Il mangeait peu, dormait peu, il travaillait sur son "établi" comme il disait ; sur des feuillets qu'il assemblait, reliait avec des pinces à linge...

C'était un génie le terme est juste, il avait senti venir la guerre de 40-45, il avait même dit comment il allait mourir, il ne s'est pas trompé, et puis il avait un style.


Son oeuvre la plus lue et éditée encore aujourd'hui car le reste se vend pour la plupart sous le manteau tant c'est critiqué et critiquable de part les idées qu'il y véhiculait, c'est donc Voyage au bout de la nuit que je viens de finir et j'en ressors changé, interloqué, par sa manière d'écrire et son style : il écrit comme les gens d'en-bas parleraient, banalement mais si bien et si profondément.







Voyage au bout de la nuit est le récit de Bardamu qui s'engage sur un coup de tête pour une guerre sombre, violente et noire, c'est ainsi que Céline la décrit avec justesse, il dépeint les hommes sombrement et les décrit avec ce qu'ils ont de plus sale et noir en eux.
Le roman se divise en deux grandes parties. De façon très simpliste, la première relate les errances et les égarements de Bardamu, le narrateur, à travers le monde et la seconde son retour à Paris et sa carrière de médecin. Céline utilise sans retenue les données de son expérience de soldat et de médecin pour doter sa prose d'un style particulier, qui fera de Voyage un tel chef-d'œuvre. A la simple lecture de l'incipit du roman, on plonge déjà dans l'univers et la langue de Céline.

Je ne peux m’empêcher de vous citer des extraits :

« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. »

« Ne croyez donc jamais d'emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s'ils peuvent dormir encore ? ... Si oui, tout va bien. Ca suffit. »

« Il n'y a de terrible en nous que ce qui n'a pas encore été dit.»