lundi 20 juin 2016

Face à lui-même.





Face à lui-même.

Seul, face à lui-même, il regarde le sol puis autour de lui. Il vient de rentrer et comme parfois, il se pose des questions sur lui-même, son passé et son présent.
De quoi seras fait demain, souffrira-t-il à nouveau, va-t-il encore pleurer ces larmes amères et vidées du sel humain ?
Il songe aux siens, ils sont si peu et ne savent rien de lui, il s'est caché au monde et dissimulé sous cette apparence dure et rebelle.
Une seule personne le connaît vraiment au final, oui une seule et celle-ci ne le comprend pas toujours, doute de lui.
Où a-t-il commis l'erreur, est-il normal ? Décidément, il se le demande souvent.
Il se lève et va se servir un café, seule boisson grisante pour lui. Comme de coutume, il le boit trop vite et en renverse. Il fait toujours tout rapidement, enfermé dans une vie pressée, devenue incontrôlable.
Devant sa glace, il s'appuie sur le lavabo, lève le regard et une pensée lui vient. Une pensée qui lui donne les larmes aux yeux.
Il voit son reflet, il voit son désarroi et les larmes abondent. Peu à peu, il ne voit plus, il est secoué par les sanglots et son nez l'empêche de respirer... Il essuie son malheur et s'en met plein les poils de son avant-bras.
Il a tant sacrifié, tant donné, il a pourtant tiré un trait sur son passé, ce passé qui l'a torturé, rendu fou. Au point de gâcher ce qu'il aurait pu vivre. Aujourd'hui, on ne le comprend plus, on le juge mal finalement. Il a la sensation qu'à part lui, personne ne le connaît vraiment. Il sait qui il est, mais aussi qui il a été.
Il refuse de penser à ces rites, à cette union, quelle horreur ...
Il prend son visage entre ses mains, conscient de ses erreurs. Son désarroi passe au travers de ses doigts et sa respiration s'accélère, il serre son visage, sanglote de plus en plus.
Il a vécu l'enfer et il a perdu son identité, sa crédibilité, tout le monde doute de lui, il souffre. Pourtant quand il se revoit enfant, il revoit ses journées passées a rien faire, à écrire tout et rien... Ces après-midi a la fenêtre de sa chambre, ces amours inventés, ses fantasmes cachés.
Il a vite su son sentiment profond et sa pensée unique. Pas besoin d'analyse pour lui, pas besoin de conseils sur sa conviction. Il a pourtant été si con de vouloir se fondre dans la masse et maintenant ?
C'est sa faute s'il souffre et bien, c'est logique, qu'a-t-il fait comme bon choix ?
Il se regarde à nouveau le visage rouge et endolori par ses doigts, il veut se foutre en l'air, mais une part de lui-même refuse d'aller jusque-là. Il a quand même rectifié le tir un peu, il est enfin honnête envers lui-même et autrui même si certains aspects de sa vie resteront cachés. C'est ce secret qui le rend heureux.
Il n'a pas besoin qu'on doute de lui, il a besoin de confiance et qu'on le comprenne, qu'on le connaisse tels qu'il est.
Ce visage gluant de larmes qu'il voit, ces yeux sincères d'amour et de vérité, malgré lui l'insupporte. Il s'assied sur le bord de sa baignoire, reprend son visage en mains comme il l'a fait avec sa vie et un sourire réapparaît.
Il sait que sa vie ne changera plus, ses sentiments non plus, mais si on fait un effort on le comprendra. On l'aimera pour ce qu'il est, non pas pour ce qu'il a été. Parce que c'est cela sa pire souffrance.
Ce qu'il a été.

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